SYNOPSIS : § Chez l'oncle § Le bureau “américain” § Le piano § Apprentissages § L'entreprise § Le dîner § L'invitation § La foule et les grévistes |
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Im Hause des Onkels gewöhnte sich Karl bald an die neuen Verhältnisse. Der Onkel kam ihm aber auch in jeder Kleinigkeit freundlich entgegen, und niemals mußte Karl sich erst durch schlechte Erfahrungen belehren lassen, wie dies meist das erste Leben im Ausland so verbittert. |
Dans la maison de son oncle, Karl ne tarda pas à s'adapter à sa nouvelle situation. D'ailleurs l'oncle venait toujours aimablement au-devant de ses moindres désirs, et jamais Karl n'eut à s'instruire en faisant de douloureuses expériences qui rendent bien souvent amers les débuts d'une vie à l'étranger. | ||
Karls Zimmer lag im sechsten Stockwerk eines Hauses, dessen fünf untere Stockwerke, an welche sich in der Tiefe noch drei unterirdische anschlossen, von dem Geschäftsbetrieb des Onkels eingenommen wurden. Das Licht, das in sein Zimmer durch zwei Fenster und eine Balkontüre eindrang, brachte Karl immer wieder zum Staunen, wenn er des Morgens aus seiner kleinen Schlafkammer hier eintrat. Wo hätte er wohl wohnen müssen, wenn er als armer kleiner Einwanderer ans Land gestiegen wäre? Ja, vielleicht hätte man ihn, was der Onkel nach seiner Kenntnis der Einwanderungsgesetze sogar für sehr wahrscheinlich hielt, gar nicht in die Vereinigten Staaten eingelassen, sondern ihn nach Hause geschickt, ohne sich weiter darum zu kümmern, daß er keine Heimat mehr hatte. Denn auf Mitleid durfte man hier nicht hoffen, und es war ganz richtig, was Karl in dieser Hinsicht über Amerika gelesen hatte; nur die Glücklichen schienen hier ihr Glück zwischen den unbekümmerten Gesichtern ihrer Umgebung wahrhaft zu genießen. |
La chambre de Karl était au sixième étage d'une maison dont les cinq étages inférieurs - auxquels s'ajoutaient encore trois autres en sous-sol - étaient occupés par l'entreprise de l'oncle. La lumière qui entrait dans sa chambre par deux fenêtres et la porte d'un balcon provoquait toujours l'étonnement de Karl, quand il y entrait le matin, en sortant de l'alcôve où il dormait. Où donc aurait-il été contraint de loger, s'il n'avait été qu'un pauvre petit émigrant une fois mis pied à terre ? Peut-être même, d'après l'oncle, qui connaissait les lois sur l'immigration, le plus probable eût-il été qu'on ne le laisse même pas entrer aux États-Unis, et qu'on l'ait renvoyé chez lui, sans s'inquiéter plus que cela du fait qu'il n'ait plus de patrie. Car ici, il ne fallait pas compter sur la compassion, c'était bien connu, et dans ce que Karl avait lu sur l'Amérique, c'était tout à fait clair ; seuls les gens heureux jouissaient ici de leur bonheur, au milieu d'une foule de visages indifférents. | ||
Ein schmaler Balkon zog sich vor dem Zimmer seiner ganzen Länge nach hin. Was aber in der Heimatstadt Karls wohl der höchste Aussichtspunkt gewesen wäre, gestattete hier nicht viel mehr als den Überblick über eine Straße, die zwischen zwei Reihen förmlich abgehackter Häuser gerade, und darum wie fliehend, in die Ferne sich verlief, wo aus vielem Dunst die Formen einer Kathedrale ungeheuer sich erhoben. Und morgens wie abends und in den Träumen der Nacht vollzog sich auf dieser Straße ein immer drängender Verkehr, der, von oben gesehen, sich als eine aus immer neuen Anfängen ineinandergestreute Mischung von verzerrten menschlichen Figuren und von Dächern der Fuhrwerke aller Art darstellte, von der aus sich noch eine neue, vervielfältigte, wildere Mischung von Lärm, Staub und Gerüchen erhob, und alles dieses wurde erfaßt und durchdrungen von einem mächtigen Licht, das immer wieder von der Menge der Gegenstände verstreut, fortgetragen und wieder eifrig herbeigebracht wurde und das dem betörten Auge so körperlich erschien, als werde über dieser Straße eine alles bedeckende Glasscheibe jeden Augenblick immer wieder mit aller Kraft zerschlagen. |
Un étroit balcon courait tout le long de la pièce. Mais ce qui eût été dans la ville natale de Karl le point de vue le plus remarquable, n'offrait ici que la vision d'une rue, coincée entre deux enfilades de maisons aux formes raides et comme coupées au couteau, qui semblaient se perdre dans des lointains d'où émergeaient, au milieu de vapeurs et de brouillards, les formes immenses d'une cathédrale. Et le matin comme le soir, et dans les rêves nocturnes, une circulation continuelle et trépidante qui, de haut, apparaissait comme un mélange perpétuellement recommencé de figures humaines distordues, de toits de véhicules de toutes sortes, d'où s'élevait un mélange de bruits, de poussière et d'odeurs, permanent et furieux ; et tout cela semblait se produire et tourbillonner dans une puissante clarté qui, sans cesse dispersée par la multiplicité des objets, revenait sans cesse de façon palpable aux yeux du spectateur ahuri, comme si une vitre recouvrait la totalité de la rue, et qu'elle se fracassait à chaque instant. | ||
Vorsichtig wie der Onkel in allem war, riet er Karl, sich vorläufig ernsthaft nicht auf das geringste einzulassen. Er sollte wohl alles prüfen und anschauen, aber sich nicht gefangennehmen lassen. Die ersten Tage eines Europäers in Amerika seien ja einer Geburt vergleichbar, und wenn man sich hier auch, damit nur Karl keine unnötige Angst habe, rascher eingewöhne, als wenn man vom jenseits in die menschliche Welt eintrete, so müsse man sich vor Augen halten, daß das erste Urteil immer auf schwachen Füßen stehe und daß man sich dadurch nicht vielleicht alle künftigen Urteile, mit deren Hilfe man ja hier sein Leben weiterführen wolle, in Unordnung bringen lassen dürfe. Er selbst habe Neuankömmlinge gekannt, die zum Beispiel, statt nach diesen Grundsätzen sich zu verhalten, tagelang auf ihrem Balkon gestanden und wie verlorene Schafe auf die Straße hinuntergesehen hätten. Das müsse unbedingt verwirren! Diese einsame Untätigkeit, die sich in einen arbeitsreichen New Yorker Tag verschaut, könne einem Vergnügungsreisenden gestattet und vielleicht, wenn auch nicht vorbehaltlos, angeraten werden, für einen, der hierbleiben wird, sei sie ein Verderben, man könne in diesem Fall ruhig das Wort anwenden, wenn es auch eine Übertreibung ist. Und tatsächlich verzog der Onkel ärgerlich das Gesicht, wenn er bei einem seiner Besuche, die immer nur einmal täglich, und zwar immer zu den verschiedensten Tageszeiten, erfolgten, Karl auf dem Balkon antraf. Karl merkte das bald und versagte sich infolgedessen das Vergnügen, auf dem Balkon zu stehen, nach Möglichkeit. |
Prudent comme il l'était en toutes choses, l'oncle avait conseillé à Karl de ne se consacrer très sérieusement à rien pour le moment. Il devait certes tâter de tout, tout observer, mais ne pas se laisser captiver. Les premiers jours d'un Européen en Amérique étaient un peu comparables à une naissance ; Karl ne devait pas en éprouver d'angoisse inutile, car on s'acclimatait ici plus rapidement que quand on arrive de l'au-delà dans le monde des humains, mais il ne fallait cependant jamais cesser de se dire que la première impression ne reposait que sur des bases fragiles, et qu'elle ne devait pas introduire de confusions dans les jugements dont il aurait besoin ensuite pour se conduire dans la vie. Lui-même avait connu de nouveaux arrivants qui, par exemple, au lieu de s'en tenir à ces principes de base, avaient passé leurs journées sur le balcon à regarder la rue en bas, comme des brebis égarées. Forcément, cela pouvait désorienter ! Cette oisiveté solitaire, qui se perdait dans la contemplation de l'activité quotidienne de New-York, pouvait être tolérée, et peut-être même conseillée, bien qu'avec des réserves, à un simple touriste ; mais pour quelqu'un qui se destinait à vivre ici, cela causerait sa perte, on pouvait bien le dire, même si le mot était un peu exagéré. Et de fait, l'oncle montrait un visage contrarié quand, lorsqu'il lui rendait visite, ce qu'il ne faisait qu'une fois par jour mais toujours à l'improviste, il trouvait Karl sur son balcon. Karl s'en aperçut bientôt, et s'interdit le plus possible le plaisir qu'il avait à s'y tenir. | ||
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Es war ja auch bei weitem nicht das einzige Vergnügen, das er hatte. In seinem Zimmer stand ein amerikanischer Schreibtisch bester Sorte, wie sich ihn sein Vater seit Jahren gewünscht und auf den verschiedensten Versteigerungen um einen ihm erreichbaren billigen Preis zu kaufen gesucht hatte, ohne daß es ihm bei seinen kleinen Mitteln jemals gelungen wäre. Natürlich war dieser Tisch mit jenen angeblich amerikanischen Schreibtischen, wie sie sich auf europäischen Versteigerungen herumtreiben, nicht zu vergleichen. Er hatte zum Beispiel in seinem Aufsatz hundert Fächer verschiedenster Größe, und selbst der Präsident der Union hätte für jeden seiner Akten einen passenden Platz gefunden, aber außerdem war an der Seite ein Regulator, und man konnte durch Drehen an einer Kurbel die verschiedensten Umstellungen und Neueinrichtungen der Fächer nach Belieben und Bedarf erreichen. Dünne Seitenwändchen senkten sich langsam und bildeten den Boden neu sich erhebender oder die Decke neu aufsteigender Fächer; schon nach einer Umdrehung hatte der Aufsatz ein ganz anderes Aussehen, und alles ging, je nachdem man die Kurbel drehte, langsam oder unsinnig rasch vor sich. |
Ce n'était d'ailleurs pas sa seule distraction. Il y avait dans sa chambre un bureau américain du modèle le plus chic, un de ceux dont son père avait rêvé pendant des années, et qu'il avait essayé de trouver à un prix raisonnable dans différentes ventes aux enchères, sans jamais en trouver un qui fût dans ses faibles moyens. Bien entendu, celui-ci ne pouvait être comparé aux soi-disant bureaux américains que l'on peut voir dans les ventes aux enchères en Europe. Il avait, par exemple, une sorte de corniche formée d'une centaine de casiers de tailles différentes, et le Président de l'Union lui-même y eût trouvé de la place pour chacun de ses dossiers ; mais en plus de cela, il disposait sur le côté d'un réglage qui permettait, en actionnant une manivelle, de modifier à sa guise et selon ses besoins les proportions et l'ordre des casiers. De fines plaquettes latérales s'abaissaient doucement pour former le plancher ou le plafond des nouveaux casiers. Après un seul tour de manivelle, l'aspect était déjà complètement différent, et tout dépendait de la façon dont on l'actionnait, lentement ou à tout vitesse. | ||
Es war eine neueste Erfindung, erinnerte aber Karl sehr lebhaft an die Krippenspiele, die zu Hause auf dem Christmarkt den staunenden Kindern gezeigt wurden, und auch Karl war oft, in seine Winterkleider eingepackt, davor gestanden und hatte ununterbrochen die Kurbeldrehung, die ein alter Mann ausführte, mit den Wirkungen im Krippenspiel verglichen, mit dem stockenden Vorwärtskommen der Heiligen Drei Könige, dem Aufglänzen des Sternes und dem befangenen Leben im heiligen Stall. Und immer war es ihm erschienen, als ob die Mutter, die hinter ihm stand, nicht genau genug alle Ereignisse verfolge; er hatte sie zu sich hingezogen, bis er sie an seinem Rücken fühlte, und hatte ihr so lange mit lauten Ausrufen verborgenere Erscheinungen gezeigt, vielleicht ein Häschen, das vorn im Gras abwechselnd Männchen machte und sich dann wieder zum Lauf bereitete, bis die Mutter ihm den Mund zuhielt und wahrscheinlich in ihre frühere Unachtsamkeit verfiel. |
C'était une invention tout à fait récente, mais elle rappelait très vivement à Karl les crèches que, dans sa patrie, les enfants contemplaient avec étonnement, à la foire de Noël ; et Karl lui aussi, emmitouflé dans ses vêtements d'hiver, était resté bien souvent planté à observer la manivelle actionnée par un vieil homme, et les changements qu'elle produisait sur la crèche : l'avance saccadée des Rois Mages, le lever de la brillante étoile, et l'éveil de la vie dans la sainte étable. Il lui avait toujours semblé que sa mère, qui se tenait debout derrière lui, ne suivait pas suffisamment bien tout ce qui se passait. Il l'attirait contre lui, jusqu'à la sentir contre son dos, et lui indiquait alors, avec de grands cris, les apparitions les moins visibles, celle d'un petit lièvre par exemple, qui faisait le beau dans l'herbe juste devant ou bien allait se mettre à courir, jusqu'à ce qu'elle lui dise de se taire et retombe à nouveau dans son indifférence. | ||
Der Tisch war freilich nicht dazu gemacht, nur an solche Dinge zu erinnern, aber in der Geschichte der Erfindungen bestand wohl ein ähnlich undeutlicher Zusammenhang wie in Karls Erinnerungen. Der Onkel war zum Unterschied von Karl mit diesem Schreibtisch durchaus nicht einverstanden, nur hatte er eben für Karl einen ordentlichen Schreibtisch kaufen wollen, und solche Schreibtische waren jetzt sämtlich mit dieser Neueinrichtung versehen, deren Vorzug auch darin bestand, bei älteren Schreibtischen ohne große Kosten angebracht werden zu können. Immerhin unterließ der Onkel nicht, Karl zu raten, den Regulator möglichst gar nicht zu verwenden; um die Wirkung des Rates zu verstärken, behauptete der Onkel, die Maschinerie sei sehr empfindlich, leicht zu verderben und die Wiederherstellung sehr kostspielig. Es war nicht schwer einzusehen, daß solche Bemerkungen nur Ausflüchte waren, wenn man sich auch andererseits sagen mußte, daß der Regulator sehr leicht zu fixieren war, was der Onkel jedoch nicht tat. |
Ce bureau n'était évidemment pas fait pour rappeler des choses comme celles-là, mais dans l'histoire des inventions, on trouve certainement d'obscurs rapprochements, comme dans le souvenir de Karl. L'oncle ne partageait pas du tout le sentiment de Karl à propos de ce bureau ; il avait simplement voulu lui acheter un bureau convenable, mais les bureaux étaient maintenant tous dotés de ce nouveau dispositif, qui présentait l'avantage de pouvoir même être installé à peu de frais sur les bureaux plus anciens. En tout état de cause, l'oncle n'avait pas manqué de lui conseiller de ne pas abuser du régulateur et même de ne pas l'utiliser du tout. Pour donner plus de poids à ses recommandations, il avait même prétendu que le mécanisme en était très délicat, qu'il se détraquait facilement, et que sa réparation était très onéreuse. Mais il était clair que de tels propos n'étaient que des faux fuyants, car on pouvait se dire qu'il eût été bien facile de bloquer le régulateur, ce que l'oncle ne fit pourtant pas. | ||
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In den ersten Tagen, an denen selbstverständlich zwischen Karl und dem Onkel häufigere Aussprachen stattgefunden hatten, hatte Karl auch erzählt, daß er zu Hause zwar wenig, aber gern Klavier gespielt habe, was er allerdings lediglich mit den Anfangskenntnissen hatte bestreiten können, die ihm die Mutter beigebracht hatte. Karl war sich dessen wohl bewußt, daß eine solche Erzählung gleichzeitig die Bitte um ein Klavier war, aber er hatte sich schon genügend umgesehen, um zu wissen, daß der Onkel auf keine Weise zu sparen brauchte. Trotzdem wurde ihm diese Bitte nicht gleich gewährt, aber etwa acht Tage später sagte der Onkel, fast in der Form eines widerwilligen Eingeständnisses, das Klavier sei eben angelangt und Karl könne, wenn er wolle, den Transport überwachen. Das war allerdings eine leichte Arbeit, aber dabei nicht einmal viel leichter als der Transport selbst, denn im Haus war ein eigener Möbelaufzug, in welchem ohne Gedränge ein ganzer Möbelwagen Platz finden konnte, und in diesem Aufzug schwebte auch das Piano zu Karls Zimmer hinauf. Karl selbst hätte zwar in dem gleichen Aufzug mit dem Piano und den Transportarbeitern fahren können, aber da gleich daneben ein Personenaufzug zur Benützung freistand, fuhr er in diesem, hielt sich mittels eines Hebels stets in gleicher Höhe mit dem anderen Aufzug und betrachtete unverwandt durch die Glaswände das schöne Instrument, das jetzt sein Eigentum war. |
Durant les premiers jours, pendant lesquels Karl et son oncle eurent bien entendu de fréquentes conversations, Karl avait aussi raconté que le soir, chez lui, il jouait du piano, modestement mais volontiers, en mettant à profit comme il le pouvait les rudiments que sa mère lui en avait enseignés. Karl était bien conscient du fait qu'en racontant cela il pouvait avoir l'air de suggérer qu'on lui donne un piano ; mais d'après tout ce qu'il avait pu voir déjà, il savait bien que l'oncle n'avait pas à se soucier de faire des économies. Cette demande ne fut pourtant pas satisfaite sur-le-champ ; mais quelque huit jours plus tard, l'oncle déclara, comme s'il en faisait l'aveu à contre-coeur, que le piano venait d'arriver et que Karl pouvait, quand il le voudrait, en surveiller l'installation. C'était en fait une tâche aisée, mais guère plus que le transport lui-même, car la maison disposait d'un monte-charge spécial, qui pouvait contenir sans difficulté un camion de déménagement tout entier, et c'est dans celui-là que le piano de Karl s'envola vers sa chambre. Karl lui-même eût facilement pu y prendre place en même temps que le piano et les déménageurs eux-mêmes, mais comme il y avait tout près un autre ascenseur réservé aux personnes, c'est dans ce dernier qu'il monta, et grâce à une manette, il se maintint toujours à la même hauteur que le monte-charge, observant à travers les vitres le bel instrument qui désormais lui appartenait. | ||
Als er es in seinem Zimmer hatte und die ersten Töne anschlug, bekam er eine so närrische Freude, daß er, statt weiterzuspielen, aufsprang und aus einiger Entfernung, die Hände in den Hüften, das Klavier lieber anstaunte. Auch die Akustik des Zimmers war ausgezeichnet und sie trug dazu bei, ein anfängliches kleines Unbehagen, in einem Eisenhause zu wohnen, gänzlich verschwinden zu lassen. Tatsächlich merkte man auch im Zimmer, so eisenmäßig das Gebäude von außen erschien, von eisernen Baubestandteilen nicht das geringste, und niemand hätte auch nur eine Kleinigkeit in der Einrichtung aufzeigen können, welche die vollständigste Gemütlichkeit irgendwie gestört hätte. Karl erhoffte in der ersten Zeit viel von seinem Klavierspiel und schämte sich nicht, wenigstens vor dem Einschlafen an die Möglichkeit einer unmittelbaren Beeinflussung der amerikanischen Verhältnisse durch dieses Klavierspiel zu denken. |
Quand il l'eut dans sa chambre, et qu'il en fit résonner quelques notes, il en ressentit une joie si intense que, au lieu de continuer à jouer, il se leva et s'éloignant un peu, les mains sur les hanches, il le contempla avec ravissement. Même l'acoustique de cette pièce était excellente, et cela contribua à dissiper le petit malaise qu'il avait ressenti en s'installant dans un immeuble en acier. Et en effet, même si le bâtiment avait de l'extérieur un aspect métallique, une fois dans la chambre elle-même on ne pensait plus du tout aux pièces de métal qui le constituaient, et personne n'aurait pu remarquer le moindre détail qui eût pu troubler le sentiment de confort procuré par l'ensemble. Les premiers temps, Karl fonda de grands espoirs sur sa pratique du piano, et ne craignait même pas d'envisager, surtout avant de s'endormir, la possibilité d'intervenir directement dans la société américaine par le moyen du piano. | ||
Er klang ja allerdings sonderbar, wenn er vor den in die lärmerfüllte Luft geöffneten Fenstern ein altes Soldatenlied seiner Heimat spielte, das die Soldaten am Abend, wenn sie in den Kasernenfenstern liegen und auf den finsteren Platz hinausschauen, von Fenster zu Fenster einander zusingen - aber sah er dann auf die Straße, so war sie unverändert und nur ein kleines Stück eines großen Kreislaufes, das man nicht an und für sich anhalten konnte, ohne alle Kräfte zu kennen, die in der Runde wirkten. Der Onkel duldete das Klavierspiel, sagte auch nichts dagegen, zumal sich Karl, auch nach seiner Mahnung, nur selten das Vergnügen des Spiels gönnte; ja, er brachte Karl sogar Noten amerikanischer Märsche und natürlich auch der Nationalhymne, aber allein aus der Freude an der Musik war es wohl nicht zu erklären, als er eines Tages ohne allen Scherz Karl fragte, ob er nicht auch das Spiel auf der Geige oder auf dem Waldhorn lernen wolle. |
Et c'est vrai que c'était étonnant de l'entendre jouer, devant les fenêtres ouvertes sur le vacarme extérieur, une vieille chanson de son pays que les soldats, le soir, se renvoyaient d'une fenêtre à l'autre quand ils s'y appuyaient pour scruter la place qui peu à peu plongeait dans la pénombre... Mais quand il regardait dans la rue, il constatait que celle-ci était toujours la même, un petit morceau d'un mouvement circulaire bien plus vaste qu'il était impossible d'arrêter sans connaître les forces qui s'y trouvaient mises en jeu. L'oncle tolérait ce pianotage, il ne s'y montrait pas opposé, d'autant que Karl, de son propre mouvement, ne s'accordait que rarement ce plaisir ; il avait même apporté à Karl des partitions de marches américaines, et bien sûr, l'hymne national aussi. Mais son goût pour la musique ne suffit pourtant pas à expliquer pourquoi un jour il avait demandé très sérieusement à Karl s'il voulait apprendre à jouer du violon ou du cor. | ||
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Natürlich war das Lernen des Englischen Karls erste und wichtigste Aufgabe. Ein junger Professor einer Handelshochschule erschien morgens um sieben Uhr in Karls Zimmer und fand ihn schon an seinem Schreibtisch und bei den Heften sitzen oder memorierend im Zimmer auf und ab gehen. Karl sah wohl ein, daß zur Aneignung des Englischen keine Eile groß genug sei und daß er hier außerdem die beste Gelegenheit habe, seinem Onkel eine außerordentliche Freude durch rasche Fortschritte zu machen. Und tatsächlich gelang es bald, während zuerst das Englische in den Gesprächen mit dem Onkel sich auf Gruß und Abschiedsworte beschränkt hatte, immer größere Teile der Gespräche ins Englische hinüberzuspielen, wodurch gleichzeitig vertraulichere Themen sich einzustellen begannen. Das erste amerikanische Gedicht, die Darstellung einer Feuersbrunst, das Karl seinem Onkel an einem Abend rezitieren konnte, machte diesen tiefernst vor Zufriedenheit. Sie standen damals beide an einem Fenster in Karls Zimmer, der Onkel sah hinaus, wo alle Helligkeit des Himmels schon vergangen war, und schlug im Mitgefühl der Verse langsam und gleichmäßig in die Hände, während Karl aufrecht neben ihm stand und mit starren Augen das schwierige Gedicht sich entrang. |
Bien entendu, l'apprentissage de l'anglais était la tâche première et la plus importante pour Karl. Le matin à sept heures, un jeune professeur d'une école supérieure de commerce entrait dans la chambre de Karl, le trouvant déjà à son bureau, devant des cahiers, ou arpentant sa chambre pour mémoriser quelque chose. Karl voyait bien qu'il ne se hâterait jamais assez pour apprendre l'anglais, et que faire de rapides progrès était pourtant la meilleure façon de donner la plus grande joie à son oncle. Et de fait, si au début, dans les conversations avec son oncle, son anglais s'était limité à dire bonjour et au revoir, il commençait maintenant à pouvoir en user de plus en plus longtemps, et du même coup aborder des sujets plus personnels. Le récit d'un incendie, le premier poème américain que Karl fut capable de réciter un soir à son oncle, procura à celui-ci un tel contentement qu'il en devint tout grave. Ils étaient tous les deux près de la fenêtre, dans la chambre de Karl, et l'oncle regardait au loin, là où la clarté du ciel avait déjà fui ; dans un mouvement d'émotion partagée il scandait les vers en frappant dans ses mains, lentement et régulièrement, tandis que Karl, debout près de lui, les yeux fixes, s'efforçait de s'arracher les mots du difficile poème. | ||
Je besser Karls Englisch wurde, desto größere Lust zeigte der Onkel, ihn mit seinen Bekannten zusammenzuführen, und ordnete nur für jeden Fall an, daß bei solchen Zusammenkünften vorläufig der Englischprofessor sich immer in Karls Nähe zu halten habe. Der allererste Bekannte, dem Karl eines Vormittags vorgestellt wurde, war ein schlanker, junger, unglaublich biegsamer Mensch, den der Onkel mit besonderen Komplimenten in Karls Zimmer führte. Er war offenbar einer jener vielen, vom Standpunkt der Eltern aus gesehen, mißratenen Millionärssöhne, dessen Leben so verlief, daß ein gewöhnlicher Mensch auch nur einen beliebigen Tag im Leben dieses jungen Mannes nicht ohne Schmerz verfolgen konnte. Und als wisse oder ahne er dies und als begegne er dem, soweit es in seiner Macht stand, war um seine Lippen und Augen ein unaufhörliches Lächeln des Glückes, das ihm selbst, seinem Gegenüber und der ganzen Welt zu gelten schien. |
Plus l'anglais de Karl s'améliorait, plus l'oncle montrait de plaisir à l'emmener pour lui faire rencontrer ses amis, en décrétant seulement que pour l'instant, lors de telles rencontres, le professeur d'anglais se tiendrait toujours auprès de son élève. Le premier de ces amis à qui Karl fut présenté un matin était un homme mince, jeune, et d'une souplesse incroyable, que l'oncle fit entrer dans la chambre de Karl avec des compliments tout particuliers. Il était clair qu'il s'agissait de l'un des nombreux fils de millionnaires que leurs parents considéraient comme des ratés, et dont la vie se déroulait de telle façon qu'un homme ordinaire n'aurait pu les suivre durant un seul jour sans en être épuisé. Et comme s'il le savait, ou le soupçonnait, il faisait tout ce qu'il pouvait pour tenir ce rôle : il laissait errer en permanence sur ses lèvres et dans ses yeux un sourire de béatitude qui semblait s'adresser à la fois à lui-même, à son interlocuteur, et au monde tout entier. | ||
Mit diesem jungen Manne, einem Herrn Mack, wurde, unter unbedingter Zustimmung des Onkels, besprochen, gemeinsam um halb sechs Uhr früh, sei es in der Reitschule, sei es ins Freie, zu reiten. Karl zögerte zuerst, seine Zusage zu geben, da er doch noch niemals auf einem Pferd gesessen war und das Reiten zuerst ein wenig lernen wolle, aber da ihm der Onkel und Mack so sehr zuredeten und das Reiten als bloßes Vergnügen und als gesunde Übung, aber gar nicht als Kunst darstellten, sagte er schließlich zu. Nun mußte er allerdings schon um halb fünf Uhr aus dem Bett, und das tat ihm oft sehr leid, denn er litt hier, wohl infolge der steten Aufmerksamkeit, die er während des Tages aufwenden mußte, geradezu an Schlafsucht, aber in seinem Badezimmer verlor sich das Bedauern bald. Über die ganze Wanne der Länge und Breite nach spannte sich das Sieb der Dusche - welcher Mitschüler zu Hause, und war er noch so reich, besaß etwas Derartiges und gar noch allein für sich -, und da lag nun Karl ausgestreckt, in dieser Wanne konnte er die Arme ausbreiten, und ließ die Ströme des lauen, heißen, wieder lauen und endlich eisigen Wassers nach Belieben teilweise oder über die ganze Fläche hin auf sich herab. Wie in dem noch ein wenig fortlaufenden Genusse des Schlafes lag er da und fing besonders gern mit den geschlossenen Augenlidern die letzten, einzeln fallenden Tropfen auf, die sich dann öffneten und über das Gesicht hinflossen. |
Avec ce jeune homme, Monsieur Mack, il fut question - et l'oncle était absolument d'accord là-dessus - d'aller faire du cheval à cinq heures et demie du matin, soit au manège, soit en promenade. Karl hésita un moment avant de dire oui, car il n'était encore jamais monté sur un cheval, et il aurait voulu d'abord apprendre un peu. Mais devant l'insistance de son oncle et de Mack, qui lui présentaient l'équitation comme un exercice offrant un plaisir simple et bon pour la santé, et pas du tout comme un art, finalement, il accepta. Mais dès lors il lui fallut se lever à cinq heures et demie, et il lui en coûtait, car il était constamment en manque de sommeil, probablement du fait de la continuelle attention à laquelle il devait s'astreindre toute la journée ; mais une fois dans sa salle de bains, ses regrets s'évanouissaient aussitôt. Les dimensions de la douchette lui permettaient d'arroser la baignoire sur toute sa longueur et toute sa largeur - lequel de ses condisciples, au pays, et si riche soit-il, pouvait se vanter de disposer d'une chose pareille, et pour lui tout seul ? Alors Karl s'étendait de tout son long : dans sa baignoire il pouvait même écarter les bras, et il laissait couler à sa guise sur lui, à certains endroits seulement ou bien sur tout son corps, des flots d'eau tiède, puis brûlante, puis de nouveau tiède, et pour finir glacée. Il restait là, savourant encore un peu le prolongement de son sommeil, en recueillant avec un plaisir particulier, les dernières gouttes qui tombaient une à une sur ses paupières closes, puis se défaisant, lui coulaient doucement sur le visage. Com13b | ||
In der Reitschule, wo ihn das hoch sich aufbauende Automobil des Onkels absetzte, erwartete ihn bereits der Englischprofessor, während Mack ausnahmslos erst später kam. Er konnte aber auch unbesorgt erst später kommen, denn das eigentliche, lebendige Reiten fing erst an, wenn er da war. Bäumten sich nicht die Pferde aus ihrem bisherigen Halbschlaf auf, wenn er eintrat, knallte die Peitsche nicht lauter durch den Raum, erschienen nicht plötzlich auf der umlaufenden Galerie einzelne Personen, Zuschauer, Pferdewärter, Reitschüler oder was sie sonst sein mochten? Karl aber nützte die Zeit vor der Ankunft Macks dazu aus, um doch ein wenig, wenn auch nur die primitivsten Vorübungen des Reitens zu betreiben. Es war ein langer Mann da, der auf den höchsten Pferderücken mit kaum erhobenem Arm hinaufreichte und der Karl diesen immer kaum eine Viertelstunde dauernden Unterricht erteilte. Die Erfolge, die Karl hierbei hatte, waren nicht übergroß, und er konnte sich viele englische Klagerufe dauernd aneignen, die er während dieses Lernens zu seinem Englischprofessor atemlos ausstieß, der immer am Türpfosten, meist schlafbedürftig, lehnte. |
Au manège, où le déposait la majestueuse automobile de l'oncle, l'attendait déjà le professeur d'anglais , alors que Mack arrivait toujours plus tard. Il pouvait bien arriver après, d'ailleurs, et sans aucun souci, car le cours d'équitation ne s'animait vraiment que quand il était là. Les chevaux, sortant soudain de leur demi-sommeil, ne se cabraient-ils pas quand il entrait ? Le fouet ne claquait-il pas plus sèchement dans la salle du manège ? Ne voyait-on pas soudain apparaître dans la galerie circulaire des spectateurs, des palefreniers, des élèves et on ne sait qui encore ? Karl profitait du temps disponible avant l'arrivée de Mack pour acquérir au moins les rudiments de l'équitation par des exercices élémentaires. Il y avait là un homme tellement grand qu'il avait à peine besoin de lever le bras pour atteindre le garrot des chevaux les plus hauts, et c'est lui qui donnait à Karl cette sorte de leçon d'un quart d'heure à peine. Si les progrès de Karl dans ce domaine n'étaient énormes, il pouvait s'y familiariser avec bien des exclamations en anglais, celles qu'il adressait d'une voix expirante à son professeur d'anglais, toujours adossé au chambranle de la porte, et toujours ensommeillé. | ||
Aber fast alle Unzufriedenheit mit dem Reiten hörte auf, wenn Mack kam. Der lange Mann wurde weggeschickt, und bald hörte man in dem noch immer halbdunklen Saal nichts anderes als die Hufe der galoppierenden Pferde und man sah kaum etwas anderes als Macks erhobenen Arm, mit dem er Karl ein Kommando gab. Nach einer halben Stunde solchen wie Schlaf vergehenden Vergnügens wurde haltgemacht. Mack war in großer Eile, verabschiedete sich von Karl, klopfte ihm manchmal auf die Wange, wenn er mit seinem Reiten besonders zufrieden gewesen war, und verschwand, ohne vor großer Eile mit Karl auch nur gemeinsam durch die Tür hinauszugehen. Karl nahm dann den Professor mit ins Automobil, und sie fuhren zu ihrer Englischstunde meist auf Umwegen, denn bei der Fahrt durch das Gedränge der großen Straße, die eigentlich direkt von dem Hause des Onkels zur Reitschule führte, wäre zuviel Zeit verlorengegangen. Im übrigen hörte wenigstens diese Begleitung des Englischprofessors bald auf, denn Karl, der sich Vorwürfe machte, den müden Mann nutzlos in die Reitschule zu bemühen, zumal die englische Verständigung mit Mack eine sehr einfache war, bat den Onkel, den Professor von dieser Pflicht zu entheben. Nach einiger Überlegung gab der Onkel dieser Bitte auch nach. |
Mais tous les tracas que lui causait la leçon d'équitation disparaissaient quand Mack arrivait. L'homme immense était aussitôt expédié ailleurs, et bientôt, dans le manège toujours sombre, on n'entendait plus que le galop des chevaux, et on n'apercevait plus guère que le bras levé de Mack donnant un ordre à Karl. Au bout d'une demi-heure, ce plaisir aussi bref qu'un assoupissement passager prenait fin. Mack était très pressé, il prenait congé de Karl, et il lui tapotait la joue quand il était particulièrement satisfait de la façon dont il s'était comporté, et dans sa hâte, disparaissait sans même accompagner Karl jusqu'à la porte. Karl emmenait alors le professeur avec lui dans la voiture pour se rendre à leur leçon d'anglais, et ils faisaient généralement un détour, car fendre la foule de la rue principale qui menait directement de chez l'oncle au manège leur aurait fait perdre trop de temps. La présence du professeur au retour prit d'ailleurs bientôt fin : Karl se reprochait de faire venir pour rien au manège cet homme fatigué alors qu'il s'entendait si facilement avec Mack en anglais ; il pria donc son oncle de relever le professeur de cette obligation. Après un temps de réflexion, l'oncle acquiesça à cette demande. | ||
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Verhältnismäßig lange dauerte es, ehe sich der Onkel entschloß, Karl auch nur einen kleinen Einblick in sein Geschäft zu erlauben, obwohl Karl öfters darum ersucht hatte. Es war eine Art Kommissions- und Speditionsgeschäftes, wie sie, soweit sich Karl erinnern konnte, in Europa vielleicht gar nicht zu finden war. Das Geschäft bestand nämlich in einem Zwischenhandel, der aber die Waren nicht etwa von den Produzenten zu den Konsumenten oder vielleicht zu den Händlern vermittelte, sondern welcher die Vermittlung aller Waren und Urprodukte für die großen Fabrikskartelle und zwischen ihnen besorgte. Es war daher ein Geschäft, welches in einem Käufe, Lagerungen, Transporte und Verkäufe riesenhaften Umfangs umfaßte und ganz genaue, unaufhörliche telephonische und telegraphische Verbindungen mit den Klienten unterhalten mußte. Der Saal der Telegraphen war nicht kleiner, sondern größer als das Telegraphenamt der Vaterstadt, durch das Karl einmal an der Hand eines dort bekannten Mitschülers gegangen war. Im Saal der Telephone gingen, wohin man schaute, die Türen der Telephonzellen auf und zu, und das Läuten war sinnverwirrend. |
Il se passa un certain temps avant que l'oncle ne se décide de permettre à Karl d'avoir un aperçu de ce qu'était son entreprise, bien que celui-ci lui eût souvent demandé de le faire. Il s'agissait d'une sorte d'affaire de transitaire et d'expédition telle qu'on n'en trouvait peut-être pas d'équivalente en Europe, d'après les souvenirs de Karl. Son activité consistait essentiellement à faire l'intermédiaire pour les marchandises, mais non pas seulement entre les producteurs et les consommateurs, ou même entre les distributeurs ; elle fournissait en marchandises et en matières premières les grands cartels industriels, et assurait aussi les échanges entre eux. C'était donc une entreprise de grande envergure, qui devait acheter, entreposer, transporter et vendre des marchandises en grosses quantités et juste à temps, et qui devait pour cela conserver un contact téléphonique précis et permanent avec ses clients. La salle des télégraphes n'était pas plus petite, mais au contraire bien plus grande que celle du bureau des télégraphes de sa ville natale, que Karl avait pu traverser un jour sous la conduite d'un condisciple qui y avait ses entrées. Dans la salle des téléphones, partout où l'on pouvait poser le regard, des portes de cabines s'ouvraient et se fermaient, et des sonneries étaient assourdissantes. | ||
Der Onkel öffnete die nächste dieser Türen, und man sah dort im sprühenden elektrischen Licht einen Angestellten, gleichgültig gegen jedes Geräusch der Türe, den Kopf eingespannt in ein Stahlband, das ihm die Hörmuscheln an die Ohren drückte. Der rechte Arm lag auf einem Tischchen, als wäre er besonders schwer, und nur die Finger, welche den Bleistift hielten, zuckten unmenschlich gleichmäßig und rasch. In den Worten, die er in den Sprechtrichter sagte, war er sehr sparsam, und oft sah man sogar, daß er vielleicht gegen den Sprecher etwas einzuwenden hatte, ihn etwas genauer fragen wollte, aber gewisse Worte, die er hörte, zwangen ihn, ehe er seine Absicht ausführen konnte, die Augen zu senken und zu schreiben. Er mußte auch nicht reden, wie der Onkel Karl leise erklärte, denn die gleichen Meldungen, wie sie dieser Mann aufnahm, wurden noch von zwei anderen Angestellten gleichzeitig aufgenommen und dann verglichen, so daß Irrtümer möglichst ausgeschlossen waren. In dem gleichen Augenblick, als der Onkel und Karl aus der Tür getreten waren, schlüpfte ein Praktikant hinein und kann mit dem inzwischen beschriebenen Papier heraus. Mitten durch den Saal war ein beständiger Verkehr von hin und her gejagten Leuten. Keiner grüßte, das Grüßen war abgeschafft, jeder schloß sich den Schritten des ihm Vorhergehenden an und sah auf den Boden, auf dem er möglichst rasch vorwärtskommen wollte, oder fing mit den Blicken wohl nur einzelne Worte oder Zahlen von Papieren ab, die er in der Hand hielt und die bei seinem Laufschritt flatterten. |
L'oncle ouvrit la première de ces portes, et l'on vit soudain, dans une lumière électrique crue, un employé indifférent à tous ces bruits de portes, la tête enserrée par une lame d'acier qui maintenait des écouteurs sur ses oreilles. Il avait le bras droit posé sur une petite table, comme si ce membre avait été particulièrement lourd, mais ses doigts, qui tenaient un crayon, s'agitaient avec une rapidité et une régularité presque inhumaines. Il était très parcimonieux avec les paroles qu'il prononçait dans l'appareil, et l'on voyait même qu'il aurait eu parfois une objection à faire à son interlocuteur, quelque précision à lui demander, mais certains des mots qu'il entendait le contraignaient, avant d'avoir pu intervenir, à baisser les yeux vers son papier et à écrire. Il n'avait d'ailleurs même pas à parler, comme l'oncle l'expliqua à voix basse à Karl, car les messages qu'il recevait et notait étaient notés eux-mêmes encore par deux autres employés, et ensuite collationnés, de façon à ce qu'il n'y ait pratiquement aucune erreur possible. À l'instant même où Karl et son oncle repassaient la porte, un stagiaire s'y engouffra et ressortit avec le papier qui venait d'être écrit. Dans toute la salle régnait un perpétuel va-et-vient de gens pressés. On ne se saluait pas : cet usage avait été aboli ; chacun emboîtait le pas de celui qui le précédait, et regardait seulement par terre devant lui pour essayer d'aller le plus vite possible, ou bien happait au passage quelques mots ou quelques chiffres sur un bout de papier qu'il tenait alors à la main, et que sa hâte agitait. | ||
»Du hast es wirklich weit gebracht«, sagte Karl einmal auf einem dieser Gänge durch den Betrieb, auf dessen Durchsicht man viele Tage verwenden mußte, selbst wenn man jede Abteilung gerade nur gesehen haben wollte. »Und alles habe ich vor dreißig Jahren selbst eingerichtet, mußt du wissen. Ich hatte damals im Hafenviertel ein kleines Geschäft, und wenn dort im Tag fünf Kisten abgeladen waren, so war es viel und ich ging aufgeblasen nach Hause. Heute habe ich die drittgrößten Lagerhäuser im Hafen, und jener Laden ist das Eßzimmer und die Gerätekammer der fünfundsechzigsten Gruppe meiner Packträger.« |
— Tu as vraiment bien réussi, dit Karl, un jour qu'ils traversaient l'entreprise, à laquelle il eût fallu consacrer plusieurs jour pour l'explorer complètement, même sans vouloir tout examiner en détails. | ||
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Eines Tages kam der Onkel knapp vor der Zeit des Essens, das Karl wie gewöhnlich allein einzunehmen gedachte, und forderte ihn auf, sich gleichfalls schwarz anzuziehen und mit ihm zum Essen zu kommen, an welchem zwei Geschäftsfreunde teilnehmen würden. Während Karl sich im Nebenzimmer umkleidete, setzte sich der Onkel zum Schreibtisch und sah die gerade beendete Englischaufgabe durch, schlug mit der Hand auf den Tisch und rief laut: »Wirklich ausgezeichnet!« Zweifellos gelang das Anziehen besser, als Karl dieses Lob hörte, aber er war auch wirklich seines Englischen schon ziemlich sicher. |
Un jour l'oncle arriva juste avant l'heure du repas que Karl pensait prendre tout seul, et lui demanda de s'habiller en noir et de l'accompagner à un dîner où se trouveraient aussi deux personnes avec qui il était en relation d'affaires. Pendant que Karl se changeait dans la pièce d'à côté, l'oncle s'assit au bureau et vit le devoir d'anglais tout juste terminé ; il frappa la table de la main et s'écria : « C'est vraiment très bien ! » Quand Karl entendit ce compliment, il s'habilla certes avec plus d'entrain, mais en fait il était déjà sûr de son anglais. | ||
Im Speisezimmer des Onkels, das er vom ersten Abend seiner Ankunft noch in Erinnerung hatte, erhoben sich zwei große, dicke Herren zur Begrüßung, ein gewisser Green der eine, ein gewisser Pollunder der zweite, wie sich während des Tischgesprächs herausstellte. Der Onkel pflegte nämlich kaum ein flüchtiges Wort über irgendwelche Bekannten auszusprechen und überließ es immer Karl, durch eigene Beobachtung das Notwendige oder Interessante herauszufinden. Nachdem während des eigentlichen Essens nur intime geschäftliche Angelegenheiten besprochen worden waren, was für Karl eine gute Lektion hinsichtlich kaufmännischer Ausdrücke bedeutete, und man Karl still mit seinem Essen sich hatte beschäftigen lassen, als sei er ein Kind, das sich vor allem ordentlich sattessen müsse, beugte sich Herr Green zu Karl hin und fragte in dem unverkennbaren Bestreben, ein möglichst deutliches Englisch zu sprechen, im allgemeinen nach Karls ersten amerikanischen Eindrücken. Karl antwortete unter einer Sterbensstille ringsherum mit einigen Seitenblicken auf den Onkel ziemlich ausführlich und suchte sich zum Dank durch eine etwas New Yorkisch gefärbte Redeweise angenehm zu machen. Bei einem Ausdruck lachten sogar alle drei Herren durcheinander, und Karl fürchtete schon, einen groben Fehler gemacht zu haben; jedoch nein, er hatte, wie Herr Pollunder erklärte, sogar etwas sehr Gelungenes gesagt. |
Dans la salle à manger de l'oncle, dont il avait gardé le souvenir depuis le premier soir de son arrivée, deux grands et gros messieurs se levèrent pour le saluer ; l'un se nommait Green, et l'autre Pollunder ainsi qu'il apparut au cours de la conversation pendant le repas, car l'oncle n'avait pas l'habitude de dire grand-chose à propos des gens qu'il connaissait, et laissait toujours à Karl le soin de découvrir ce qui était nécessaire ou intéressant à leur propos. Pendant le repas lui-même, la conversation ne roula d'ailleurs que sur des questions de commerce ou des sujets intimes, et ce fut pour Karl une bonne leçon sur le vocabulaire commercial. On le laissa s'occuper de son repas en silence, comme s'il était un enfant qui devait avant tout se rassasier, puis M. Green se pencha ver lui et prenant manifestement le plus grand soin de lui parler dans l'anglais le plus compréhensible, l'interrogea sur ses premières impressions sur l'Amérique en général. Dans un silence de mort et non sans jeter à la dérobée quelques regards vers son oncle, Karl répondit assez longuement, et en guise de remerciement, chercha à se rendre agréable en employant quelques tournures new-yorkaises. À l'une de celles-ci, les trois messieurs éclatèrent de rire en même temps, et Karl eut très peur d'avoir fait une grosse faute ; mais non, ainsi que M. Pollunder l'expliqua, il avait même dit quelque chose qui convenait parfaitement. | ||
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Dieser Herr Pollunder schien überhaupt an Karl ein besonderes Gefallen zu finden, und während der Onkel und Herr Green wieder zu den geschäftlichen Besprechungen zurückkehrten, ließ Herr Pollunder Karl seinen Sessel nahe zu sich hinschieben, fragte ihn zuerst vielerlei über seinen Namen, seine Herkunft und seine Reise aus, bis er dann schließlich, um Karl wieder ausruhen zu lassen, lachend, hustend und eilig selbst von sich und seiner Tochter erzählte, mit der er auf einem kleinen Landgut in der Nähe von New York wohnte, wo er aber allerdings nur die Abende verbringen konnte, denn er war Bankier, und sein Beruf hielt ihn in New York den ganzen Tag fest. Karl wurde auch gleich herzlichst eingeladen, auf dieses Landgut hinauszukommen, ein so frischgebackener Amerikaner wie Karl habe ja auch sicher das Bedürfnis, sich von New York manchmal zu erholen. Karl bat den Onkel sofort um die Erlaubnis, diese Einladung annehmen zu dürfen, und der Onkel gab auch scheinbar freudig diese Erlaubnis, ohne aber ein bestimmtes Datum zu nennen oder auch nur in Erwägung ziehen zu lassen, wie es Karl und Herr Pollunder erwartet hatten. |
Ce M. Pollunder, d'ailleurs, semblait trouver à Karl un intérêt particulier ; et alors que l'oncle et M. Green revenaient une fois encore à leurs discussions commerciales, il demanda à Karl de rapprocher sa chaise, et lui posa toutes sortes de questions à propos de son nom, de ses origines et de son voyage, jusqu'à ce que, finalement, pour le laisser souffler, il se mette à lui parler, en riant, et en toussotant, de lui-même et de sa fille, avec laquelle il habitait dans un petit domaine à la campagne, non loin de New-York, mais qu'il ne pouvait rejoindre que le soir, car il était banquier, et son métier le retenait à New-York toute la journée. Karl fut même invité aussitôt, très cordialement, dans cette propriété : un Américain d'aussi fraîche date que lui devait avoir bien besoin de se reposer de New-York de temps à autre ? Karl demanda aussitôt à son oncle la permission d'accepter cette invitation, et l'oncle, apparemment, accepta avec plaisir, mais sans fixer ni même évoquer de date précise, ce à quoi Karl et Herr Pollunder s'attendaient pourtant. | ||
Aber schon am nächsten Tag wurde Karl in ein Büro des Onkels beordert (der Onkel hatte zehn verschiedene Büros allein in diesem Hause), wo er den Onkel und Herrn Pollunder ziemlich einsilbig in den Fauteuils liegend antraf. |
Mais dès le jour suivant, Karl fut convoqué dans l'un des bureaux de son oncle (il en avait une dizaine rien que dans cette maison), où il se trouva en face de son oncle et de M. Pollunder, carrés dans leurs fauteuils, et qui ne disaient mot. | ||
»Es ist auch dazu reichlich Zeit«, sagte Herr Pollunder, »ich habe auch eine Verzögerung vorbedacht und früher Geschäftsschluß gemacht.« |
— Mais j'ai tout mon temps, dit M. Pollunder. J'avais d'ailleurs prévu un retard, et j'ai fermé mes bureaux plus tôt. | ||
Herr Pollunder, dieser freundliche Mensch, kam zu Hilfe. |
M. Pollunder, cet homme aimable, vint au secours de Karl. | ||
»Aber!« rief Herr Pollunder und drehte sich, soweit es seine Dicke erlaubte, in seinem Fauteuil vor Erstaunen. »Ja darf er denn nicht wenigstens den morgigen Tag draußen bleiben? Ich brächte ihn dann übermorgen früh wieder zurück?« |
— Quoi ? s'écria M. Pollunder, en se retournant, étonné, dans son fauteuil, autant que le lui permettait sa corpulence. Ne pourrait-il pas au moins rester la journée de demain au dehors ? Si je le ramène après-demain matin ? | ||
Als er bald reisefertig zurückkehrte, traf er im Büro nur noch Herrn Pollunder, der Onkel war fortgegangen. Herr Pollunder schüttelte Karl ganz glücklich beide Hände, als wolle er sich so stark als möglich dessen vergewissern, daß Karl nun doch mitfahre. Karl war noch ganz erhitzt von der Eile und schüttelte auch seinerseits Herrn Pollunders Hände, er freute sich, den Ausflug machen zu können. |
Quand il revint, prêt pour partir, il ne restait plus dans le bureau que M. Pollunder ; l'oncle était déjà parti. M. Pollunder saisit les deux mains de Karl, très chaleureusement, comme s'il voulait s'assurer autant que possible qu'il allait bien l'accompagner. Karl était encore en sueur de s'être dépêché, et il secoua lui aussi les mains de M. Pollunder ; il se réjouissait de pouvoir faire cette escapade. | ||
Auch Herr Pollunder konnte, obwohl er dies nicht offen eingestand, keine Erklärung dafür finden, und beide dachten, als sie in Herrn Pollunders Automobil durch den warmen Abend fuhren, noch lange darüber nach, obwohl sie gleich von anderen Dingen sprachen. Sie saßen eng beieinander, und Herr Pollunder hielt Karls Hand in der seinen, während er erzählte. Karl wollte vieles über das Fräulein Klara hören, als sei er ungeduldig über die lange Fahrt und könne mit Hilfe der Erzählungen früher ankommen als in Wirklichkeit. Obwohl er am Abend noch niemals durch die New Yorker Straßen gefahren war, und über Trottoir und Fahrbahn, alle Augenblicke die Richtung wechselnd, wie in einem Wirbelwind der Lärm jagte, nicht wie von Menschen verursacht, sondern wie ein fremdes Element, kümmerte sich Karl, während er Herrn Pollunders Worte genau aufzunehmen suchte, um nichts anderes als Herrn Pollunders dunkle Weste, über die quer eine dunkle Kette ruhig hing. |
Sans se l'avouer clairement, M. Pollunder ne pouvait trouver lui non plus d'explication à cela, et tous deux y songeaient encore, longtemps après, tandis qu'ils roulaient dans l'air tiède du soir dans la voiture, même si, en apparence, ils parlaient tous deux d'autre chose. Ils étaient assis tout près l'un de l'autre, et M. Pollunder tenait la main de Karl dans la sienne tout en parlant. Karl désirait savoir beaucoup de choses au sujet de Mademoiselle Clara, comme si la longueur du voyage lui pesait, et que d'entendre ça devait le faire arriver plus vite que dans la réalité. Et bien qu'il n'ait encore jamais parcouru les rues de New-York le soir, où, sur les trottoirs et la chaussée, à chaque instant, la direction du mouvement se renversait comme sous l'effet d'un vacarme tourbillonnant qui ne semblait pas être d'origine humaine, mais plutôt de quelque chose comme un élément étranger, Karl, tout en cherchant à bien saisir les paroles de M. Pollunder, ne s'intéressait qu'à son gilet sombre que barrait une chaîne en or. | ||
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Aus den Straßen, wo das Publikum in großer, unverhüllter Furcht vor Verspätung in fliegendem Schritt und in Fahrzeugen, die zu möglichster Eile gebracht waren, zu den Theatern drängte, kamen sie durch Übergangsbezirke in die Vorstädte, wo ihr Automobil durch Polizeileute zu Pferd immer wieder in Seitenstraßen gewiesen wurde, da die großen Straßen von den demonstrierenden Metallarbeitern, die im Streik standen, besetzt waren und nur der notwendigste Wagenverkehr an den Kreuzungsstellen gestattet werden konnte. Durchquerte dann das Automobil, aus dunkleren, dumpf hallenden Gassen kommend, eine dieser ganzen Plätzen gleichenden großen Straßen, dann erschienen nach beiden Seiten hin in Perspektiven, denen niemand bis zum Ende folgen konnte, die Trottoirs angefüllt mit einer in winzigen Schritten sich bewegenden Masse, deren Gesang einheitlicher war als der einer einzigen Menschenstimme. |
En quittant les rues où les gens, terrorisés à l'idée d'être en retard, se précipitaient vers les théâtres et s'engouffraient des véhicules qui s'élançaient à toute vitesse, ils traversèrent des zones périphériques pour arriver dans la banlieue où leur voiture était sans cesse détournée vers des rues parallèles par des policiers à cheval, car les artères principales étaient occupées par des ouvriers de la métallurgie en grève qui manifestaient, et on ne laissait passer, aux carrefours, que le minimum de circulation. En sortant de ruelles mal éclairées où les bruits parvenaient assourdis, ils traversèrent une des grandes avenues, aussi large qu'une place, et découvrirent alors, des deux côtés, dans une perspective que personne ne pouvait suivre jusqu'au bout, des trottoirs noirs de monde, avec une foule qui s'avançait à petits pas, et chantant d'une seule et même voix, mieux que ne l'eût fait une bouche unique. | ||
In der freigehaltenen Fahrbahn aber sah man hie und da einen Polizisten auf unbeweglichem Pferde oder Träger von Fahnen oder beschriebenen, über die Straße gespannten Tüchern oder einen von Mitarbeitern und Ordonnanzen umgebenen Arbeiterführer oder einen Wagen der elektrischen Straßenbahn, der sich nicht rasch genug geflüchtet hatte und nun leer und dunkel dastand, während der Führer und der Schaffner auf der Plattform saßen. Kleine Trupps von Neugierigen standen weit entfernt von den wirklichen Demonstranten und verließen ihre Plätze nicht, obwohl sie über die eigentlichen Ereignisse im unklaren blieben. Karl aber lehnte froh in dem Arm, den Herr Pollunder um ihn gelegt hatte; die Überzeugung, daß er bald in einem beleuchteten, von Mauern umgebenen, von Hunden bewachten Landhause ein willkommener Gast sein werde, tat ihm über alle Maßen wohl, und wenn er auch wegen einer beginnenden Schläfrigkeit nicht mehr alles, was Herr Pollunder sagte, fehlerlos oder wenigstens nicht ohne Unterbrechung auffaßte, so raffte er sich doch von Zeit zu Zeit auf und wischte sich die Augen, um wieder für eine Weile festzustellen, ob Herr Pollunder seine Schläfrigkeit bemerkte, denn das wollte er um jeden Preis vermieden wissen. |
Dans le passage laissé libre à la circulation, on voyait ici et là un policier sur un cheval immobile, des porteurs de drapeaux et de banderoles couvertes d'inscriptions tendues en travers de la rue, ou encore un leader entouré de ses camarades ou de membres du service d'ordre, un wagon de tramway qui n'avait pas pu s'en aller à temps, et restait là, vide et dans l'obscurité, le conducteur et le contrôleur assis sur la plateforme. De petits groupes de curieux se tenaient à bonne distance des véritables manifestants, et restaient là, même s'ils ne voyaient pas clairement ce qui se passait. Karl, lui, s'appuyait avec plaisir sur le bras que M. Pollunder avait passé derrière lui ; la conviction qu'il allait bientôt être l'hôte très attendu d'une maison de campagne bien éclairée, entourée de murs, et gardée par des chiens lui causait un immense bien-être ; et même si un début de somnolence ne lui permettait pas de saisir exactement ou au moins sans lacunes tout ce que disait M. Pollunder, il se secouait pourtant, de temps en temps, et se frottait les yeux pour vérifier si M. Pollunder s'était aperçu qu'il s'endormait, car il voulait éviter cela à tout prix. |