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SOMMAIRE

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L'Hotel Occidental

SYNOPSIS : § Entrevue avec la cuisinière en chef § Les photos § Conversation avec Thérèse § Karl garçon d'ascenseur § Le dortoir § L'histoire de Thérèse § La mort de la mère § Renell

§ Entrevue avec la cuisinière en chef

Im Hotel wurde Karl gleich in eine Art Büro geführt, in welchem die Oberköchin, ein Vormerkbuch in der Hand, einer jungen Schreibmaschinistin einen Brief in die Schreibmaschine diktierte. Das äußerst präzise Diktieren, der beherrschte und elastische Tastenschlag jagten an dem nur hie und da merklichen Ticken der Wanduhr vorüber, die schon fast halb zwölf zeigte.
»So!« sagte die Oberköchin, klappte das Vormerkbuch zu, die Schreibmaschinistin sprang auf und stülpte den Holzdeckel über die Maschine, ohne bei dieser mechanischen Arbeit die Augen von Karl zu lassen. Sie sah noch wie ein Schulmädchen aus, ihre Schürze war sehr sorgfältig gebügelt, auf den Achseln zum Beispiel gewellt, die Frisur recht hoch, und man staunte ein wenig, wenn man nach diesen Einzelheiten ihr ernstes Gesicht sah. Nach Verbeugungen, zuerst gegen die Oberköchin, dann gegen Karl, entfernte sie sich, und Karl sah unwillkürlich die Oberköchin mit einem fragenden Blicke an.
»Das ist aber schön, daß Sie nun doch gekommen sind«, sagte die Oberköchin. »Und Ihre Kameraden?«
»Ich habe sie nicht mitgenommen«, sagte Karl.
»Die marschieren wohl sehr früh aus«, sagte die Oberköchin, wie um sich die Sache zu erklären.

Arrivé à l'Hôtel, Karl fut aussitôt conduit dans une sorte de bureau, dans lequel la cuisinière en chef, un bloc-notes à la main, dictait une lettre qu'une jeune dactylo tapait à la machine. Sa diction extrêmement précise et le claquement net et comme élastique des touches ne laissaient entendre que par instants le tic-tac d'une pendule qui indiquait déjà presque onze heures et demie.
— Voilà ! dit la cuisinière en chef, en refermant son bloc d'un coup sec.
La dactylo se leva et replaça sur la machine son couvercle de bois, machinalement, sans quitter Karl un instant des yeux. Elle avait l'air d'être encore une collégienne, avec sa blouse soigneusement repassée, ses petites fronces sur les épaules, ses cheveux relevés très haut, et l'on s'étonnait un peu après cela de lui trouver un visage aussi grave. Elle s'inclina, d'abord devant la cuisinière en chef, puis devant Karl, et s'en alla. Sans même le vouloir, Karl interrogea du regard la cuisinière en chef.
— C'est bien que vous soyez finalement venu, dit-elle. Et vos camarades ?
— Je ne les ai pas amenés, dit Karl.
— Il fallait qu'ils partent de très bonne heure, dit la cuisinière en chef, comme pour se donner à elle-même une explication.

›Muß sie denn nicht denken, daß ich auch mitmarschiere?‹ fragte sich Karl und sagte deshalb, um jeden Zweifel auszuschließen: »Wir sind in Unfrieden auseinandergegangen.«
Die Oberköchin schien das als eine angenehme Nachricht aufzufassen.
»Dann sind Sie also frei?« fragte sie.
»Ja, frei bin ich«, sagte Karl, und nichts schien ihm wertloser.
»Hören Sie, möchten Sie nicht hier im Hotel eine Stelle annehmen?« fragte die Oberköchin.
»Sehr gern«, sagte Karl, »ich habe aber entsetzlich wenig Kenntnisse. Ich kann zum Beispiel nicht einmal auf der Schreibmaschine schreiben.«
»Das ist nicht das Wichtigste«, sagte die Oberköchin. »Sie bekämen eben vorläufig nur eine ganz kleine Anstellung und müßten dann zusehen, durch Fleiß und Aufmerksamkeit sich hinaufzubringen. Jedenfalls aber glaube ich, daß es für Sie besser und passender wäre, sich irgendwo festzusetzen, statt so durch die Welt zu bummeln. Dazu scheinen Sie mir nicht gemacht.«

“Ne va-t-elle pas penser que je pars avec eux ? ” se demanda Karl. Et il dit aussitôt, pour lever toute équivoque :
— Nous nous sommes quittés en mauvais termes.
La cuisinière en chef sembla prendre ça plutôt comme une bonne nouvelle.
— Alors vous êtes donc libre ? dit-elle.
— Oui, je suis libre, dit Karl ; et rien ne lui semblait avoir si peu d'importance.
— Écoutez... dit la cuisinière en chef. Ne voudriez-vous pas avoir un emploi ici, à l'hôtel ?
— Bien volontiers, dit Karl, mais je n'ai aucune qualification... Je ne sais même pas taper à la machine, par exemple !
— Ce n'est pas le plus important, dit la cuisinière en chef. Vous n'auriez d'abord qu'une place très modeste, mais vous pourriez espérer monter en grade si vous êtes attentif et appliqué. Je pense d'ailleurs qu'il vaudrait mieux pour vous, que cela vous conviendrait mieux, de vous fixer quelque part, plutôt que de rouler votre bosse. Vous ne me semblez pas fait pour ça.

›Das würde alles auch der Onkel unterschreiben‹, sagte sich Karl und nickte zustimmend. Gleichzeitig erinnerte er sich, daß er, um den man so besorgt war, sich noch gar nicht vorgestellt hatte.
»Entschuldigen Sie, bitte«, sagte er, »daß ich mich noch gar nicht vorgestellt habe, ich heiße Karl Roßmann.«
»Sie sind ein Deutscher, nicht wahr?«
»Ja«, sagte Karl, »Ich bin noch nicht lange in Amerika.«
»Woher sind Sie denn?«
»Aus Prag in Böhmen«, sagte Karl.
»Sehen Sie einmal an«, rief die Oberköchin in einem stark englisch betonten Deutsch und hob fast die Arme, »dann sind wir ja Landsleute, ich heiße Grete Mitzelbach und bin aus Wien. Und Prag kenne ich ja ganz ausgezeichnet, ich war ja ein halbes Jahr in der Goldenen Gans auf dem Wenzelsplatz angestellt. Aber denken Sie nur einmal.«
»Wann ist das gewesen?« fragte Karl.
»Das ist schon viele, viele Jahre her.«
»Die alte Goldene Gans«, sagte Karl, »ist vor zwei Jahren niedergerissen worden.«
»Ja, freilich«, sagte die Oberköchin, ganz in Gedanken an vergangene Zeiten.

“Mon oncle pourrait tout à fait souscrire à cela...” se dit Karl, qui opina sans dire un mot. Et en même temps, il s'aperçut que lui qui était l'objet de telles prévenances, il ne s'était même pas présenté.
— Excusez-moi, dit-il, je ne me suis même pas présenté... Je m'appelle Karl Rossmann.
— Vous êtes allemand, n'est-ce pas ?
— Oui, dit Karl ; je ne suis pas depuis longtemps en Amérique.
— D'où venez-vous donc ?
— De Prague, en Bohème, dit Karl.
— Voyez-vous ça ! s'écria la cuisinière en chef, dans un allemand teinté d'un fort accent anglais, et en levant presque les bras au ciel. Nous sommes donc du même pays ! Je m'appelle Grete Mitzelbach, et je suis de Vienne. Et je connais parfaitement Prague, j'y ai travaillé pendant six mois, à l'Oie d'Or, sur la place Venceslas... Vous vous rendez compte  !
— Quand était-ce ? dit Karl.
— Cela fait déjà bien des années...
— L'ancienne Oie d'Or a été démolie il y a deux ans.
— Ah... oui... dit la cuisinière en chef, perdue dans ses souvenirs.

Mit einem Male aber wieder lebhaft werdend, rief sie und faßte dabei Karls Hände: »Jetzt, da es sich herausgestellt hat, daß Sie mein Landsmann sind, dürfen Sie um keinen Preis von hier fort. Das dürfen Sie mir nicht antun. Hätten Sie zum Beispiel Lust, Liftjunge zu werden? Sagen Sie nur ja und Sie sind es. Wenn Sie ein bißchen herumgekommen sind, werden Sie wissen, daß es nicht besonders leicht ist, solche Stellen zu bekommen, denn sie sind der beste Anfang, den man sich denken kann. Sie kommen mit allen Gästen zusammen, man sieht Sie immer, man gibt Ihnen kleine Aufträge; kurz, Sie haben jeden Tag die Möglichkeit, zu etwas Besserem zu gelangen. Für alles übrige lassen Sie mich sorgen.«
»Liftjunge möchte ich ganz gerne sein,« sagte Karl nach einer kleinen Pause. Es wäre ein großer Unsinn gewesen, gegen die Stelle eines Liftjungen mit Rücksicht auf seine fünf Gymnasialklassen Bedenken zu haben. Eher wäre hier in Amerika Grund gewesen, sich der fünf Gymnasialklassen zu schämen. Übrigens hatten die Liftjungen Karl immer gefallen, sie waren ihm wie der Schmuck des Hotels erschienen.
»Sind nicht Sprachkenntnisse erforderlich?« fragte er noch.
»Sie sprechen Deutsch und ein schönes Englisch, das genügt vollkommen.«
»Englisch habe ich erst in Amerika in zweieinhalb Monaten erlernt«, sagte Karl, er glaubte, seinen einzigen Vorzug nicht verschweigen zu dürfen.
»Das spricht schon genügend für Sie«, sagte die Oberköchin. »Wenn ich daran denke, welche Schwierigkeiten mir das Englisch gemacht hat. Das ist allerdings schon seine dreißig Jahre her. Gerade gestern habe ich davon gesprochen. Gestern war nämlich mein fünfzigster Geburtstag.« Und sie suchte lächelnd den Eindruck von Karls Mienen abzulesen, den die Würde dieses Alters auf ihn machte.
»Dann wünsche ich Ihnen viel Glück«, sagte Karl.
»Das kann man immer brauchen«, sagte sie, schüttelte Karl die Hand und wurde wieder halb traurig über diese alte Redensart aus der Heimat, die ihr da im Deutschsprechen eingefallen war.

Mais retrouvant soudain sa vivacité, elle s'écria en prenant les mains de Karl :
— Puisque nous avons découvert que nous sommes du même pays, il n'est plus du tout question que vous partiez. Vous ne pouvez pas me faire ça ! Est-ce que cela vous plairait, par exemple, d'être garçon d'ascenseur ? Dites seulement oui, et ça y est ! Quand vous aurez acquis un peu plus d'expérience, vous découvrirez que ce n'est pas si facile d'obtenir un emploi comme celui-là, car c'est le meilleur qu'on puisse trouver pour commencer. Vous faites connaissance avec tout le monde, vous êtes toujours visible, on vous donne de petites commissions à faire... Bref, vous avez tous les jours la possibilité d'améliorer votre sort. Et pour tout le reste, laissez-moi faire.
— Garçon d'ascenseur, ça me plairait bien, dit Karl après un court instant de réflexion. C'eût été une grosse erreur que de refuser cette place de garçon d'ascenseur au prétexte qu'il avait fait cinq années au lycée. Ici, en Amérique, il eût mieux valu en avoir honte. Et d'ailleurs, les garçons d'ascenseur avaient toujours fait grosse impression sur Karl : ils lui étaient toujours apparus comme étant le plus bel ornement des hôtels.
— La connaissance des langues n'est-elle pas nécessaire ? demanda-t-il.
— Vous parlez allemand et un bon anglais, cela suffit amplement.
— J'ai seulement appris l'anglais ici en Amérique, en deux mois et demi, dit Karl, qui estimait qu'il n'avait pas à cacher la seule chose dont il pouvait se prévaloir.
— Cela plaide suffisamment pour vous, dit la cuisinière en chef, quand je pense au mal que j'ai eu à apprendre l'anglais moi-même ! Mais il est vrai que c'était il y a déjà trente ans de cela. Je parlais justement de cela hier : car hier, c'était la date de mon cinquantième anniversaire. Et tout en souriant, elle cherchait à lire l'effet produit dans l'esprit de Karl par cet âge respectable.
— Mes meilleurs voeux de bonheur, alors, dit Karl.
— Ça peut toujours servir, dit-elle, en secouant la main de Karl.
Et elle redevint un peu triste en pensant à cette vieille expression de son pays natal, que l'usage de l'allemand lui avait fait retrouver.

»Aber ich halte Sie auf «, rief sie dann. »Und Sie sind gewiß sehr müde, und wir können auch alles viel besser bei Tag besprechen. Die Freude, einen Landsmann getroffen zu haben, macht ganz gedankenlos. Kommen Sie, ich werde Sie in Ihr Zimmer führen.«
»Ich habe noch eine Bitte, Frau Oberköchin«, sagte Karl im Anblick des Telephonkastens, der auf dem Tisch stand, »es ist möglich, daß mir morgen, vielleicht sehr früh, meine früheren Kameraden eine Photographie bringen, die ich dringend brauche. Wären Sie so freundlich und würden Sie dem Portier telephonieren, er möchte die Leute zu mir schicken oder mich holen lassen?«
»Gewiß«, sagte die Oberköchin, »aber würde es nicht genügen, wenn er ihnen die Photographie abnimmt? Was ist es denn für eine Photographie, wenn man fragen darf?«
»Es ist die Photographie meiner Eltern«, sagte Karl. »Nein, ich muß mit den Leuten selbst sprechen.«

— Mais je vous retiens ! s'écria-t-elle, alors que vous êtes certainement très fatigué, et d'ailleurs nous parlerons bien mieux de tout cela demain dans la journée. Le plaisir d'avoir rencontré quelqu'un du pays me fait perdre la tête ! Venez, je vais vous conduire à votre chambre.
— J'ai encore quelque chose à vous demander Madame la cuisinière en chef, dit Karl, en apercevant le combiné du téléphone posé sur une table. Il est possible que demain matin, et même de très bonne heure, mes anciens camarades me rapportent une photographie dont j'ai absolument besoin. Voudriez-vous être assez aimable pour téléphoner au portier et lui dire de me les envoyer ou de me faire chercher ?
— Bien sûr, dit la cuisinière en chef. Mais ne suffit-il pas qu'ils la lui remettent ? Qu'est-ce donc que cette photo, si je puis me permettre de vous le demander ?
— C'est la photo de mes parents, dit Karl. Et il faut absolument que je parle à ces gens-là.

§ Les photos

Die Oberköchin sagte nichts weiter und gab telephonisch in die Portierloge den entsprechenden Befehl, wobei sie 536 als Zimmernummer Karls nannte.
Sie gingen dann durch eine der Eingangstür entgegengesetzte Tür auf einen kleinen Gang hinaus, wo an dem Geländer eines Aufzuges ein kleiner Liftjunge schlafend lehnte.
»Wir können uns selbst bedienen«, sagte die Oberköchin leise und ließ Karl in den Aufzug eintreten »Eine Arbeitszeit von zehn bis zwölf Stunden ist eben ein wenig zuviel für einen solchen Jungen«, sagte sie dann, während sie aufwärts fuhren. »Aber es ist eigentümlich in Amerika. Da ist dieser kleine Junge zum Beispiel, er ist auch erst vor einem halben Jahre mit seinen Eltern hier angekommen, er ist ein Italiener. Jetzt sieht er aus, als könne er die Arbeit unmöglich aushalten, hat schon kein Fleisch im Gesicht, schläft im Dienst ein, obwohl er von Natur sehr bereitwillig ist - aber er muß nur noch ein halbes Jahr hier oder irgendwo anders in Amerika dienen und hält alles mit Leichtigkeit aus, und in fünf Jahren wird er ein starker Mann sein. Von solchen Beispielen könnte ich Ihnen stundenlang erzählen. Dabei denke ich gar nicht an Sie, denn Sie sind ein kräftiger Junge; Sie sind siebzehn Jahre alt, nicht?«
»Ich werde nächstens Monat sechzehn«, antwortete Karl.
»Sogar erst sechzehn!« sagte die Oberköchin. »Also nur Mut!«

La cuisinière en chef ne dit plus rien, et elle téléphona à la réception pour donner la consigne, en indiquant que Karl occuperait la chambre numéro 536.
Ils sortirent ensuite par une porte placée en face de la porte d'entrée, et suivirent un petit couloir dans lequel un jeune garçon d'ascenseur était appuyé contre la grille d'un ascenseur, et dormait.
— Nous pouvons nous débrouiller nous-mêmes, dit à voix basse la cuisinière en chef, en faisant entrer Karl dans la cabine. Dix à douze heures de travail, c'est tout de même un peu trop pour un jeune garçon comme ça, dit-elle, tandis qu'ils montaient. Mais c'est typique de l'Amérique. Prenez ce jeune homme, par exemple : il est arrivé ici avec ses parents il n'y a pas plus de six mois. Il est italien. Pour le moment, on dirait qu'il ne va pas tenir le coup, il a les joues creuses, il dort pendant son service, alors qu'il est foncièrement très empressé... Mais qu'il travaille encore six mois seulement, ici ou là, en Amérique, et tout lui semblera facile, et dans cinq ans ce sera un type costaud. Je pourrais vous citer des exemples comme celui-là pendant des heures. Et je ne parle pas de vous, qui êtes un garçon solide. Vous avez dix-sept ans, n'est-ce pas ?
— J'aurai mes seize ans le mois prochain, répondit Karl.
— Seize ans seulement ! dit la cuisinière en chef. Alors, bon courage !

Oben führte sie Karl in ein Zimmer, das zwar schon als Dachzimmer eine schiefe Wand hatte, im übrigen aber bei einer Beleuchtung durch zwei Glühbirnen sich sehr wohnlich zeigte.
»Erschrecken Sie nicht über die Einrichtung«, sagte die Oberköchin, »es ist nämlich kein Hotelzimmer, sondern ein Zimmer meiner Wohnung, die aus drei Zimmern besteht, so daß Sie mich nicht im geringsten stören. Ich sperre die Verbindungstüre ab, so daß Sie ganz ungeniert bleiben. Morgen, als neuer Hotelangestellter, werden Sie natürlich Ihr eigenes Zimmerchen bekommen. Wären Sie mit Ihren Kameraden gekommen, dann hätte ich Ihnen in der gemeinsamen Schlafkammer der Hausdiener aufbetten lassen, aber da Sie allein sind, denke ich, daß es Ihnen hier besser passen wird, wenn Sie auch nur auf einem Sofa schlafen müssen. Und nun schlafen Sie wohl, damit Sie sich für den Dienst kräftigen. Er wird morgen noch nicht zu anstrengend sein.«

En haut, elle conduisit Karl dans une chambre qui avait plutôt l'air d'une mansarde, avec un des murs en pente, mais qui néanmoins, éclairée par deux ampoules, avait l'air très confortable.
— Ne soyez pas effrayé par l'installation, dit la cuisinière en chef, ce n'est pas vraiment une chambre de l'hôtel, c'est une pièce de mon appartement - qui en a trois - et vous ne me gênerez donc pas le moins du monde. je ferme à clé la porte de communication, comme cela vous serez tout à fait chez vous. Demain, en tant que nouvel employé de l'hôtel, une petite chambre vous sera bien entendu attribuée personnellement. Si vous étiez venu avec vos camarades, j'aurais été obligée de vous faire coucher dans le dortoir commun aux employés, mais puisque vous êtes seul, j'ai pensé que vous aimeriez mieux passer la nuit ici, même si vous devez dormir sur un canapé. Et maintenant, dormez bien, reprenez des forces pour votre service. Mais demain il ne sera pas encore trop pénible.

»Ich danke Ihnen vielmals für Ihre Freundlichkeit.«
»Warten Sie«, sagte sie, beim Ausgang stehenbleibend, »da wären Sie aber bald geweckt worden.« Und sie ging zu der einen Seitentür des Zimmers, klopfte und rief: »Therese!«
»Bitte, Frau Oberköchin«, meldete sich die Stimme der kleinen Schreibmaschinistin.
»Wenn du mich früh wecken gehst, so mußt du über den Gang gehen, hier im Zimmer schläft ein Gast. Er ist todmüde.« Sie lächelte Karl zu, während sie dies sagte. »Hast du verstanden?«
»Ja, Frau Oberköchin.«
»Also dann gute Nacht!«
»Gute Nacht wünsch ich.«
»Ich schlafe nämlich«, sagte die Oberköchin zur Erklärung, »seit einigen Jahren ungemein schlecht. Jetzt kann ich ja mit meiner Stellung zufrieden sein und brauche eigentlich keine Sorgen zu haben. Aber es müssen die Folgen meiner früheren Sorgen sein, die mir diese Schlaflosigkeit verursachen. Wenn ich um drei Uhr früh einschlafe, kann ich froh sein. Da ich aber schon um fünf, spätestens um halb sechs wieder auf dem Platze sein muß, muß ich mich wecken lassen, und zwar besonders vorsichtig, damit ich nicht noch nervöser werde, als ich es schon bin. Und da weckt mich eben die Therese. Aber jetzt wissen Sie wirklich schon alles, und ich komme gar nicht weg. Gute Nacht!« Und trotz ihrer Schwere huschte sie fast aus dem Zimmer.

— je vous remercie infiniment pour votre gentillesse.
— Attendez... dit-elle, au moment de sortir. Vous risqueriez d'être bientôt réveillé... Et elle se dirigea vers l'autre porte de la chambre, frappa et appela : « Thérèse ! »
— Oui, madame la cuisinière en chef, répondit la voix de la petite dactylo.
— Quand tu viendras me réveiller demain matin, du devras passer par le couloir, car il y a ici quelqu'un qui dort dans la chambre, et qui est mort de fatigue... (Et elle souriait à Karl en disant cela). Tu as compris ?
— Oui, madame la cuisinière en chef.
— Alors, bonne nuit !
— Bonne nuit à vous aussi, Madame.
Depuis plusieurs années, expliqua la cuisinière en chef, je dors très mal. Je peux me réjouir de ma situation actuelle, et je n'ai plus en principe à me faire aucun souci. Mais ce doit être la conséquence de mes soucis d'autrefois : j'ai des insomnies. Quand je m'endors vers trois heures du matin, je peux être contente. Mais comme je dois être à mon poste à cinq heures, cinq heures et demie au plus tard, je suis obligée de me faire réveiller, et avec beaucoup de précautions, pour que cela ne me rende pas encore plus nerveuse que je ne le suis déjà. Et c'est Thérèse, donc, qui est chargée de me réveiller. Voilà, maintenant vous savez vraiment tout, et je suis encore là ! Alors bonne nuit !
Et malgré sa corpulence, elle disparut subitement de la chambre.

§ Conversation avec Thérèse

Karl freute sich auf den Schlaf, denn der Tag hatte ihn sehr hergenommen. Und behaglichere Umgebung konnte er für einen langen, ungestörten Schlaf gar nicht wünschen. Das Zimmer war zwar nicht zum Schlafzimmer bestimmt, es war eher ein Wohnzimmer, oder, richtiger, ein Repräsentationszimmer der Oberköchin, und ein Waschtisch war ihm zuliebe eigens für diesen Abend hergebracht worden, aber dennoch fühlte sich Karl nicht als Eindringling, sondern nur desto besser versorgt. Sein Koffer war richtig her gestellt und wohl schon lange nicht in größerer Sicherheit gewesen. Auf einem niedrigen Schrank mit Schiebefächern, über den eine großmaschige wollene Decke gezogen war, standen verschiedene Photographien im Rahmen und unter Glas; bei der Besichtigung des Zimmers blieb Karl da stehen und sah sie an. Es waren meist alte Photographien und stellten in der Mehrzahl Mädchen dar, die, in unmodernen, unbehaglichen Kleidern, mit locker aufgesetzten, kleinen, aber hochgehenden Hüten, die rechte Hand auf einen Schirm gestützt, dem Beschauer zugewendet waren und doch mit den Blicken auswichen. Unter den Herrenbildnissen fiel Karl besonders das eines jungen Soldaten auf, der das Käppi auf ein Tischchen gelegt hatte, stramm mit seinem wilden schwarzen Haar dastand und voll von einem stolzen, aber unterdrückten Lachen war. Die Knöpfe seiner Uniform waren auf der Photographie nachträglich vergoldet worden. Alle diese Photographien stammten wohl noch aus Europa, man hätte dies auf der Rückseite wahrscheinlich auch genau ablesen können, aber Karl wollte sie nicht in die Hand nehmen. So wie diese Photographien hier standen, so hätte er auch die Photographie seiner Eltern in seinem künftigen Zimmer aufstellen mögen.

Karl se réjouissait à l'idée de pouvoir enfin dormir, car la journée avait été éprouvante. Et il ne pouvait pas souhaiter un cadre plus agréable pour dormir tout son soûl sans être dérangé. La pièce n'était peut-être pas une vraie chambre, elle avait dû servir autrefois de salle de séjour, ou plutôt de salon, pour la cuisinière en chef, et une table de toilette y avait été apportée ce soir exprès pour lui ; mais Karl ne s'y sentait pourtant pas un intrus, au contraire, il avait plutôt l'impression d'être dorlotté. Sa valise était là, disposée comme il le fallait, et elle n'avait jamais été autant en sécurité depuis longtemps. Sur un petit meuble avec des tiroirs, qu'on avait recouvert d'un tissu de laine à grosses mailles, se trouvaient diverses photographies, encadrées sous verre : en faisant le tour de la chambre Karl s'y arrêta, et les examina. C'étaient pour la plupart des photos anciennes, représentant généralement des jeunes filles, habillées comme autrefois, avec des vêtements un peu raides et de petits chapeaux perchés très haut ; elles avaient la main droite sur une ombrelle, et semblaient vous regarder, mais leur regard demeurait pourtant un peu fuyant. Parmi les photos qui représentaient des hommes, Karl remarqua surtout celle d'un jeune soldat, qui avait posé son képi sur une petite table, et se tenait au garde-à-vous, avec des cheveux noirs en broussaille, très fier, et arborant un grand sourire qu'il essayait de réprimer. Les boutons dorés de son uniforme avaient été coloriés après coup sur la photo. Toutes ces photographies devaient provenir d'Europe, on aurait certainement pu le vérifier en regardant au dos de chaque, mais Karl ne voulut pas y toucher. Comme il aurait aimé pouvoir placer ainsi, dans sa future chambre, la photo de ses parents !

Gerade streckte er sich nach einer gründlichen Waschung des ganzen Körpers, die er, seiner Nachbarin wegen, möglichst leise durchzuführen sich bemüht hatte, im Vorgenuß des Schlafes auf seinem Kanapee aus, da glaubte er ein schwaches Klopfen an einer Tür zu hören. Man konnte nicht gleich feststellen, an welcher Tür es war, es konnte auch bloß ein zufälliges Geräusch sein. Es wiederholte sich auch nicht gleich, und Karl schlief schon fast, als es wieder erfolgte. Aber nun war kein Zweifel mehr, daß es ein Klopfen war und von der Tür der Schreibmaschinistin herkam. Karl lief auf den Fußspitzen zur Tür hin und fragte so leise, daß es, wenn man trotz allem nebenan doch schlief, niemanden hätte wecken können: »Wünschen Sie etwas?«

Après avoir fait une toilette complète, en s'efforçant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller sa voisine, il s'étirait sur le canapé en savourant la venue du sommeil quand il crut entendre qu'on frappait légèrement à la porte. Il était difficile de dire sur le moment de quelle porte il s'agissait, et même s'il ne s'agissait pas tout simplement d'un bruit quelconque. Comme cela ne s'était pas reproduit tout de suite, Karl commençait à s'endormir ; mais voilà que ça recommençait, et cette fois, il n'y avait pas de doute, on toquait bien à la porte, et cela venait de celle de la dactylo. Karl alla vers cette porte sur la pointe des pieds, et demanda d'une voix si faible qu'il ne risquait de réveiller personne, si malgré tout quelqu'un dormait à côté :
— Vous désirez quelque chose ?

Sofort und ebenso leise kam die Antwort: »Möchten Sie nicht die Tür öffnen? Der Schlüssel steckt auf Ihrer Seite.«
»Bitte«, sagte Karl, »ich muß mich nur zuerst anziehen.«
Es gab eine kleine Pause, dann hieß es: »Das ist nicht nötig. Machen Sie auf und legen Sie sich ins Bett, ich werde ein wenig warten.«
»Gut«, sagte Karl und führte es auch so aus, nur drehte er außerdem noch das elektrische Licht an. »Ich liege schon«, sagte er dann etwas lauter.
Da trat auch schon aus ihrem dunklen Zimmer die kleine Schreibmaschinistin, genau so angezogen wie unten im Büro, sie hatte wohl die ganze Zeit über nicht daran gedacht, schlafen zu gehen.
»Entschuldigen Sie vielmals«, sagte sie und stand ein wenig gebückt vor Karls Lager, »und verraten Sie mich, bitte, nicht. Ich will Sie auch nicht lange stören, ich weiß, daß Sie todmüde sind.«
»Es ist nicht so arg«, sagte Karl, »aber es wäre vielleicht doch besser gewesen, ich hätte mich angezogen.« Er mußte ausgestreckt daliegen, um bis an den Hals zugedeckt sein zu können, denn er besaß kein Nachthemd.
»Ich bleibe ja nur einen Augenblick«, sagte sie und griff nach einem Sessel. »Kann ich mich zum Kanapee setzen?«

La réponse parvint aussitôt, et aussi faiblement :
— Ne pourriez-vous pas ouvrir la porte ? La clé est de votre côté.
— Volontiers, dit Karl. Mais il faut d'abord que je m'habille !
Il y eut une petite pause, puis on entendit :
— Ce n'est pas la peine, ouvrez et recouchez-vous, j'attendrai un peu.
— Bon... dit Karl, et il fit ce qu'on lui demandait, mais il alluma tout de même la lumière. Voilà, je suis recouché, dit-il, un peu plus fort cette fois.
Alors la petite dactylo entra, sortant de sa chambre obscure, vêtue exactement comme elle l'était en bas au bureau : elle n'avait certainement pas songé un instant depuis lors à se mettre au lit.
— Je vous fais toutes mes excuses, dit-elle, en s'inclinant un peu au pied du lit de Karl. Ne m'en veuillez pas, je vous en prie... Je ne vais pas vous déranger longtemps, je sais à quel point vous êtes fatigué !
— Ce n'est rien, dit Karl. Mais tout de même, il aurait peut-être été mieux que je m'habille !
Il était forcé de rester étendu de tout son long, pour pouvoir se couvrir jusqu'au cou : il n'avait rien à mettre pour la nuit.
— Je ne reste qu'un instant, dit-elle, en cherchant une chaise. Puis-je m'asseoir près du canapé ?

Karl nickte. Da setzte sie sich so eng zum Kanapee, daß Karl an die Mauer rücken mußte, um zu ihr aufschauen zu können. Sie hatte ein rundes, gleichmäßiges Gesicht, nur die Stirn war ungewöhnlich hoch, aber das konnte auch vielleicht nur an der Frisur liegen, die ihr nicht recht paßte. Ihr Anzug war sehr rein und sorgfältig. In der linken Hand quetschte sie ein Taschentuch.
»Werden Sie lange hierbleiben?« fragte sie.
»Es ist noch nicht ganz bestimmt«, antwortete Karl, »aber ich denke, ich werde bleiben.«
»Das wäre nämlich sehr gut«, sagte sie und fuhr mit dem Taschentuch über ihr Gesicht, »ich bin hier nämlich so allein.«
»Das wundert mich«, sagte Karl. »Die Frau Oberköchin ist doch sehr freundlich zu Ihnen. Sie behandelt Sie gar nicht wie eine Angestellte. Ich dachte schon, Sie wären Verwandte.«
»O nein«, sagte sie, »ich heiße Therese Berchtold, ich bin aus Pommern.«

Karl fit un signe affirmatif. Alors elle s'assit tellement près du canapé que Karl dut reculer jusqu'au mur pour pouvoir la regarder. Elle avait un visage rond et des traits réguliers ; le front seul était curieusement élevé, mais cela tenait peut-être à sa coiffure, qui ne lui allait d'ailleurs pas très bien. Ses vêtements étaient très propres et très soignés. Elle serrait un mouchoir dans sa main gauche.
— Allez-vous rester longtemps à l'hôtel ? demanda-t-elle.
— Ce n'est pas encore vraiment décidé, répondit Karl. Mais je pense que je vais rester.
— Ce serait vraiment très bien, dit-elle, en se passant son mouchoir sur le visage. Je suis tellement seule ici.
— Vous m'étonnez, dit Karl. Madame la cuisinière en chef est pourtant très aimable avec vous : elle ne vous traite pas comme si vous étiez une simple employée. je pensais même que vous étiez parentes !
— Oh ! non, dit-elle. Je m'appelle Thérèse Berchtold, et je suis de Poméranie.

Auch Karl stellte sich vor. Daraufhin sah sie ihn zum erstenmal voll an, als sei er ihr durch die Namensnennung ein wenig fremder geworden. Sie schwiegen ein Weilchen. Dann sagte sie: »Sie dürfen nicht glauben, daß ich undankbar bin. Ohne die Frau Oberköchin stünde es ja mit mir viel schlechter. Ich war früher Küchenmädchen hier im Hotel und schon in großer Gefahr, entlassen zu werden, denn ich konnte die schwere Arbeit nicht leisten. Man stellt hier große Ansprüche. Vor einem Monat ist ein Küchenmädchen nur vor Überanstrengung ohnmächtig geworden und vierzehn Tage im Krankenhaus gelegen. Und ich bin nicht sehr stark, ich habe früher viel zu leiden gehabt und bin dadurch in der Entwicklung ein wenig zurückgeblieben; Sie würden wohl gar nicht sagen, daß ich schon achtzehn Jahre alt bin. Aber jetzt werde ich schon stärker.«
»Der Dienst hier muß wirklich sehr anstrengend sein«, sagte Karl. »Unten habe ich jetzt einen Liftjungen stehend schlafen gesehen.«
»Dabei haben es die Liftjungen noch am besten«, sagte sie, » die verdienen ihr schönes Geld an Trinkgeldern und müssen sich schließlich doch bei weitem nicht so plagen wie die Leute in der Küche. Aber da habe ich wirklich einmal Glück gehabt, die Frau Oberköchin hat einmal ein Mädchen gebraucht, um die Servietten für ein Bankett herzurichten, hat zu uns Küchenmädchen heruntergeschickt, es gibt hier an fünfzig solcher Mädchen, ich war gerade bei der Hand und habe sie sehr zufriedengestellt, denn im Aufbauen der Servietten habe ich mich immer ausgekannt. Und so hat sie mich von da an in ihrer Nähe behalten und allmählich zu ihrer Sekretärin ausgebildet. Dabei habe ich sehr viel gelernt.«

Karl se présenta, lui aussi. Et du coup, elle le regarda vraiment, comme si elle le voyait pour la première fois, comme si le fait d'avoir dit son nom le lui avait rendu un peu plus étranger. Ils demeurèrent un moment silencieux. Puis elle dit :
— Ne croyez pas que je sois une ingrate. Sans Madame la cuisinière en chef, ma situation serait bien pire. J'ai d'abord été fille de cuisine, ici, à l'hôtel. Et je courais le risque d'être mise à la porte, car je ne pouvais venir à bout de cette lourde tâche. La pression qu'on subit ici est très forte. Une fille de cuisine, il y a un mois de cela, s'est trouvée mal à cause du surmenage qu'elle subissait, et elle a dû passer quinze jours à l'hôpital. Et moi je ne se suis pas très solide, j'ai eu autrefois beaucoup d'ennuis de santé, et ma croissance s'en est trouvée un peu retardée. Vous ne diriez pas que j'ai déjà dix-huit ans ! Mais maintenant je deviens plus forte.
— Le service doit être vraiment très pénible ici, dit Karl. En bas, je viens de voir à l'instant un garçon d'ascenseur qui dormait debout...
— Et pourtant, ce sont les garçons d'ascenseur qui sont les plus favorisés, dit-elle. Ils se font de bons pourboires, et en fin de compte, ils n'ont pas autant à se fatiguer que ceux qui sont dans les cuisines. Mais un jour j'ai eu vraiment de la chance : Madame la cuisinière en chef avait besoin d'une fille pour placer les serviettes pour un banquet, et elle a fait chercher quelqu'un parmi les filles de la cuisine. Nous sommes une cinquantaine... et moi je me trouvais justement disponible, et elle a été très satisfaite de mes services, car pour ce qui est de disposer les serviettes, j'ai toujours bien su faire ça ! Et c'est pour ça que depuis, elle m'a toujours gardée auprès d'elle, et petit à petit elle a fait en sorte que je devienne sa secrétaire. J'ai beaucoup appris comme ça.

»Gibt es denn da so viel zu schreiben? « fragte Karl.
»Ach, sehr viel,« antwortete sie, »das können Sie sich wahrscheinlich gar nicht vorstellen. Sie haben doch gesehen, daß ich heute bis halb zwölf gearbeitet habe, und heute ist kein besonderer Tag. Allerdings schreibe ich nicht immerfort, sondern habe auch viel Besorgungen in der Stadt zu machen.«
»Wie heißt denn die Stadt?« fragte Karl.
»Das wissen Sie nicht?« sagte sie, »Ramses.«
»Ist es eine große Stadt?« fragte Karl.
»Sehr groß«, antwortete sie, »ich gehe nicht gern hin. Aber wollen Sie nicht wirklich schon schlafen?«
»Nein, nein«, sagte Karl, »ich weiß ja noch gar nicht, warum Sie hereingekommen sind.«
»Weil ich mit niemandem reden kann. Ich bin nicht wehleidig, aber wenn wirklich niemand für einen da ist, so ist man schon glücklich, schließlich von jemandem angehört zu werden. Ich habe Sie schon unten im Saal gesehen, ich kam gerade, um die Frau Oberköchin zu holen, als sie Sie in die Speisekammer wegführte.«

— Il y a donc tant de choses à taper ? demanda Karl.
— Ah oui, beaucoup, répondit-elle. Vous ne pouvez même pas vous figurer. Vous avez vu : aujourd'hui, j'ai travaillé juqu'à onze heures et demie, et c'était un jour qui n'avait rien de spécial. D'ailleurs, je ne fais pas toujours du secrétariat : j'ai aussi beaucoup de commissions à faire en ville.
— Et comment s'appelle donc cette ville ? demanda Karl.
— Vous ne le savez pas ? dit-elle. C'est Ramsès.
— C'est une grande ville ? demanda Karl.
— Très grande, répondit-elle. Je n'y vais pas volontiers. Mais vous ne voulez vraiment pas dormir ?
— Non, non, dit Karl. Mais je ne sais toujours pas pourquoi vous êtes venue ici ?
— C'est que je n'ai personne à qui parler. Je ne suis pas quelqu'un qui se plaint, mais quand on n'a vraiment personne à qui parler, on est content d'avoir enfin quelqu'un qui vous écoute. Je vous ai vu déjà quand vous étiez dans la salle, en bas, je venais juste pour chercher Madame la cuisinière en chef quand elle vous a emmené dans la réserve.

»Das ist ein schrecklicher Saal«, sagte Karl.
»Ich merke es schon gar nicht mehr«, antwortete sie. »Aber ich wollte nur sagen, daß ja die Frau Oberköchin so freundlich zu mir ist, wie es nur meine Mutter war. Aber es ist doch ein zu großer Unterschied in unserer Stellung, als daß ich frei mit ihr reden könnte. Unter den Küchenmädchen habe ich früher gute Freundinnen gehabt, aber die sind schon längst nicht mehr hier, und die neuen Mädchen kenne ich kaum. Schließlich kommt es mir manchmal vor, daß mich meine jetzige Arbeit mehr anstrengt als die frühere, daß ich sie aber nicht einmal so gut verrichte wie die, und daß mich die Frau Oberköchin nur aus Mitleid in meiner Stellung hält. Schließlich muß man ja wirklich eine bessere Schulbildung gehabt haben, um Sekretärin zu werden. Es ist eine Sünde, das zu sagen, aber oft und oft fürchte ich, wahnsinnig zu werden. Um Gottes willen«, sagte sie plötzlich viel schneller und griff flüchtig nach Karls Schulter, da er die Hände unter der Decke hielt. »Sie dürfen aber der Frau Oberköchin kein Wort davon sagen, sonst bin ich wirklich verloren. Wenn ich ihr außer den Umständen, die ich ihr durch meine Arbeit mache, auch noch Leid bereiten sollte, das wäre wirklich das Höchste.«
»Es ist selbstverständlich, daß ich ihr nichts sagen werde«, antwortete Karl.

— C'est une salle très impressionnante, dit Karl.
— Je n'y fais même plus attention maintenant, répondit-elle. Mais je voulais vous dire qu'en effet, Madame la cuisinière en chef est gentille avec moi comme seule pouvait l'être ma propre mère. Mais entre nous la différence de situation est trop grande pour que je puisse lui parler librement. Chez les filles de cuisine, j'ai eu autrefois de bonnes amies, mais elles ne sont plus là depuis longtemps, et les nouvelles, c'est à peine si je les connais. Au fond, j'ai souvent l'impression que mon travail actuel est plus pénible que le précédent, que peut-être même je ne le fais pas aussi bien, et que Madame la cuisinière en chef ne me garde que par pitié pour moi. Finalement, il faudrait avoir reçu une meilleure formation pour devenir secrétaire. C'est presque un péché que de dire cela, mais bien souvent, je crains de devenir folle. Pour l'amour du ciel ! s'exlama-t-elle soudain précipitamment, en attrapant l'épaule de Karl et en s'y aggripant un instant - puisqu'il maintenait ses mains sous la couverture - pour l'amour du ciel, ne dites surtout pas un mot de cela à Madame la cuisinière en chef, sinon je suis vraiment perdue ! Si je lui faisais encore de la peine, en plus des soucis que je lui cause par mon travail, ce serait vraiment le pire de tout.
— Il est évident que je ne lui dirai rien du tout, répondit Karl.

»Dann ist es gut«, sagte sie, »und bleiben Sie hier. Ich wäre froh, wenn Sie hierblieben, und wir könnten, wenn es Ihnen recht ist, zusammenhalten. Gleich, wie ich Sie zum erstenmal gesehen habe, habe ich Vertrauen zu Ihnen gehabt. Und trotzdem - denken Sie, so schlecht bin ich - habe ich auch Angst gehabt, die Frau Oberköchin könnte Sie an meiner Stelle zum Sekretär machen und mich entlassen. Erst wie ich da lange allein gesessen bin, während Sie unten im Büro waren, habe ich mir die Sache so zurechtgelegt, daß es sogar sehr gut wäre, wenn Sie meine Arbeiten übernähmen, denn die würden Sie sicher besser verstehen. Wenn Sie die Besorgungen in der Stadt nicht machen wollten, könnte ich ja diese Arbeit behalten. Sonst aber wäre ich in der Küche gewiß viel nützlicher, besonders da ich auch schon etwas stärker geworden bin.«
»Die Sache ist schon geordnet«, sagte Karl, »ich werde Liftjunge und Sie bleiben Sekretärin. Wenn Sie aber der Frau Oberköchin nur die geringste Andeutung von Ihren Plänen machen, verrate ich auch das übrige, was Sie mir heute gesagt haben, so leid es mir tun würde.«

— C'est très bien, dit-elle. Et restez ici. Je serais très contente si vous restiez, et si vous le vouliez, nous pourrions nous serrer les coudes. Dès le moment où je vous ai aperçu j'ai eu confiance en vous. Et en même temps - voyez comme je suis mauvaise - j'ai aussi eu peur que Madame la cuisinière en chef ne vous prenne comme secrétaire à ma place, et qu'elle ne me renvoie. Ce n'est que quand je suis seule restée ici et que vous étiez en bas dans le bureau, que je me suis en quelque sorte convaincue que ce serait bien mieux que vous repreniez mon travail, car vous y seriez meilleur que moi. Et si vous ne vouliez pas vous embêter à faire les courses en ville, je pourrais faire ça. Mais sinon, je pourrais être beaucoup plus utile aux cuisines maintenant, car je suis devenue un peu plus forte.
— La question est réglée, maintenant ! dit Karl. Je serai garçon d'ascenseur, et vous, vous restez secrétaire. Mais si vous laissez entrevoir la moindre chose de vos projets à Madame la cuisinière en chef, je lui révélerai tout ce que vous m'avez dit aujourd'hui, si pénible que cela me soit.

Diese Tonart erregte Therese so sehr, daß sie sich beim Bett niederwarf und wimmernd das Gesicht ins Bettzeug drückte.
»Ich verrate ja nichts«, sagte Karl, »aber Sie dürfen auch nichts sagen.«
Nun konnte er nicht mehr ganz unter seiner Decke versteckt bleiben, streichelte ein wenig ihren Arm, fand nichts Rechtes, was er ihr sagen könne, und dachte nur, daß hier ein bitteres Leben sei. Endlich beruhigte sie sich wenigstens so weit, daß sie sich ihres Weinens schämte, sah Karl dankbar an, redete ihm zu, morgen lange zu schlafen, und versprach, wenn sie Zeit fände, gegen acht Uhr heraufzukommen und ihn zu wecken.
»Sie wecken ja so geschickt«, sagte Karl.
»Ja, einiges kann ich«, sagte sie, fuhr mit der Hand zum Abschied sanft über seine Decke hin und lief in ihr Zimmer.

Le ton employé par Karl impressionna tellement Thérèse qu'elle se jeta à genoux près du lit et enfouit son visage dans les couvertures en gémissant.
— Je ne vous trahirai pas, fit Karl. Mais vous ne devrez rien dire non plus.
Maintenant il ne pouvait plus rester rester caché complètement sous les draps ; il lui caressa un peu le bras, mais il ne trouva rien à lui dire, et pensa seulement que la vie était bien amère. Finalement, elle se calma un peu, eut honte de ses larmes, regarda Karl avec reconnaissance, lui dit de dormir tard demain matin, et lui promit, si elle en trouvait le temps, de monter le réveiller vers huit heures.
— Puisque vous savez si bien le faire... dit Karl.
— Oui, il y a des choses comme ça que je sais faire, dit-elle. Elle effleura la couverture de la main en signe d'adieu, et disparut dans sa chambre.

§ Karl garçon d'ascenseur

Am nächsten Tag bestand Karl darauf, gleich seinen Dienst anzutreten, obwohl ihm die Oberköchin diesen Tag für die Besichtigung von Ramses freigeben wollte. Aber Karl erklärte offen, dafür werde sich noch Gelegenheit finden, jetzt sei es für ihn das Wichtigste, mit der Arbeit anzufangen, denn eine auf ein anderes Ziel gerichtete Arbeit habe er schon in Europa nutzlos abgebrochen und fange als Liftjunge in einem Alter an, in dem wenigstens die tüchtigeren Jungen nahe daran seien, in natürlicher Folge eine höhere Arbeit zu übernehmen. Es sei ganz richtig, daß er als Liftjunge anfange, aber ebenso richtig sei, daß er sich besonders beeilen müsse. Bei diesen Umständen würde ihm die Besichtigung der Stadt gar kein Vergnügen machen. Nicht einmal zu einem kurzen Weg, zu dem ihn Therese aufforderte, konnte er sich entschließen. Immer schwebte ihm der Gedanke vor Augen, es könne schließlich mit ihm, wenn er nicht fleißig sei, so weit kommen wie mit Delamarche und Robinson.

Le jour suivant, Karl insista pour prendre tout de suite son service, bien que la cuisinière en chef eût préféré lui laisser la journée pour qu'il puisse visiter Ramsès. Mais Karl expliqua nettement qu'il en trouverait bien l'occasion, et qu'il était très important pour lui de commencer son travail maintenant : en Europe, auparavant, il avait eu un tout autre genre de travail qu'il avait abandonné en cours de route, et avec cet emploi de garçon d'ascenseur, il entrait dans un âge où les jeunes gens, du moins les plus sérieux d'entre eux, pouvaient prétendre à une meilleure situation. Il était tout à fait normal de commencer comme garçon d'ascenseur, mais il était également normal qu'il n'ait pas le moindre temps à perdre. Dans ces conditions, la connaissance de la ville n'offrait aucun intérêt pour lui. Il ne voulut même pas faire simplement la courte promenade que lui proposait Thérèse. Il avait toujours la même image en tête : s'il ne travaillait pas sérieusement, il finirait tout comme Delamarche et Robinson.

Beim Hotelschneider wurde ihm die Liftjungenuniform anprobiert, die äußerlich sehr prächtig mit Goldknöpfen und Goldschnüren ausgestattet war, bei deren Anziehen es Karl aber doch ein wenig schauderte, denn besonders unter den Achseln war das Röckchen kalt, hart und dabei unaustrockbar naß von dem Schweiß der Liftjungen, die es vor ihm getragen hatten. Die Uniform mußte auch vor allem über der Brust eigens für Karl erweitert werden, denn keine der zehn vorliegenden wollte auch nur beiläufig passen. Trotz dieser Näharbeit, die hier notwendig war, und obwohl der Meister sehr peinlich schien - zweimal flog die bereits abgelieferte Uniform aus seiner Hand in die Werkstatt zurück -, war alles in kaum fünf Minuten erledigt, und Karl verließ das Atelier schon als Liftjunge mit anliegenden Hosen und einem, trotz der bestimmten gegenteiligen Zusicherung des Meisters, sehr beengenden Jäckchen, das immer wieder zu Atemübungen verlockte, da man sehen wollte, ob das Atmen noch immer möglich war.

Chez le tailleur de l'hôtel, Karl essaya son uniforme de garçon d'ascenseur, dont l'apparence était somptueuse avec ses boutons dorés et ses brandebourgs dorés aussi. Mais Karl éprouva pourtant une certaine répugnance en l'enfilant, car la veste courte était un peu raidie et froide sous les bras : la sueur des autres garçon d'ascenseur qui l'avaient portée avant lui l'avait irrémédiablement imprégnée. Il fallait d'ailleurs, pour qu'il convienne à Karl, donner à cet uniforme un peu plus d'ampleur, notamment sur la poitrine, car aucun des dix qu'il avait essayés ne lui allait, même à peu de chose près. En dépit des retouches nécessaires en cet endroit, et même si le maître-tailleur semblait très pointilleux - par deux fois il avait renvoyé à l'atelier l'uniforme qu'on venait de lui remettre - tout fut cependant réglé en cinq minutes à peine. Karl quitta aussitôt l'atelier, devenu garçon d'ascenseur, avec un pantalon collant et une tunique très étroite qui, malgré les affirmations péremptoires du maître-tailleur, le serrait tellement qu'il était obligé de faire sans cesse des exercices pour s'assurer qu'il pouvait encore respirer.

Dann meldete er sich bei jenem Oberkellner, unter dessen Befehl er stehen sollte, einem schlanken, schönen Mann mit großer Nase, der wohl schon in den Vierzigern stehen konnte. Er hatte keine Zeit, sich auch nur auf das geringste Gespräch einzulassen, und läutete bloß einen Liftjungen herbei, zufällig gerade jenen, den Karl gestern gesehen hatte. Der Oberkellner nannte ihn nur bei seinem Taufnamen Giacomo, was Karl erst später erfuhr, denn in der englischen Aussprache war der Name nicht zu erkennen. Dieser Junge bekam nun den Auftrag, Karl das für den Liftdienst Notwendige zu zeigen, aber er war so scheu und eilig, daß Karl von ihm, so wenig auch im Grunde zu zeigen war, kaum dieses Wenige erfahren konnte. Sicher war Giacomo auch deshalb verärgert, weil er den Liftdienst offenbar Karls halber verlassen mußte und den Zimmermädchen zur Hilfeleistung zugeteilt war, was ihm nach bestimmten Erfahrungen, die er aber verschwieg, entehrend vorkam.

Il dut ensuite se présenter au chef du personnel, sous les ordres duquel il était placé. C'était un bel homme, svelte, avec un grand nez, qui pouvait bien avoir déjà passé la quarantaine. Il n'avait pas le temps de lui accorder le moindre entretien, et se contenta de sonner pour faire venir un garçon d'ascenseur. C'était justement celui que Karl avait vu la veille, et le chef du personnel l'appela seulement par son prénom : « Giacomo », prénom que Karl ne comprit que plus tard, car prononcé à l'anglaise, il était absolument méconnaissable. Ce garçon eut donc pour mission d'apprendre à Karl ce qu'il devait savoir pour faire fonctionner les ascenseurs ; mais il était si timide et si pressé que Karl n'apprit pas grand-chose de lui, si peu qu'il y eût à apprendre en la matière. Giacomo était aussi de mauvaise humeur, parce que c'était sûrement à cause de Karl qu'on lui faisait quitter le service des ascenseurs pour l'envoyer aider les femmes de chambre, tâche que d'après l'expérience qu'il en avait, mais qu'il tenait secrète, il considérait comme déshonorant.

Enttäuscht war Karl vor allem dadurch, daß ein Liftjunge mit der Maschinerie des Aufzuges nur insoferne etwas zu tun hatte, als er ihn durch einen einfachen Druck auf den Knopf in Bewegung setzte, während für Reparaturen am Triebwerk derartig ausschließlich die Maschinisten des Hotels verwendet wurden, daß zum Beispiel Giacomo trotz halbjährigem Dienst beim Lift weder das Triebwerk im Keller noch die Maschinerie im Innern des Aufzuges mit eigenen Augen gesehen hatte, obwohl ihn dies, wie er ausdrücklich sagte, sehr gefreut hätte. Überhaupt war es ein einförmiger Dienst und wegen der zwölfstündigen Arbeitszeit, abwechselnd bei Tag und Nacht, so anstrengend, daß er nach Giacomos Angaben überhaupt nicht auszuhalten war, wenn man nicht minutenweise im Stehen schlafen konnte. Karl sagte hierzu nichts, aber er begriff wohl, daß gerade diese Kunst Giacomo die Stelle gekostet hatte.

Mais Karl était surtout déçu de voir que le rapport d'un garçon d'ascenseur avec la machinerie n'allait pas plus loin que d'avoir à appuyer sur un bouton pour le mettre en marche, tandis que les réparations en étaient confiées exclusivement aux mécaniciens de l'hôtel, à tel point que Giacomo, qui avait pourtant six mois d'expérience de ce service, n'avait encore jamais vu de ses propres yeux, ni les machines situées dans les sous-sols, ni le mécanisme qui se trouvait à l'intérieur - ce qui pourtant, à ce qu'il prétendait, lui aurait fait le plus grand plaisir. Et d'ailleurs, ce travail était monotone et si épuisant, avec ses douze heures de service, de jour comme de nuit, que selon Giacomo on ne pouvait le supporter vraiment que si on était capable de dormir debout quelques minutes de temps en temps. Karl ne dit rien à ce propos, mais il comprit fort bien que c'était justement cette astuce qui avait coûté sa place à Giacomo.

Sehr willkommen war es Karl, daß der Aufzug, den er zu besorgen hatte, nur für die obersten Stockwerke bestimmt war, weshalb er es nicht mit den anspruchsvollsten reichen Leuten zu tun haben würde. Allerdings konnte man hier auch nicht so viel lernen wie anderswo und es war nur für den Anfang gut.

Karl fut très content de voir que l'ascenseur dont il était chargé ne desservait que les étages supérieurs, ce qui lui éviterait d'avoir affaire aux exigences des gens riches. À l'inverse, il apprendrait moins de choses ici qu'ailleurs, et c'était bien seulement pour débuter.

Schon nach der ersten Woche sah Karl ein, daß er dem Dienst vollständig gewachsen war. Das Messing seines Aufzuges war am besten geputzt, keiner der dreißig anderen Aufzüge konnte sich damit vergleichen, und es wäre vielleicht noch leuchtender gewesen, wenn der Junge, der bei dem gleichen Aufzug diente, auch nur annähernd so fleißig gewesen wäre und sich nicht in seiner Lässigkeit durch Karls Fleiß unterstützt gefühlt hätte. Es war ein geborener Amerikaner, namens Renell, ein eitler Junge mit dunklen Augen und glatten, etwas gehöhlten Wangen. Er hatte einen eleganten Privatanzug, in dem er an dienstfreien Abenden leicht parfümiert in die Stadt eilte; hie und da bat er auch Karl, ihn abends zu vertreten, da er in Familienangelegenheiten weggehen müsse, und es kümmerte ihn wenig, daß sein Aussehen allen solchen Ausreden widersprach. Trotzdem konnte ihn Karl gut leiden und hatte es gern, wenn Renell an solchen Abenden vor dem Ausgehen in seinem Privatanzug unten beim Lift vor ihm stehenblieb, sich noch ein wenig entschuldigte, während er die Handschuhe über die Finger zog, und dann durch den Korridor abging. Im übrigen wollte ihm Karl mit diesen Vertretungen nur eine Gefälligkeit machen, wie sie ihm gegenüber einem älteren Kollegen am Anfang selbstverständlich schien, eine dauernde Einrichtung sollte es nicht werden. Denn ermüdend genug war dieses ewige Fahren im Lift allerdings und gar in den Abendstunden hatte es fast keine Unterbrechung.

Dès la fin de la première semaine, Karl se rendit compte qu'il était parfaitement à la hauteur de sa tâche. les cuivres de son ascenseur étaient les mieux astiqués de tous, aucun des trente autres ne pouvaient lui être comparé sur ce point, et il aurait peut-être été encore plus éclatant si le jeune homme affecté au même ascenseur que le sien n'avait pas été si paresseux, s'il ne s'était pas senti conforté dans son laisser-aller par le soin dont lui, Karl, justement faisait preuve. C'était un américain de naissance, appelé Renell, imberbe et coquet, avec des yeux noirs et les joues un peu creuses. Il possédait un costume élégant, avec lequel il sortait en ville, légèrement parfumé, les soirs où il n'était pas de service. De temps à autre, il demandait à Karl de le remplacer pour un soir, car il devait aller dans sa famille, et cela n'avait pas l'air de le gêner que sa tenue soit aussi peu en rapport avec un tel prétexte. Mais Karl éprouvait de la sympathie à son égard, et il aimait bien quand Renell, ces soirs-là, avant de partir, s'arrêtait en bas devant l'ascenseur dans son beau costume de ville, s'excusait encore un peu tout en finissant d'enfiler ses gants, et sortait par le couloir. D'ailleurs, par ces remplacements, Karl voulait simplement lui rendre service, comme cela se fait tout naturellement au début pour un collègue plus âgé, mais il n'était pas question que cela devienne une habitude. C'était en effet bien assez fatigant, ces heures d'ascenseur qui n'en finissaient pas, d'autant plus que le soir, c'était à peu près sans interruption.

Bald lernte Karl auch die kurzen, tiefen Verbeugungen machen, die man von den Liftjungen verlangt, und das Trinkgeld fing er im Fluge ab. Es verschwand in seiner Westentasche, und niemand hätte nach seinen Mienen sagen können, ob es groß oder klein war. Vor Damen öffnete er die Tür mit einer kleinen Beigabe von Galanterie und schwang sich in den Aufzug langsam hinter ihnen, die in Sorge um ihre Röcke, Hüte und Behänge zögernder als Männer einzutreten pflegten. Während der Fahrt stand er, weil dies das unauffälligste war, knapp bei der Tür, mit dem Rücken zu seinen Fahrgästen, und hielt den Griff der Aufzugstür, um sie im Augenblick der Ankunft plötzlich und doch nicht etwa erschreckend seitwärts wegzustoßen. Selten nur klopfte ihm einer während der Fahrt auf die Schulter, um irgendeine kleine Auskunft zu bekommen, dann drehte er sich eilig um, als habe er es erwartet, und gab mit lauter Stimme Antwort. Oft gab es trotz den vielen Aufzügen, besonders nach Schluß der Theater oder nach Ankunft bestimmter Expreßzüge, ein solches Gedränge, daß er, kaum daß die Gäste oben entlassen waren, wieder hinunterrasen mußte, um die dort Wartenden aufzunehmen.

Karl apprit aussi bientôt à s'incliner très bas, mais brièvement, ce que l'on attend d'un jeune garçon d'ascenseur, et il récupérait prestement des pourboires, qui disparaissaient dans les poches de son gilet, sans que personne ne puisse deviner à son air s'ils étaient gros ou petits. Aux dames, il ouvrait la porte avec un petit supplément de galanterie, et il se glissait doucement derrière elles dans la cabine, car elles y pénétraient avec plus d'hésitation que les hommes, à cause du souci qu'elles avaient de leurs robes, de leurs chapeaux, et de leurs accessoires. Durant le trajet, il se tenait le plus discrètement possible, tournant le dos à ses passagers, et tout contre la porte dont il tenait la poignée pour pouvoir l'ouvrir immédiatement dès l'arrivée et la rabattre prestement de côté sans effayer personne. Parfois, mais rarement, quelqu'un lui tapait sur l'épaule pendant le trajet, pour avoir un petit renseignement ; alors il se retournait tout de suite, comme s'il n'avait attendu que cela, et donnait la réponse d'une voix forte. Souvent, en dépit du grand nombre d'ascenseurs, et principalement à la sortie du théâtre ou à l'arrivée de certains trains express, il y avait une telle cohue qu'à peine les clients étaient-ils arrivés en haut, il lui fallait redescendre à toute vitesse pour prendre ceux qui attendaient.

Er hatte auch die Möglichkeit, durch Ziehen an einem durch den Aufzugskasten hindurchgehenden Drahtseil, die gewöhnliche Schnelligkeit zu steigern, allerdings war dies durch die Aufzugsordnung verboten und sollte auch gefährlich sein. Karl tat es auch niemals, wenn er mit Passagieren fuhr, aber wenn er sie oben abgesetzt hatte und unten andere warteten, dann kannte er keine Rücksicht und arbeitete an dem Seil mit starken, taktmäßigen Griffen wie ein Matrose. Er wußte übrigens, daß dies die anderen Liftjungen auch taten, und er wollte seine Passagiere nicht an andere Jungen verlieren. Einzelne Gäste, die längere Zeit im Hotel wohnten, was hier übrigens ziemlich gebräuchlich war, zeigten hie und da durch ein Lächeln, daß sie Karl als ihren Liftjungen erkannten, Karl nahm diese Freundlichkeit mit ernstem Gesicht, aber gerne an. Manchmal, wenn der Verkehr etwas schwächer war, konnte er auch besondere kleine Aufträge annehmen, zum Beispiel, einem Hotelgast, der sich nicht erst in sein Zimmer bemühen wollte, eine im Zimmer vergessene Kleinigkeit zu holen, dann flog er in seinem in solchen Augenblicken ihm besonders vertrauten Aufzug allein hinauf, trat in das fremde Zimmer, wo meistens sonderbare Dinge, die er nie gesehen hatte, herumlagen oder an den Kleiderrechen hingen, fühlte den charakteristischen Geruch einer fremden Seife, eines Parfüms, eines Mundwassers und eilte, ohne sich im geringsten aufzuhalten, mit dem meist trotz undeutlichen Angaben gefundenen Gegenstand wieder zurück. Oft bedauerte er, größere Aufträge nicht übernehmen zu können, da hierfür eigene Diener und Botenjungen bestimmt waren, die ihre Wege auf Fahrrädern, ja sogar Motorrädern besorgten. Nur zu Botengängen aus den Zimmern in die Speise- oder Spielsäle konnte sich Karl bei günstiger Gelegenheit verwenden lassen.

Il avait alors la possibilité d'accélérer la descente en tirant sur un câble qui traversait la cabine ; mais ceci était interdit par le réglement des ascenseurs, et pouvait d'ailleurs présenter un certain danger. Karl ne le faisait jamais quand il avait des passagers, mais quand il avait déversé son monde en haut et que d'autres attendaient en bas, alors il n'avait plus aucun scrupule : il hâlait le câble de toutes ses forces et régulièrement comme l'eût fait un matelot à la manœuvre. Il savait que de toutes façons, les autres garçons d'ascenseur en faisaient autant, et il ne voulait pas qu'ils puissent lui prendre ses clients. Certains de ceux-ci, qui résidaient depuis longtemps à l'hôtel - ce qui n'était pas rare, d'ailleurs - montraient parfois, par un petit sourire, qu'ils reconnaissaient en Karl celui qui était « leur » garçon d'ascenseur, et Karl accueillait ce signe d'amitié d'un air grave mais avec plaisir. Certaines fois, quand il y avait un peu moins de presse, il pouvait rendre aussi de menus services. Par exemple, aller chercher quelque bricole oubliée dans sa chambre par un client qui ne voulait pas se donner la peine d'y remonter. Dans un cas comme celui-là, il filait seul dans son ascenseur, qui lui semblait alors particulièrement familier, entrait dans la chambre inconnue où en général se trouvaient des choses extraordinaires, des choses qu'il n'avait encore jamais vues jusqu'ici, dispersées un peu partout ou pendues à des cintres, il humait la senteur caractéristique d'une savonnette inconnue, d'un parfum, d'un dentifrice, et sans prendre le temps de s'attarder le moins du monde, ayant en général déniché l'objet demandé en dépit d'indications généralement fort peu précises, il se hâtait de repartir. Il regrettait souvent de ne pouvoir se charger de tâches plus importantes, car elles étaient réservées à des garçons et des coursiers spéciaux, qui les effectuaient à bicyclette ou même à moto. Karl ne trouvait à se faire confier des courses qu'entre les chambres et la salle à manger ou la salle de jeux, et occasionnellement.

§ Le dortoir

Wenn er nach der zwölfstündigen Arbeitszeit drei Tage lang um sechs Uhr abends, die nächsten drei Tage um sechs Uhr früh aus der Arbeit kam, war er so müde, daß er geradewegs, ohne sich um jemanden zu kümmern, in sein Bett ging. Es lag im gemeinsamen Schlafsaal der Liftjungen, die Frau Oberköchin, deren Einfluß vielleicht doch nicht so groß war, wie er am ersten Abend geglaubt hatte, hatte sich zwar bemüht, ihm ein eigenes Zimmerchen zu verschaffen, und es wäre ihr wohl auch gelungen, aber da Karl sah, welche Schwierigkeiten es machte und wie die Oberköchin öfters mit seinem Vorgesetzten, jenem so beschäftigten Oberkellner, wegen dieser Sache telephonierte, verzichtete er darauf und überzeugte die Oberköchin von dem Ernst seines Verzichtes mit dem Hinweis darauf, daß er von den anderen Jungen wegen eines nicht eigentlich selbsterarbeiteten Vorzuges nicht beneidet werden wolle.

Lorsqu'il quittait son travail au bout de douze heures, à six heures du soir pendant trois jours, et les trois jours suivants à six heures du matin, Karl était si fatigué qu'il allait directement se jeter sur son lit sans s'occuper de personne. Ce lit se trouvait maintenant dans le dortoir des garçons d'ascenseur. La cuisinière en chef, dont l'influence n'était peut-être pas aussi grande qu'elle lui avait semblé le premier soir, s'était certes efforcée de lui procurer une chambre individuelle, et elle y serait peut-être parvenue ; mais lorsque Karl vit combien cela était difficile, comment elle téléphonait sans arrêt pour cela au chef du personnel si occupé dont il dépendait, il y renonça de lui-même et réussit même à la convaincre de la justesse de son renoncement en prenant le prétexte qu'il ne pourrait se justifier vis à vis des autres garçons pour un avantage qu'il n'aurait pas obtenu par lui-même.

Ein ruhiges Schlafzimmer war dieser Schlafsaal allerdings nicht. Denn da jeder einzelne die freie Zeit von zwölf Stunden verschiedenartig auf Essen, Schlaf, Vergnügen und Nebenverdienst verteilte, war im Schlafsaal immerfort die größte Bewegung. Da schliefen einige und zogen die Decke über die Ohren, um nichts zu hören; wurde doch einer geweckt, dann schrie er so wütend über das Geschrei der anderen, daß auch die übrigen noch so guten Schläfer nicht standhalten konnten. Fast jeder Junge hatte seine Pfeife, so wurde damit eine Art Luxus getrieben, auch Karl hatte sich eine angeschafft und fand bald Geschmack an ihr. Nun durfte aber im Dienst nicht geraucht werden, die Folge dessen war, daß im Schlafsaal jeder, solange er nicht unbedingt schlief, auch rauchte. Infolgedessen stand jedes Bett in einer eigenen Rauchwolke und alles in einem allgemeinen Dunst. Es war unmöglich durchzusetzen, obwohl eigentlich die Mehrzahl grundsätzlich zustimmte, daß in der Nacht nur an einem Ende des Saales das Licht brennen sollte. Wäre dieser Vorschlag durchgedrungen, dann hätten diejenigen, welche schlafen wollten, dies im Dunkel der einen Saalhälfte - es war ein großer Saal mit vierzig Betten - ruhig tun können, während die anderen im beleuchteten Teil Würfel oder Karten hätten spielen und alles übrige besorgen können, wozu Licht nötig war. Hätte einer, dessen Bett in der beleuchteten Saalhälfte stand, schlafen gehen wollen, so hätte er sich in eines der freien Betten im Dunkel legen können, denn es standen immer Betten genug frei, und niemand wendete gegen eine derartige vorübergehende Benützung seines Bettes durch einen anderen etwas ein.

Ce dortoir n'était certes pas une chambre à coucher tranquille. Chacun de ses occupants y occupait à sa façon ses douze heures de liberté à manger, dormir, s'amuser, ou à de menus travaux pour se faire un peu d'argent, et il y régnait donc toujours le plus grand remue-ménage. Certains dormaient en rabattant leurs couvertures sur leurs oreilles, pour ne rien entendre ; mais si l'un d'eux était réveillé, il criait si furieusement contre les cris des autres que de toutes façons ceux qui avaient un bon sommeil et dormaient encore en étaient réveillés eux aussi. Presque tout le monde avait sa pipe, ce qui était considéré comme une sorte de luxe. Karl s'en était acheté une aussi, et n'avait pas tardé à y prendre goût. Comme il était interdit de fumer pendant le service, tout le monde fumait dans le dortoir, à moins d'être vraiment endormi. Et du coup, chaque lit était enveloppé dans un nuage de fumée, et tout semblait flotter dans une sorte de brume générale. Il n'avait pas été possible d'imposer - bien que la majorité soit d'accord là-dessus - le principe selon lequel, la nuit, la lumière ne resterait allumée qu'à une seule des extrémités de la salle. S'il avait été appliqué, alors ceux qui voulaient dormir auraient pu le faire tranquillement dans la partie sombre de la salle - qui était très grande, avec quelque quarante lits - tandis que les autres, dans la partie éclairée, auraient pu jouer aux dés ou aux cartes ou faire n'importe quoi qui nécessitait de la lumière. Si quelqu'un dont le lit se trouvait dans la partie éclairée voulait dormir, il aurait pu s'installer sur l'un des lits inoccupés de la partie sombre, car il y avait toujours suffisamment de lits disponibles, et personne ne se serait ému de voir son propre lit occcupé provisoirement par un autre.

Aber es gab keine Nacht, in der diese Einteilung befolgt worden wäre. Immer wieder fanden sich zum Beispiel zwei, welche, nachdem sie das Dunkel zu etwas Schlaf ausgenutzt hatten, Lust bekamen, in ihren Betten auf einem zwischen sie gelegten Brett Karten zu spielen, und natürlich drehte sie eine passende elektrische Lampe auf, deren stechendes Licht die Schlafenden, wenn sie ihm zugewendet waren, auffahren ließ. Man wälzte sich zwar noch ein wenig herum, fand aber schließlich auch nichts Besseres zu tun, als mit dem gleichfalls geweckten Nachbarn auch ein Spiel bei neuer Beleuchtung vorzunehmen. Und wieder dampften natürlich auch alle Pfeifen. Es gab allerdings auch einige, die um jeden Preis schlafen wollten - Karl gehörte meist zu ihnen - und die, statt den Kopf aufs Kissen zu legen, ihn mit dem Kissen bedeckten oder hineinwickelten; aber wie wollte man im Schlaf bleiben, wenn der nächste Nachbar in tiefer Nacht aufstand, um vor dem Dienst noch ein wenig in der Stadt dem Vergnügen nachzugehen, wenn er in dem am Kopfende des eigenen Bettes angebrachten Waschbecken laut und wassersprühend sich wusch, wenn er die Stiefel nicht nur polternd anzog, sondern stampfend sich besser in sie hineintreten wollte - fast alle hatten trotz amerikanischer Stiefelform zu enge Stiefel -, um dann schließlich, da ihm eine Kleinigkeit in seiner Ausstattung fehlte, das Kissen des Schlafenden zu heben, unter dem man, allerdings schon längst geweckt, nur darauf wartete, auf ihn loszufahren?

Mais il n'y eut pas une seule nuit où ce système fut respecté. Il s'en trouvait par exemple toujours deux qui, après avoir profité de l'obscurité pour dormir à leur aise, avaient envie de jouer aux cartes depuis leur lit sur une planche qu'ils plaçaient entre eux deux, et bien entendu allumaient l'ampoule qui leur convenait : sa lumière crue faisait évidemment sursauter ceux qui dormaient et se trouvaient tournés vers elle. Ils se retournaient encore un peu, mais ne trouvaient finalement rien de mieux à faire que jouer aussi avec leur voisin réveillé aussi, et pour cela allumaient une autre ampoule. Ensuite bien entendu, toutes les pipes se mettaient à enfumer la pièce. Il y en avait pourtant quelques-uns qui étaient bien décidés à dormir à tout prix - Karl en faisait généralement partie - et qui, au lieu de poser la tête sur l'oreiller, se mettaient l'oreiller sur la tête où s'y enfouissaient carrément. Mais comment voulez-vous dormir quand votre voisin le plus proche, au beau mileu de la nuit, se lève pour aller faire un tour en ville avant de prendre son service, qu'il se met à se laver à grande eau dans la cuvette placée à la tête de votre lit et qu'il vous éclabousse, quand il enfile ses bottes en tapant du talon - presque tous en avaient de trop étroites, malgré la mode américaine -, et que, finalement, parce qu'il lui manque un petit quelque chose, il vient soulever l'oreiller sous lequel, déjà depuis longtemps vous êtes réveillé, et n'attendiez que cela pour lui sauter dessus !

Nun waren sie aber auch alle Sportsleute und junge, meist kräftige Burschen, die keine Gelegenheit zu sportlichen Übungen versäumen wollten. Und man konnte sicher sein, wenn man in der Nacht, mitten aus dem Schlaf durch großen Lärm geweckt, aufsprang, auf dem Boden neben seinem Bett zwei Ringkämpfer zu finden und bei greller Beleuchtung auf allen Betten in der Runde aufrecht stehende Sachverständige in Hemd und Unterhosen. Einmal fiel anläßlich eines solchen nächtlichen Boxkampfes einer der Kämpfer über den schlafenden Karl, und das erste, was Karl beim Öffnen der Augen erblickte, war das Blut, das dem Jungen aus der Nase rann und, ehe man noch etwas dagegen unternehmen konnte, das ganze Bettzeug überfloß. Oft verbrachte Karl fast die ganzen zwölf Stunden mit Versuchen, einige Stunden Schlaf zu gewinnen, obwohl es ihn auch sehr lockte, an den Unterhaltungen der anderen teilzunehmen; aber immer wieder schien es ihm, daß alle anderen in ihrem Leben einen Vorsprung vor ihm hatten, den er durch fleißigere Arbeit und ein wenig Verzichtleistung ausgleichen müsse. Obwohl ihm also hauptsächlich seiner Arbeit wegen am Schlaf sehr gelegen war, beklagte er sich doch weder gegenüber der Oberköchin, noch gegenüber Therese über die Verhältnisse im Schlafsaal, denn erstens trugen im ganzen und großen alle Jungen schwer daran, ohne sich ernstlich zu beklagen, und zweitens war die Plage im Schlafsaal ein notwendiger Teil seiner Aufgabe als Liftjunge, die er ja aus den Händen der Oberköchin dankbar übernommen hatte.

Tous ces jeunes gens étaient des sportifs, des gars robustes pour la plupart, qui ne voulaient laisser passer aucune occasion de se donner de l'exercice. Et l'on avait toutes les chances, si on se levait en sursaut au milieu de la nuit, tiré du sommeil par un grand vacarme, de trouver à côté de son lit deux lutteurs se roulant sur le plancher, et à la lumière crue des ampoules, dressés sur les lits tout autour, un peuple de connaisseurs en chemise et en caleçon. Et même une fois, lors d'un de ces combats nocturnes, l'un des boxeurs vint s'effondrer sur Karl qui était en train de dormir, et la première chose qu'il vit fut le sang qui coulait du nez du pugiliste et qui se répandit sur toute la literie avant qu'on ait put faire quoi que ce soit. Bien souvent, Karl passait l'essentiel de ses douze heures à essayer de trouver quelques heures de sommeil, même s'il avait très envie de prendre part aussi aux distractions des autres. Mais il lui semblait toujours que les autres avaient un temps d'avance sur lui dans leur existence, qu'il lui fallait compenser par un supplément de zèle dans le travail et quelques privations. Et bien qu'il soit surtout préoccupé de son sommeil à cause de son travail, il ne se plaignait jamais, ni à la cuisinière en chef, ni à Thérèse, de la façon dont les choses se passaient dans le dortoir. D'abord parce que tout le monde en souffrait beaucoup, sans que personne, finalement, ne se plaigne ; et ensuite parce que cette plaie que constituait le dortoir faisait nécessairement partie de son service en tant que garçon d'ascenseur, service qu'il devait à l'intervention de la cuisinière en chef et qu'il avait accepté avec gratitude.

Einmal in der Woche hatte er beim Schichtwechsel vierundzwanzig Stunden frei, die er zum Teil dazu verwendete, bei der Oberköchin ein, zwei Besuche zu machen und mit Therese, deren kärgliche freie Zeit er abpaßte, irgendwo, in einem Winkel, auf einem Korridor und selten nur in ihrem Zimmer, einige flüchtige Reden auszutauschen. Manchmal begleitete er sie auch auf ihren Besorgungen in der Stadt, die alle höchst eilig ausgeführt werden mußten. Dann liefen sie fast, Karl mit ihrer Tasche in der Hand, zur nächsten Station der Untergrundbahn, die Fahrt verging im Nu, als werde der Zug ohne jeden Widerstand nur hingerissen, schon waren sie ihm entstiegen, klapperten, statt auf den Aufzug zu warten, der ihnen zu langsam war, die Stufen hinauf, die großen Plätze, von denen sternförmig die Straßen auseinanderflogen, erschienen und brachten ein Getümmel in den von allen Seiten geradlinig strömenden Verkehr, aber Karl und Therese eilten eng beisammen in die verschiedenen Büros, Waschanstalten, Lagerhäuser und Geschäfte, in denen telephonisch nicht leicht zu besorgende, im übrigen nicht besonders verantwortliche Bestellungen oder Beschwerden auszurichten waren.

Une fois par semaine, à l'occasion du changement de service, il disposait de vingt-quatre heures de liberté, qu'il consacrait en partie à rendre une ou deux visites à la cuisinière en chef, et à s'entretenir furtivement avec Thérèse dont il guettait les rares moments de liberté, n'importe où, dans les couloirs, dans un coin quelconque, ou parfois, mais rarement, dans la chambre de celle-ci. Quelquefois, il l'accompagnait aussi quand elle allait en ville faire des courses, toujours en toute hâte. Ils couraient presque, Karl lui portant son sac, jusqu'à la station de métro la plus proche ; le trajet se faisait en un clin d'œil, comme si les wagons glissaient sans aucune résistance, ils étaient déjà arrivés, ils grimpaient quatre à quatre les escaliers sonores, qu'ils préféraient aux ascenseurs qu'ils trouvaient trop lents. De grandes places surgissaient devant eux, dont les rues en étoile venaient jeter la confusion dans la circulation qui débouchait en ligne droite de tous les côtés, mais Karl et Thérèse, côte à côte, se précipitaient dans toutes sortes de bureaux, laveries, magasins, entrepôts et magasins, auxquels il n'était pas facile de s'adresser par téléphone, que ce soit pour passer des commandes ou pour faire des réclamations, dont l'importance n'était d'ailleurs pas capitale.

Therese merkte bald, daß Karls Hilfe hierbei nicht zu verachten war, daß sie vielmehr in vieles eine große Beschleunigung brachte. Niemals mußte sie in seiner Begleitung wie sonst oft darauf warten, daß die überbeschäftigten Geschäftsleute sie anhörten. Er trat an das Pult und klopfte so lange mit den Knöcheln darauf, bis es half, er rief über Menschenmauern sein noch immer etwas überspitztes, aus hundert Stimmen leicht herauszuhörendes Englisch hin, er ging auf die Leute ohne Zögern zu, und mochten sie sich hochmütig in die Tiefe der längsten Geschäftssäle zurückgezogen haben. Er tat es nicht aus Übermut und würdigte jeden Widerstand, aber er fühlte sich in einer sicheren Stellung, die ihm Rechte gab, das Hotel Occidental war eine Kundschaft, deren man nicht spotten durfte, und schließlich war Therese trotz ihrer geschäftlichen Erfahrung hilfsbedürftig.
»Sie sollten immer mitkommen«, sagte sie manchmal, glücklich lachend, wenn sie von einer besonders gut ausgeführten Unternehmung kamen.

Thérèse s'aperçut très vite que l'aide de Karl n'était pas négligeable, car bien souvent elle lui permettait d'accélérer les choses. En sa compagnie, elle n'avait jamais à attendre comme elle le faisait auparavant que les commerçants toujours débordés daignent lui prêter attention. Karl, lui, allait directement au comptoir et y tapotait du bout des doigts jusqu'à ce qu'on s'occupe d'eux ; par-dessus la foule, il faisait entendre son anglais toujours un peu trop soigné qu'on était bien forcé de remarquer ; il allait droit vers les gens sans la moindre hésitation, même s'ils se cachaient orgueilleusement le plus loin possible au fond des plus grands magasins... Il ne le faisait pas par arrogance et prêtait attention aux résistances qu'il rencontrait ; mais il se sentait dans une position qui lui donnait des droits : l'Hôtel Occidental représentait une clientèle que personne ne pouvait négliger, et finalement Thérèse, en dépit de son expérience professionnelle, avait bien besoin qu'on l'aide.
— Vous devriez toujours venir avec moi, disait-elle parfois, en souriant de plaisir, quand ils revenaient d'une mission particulièrement bien réussie.

§ L'histoire de Thérèse

Nur dreimal während der eineinhalb Monate, die Karl in Ramses blieb, war er längere Zeit, über ein paar Stunden, in Thereses Zimmerchen. Es war natürlich kleiner als irgendein Zimmer der Oberköchin, die wenigen Dinge, welche darin standen, waren gewissermaßen nur um das Fenster gelagert, aber Karl verstand schon nach seinen Erfahrungen aus dem Schlafsaal den Wert eines eigenen, verhältnismäßig ruhigen Zimmers, und wenn er es auch nicht ausdrücklich sagte, so merkte Therese doch, wie ihm ihr Zimmer gefiel. Sie hatte keine Geheimnisse vor ihm, und es wäre auch nicht gut möglich gewesen, nach ihrem Besuch damals, am ersten Abend, noch Geheimnisse vor ihm zu haben.

Durant le mois et demi que Karl passa à Ramsès, il ne vit pas plus de trois fois Thérèse dans sa chambre, et pour quelques heures. C'était bien sûr une pièce plus petite que celles dont disposait la cuisinière en chef. Les quelques objets qui se trouvaient là semblaient n'avoir été disposés que près de la fenêtre, mais Karl savait déjà, d'après son expérience du dortoir, combien il était important de disposer d'une chambre à soi à peu près tranquille, et même s'il n'en disait mot, Thérèse voyait bien que sa chambre lui plaisait beaucoup. Elle n'avait pas de secrets pour lui : après sa visite du premier soir, il eût été étonnant qu'elle puisse encore en avoir.

Sie war ein uneheliches Kind, ihr Vater war Baupolier und hatte die Mutter und das Kind aus Pommern sich nachkommen lassen; aber als hätte er damit seine Pflicht erfüllt oder als hätte er andere Menschen erwartet als die abgearbeitete Frau und das schwache Kind, die er an der Landungsstelle in Empfang nahm, war er bald nach ihrer Ankunft ohne viel Erklärungen nach Kanada ausgewandert, und die Zurückgebliebenen hatten weder einen Brief noch eine sonstige Nachricht von ihm erhalten, was zum Teil auch nicht zu verwundern war, denn sie waren in den Massenquartieren des New Yorker Ostens unauffindbar verloren.

C'était une enfant naturelle ; son père était contremaître dans le bâtiment, et il avait fait venir de Poméranie la mère et l'enfant. Mais il s'était comporté ensuite comme si son devoir était accompli avec cela, ou comme s'il avait attendu autre chose qu'une femme fatiguée et une enfant chétive quand il les avait accueillies : il avait émigré au Canada sans beaucoup d'explications, peu de temps après leur arrivée, et elles étaient restées là toutes les deux, sans recevoir de lettre de lui ni la moindre nouvelle, ce qui d'ailleurs n'était pas surprenant, perdues qu'elles étaient, et sans laisser de traces, dans les quartiers populeux de l'est de New-York.

Einmal erzählte Therese - Karl stand neben ihr beim Fenster und sah auf die Straße - vom Tode ihrer Mutter. Wie die Mutter und sie an einem Winterabend - sie konnte damals etwa fünf Jahre alt gewesen sein - jede mit ihrem Bündel durch die Straßen eilten, um Schlafstellen zu suchen. Wie die Mutter sie zuerst bei der Hand führte - es war ein Schneesturm und nicht leicht vorwärtszukommen -, bis die Hand erlahmte und sie Therese, ohne sich nach ihr umzusehen, losließ, die sich nun Mühe geben mußte, sich selbst an den Röcken der Mutter festzuhalten. Oft stolperte Therese und fiel sogar, aber die Mutter war wie in einem Wahn und hielt nicht an. Und diese Schneestürme in den langen, geraden New Yorker Straßen! Karl hatte noch keinen Winter in New York mitgemacht. Geht man gegen den Wind, und der dreht sich im Kreise, kann man keinen Augenblick die Augen öffnen, immerfort zerreibt einem der Wind den Schnee auf dem Gesicht, man läuft, aber kommt nicht weiter, es ist etwas Verzweifeltes. Ein Kind ist dabei natürlich gegen die Erwachsenen im Vorteil, es läuft unter dem Wind durch und hat noch ein wenig Freude an allem. So hatte auch damals Therese ihre Mutter nicht ganz begreifen können, und sie war fest davon überzeugt, daß, wenn sie sich an jenem Abend klüger - sie war eben noch ein so kleines Kind - zu ihrer Mutter verhalten hätte, diese nicht einen so jammervollen Tod hätte erleiden müssen.

Un jour, alors que Karl se tenait près de la fenêtre et regardait dans la rue, Thérèse lui parla de la mort de sa mère. Elle lui raconta comment sa mère et elle, un soir d'hiver, - elle devait avoir cinq ans - erraient par les rues, chargées chacune de leur baluchon, à la recherche d'un endroit pour dormir. Comment sa mère la tenait par la main dans la tourmente de neige contre laquelle on avançait difficilement ; comment la main de sa mère s'était engourdie, et comment elle avait lâché celle de Thérèse sans même s'en rendre compte, et comment elle, Thérèse avait dû s'accrocher à ses jupes, en trébuchant souvent, et tombant même parfois, mais sa mère était devenue comme folle, et ne s'arrêtait pas. Et cette tempête de neige, dans les immenses avenues rectilignes de New-York !... Karl n'avait pas encore connu l'hiver à New-York. Si l'on avance contre le vent qui s'enroule sur lui-même en tourbillons, on ne peut même pas ouvrir les yeux, le vent vous laboure le visage avec la neige, alors on court, mais on n'avance pas, c'est à désespérer ! Un enfant a certes un avantage sur les adultes, il peut courir par dessous le vent, et il peut même y trouver un certain plaisir. C'est ainsi que Thérèse n'avait pas bien compris ce qui arrivait à sa mère sur le moment, et elle était maintenant persuadée que si elle avait été plus attentive alors - mais elle était si petite encore ! - elle n'aurait pas laissé mourir sa mère dans des conditions aussi lamentables.

Die Mutter war damals schon zwei Tage ohne Arbeit gewesen, nicht das kleinste Geldstück war mehr vorhanden, der Tag war ohne einen Bissen im Freien verbracht worden, und in ihren Bündeln schleppten sie nur unbrauchbare Fetzen mit sich herum, die sie, vielleicht aus Aberglauben, nicht wegzuwerfen wagten. Nun war der Mutter für den nächsten Morgen Arbeit bei einem Bau in Aussicht gestellt worden, aber sie fürchtete, wie sie Therese den ganzen Tag über zu erklären suchte, die günstige Gelegenheit nicht ausnutzen zu können, denn sie fühlte sich todmüde, hatte schon am Morgen zum Schrecken der Passanten auf der Gasse viel Blut gehustet, und ihre einzige Sehnsucht war, irgendwo in die Wärme zu kommen und sich auszuruhen. Und gerade an diesem Abend war es unmöglich, ein Plätzchen zu bekommen. Dort, wo sie nicht schon vom Hausbesorger aus dem Torgang gewiesen wurden, in dem man sich immerhin vom Wetter ein wenig hätte erholen können, durcheilten sie die engen, eisigen Korridore, durchstiegen die hohen Stockwerke, umkreisten die schmalen Terrassen der Höfe, klopften wahllos an Türen, wagten einmal niemanden anzusprechen, baten dann jeden, der ihnen entgegenkam, und einmal oder zweimal hockte die Mutter atemlos auf der Stufe einer stillen Treppe nieder, riß Therese, die sich fast wehrte, an sich und küßte sie mit schmerzhaftem Anpressen der Lippen. Wenn man nachher weiß, daß das die letzten Küsse waren, begreift man nicht, daß man, und mag man ein kleiner Wurm gewesen sein, so blind sein konnte, das nicht einzusehen.

Sa mère était déjà sans travail depuis deux jours. Elle n'avait plus le moindre sou, la journée s'était passée en plein vent sans rien manger, et dans leur baluchon, elles ne transportaient plus que des hardes qu'elles auraient aussi bien pu jeter, si une sorte de superstition, peut-être, ne les en avait dissuadées. On avait laissé entendre à sa mère qu'elle serait embauchée sur un chantier construction le lendemain, mais elle craignait, comme elle avait essayé de l'expliquer à Thérèse toute la journée, de ne pas pouvoir profiter de cette opportunité, tellement elle se sentait morte de fatigue : elle avait tellement toussé et craché le sang le matin dans la rue au grand effroi des passants, que la seule chose qu'elle désirait était de se mettre au chaud quelque part et de se reposer. Et justement ce soir là, il était impossible de trouver le moindre refuge ! Quand elles entraient sous un porche, et que le concierge ne les chassait pas aussitôt, elles pouvaient au moins se protéger un instant des intempéries, puis s'enfonçaient dans de longs corridors étroits et glacés, montaient d'interminables escaliers pour atteindre des balcons qui entouraient les cours, et frappaient sans espoir aux portes. Parfois elles n'osaient même pas parler, et parfois elles suppliaient tous les gens qu'elles voyaient passer. Une fois ou deux, sa mère s'était effondrée, à bout de souffle, sur les marches d'un escalier désert, avait agrippé Thérèse qui se débattait, et l'avait couverte de baisers si appuyés qu'ils lui faisaient mal. Et quand plus tard on sait qu'il s'agissait là des derniers baisers, on ne comprend pas comment, même si jeune, un enfant ait pu être aveugle au point de ne pas s'en rendre compte.

In manchen Zimmern, an denen sie vorüberkamen, waren die Türen geöffnet, um eine erstickende Luft herauszulassen, und aus dem rauchigen Dunst, der, wie durch einen Brand verursacht, die Zimmer erfüllte, trat nur die Gestalt irgend jemandes hervor, der im Türrahmen stand und entweder durch seine stumme Gegenwart oder durch ein kurzes Wort die Unmöglichkeit eines Unterkommens in dem betreffenden Zimmer bewies. Therese schien es jetzt im Rückblick, daß die Mutter nur in den ersten Stunden ernstlich einen Platz suchte, denn nachdem etwa Mitternacht vorüber war, hat sie wohl niemanden mehr angesprochen, obwohl sie mit kleinen Pausen bis zur Morgendämmerung nicht aufhörte weiterzueilen und obwohl in diesen Häusern, in denen weder Haustore noch Wohnungstüren je verschlossen werden, immerfort Leben ist und einem auf Schritt und Tritt Menschen begegnen. Natürlich war es kein Laufen, das sie rasch weiterbrachte, sondern es war nur die äußerste Anstrengung, deren sie fähig war, und es konnte in Wirklichkeit ganz gut auch bloß ein Schleichen sein. Therese wußte auch nicht, ob sie von Mitternacht bis fünf Uhr früh in zwanzig Häusern oder in zwei oder gar nur in einem Haus gewesen waren. Die Korridore dieser Häuser sind nach schlauen Plänen der besten Raumausnützung, aber ohne Rücksicht auf leichte Orientierung angelegt; wie oft waren sie wohl durch die gleichen Korridore gekommen!

Les portes de certains des logements devant lesquels elles passaient étaient ouvertes pour laisser sortir un air étouffant, et des volutes opaques qui semblaient provenir d'un incendie qui les emplissaient on voyait sortir la silhouette de quelqu'un qui se tenait sur le seuil, et qui, par sa seule présence muette ou un simple mot signifiait qu'il n'était pas question de trouver là un refuge quelconque. Quand elle y repensait, il semblait maintenant à Thérèse que sa mère n'avait vraiment cru trouver un refuge que durant les premières heures, mais qu'ensuite, un peu après minuit, elle n'avait même plus demandé à personne, bien qu'elles aient continué à se hâter ainsi, avec seulement de petites pauses, jusqu'au lever du jour, même si ces immeubles où jamais ni les porches ni les portes d'entrée ne sont fermés recèlent en eux de la vie, et si pourtant on y croise des gens à chaque instant. Bien sûr, même si elles croyaient se dépêcher, elle ne devaient pas avancer bien vite, c'était plutôt comme l'ultime effort dont elles étaient capables, et peut-être même en fait se traînaient-elles péniblement. Thérèse ne savait même plus dire si de minuit jusqu'à cinq heures du matin elles étaient entrées dans vingt immeubles, ou deux ou même un seul : les couloirs de ces immeubles sont disposés selon des plans astucieux qui aménagent au mieux l'espace, mais ne permettent pas de s'orienter facilement : combien de fois sans doute ne sont-elles pas repassées par les mêmes couloirs !

Therese hatte wohl in dunkler Erinnerung, daß sie das Tor eines Hauses, das sie ewig durchsucht hatten, wieder verließen, aber ebenso schien es ihr, daß sie sich auf der Gasse gleich umgewandt und wieder in dieses Haus gestürzt hätten. Für das Kind war es natürlich ein unbegreifliches Leid, einmal von der Mutter gehalten, einmal sich an ihr festhaltend, ohne ein kleines Wort des Trostes mitgeschleift zu werden, und das Ganze schien damals für seinen Unverstand nur die Erklärung zu haben, daß die Mutter von ihm weglaufen wolle. Darum hielt sich Therese desto fester, selbst wenn die Mutter sie an einer Hand hielt, der Sicherheit halber auch noch mit der anderen Hand an den Röcken der Mutter, und heulte in Abständen. Sie wollte nicht hier zurückgelassen werden, zwischen den Leuten, die vor ihnen die Treppe stampfend emporstiegen, die hinter ihnen, noch nicht zu sehen, hinter einer Wendung der Treppe herankamen, die in den Gängen vor einer Tür Streit miteinander hatten und einander gegenseitig in das Zimmer hineinstießen. Betrunkene wanderten mit dumpfem Gesang im Haus umher, und glücklich schlüpfte noch die Mutter mit Therese durch solche sich gerade schließende Gruppen. Gewiß hätten sie spät in der Nacht, wo man nicht mehr so achtgab und niemand mehr unbedingt auf seinem Recht bestand, wenigstens in einen der allgemeinen, von Unternehmern vermieteten Schlafsäle sich drängen können, an deren einigen sie vorüberkamen, aber Therese verstand es nicht, und die Mutter wollte keine Ruhe mehr.

Thérèse se souvenait obscurément du porche d'un immeuble qu'elles avaient exploré entièrement, et il lui semblait qu'une fois dans la rue après en être sorties, elles avaient fait demi-tour pour s'y engouffrer de nouveau. Pour l'enfant qu'elle était, c'était évidemment une peine incompréhensible que d'avoir à suivre ainsi sa mère, tantôt traînée par elle, tantôt s'agrippant à elle, sans le moindre mot de réconfort ; et tout cela ne pouvait avoir alors pour elle, dans l'ignorance où elle était, qu'une seule explication : sa mère cherchait à se débarrasser d'elle. Aussi Thérèse, même quand sa mère la tenait par la main, ne s'en accrochait-elle que plus fort de l'autre à ses jupes pour se rassurer, en sanglotant de temps en temps. Elle ne voulait pas être abandonnée là, au milieu des gens qui montaient les escaliers en piétinant devant elles, ceux qui arrivaient derrière elles, encore cachés par le tournant de l'escalier, ceux qui se disputaient dans les couloirs devant leur porte, ceux qui se poussaient mutuellement pour entrer dans une pièce... Des ivrognes parcouraient l'immeuble en chantant sourdement, et heureusement, Thérèse et sa mère parvenaient à se faufiler entre les groupes qui allaient se refermer sur elles. Peut-être, quand la nuit fut bien avancée, quand plus personne ne fait vraiment attention à rien, et que plus personne ne cherche vraiment à faire valoir ses droits, auraient-elle pu réussir à se glisser dans l'un des dortoirs loués par des entreprises devant lesquelles elles passaient, mais Thérèse ne le savait pas, et sa mère ne voulait jamais s'arrêter.

§ La mort de la mère

Am Morgen, dem Beginn eines schönen Wintertages, lehnten sie beide an einer Hausmauer und hatten dort vielleicht ein wenig geschlafen, vielleicht nur mit offenen Augen herumgestarrt. Es zeigte sich, daß Therese ihr Bündel verloren hatte, und die Mutter machte sich daran, Therese zur Strafe für die Unachtsamkeit zu schlagen, aber Therese hörte keinen Schlag und spürte keinen. Sie gingen dann weiter durch die sich belebenden Gassen, die Mutter an der Mauer, kamen über eine Brücke, wo die Mutter mit der Hand den Reif vom Geländer streifte, und gelangten schließlich, damals hatte Therese es hingenommen, heute verstand sie es nicht, gerade zu jenem Bau, zu dem die Mutter für jenen Morgen bestellt war. Sie sagte Therese nicht, ob sie warten oder weggehen solle, und Therese nahm dies als Befehl zum Warten, da dies ihren Wünschen am besten entsprach. Sie setzte sich also auf einen Ziegelhaufen und sah zu, wie die Mutter ihr Bündel aufschnürte, einen bunten Fetzen herausnahm und damit ihr Kopftuch umband, das sie während der ganzen Nacht getragen hatte. Therese war zu müde, als daß ihr auch nur der Gedanke gekommen wäre, der Mutter zu helfen.

Au petit matin, début d'une belle journée d'hiver, elles s'étaient appuyées toutes les deux contre le mur d'une maison, et peut-être que là elles avaient tout de même un peu dormi, ou peut-être avaient-elles gardé leurs yeux hagards ouverts sur ce qui les entourait ? Alors il s'avéra que Thérèse avait perdu son baluchon, et sa mère s'était mise à lui flanquer des coups pour la punir de sa négligence ; mais Thérèse n'avait rien entendu et n'avait même pas senti les coups. Puis elles étaient reparties dans les rues avoisinantes qui commençaient à s'animer, et sa mère s'appuyait aux murs. Elles passèrent sur un pont, où sa mère essuyait de la main le givre du parapet, et finirent enfin par arriver - ce que Thérèse alors avait trouvé normal et qu'elle ne comprenait plus aujourd'hui - juste sur le chantier où sa mère avait été embauchée pour ce matin-là. Elle ne dit pas à Thérèse si elle devait attendre ou s'en aller, et Thérèse comprit cela comme l'ordre de l'attendre, car c'était ce qui lui convenait le mieux. Elle s'assit donc sur un tas de briques et regarda sa mère qui dénouait son baluchon, en sortait un chiffon de couleur qu'elle noua sur sa tête par-dessus le foulard qu'elle n'avait pas quitté de la nuit. Thérèse était trop fatiguée pour avoir seulement l'idée d'aller aider sa mère.

Ohne sich in der Bauhütte zu melden, wie dies üblich war, und ohne jemanden zu fragen, stieg die Mutter eine Leiter hinauf, als wisse sie schon selbst, welche Arbeit ihr zugeteilt war. Therese wunderte sich darüber, da die Handlangerinnen gewöhnlich nur unten mit Kalklöschen, mit dem Hinreichen der Ziegel und mit sonstigen einfachen Arbeiten beschäftigt werden. Sie dachte daher, die Mutter wolle heute eine besser bezahlte Arbeit ausführen, und lächelte verschlafen zu ihr hinauf. Der Bau war noch nicht hoch, kaum bis zum Erdgeschoß, gediehen, wenn auch schon die hohen Gerüststangen für den weiteren Bau, allerdings noch ohne Verbindungshölzer, zum blauen Himmel ragten. Oben umging die Mutter geschickt die Maurer, die Ziegel auf Ziegel legten und sie unbegreiflicherweise nicht zur Rede stellten, sie hielt sich vorsichtig mit zarter Hand an einem Holzverschlag, der als Geländer diente, und Therese staunte unten in ihrem Dusel diese Geschicklichkeit an und glaubte noch einen freundlichen Blick der Mutter erhalten zu haben. Nun kam aber die Mutter auf ihrem Gang zu einem kleinen Ziegelhaufen, vor dem das Geländer und wahrscheinlich auch der Weg aufhörte, aber sie hielt sich nicht daran, ging auf den Ziegelhaufen los, ihre Geschicklichkeit schien sie verlassen zu haben, sie stieß den Ziegelhaufen um und fiel über ihn hinweg in die Tiefe. Viele Ziegel rollten ihr nach und schließlich, eine ganze Weile später, löste sich irgendwo ein schweres Brett los und krachte auf sie nieder. Die letzte Erinnerung Thereses an ihre Mutter war, wie sie mit auseinandergestreckten Beinen dalag in dem karierten Rock, der noch aus Pommern stammte, wie jenes auf ihr liegende rohe Brett sie fast bedeckte, wie nun die Leute von allen Seiten zusammenliefen und wie oben vom Bau irgendein Mann zornig etwas hinunterrief.

Elle ne se présenta pas à l'entrée comme il était d'usage, et ne demanda rien à personne, mais grimpa sur une échelle comme si elle avait su à l'avance quelle tâche lui était destinée. Thérèse en fut étonnée, car les femmes, d'ordinaire, étaient employées uniquement en bas, à gâcher de la chaux, à faire passer des briques ou à des tâches simples de ce genre. Elle pensa que sa mère voulait avoir ce jour-là un travail mieux payé, et elle lui sourit d'en bas dans un demi-sommeil. La construction n'était pas encore très haute, elle n'en était guère encore qu'au rez-de-chaussée, mais les montants de l'échafaudage disposés pour l'étage suivant, et qui n'avaient pas encore été réunies par un plancher, se dressaient dans le ciel bleu. Parvenue en haut, sa mère contourna adroitement les maçons qui entassaient brique sur brique, et qui, inexplicablement, ne semblèrent même pas la remarquer ; elle se tenait prudemment, mais d'une main légère, à une planche qui servait de rambarde, et d'en bas Thérèse, un peu engourdie, admirait son adresse, et crut qu'elle lui adressait encore un regard aimable. Elle arrivait maintenant à un endroit où s'élevait un petit tas de briques où la rambarde s'arrêtait et probablement aussi le plancher, mais elle ne s'arrêta pas pour autant : elle marcha vers le tas de briques et, son adresse semblant l'avoir abandonnée, le renversa, et tomba dans le vide. Beaucoup de briques prirent le même chemin, et pour finir, un instant après, une grosse planche se détacha aussi et s'abattit sur elle dans un grand bruit. La dernière chose dont se souvenait Thérèse, c'était sa mère étendue, les jambes écartées, dans sa robe à carreaux de Poméranie, avec cette grosse planche qui la recouvrait presque, des gens qui accouraient de partout, et un homme très en colère qui, d'en haut, criait quelque chose.

Es war spät geworden, als Therese ihre Erzählung beendet hatte. Sie hatte ausführlich erzählt, wie es sonst nicht ihre Gewohnheit war, und gerade bei gleichgültigen Stellen, wie bei der Beschreibung der Gerüststangen, die jede für sich allein in den Himmel ragten, hatte sie mit Tränen in den Augen innehalten müssen. Sie wußte jede Kleinigkeit, die damals vorgefallen war, jetzt, nach zehn Jahren, ganz genau, und weil der Anblick ihrer Mutter oben im halbfertigen Erdgeschoß das letzte Andenken an das Leben der Mutter war und sie es ihrem Freunde gar nicht deutlich genug überantworten konnte, wollte sie nach dem Schlusse ihrer Erzählung noch einmal darauf zurückkommen, stockte aber, legte das Gesicht in die Hände und sagte kein Wort mehr.

Il était tard quand Thérèse eut achevé de raconter son histoire. Elle l'avait fait avec beaucoup de détails, d'une façon qui n'était pas la sienne d'ordinaire, et à des endroits anodins en apparence, comme quand elle avait décrit les perches des échafaudages qui semblaient pointer toutes vers le ciel, elle avait dû s'arrêter, les larmes aux yeux. Elle connaissait tous les détails de ce qui s'était passé dix ans plus tôt, et comme l'image de sa mère, là-haut, sur cet étage en construction, était le dernier souvenir qu'elle avait conservé d'elle encore en vie, et qu'elle voulait le confier à son ami avec le plus de précision possible, elle voulut y revenir encore une fois ; mais la voix lui manqua, elle enfouit son visage dans ses mains, et ne dit plus un mot.

Es gab aber auch lustigere Zeiten in Theresens Zimmer. Gleich bei seinem ersten Besuch hatte Karl dort ein Lehrbuch der kaufmännischen Korrespondenz liegen gesehen und auf seine Bitten geborgt erhalten. Es wurde gleichzeitig besprochen, daß Karl die im Buch enthaltenen Aufgaben machen und Therese, die das Buch, soweit es für ihre kleinen Arbeiten nötig war, schon durchstudiert hatte, zur Durchsicht vorlegen solle. Nun lag Karl ganze Nächte lang, Watte in den Ohren, unten auf seinem Bett im Schlafsaal, der Abwechslung halber in allen möglichen Lagen, las im Buch und kritzelte die Aufgaben in ein Heftchen, mit einer Füllfeder, die ihm die Oberköchin zur Belohnung dafür geschenkt hatte, daß er für sie ein großes Inventarverzeichnis sehr praktisch angelegt und rein ausgeführt hatte. Es gelang ihm, die meisten Störungen der anderen Jungen dadurch zum Guten zu wenden, daß er sich von ihnen immer kleine Ratschläge in der englischen Sprache geben ließ, bis sie dessen müde wurden und ihn in Ruhe ließen. Oft staunte er, wie die anderen mit ihrer gegenwärtigen Lage ganz ausgesöhnt waren, ihren provisorischen Charakter - ältere als zwanzigjährige Liftjungen wurden nicht geduldet - gar nicht fühlten, die Notwendigkeit einer Entscheidung über ihren künftigen Beruf nicht einsahen und trotz Karls Beispiel nichts anderes lasen als höchstens Detektivgeschichten, die in schmutzigen Fetzen von Bett zu Bett gereicht wurden.

Mais il y eut pourtant des moments plus gais dans la chambre de Thérèse. Dès sa première visite, Karl avair remarqué un manuel de correspondance commerciale et avait demandé la permission de le lui emprunter. En même temps, il avait été convenu que Karl ferait les exercices qui s'y trouvaient, et que Thérèse, qui avait déjà utilisé ce livre pour ce qui concernait son modeste travail, les lui corrigerait. À partir de ce moment, Karl passa des nuits entières sur son lit dans le dortoir du bas, avec du coton dans les oreilles, dans toutes les positions possibles, à lire ce manuel et à faire les exercices en griffonnant dans un petit carnet avec le stylo que la cuisinière en chef lui avait donné pour le récompenser d'avoir fait pour elle un grand tableau d'inventaire qu'elle trouvait très joliment fait et très pratique. Il parvint même ainsi à tourner à son profit le plus souvent les inconvénients dus à la présence des autres jeunes gens, en obtenant d'eux de petits conseils à propos de l'anglais, jusqu'à ce qu'ils en aient assez et finissent par le laisser tranquille. Il s'étonnait souvent de voir que les autres étaient tout à fait satisfaits de leur situation, qu'ils n'attachaient pas d'importance à son caractère provisoire (puisqu'on n'embauchait jamais pour ce travail de garçons de plus de vingt ans), qu'ils ne voyaient pas la nécessité de penser à ce qu'ils feraient plus tard, et que, malgré l'exemple qu'il leur donnait, ils ne lisaient guère que des histoires de détectives, qu'ils se repassaient de lit en lit, dans des exemplaires crasseux.

Bei den Zusammenkünften korrigierte nun Therese mit übergroßer Umständlichkeit; es ergaben sich strittige Ansichten, Karl führte als Zeugen seinen großen New Yorker Professor an, aber der galt bei Therese ebenso wenig wie die grammatikalischen Meinungen der Liftjungen. Sie nahm ihm die Füllfeder aus der Hand und strich die Stelle, von deren Fehlerhaftigkeit sie überzeugt war, durch, Karl aber strich in solchen Zweifelsfällen, obwohl im allgemeinen keine höhere Autorität als Therese die Sache zu Gesicht bekommen sollte, aus Genauigkeit die Striche Theresens wieder durch. Manchmal allerdings kam die Oberköchin und entschied dann immer zu Theresens Gunsten, was noch nicht beweisend war, denn Therese war ihre Sekretärin. Gleichzeitig aber brachte sie die allgemeine Versöhnung, denn es wurde Tee gekocht, Gebäck geholt, und Karl mußte von Europa erzählen, allerdings mit vielen Unterbrechungen von seiten der Oberköchin, die immer wieder fragte und staunte, wodurch sie Karl zu Bewußtsein brachte, wie vieles sich dort in verhältnismäßig kurzer Zeit von Grund aus geändert hatte und wie vieles wohl auch schon seit seiner Abwesenheit anders geworden war und immerfort anders wurde.

Maintenant, quand ils se retrouvaient, Thérèse corrigeait son travail avec la plus grande minutie. Ils confrontaient leurs points de vue : Karl se référait à son grand professeur de New-York, mais les opinions de celui-ci n'avaient guère plus de valeur pour Thérèse que les idées grammaticales des garçons d'ascenseur. Elle lui prenait le stylo des mains, et barrait le passage dont elle était certaine qu'il était fautif ; mais Karl, de son côté, dans les cas litigieux, et bien qu'on ne puisse en la matière faire appel à aucune autorité supérieure à celle de Thérèse, biffait à son tour, par souci d'exactitude, la correction qu'elle avait faite. Il est vrai que parfois la cuisinière en chef survenait, et qu'alors elle penchait toujours du côté de Thérèse, ce qui n'était pas vraiment probant, puisque Thérèse était justement sa secrétaire ! Mais en même temps, elle favorisait une réconciliation générale, car alors on faisait du thé, on allait chercher des petits gâteaux, et on demandait à Karl de parler de l'Europe. Mais il était sans cesse interrompu par la cuisinière en chef, qui l'interrogeait et s'étonnait toujours, ce qui faisait prendre conscience à Karl de l'importance des changement qui s'étaient produits ici en si peu de temps, lui faisait sentir à quel point tout avait sans doute changé depuis qu'il était parti, et continuait certainement à changer encore.

§ Renell

Karl mochte etwa einen Monat in Ramses gewesen sein, als ihm eines Abends Renell im Vorübergehen sagte, er sei vor dem Hotel von einem Mann mit Namen Delamarche angesprochen und nach Karl ausgefragt worden. Renell habe nun keinen Grund gehabt, etwas zu verschweigen, und habe der Wahrheit gemäß erzählt, daß Karl Liftjunge sei, jedoch Aussicht habe, infolge der Protektion der Oberköchin noch ganz andere Stellen zu bekommen. Karl merkte, wie vorsichtig Renell von Delamarche behandelt worden war, der ihn sogar für diesen Abend zu einem gemeinsamen Nachtmahl eingeladen hatte.
»Ich habe nichts mehr mit Delamarche zu tun«, sagte Karl, »nimm du dich nur auch vor ihm in acht!«
»Ich?« sagte Renell, streckte sich und eilte weg. Er war der zierlichste Junge im Hotel, und es ging unter den anderen Jungen, ohne daß man den Urheber wußte, das Gerücht um, daß er von einer vornehmen Dame, die schon längere Zeit im Hotel wohnte, im Lift zumindest abgeküßt worden sei.

Karl était à Ramsès depuis un mois environ, quand Renell, un soir, lui dit en passant qu'il avait été accosté devant l'hôtel par un nommé Delamarche, qui lui avait demandé des nouvelles à son sujet. Renell n'ayant aucune raison de rien cacher, il avait dit la vérité : Karl était garçon d'ascenseur, mais il nourrissait l'espoir, étant le protégé de la cuisinière en chef, d'obtenir un tout autre emploi. Karl remarqua que Delamarche avait pris des précautions avec Renell, l'ayant même invité à dîner ce soir là.
— Je n'ai plus rien à voir avec Delamarche, dit Karl, et tu devrais bien te méfier de lui, toi aussi !
— Moi ? dit Renell, qui le toisa, et s'éloigna aussitôt. C'était le plus joli garçon de tout l'hôtel, et le bruit courait, sans que l'on puisse savoir qui l'avait lancé, qu'une dame comme il faut, qui logeait à l'hôtel depuis longtemps, l'avait (au moins) embrassé dans l'ascenseur.

Für den, der das Gerücht kannte, hatte es unbedingt einen großen Reiz, jene selbstbewußte Dame, in deren Äußerem nicht das geringste die Möglichkeit eines solchen Benehmens ahnen ließ, mit ihren ruhigen, leichten Schritten, zarten Schleiern, streng geschnürter Taille an sich vorübergehen zu sehen. Sie wohnte im ersten Stock, und Renells Lift war nicht der ihre, aber man konnte natürlich, wenn die anderen Lifts augenblicklich besetzt waren, solchen Gästen den Eintritt in einen anderen Lift nicht verwehren. So kam es, daß diese Dame hie und da in Karls und Renells Lift fuhr, und tatsächlich immer nur, wenn Renell Dienst hatte. Es konnte Zufall sein, aber niemand glaubte daran, und wenn der Lift mit den beiden abfuhr, gab es in der ganzen Reihe der Liftjungen eine mühsam unterdrückte Unruhe, die sogar schon zum Einschreiten eines Oberkellners geführt hatte. Sei es nun, daß die Dame, sei es, daß das Gerücht die Ursache war, jedenfalls hatte sich Renell verändert, war noch bei weitem selbstbewußter geworden, überließ das Putzen gänzlich Karl, der schon auf die nächste Gelegenheit einer gründlichen Aussprache hierüber wartete, und war im Schlafsaal gar nicht mehr zu sehen. Kein anderer war so vollständig aus der Gemeinschaft der Liftjungen ausgetreten, denn im allgemeinen hielten alle, zumindest in Dienstfragen, streng zusammen und hatten eine Organisation, die von der Hoteldirektion anerkannt war.

Et pour qui avait eu connaissance de cette rumeur, il était certes très amusant de voir passer, de son pas tranquille et léger, avec sa taille bien prise et sa voilette, cette dame très sûre d'elle-même, dont l'allure tout à fait comme il faut n'eût pas laissé deviner le moins du monde la possibilité d'un tel comportement. Elle avait sa chambre au premier étage, et l'ascenseur de Renell, en principe, n'était pas le sien ; mais on ne pouvait évidemment pas interdire à des clients comme elle d'emprunter l'ascenseur de leur choix quand tous les autres, visiblement, étaient occupés. Ainsi il arrivait, de temps à autre, que cette dame montât dans l'ascenseur de Renell et de Karl, et de fait, c'était toujours quand Renell était de service... Ce pouvait être le fait du hasard - mais personne n'y croyait ; et quand l'ascenseur montait avec ces deux-là, il se produisait dans les rangs des garçons d'ascenseur une effervescence difficile à réprimer, et qui avait même déjà obligé leur chef à intervenir. Que la cause de cette intervention eût été cette dame ou bien seulement la rumeur elle-même, en tout cas Renell avait bien changé : il avait maintenant plus d'assurance, il laissait de plus en plus le soin d'entretenir l'ascenseur à la charge de Karl, qui n'attendait que la première occasion pour lui dire clairement ce qu'il en pensait, et on ne le voyait quasiment plus jamais au dortoir. Jamais personne ne s'était aussi complètement séparé du groupe des garçons d'ascenseur qui dans l'ensemble se serraient les coudes, au moins en ce qui concernait le service des clients, et qui avaient d'ailleurs formé une association, connue de la direction de l'hôtel.

Alles dieses ließ sich Karl durch den Kopf gehen, dachte auch an Delamarche, und verrichtete im übrigen seinen Dienst wie immer. Gegen Mitternacht hatte er eine kleine Abwechslung, denn Therese, die ihn öfters mit kleinen Geschenken überraschte, brachte ihm einen großen Apfel und eine Tafel Schokolade. Sie unterhielten sich ein wenig, durch die Unterbrechungen, welche die Fahrten mit dem Aufzug brachten, kaum gestört. Das Gespräch kam auch auf Delamarche, und Karl merkte, daß er sich eigentlich durch Therese hatte beeinflussen lassen, wenn er ihn seit einiger Zeit für einen gefährlichen Menschen hielt, denn so erschien er allerdings Therese nach Karls Erzählungen. Karl jedoch hielt ihn im Grunde nur für einen Lumpen, der durch das Unglück sich hatte verderben lassen und mit dem man schon auskommen konnte. Therese widersprach dem aber sehr lebhaft und forderte Karl in langen Reden das Versprechen ab, kein Wort mit Delamarche mehr zu reden.

Tout cela trottait dans la tête de Karl, et il pensait aussi à Delamarche, mais pour le reste, il fit son service comme d'habitude. Vers minuit, il eut une petite distraction, car Thérèse, qui venait souvent le surprendre avec de petits cadeaux, lui apporta une grosse pomme et une tablette de chocolat. Ils se parlèrent un peu pendant les pauses entre les allées et venues de l'ascenseur, qui ne les dérangeaient guère. La conversation roula entre autres choses sur Delamarche, et Karl s'aperçut que c'était en fait sous l'influence de Thérèse que depuis quelque temps il s'était mis à le considérer comme un individu dangereux, car c'est ainsi qu'il apparaissait en effet à Thérèse dans ce qu'il lui en avait dit. Mais au fond, il ne le considérait que comme un pauvre hère que les misères de la vie avaient dépravé, et avec lequel on pouvait néanmoins s'entendre. Thérèse s'opposait fermement à ce point de vue, et tenta d'obtenir de Karl, après de longs discours, la promesse qu'il n'adresserait plus la parole à Delamarche.

Statt dieses Versprechen zu geben, drängte sie Karl wiederholt, schlafen zu gehen, da Mitternacht schon längst vorüber war, und als sie sich weigerte, drohte er, seinen Posten zu verlassen und sie in ihr Zimmer zu führen. Als sie endlich bereit war wegzugehen, sagte er: »Warum machst du dir so unnötige Sorgen, Therese? Für den Fall, daß du dadurch besser schlafen solltest, verspreche ich dir gerne, daß ich mit Delamarche nur reden werde, wenn es sich nicht vermeiden läßt.«
Dann kamen viele Fahrten, denn der Junge am Nebenlift wurde zu irgendeiner anderen Hilfeleistung verwendet, und Karl mußte beide Lifts besorgen. Es gab Gäste, die von Unordnung sprachen, und ein Herr, der eine Dame begleitete, berührte Karl sogar mit dem Spazierstock, um ihn zur Eile anzutreiben, eine Ermahnung, die recht unnötig war. Wenn doch wenigstens die Gäste, da sie sahen, daß bei dem einen Lift kein Junge stand, gleich zu Karls Lift getreten wären, aber das taten sie nicht, sondern gingen zu dem Nebenlift und blieben dort, die Hand an der Klinke, stehen oder traten gar selbst in den Aufzug ein, was nach dem strengsten Paragraphen der Dienstordnung die Liftjungen um jeden Preis verhüten sollten. So gab es für Karl ein sehr ermüdendes Hin- und Herlaufen, ohne daß er aber dabei das Bewußtsein gehabt hätte, seine Pflicht genau zu erfüllen. Gegen drei Uhr früh wollte überdies ein Packträger, ein alter Mann, mit dem er ein wenig befreundet war, irgendeine Hilfeleistung von ihm haben, aber die konnte er nun keinesfalls leisten, denn gerade standen Gäste vor seinen beiden Lifts. Und es gehörte Geistesgegenwart dazu, sich sofort mit großen Schritten für eine Gruppe zu entscheiden. Er war daher glücklich, als der andere Junge wieder antrat, und rief ein paar Worte des Vorwurfs wegen seines langen Ausbleibens zu ihm hinüber, obwohl er wahrscheinlich keine Schuld daran hatte.

Mais au lieu de lui faire cette promesse, Karl insista pour qu'elle aille se coucher, car il était déjà largement plus de minuit, et comme elle refusait, il la menaça d'abandonner son poste pour la reconduire jusqu'à sa chambre. Et quand elle fut enfin disposée à partir, il lui dit :
— Thérèse, pourquoi te fais-tu ainsi des soucis inutiles ? Pour cette fois, et pour que tu dormes mieux, je veux bien te promettre que je ne parlerai plus à Delamarche que si je ne peux pas faire autrement.
Puis il y eut plusieurs va-et-vient d'ascenseur, car le garçon qui était de service pour celui d'à côté avait été requis ailleurs pour faire on ne sait quoi, et Karl dut s'occuper des deux à la fois. Il y eut des clients qui parlèrent de « désordre », et un Monsieur, qui accompagnait une Dame effleura même Karl du bout de sa canne pour lui dire d'aller plus vite - recommandation bien superflue ! Si au moins les clients, voyant qu'il n'y avait personne pour l'un des ascenseurs, étaient venus prendre celui de Karl ! Mais non, au contraire, ils allaient vers l'autre et attendaient là, la main sur la poignée, ou bien entraient d'eux-mêmes dans la cabine, ce que, suivant les paragraphes les plus stricts du réglement, les garçons d'ascenseur devaient éviter à tout prix. Cela causa donc des allées et venues épuisantes pour Karl, sans qu'il ait pour autant l'impression d'avoir bien accompli sa tâche. Vers les trois heures du matin, par-dessus le marché, un commissionnaire âgé, avec lequel il avait noué quelque amitié, lui demanda de lui rendre un service, ce que Karl ne put faire, car des clients se tenaient déjà devant la porte des deux ascenseurs - et il fallait beaucoup de présence d'esprit pour décider sur le champ d'aller à grands pas vers l'un ou l'autre des deux groupes. Ce fut donc avec soulagement qu'il vit revenir l'autre garçon, et il ne manqua pas de lui lancer quelques mots de reproche pour son absence aussi prolongée - bien que probablement ce n'avait pas été de sa faute.

Nach vier Uhr früh trat ein wenig Ruhe ein, aber Karl brauchte sie auch schon dringend. Er lehnte schwer am Geländer neben seinem Aufzug, aß langsam den Apfel, aus dem schon nach dem ersten Biß ein starker Duft strömte, und sah in einen Lichtschacht hinunter, der von den großen Fenstern der Vorratskammern umgeben war, hinter denen hängende Massen von Bananen im Dunkel gerade noch schimmerten.

Après quatre heures du matin, il y eut un peu de répit, mais Karl en avait déjà bien besoin. Il s'appuya lourdement contre la grille près de son ascenseur, mangea lentement sa pomme, qui dès la première bouchée exhala un fort parfum, et regarda en bas, la cour intérieure entourée par les grandes fenêtres des resserres à travers lesquelles on distinguait à peine à leur couleur de grands régimes de bananes suspendus dans l'ombre.