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SOMMAIRE

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L'Affaire Robinson

SYNOPSIS : § Robinson § La faute de Karl § Dans le bureau du Chef du Personnel § Un interrogatoire “musclé” § Intervention de la cuisinière en Chef § Karl passe aux aveux § Karl aux mains du portier § Karl s'échappe

§ Robinson

Da klopfte ihm jemand auf die Schulter. Karl, der natürlich dachte, es wäre ein Gast, steckte den Apfel eiligst in die Tasche und eilte, kaum daß er den Mann ansah, zum Aufzug hin.
»Guten Abend, Herr Roßmann«, sagte nun aber der Mann, »ich bin es, Robinson.«
»Sie haben sich aber verändert!« sagte Karl und schüttelte den Kopf.
»Ja, es geht mir gut«, sagte Robinson und sah an seiner Kleidung hinunter, die vielleicht aus ziemlich feinen Stücken bestand, aber so zusammengewürfelt war, daß sie geradezu schäbig aussah. Das Auffallendste war eine offenbar zum erstenmal getragene weiße Weste mit vier kleinen, schwarz eingefaßten Täschchen, auf die Robinson auch durch Vorstrecken der Brust aufmerksam zu machen suchte.

C'est alors que quelqu'un lui tapa sur l'épaule. Karl, qui pensait évidemment qu'il s'agissait d'un client, enfouit rapidement sa pomme dans sa poche, et se hâta d'aller vers son ascenseur, jetant à peine un regard sur l'homme, qui lui dit alors :
— Bonsoir, Monsieur Rossmann, c'est moi, Robinson !
— Mais vous avez bien changé ! dit Karl, en hochant la tête.
— Oui, ça va plutôt bien, dit Robinson ; et il considéra son costume, dont les éléments semblaient de bonne qualité, mais tellement mal assortis qu'ils donnaient à l'ensemble quelque chose de miteux. Ce qu'on remarquait d'abord, c'était un gilet blanc porté de toute évidence pour la première fois, orné de quatre petites poches à liseré noir, sur lesquelles Robinson cherchait manifestement à attirer l'attention en bombant le torse.

»Sie haben teuere Kleider«, sagte Karl und dachte flüchtig an sein schönes einfaches Kleid, in dem er sogar neben Renell hätte bestehen können und das die zwei schlechten Freunde verkauft hatten.
»Ja«, sagte Robinson, »ich kaufe mir fast jeden Tag irgend etwas. Wie gefällt Ihnen die Weste?«
»Ganz gut«, sagte Karl.
»Es sind aber keine wirklichen Taschen, das ist nur so gemacht«, sagte Robinson und faßte Karl bei der Hand, damit sich dieser selbst davon überzeuge. Aber Karl wich zurück, denn aus Robinsons Mund kam ein unerträglicher Branntweingeruch.
»Sie trinken wieder viel«, sagte Karl und stand schon wieder am Geländer.

— Vous avez des vêtements qui coûtent cher, dit Karl et il pensa un instant au beau complet de sa valise, avec lequel il aurait pu faire bonne figure auprès de Renell lui-même, et que ses deux faux-jetons d'amis avaient revendu.
— Oui, dit Robinson. Chaque jour je m'achète quelque chose de nouveau. Qu'est-ce que vous dites de mon gilet ?
— Il est très beau, dit Karl.
— Ce ne sont pas de vraies poches, elles ne sont là que pour faire chic, dit Robinson. Et il prit la main de Karl pour le lui faire constater par lui-même. Mais Karl recula vivement, car l'haleine de Robinson empestait l'eau-de-vie.
— Vous vous êtes remis à boire beaucoup, dit Karl, qui avait repris son poste contre la grille.

»Nein«, sagte Robinson, »nicht viel«, und fügte im Widerspruch zu seiner früheren Zufriedenheit hinzu: »Was hat der Mensch sonst auf der Welt.« Eine Fahrt unterbrach das Gespräch, und kaum war Karl wieder unten, erfolgte ein telephonischer Anruf, laut dessen Karl den Hotelarzt holen sollte, da eine Dame im siebenten Stockwerk einen Ohnmachtsanfall erlitten hatte. Während dieses Weges hoffte Karl im geheimen, daß Robinson sich inzwischen entfernt haben werde, denn er wollte nicht mit ihm gesehen werden und, in Gedanken an Theresens Warnung, auch von Delamarche nichts hören. Aber Robinson wartete noch in der steifen Haltung eines Vollgetrunkenen, und gerade ging ein höherer Hotelbeamter in schwarzem Gehrock und Zylinderhut vorüber, glücklicherweise ohne Robinson, wie es schien, besonders zu beachten. »Wollen Sie, Roßmann, nicht einmal zu uns kommen, wir haben es jetzt sehr fein«, sagte Robinson und sah Karl lockend an.

— Non, pas beaucoup, dit Robinson ; et en contradiction avec le contentement qu'il avait affiché un instant auparavant, il ajouta :
— Que peut-on avoir d'autre, sur cette terre ?
La conversation fut interrompue par le départ de l'ascenseur, et à peine Karl était-il redescendu qu'on l'appela au téléphone pour lui dire d'aller chercher le médecin de l'hôtel, parce qu'une dame s'était trouvée mal au septième. Ce faisant, Karl espérait secrètement que Robinson s'en irait pendant ce temps-là, car il ne voulait pas être vu en sa compagnie, et du fait des avertissements de Thérèse, il ne voulait plus entendre parler de Delamarche. Mais Robinson l'attendait toujours, avec la contenance raide de celui qui est complètement ivre, et justement à cet instant passait par là l'un des employés du plus haut rang de l'établissement, en redingote noire et haut-de-forme... mais heureusement, il ne sembla pas prêter attention à Robinson.
— Vous ne voulez pas venir chez nous, Rossmann ? Nous sommes à notre aise, maintenant, dit Robinson, en regardant Karl comme pour l'allécher.

»Laden Sie mich ein oder Delamarche?« fragte Karl.
»Ich und Delamarche. Wir sind darin einig«, sagte Robinson.
»Dann sage ich Ihnen und bitte Sie, Delamarche das gleiche auszurichten: Unser Abschied war, wenn das nicht schon an und für sich klar gewesen sein sollte, ein endgültiger. Sie beide haben mir mehr Leid getan als irgend jemand. Haben Sie sich vielleicht in den Kopf gesetzt, mich auch weiterhin nicht in Ruhe zu lassen?«
»Wir sind doch Ihre Kameraden«, sagte Robinson, und widerliche Tränen der Trunkenheit stiegen ihm in die Augen. »Delamarche läßt Ihnen sagen, daß er Sie für alles Frühere entschädigen will. Wir wohnen jetzt mit Brunelda zusammen, einer herrlichen Sängerin.«
— Und im Anschluß daran wollte er gerade ein Lied in hohen Tönen singen, wenn ihn nicht Karl noch rechtzeitig angezischt hätte: »Schweigen Sie, aber augenblicklich; wissen Sie denn nicht, wo Sie sind!«

— C'est vous qui m'invitez, ou bien Delamarche ? demanda Karl.
— C'est moi et Delamarche ; nous sommes d'accord là-dessus, dit Robinson.
— Alors je vais vous dire, et dites ça aussi à Delamarche, s'il vous plaît : notre séparation était définitive. Il faut que ce soit bien clair pour vous maintenant si ça ne l'était pas encore. Vous deux, vous m'avez fait plus de mal que personne ne m'en a jamais fait. Est-ce que par hasard vous vous seriez mis dans la tête de m'embêter encore ?
— Nous sommes pourtant encore vos camarades ! dit Robinson, avec l'air répugnant d'un ivrogne larmoyant. Delamarche vous fait dire qu'il veut vous dédommager pour tout ce qui s'est passé. Nous habitons maintenant avec Brunelda, une cantatrice de premier ordre.
Et il aurait enchaîné là-dessus en entonnant un air à pleins poumons, si Karl ne lui avait pas aussitôt soufflé du bout des dents : « Taisez-vous immédiatement ! Vous ne voyez donc pas où vous êtes »

»Roßmann«, sagte Robinson, nun rücksichtlich des Singens eingeschüchtert, »ich bin doch Ihr Kamerad, sagen Sie, was Sie wollen. Und nun haben Sie hier eine so schöne Position, könnten Sie mir einiges Geld überlassen?«
»Sie vertrinken es ja bloß wieder«, sagte Karl, »da sehe ich in Ihrer Tasche sogar irgendeine Branntweinflasche, aus der Sie gewiß, während ich weg war, getrunken haben, denn anfangs waren Sie ja noch ziemlich bei Sinnen.«
»Das ist nur zur Stärkung, wenn ich auf einem Wege bin«, sagte Robinson entschuldigend.
»Ich will Sie ja nicht mehr bessern«, sagte Karl.
»Aber das Geld!« sagte Robinson mit aufgerissenen Augen.

— Rossmann, dit Robinson, un peu refroidi sur la chansonnette, vous pouvez dire tout ce que vous voulez, mais je suis quand même encore votre camarade. Et vous qui avez ici une belle situation, pourriez-vous me prêter un peu d'argent ?
— Pour aller le boire, une fois de plus ? dit Karl ; je vois déjà dépasser de votre poche le goulot d'une bouteille, dans laquelle, pendant que j'étais parti, vous avez sûrement bu, car au début, vous aviez quand même les idées un peu plus claires au début de notre entretien.
— C'est seulement pour me donner des forces, quand je suis en route, dit Robinson pour s'excuser.
— Je n'ai plus d'espoir de vous faire changer, dit Karl.
— Mais pour l'argent ? dit Robinson, en ouvrant de grands yeux.

»Sie haben wohl von Delamarche den Auftrag bekommen, Geld mitzubringen. Gut, ich gebe Ihnen Geld, aber nur unter der Bedingung, daß Sie sofort von hier fortgehen und niemals mehr mich hier besuchen. Wenn Sie mir etwas mitteilen wollen, schreiben Sie an mich. Karl Roßmann, Liftjunge, Hotel Occidental, genügt als Adresse. Aber hier dürfen Sie, das wiederhole ich, mich nicht mehr besuchen. Hier bin ich im Dienst und habe keine Zeit für Besuche. Wollen Sie also das Geld unter dieser Bedingung?« fragte Karl und griff in die Westentasche, denn er war entschlossen, das Trinkgeld der heutigen Nacht zu opfern. Robinson nickte bloß zu der Frage und atmete schwer. Karl deutete das unrichtig und fragte nochmals: »Ja oder nein?«

— Delamarche vous a sûrement chargé de rapporter de l'argent... Bon. Je vais vous en donner. Mais seulement à la condition que vous déguerpirez d'ici et que vous ne reviendrez plus jamais me voir ici. Si vous avez quelque chose à me communiquer, écrivez-moi : Karl Rossmann, Garçon d'ascenseur, Hôtel Occidental, c'est suffisant comme adresse. Mais vous ne devez plus, je le répète, venir ici pour me voir. Ici je suis en service, et je n'ai pas de temps à consacrer à des visites. Voulez-vous toujours de l'argent, à cette condition ?
Et en disant cela, Karl mit la main à la poche de sa veste, car il était décidé à lui donner l'argent de ses pourboires de la nuit. Robinson ne fit que hocher la tête, et pousser un grand soupir. Karl ne comprit pas, et répéta encore une fois : « Oui ou non »

Da winkte ihn Robinson zu sich heran und flüsterte unter Schlingbewegungen, die schon ganz deutlich waren: »Roßmann, mir ist sehr schlecht.«
»Zum Teufel«, entfuhr es Karl, und mit beiden Händen schleppte er ihn zum Geländer. Und schon ergoß es sich aus Robinsons Mund in die Tiefe. Hilflos strich er in den Pausen, die ihm seine Übelkeit ließ, blindlings zu Karl hin. »Sie sind wirklich ein guter Junge«, sagte er dann, oder: »Es hört schon auf«, was aber noch lange nicht richtig war, oder: »Die Hunde, was haben sie mir dort für ein Zeug eingegossen!« Karl hielt es vor Unruhe und Ekel bei ihm nicht mehr aus und begann auf und ab zu gehen.

Alors Robinson lui fit signe de s'approcher, et en se tortillant de façon fort significative, lui chuchota :
— Rossmann, je ne me sens pas bien...
— Bon sang ! fit Karl - et des deux mains il l'attrapa pour le mener vers la balustrade : de la bouche de Robinson un grand flot se déversa dans la cour. Pendant les répits que ses nausées lui laissaient, il esquissait vers Karl des gestes désemparés.
— Vous êtes vraiment un bon gars, disait-il. Ou bien : « C'est fini », ce qui était loin d'être le cas. Ou encore : « Les chiens, quelle saloperie ils m'ont fait avaler ! » Karl, pris de répulsion et de dégoût, n'y tenait plus, et se mit à marcher de long en large.

Hier, im Winkel neben dem Aufzug, war ja Robinson ein wenig versteckt, aber wie, wenn ihn doch jemand bemerkte, einer dieser nervösen, reichen Gäste, die nur darauf warten, dem herbeilaufenden Hotelbeamten eine Beschwerde mitzuteilen, für welche dieser dann wütend am ganzen Hause Rache nimmt, oder wenn einer dieser immerfort wechselnden Hoteldetektive vorüberkäme, die niemand kennt außer der Direktion und die man in jedem Menschen vermutet, der prüfende Blicke, vielleicht bloß aus Kurzsichtigkeit, macht. Und unten brauchte nur jemand bei dem die ganze Nacht nicht aussetzenden Restaurationsbetrieb in die Vorratskammern zu gehen, staunend die Scheußlichkeit im Lichtschacht zu bemerken und Karl telephonisch anzufragen, was denn um Himmels willen da oben los sei. Konnte Karl dann Robinson verleugnen?

Robinson, dans le recoin de l'ascenseur où il se trouvait, était un peu caché ; mais qu'arriverait-il si quelqu'un le remarquait, un de ces clients riches et susceptibles qui n'attendent qu'une occasion pour se plaindre à un responsable de l'hôtel, qui accourt aussitôt et s'en prend alors férocement à tout le personnel ? Ou bien si passait par là un de ces détectives que l'hôtel emploie, jamais les mêmes et que personne ne connaît à part la Direction, mais que l'on croit reconnaître en chacun, à son regard inquisiteur, même s'il n'est dû en fait qu'à la myopie ? Et en dessous, dans les cuisines où l'on travaillait toute la nuit, si quelqu'un pénétrait dans les réserves, et se scandalisait de voir ces immondices dans la cour intérieure, sous la lumière venue d'en haut, et appelait Karl au téléphone, pour lui demander ce qui pouvait bien se passer à l'étage du dessus ? Karl pourrait-il alors encore feindre de ne pas connaître Robinson ?

Und wenn er es täte, würde sich nicht Robinson in seiner Dummheit und Verzweiflung statt aller Entschuldigung gerade nur auf Karl berufen? Und mußte dann nicht Karl sofort entlassen werden, da dann das Unerhörte geschehen war, daß ein Liftjunge, der niedrigste und entbehrlichste Angestellte in der ungeheueren Stufenleiter der Dienerschaft dieses Hotels, durch seinen Freund das Hotel hatte beschmutzen und die Gäste erschrecken oder ganz vertreiben lassen? Konnte man einen Liftjungen weiter dulden, der solche Freunde hatte, von denen er sich überdies während seiner Dienststunden besuchen ließ? Sah es nicht ganz so aus, als ob ein solcher Liftjunge selbst ein Säufer oder gar etwas Ärgeres sei, denn welche Vermutung war einleuchtender, als daß er seine Freunde aus den Vorräten des Hotels so lange überfütterte, bis sie an einer beliebigen Stelle dieses gleichen, peinlich rein gehaltenen Hotels solche Dinge ausführten, wie jetzt Robinson? Und warum sollte sich ein solcher Junge auf die Diebstähle von Lebensmitteln beschränken, da doch die Möglichkeit zu stehlen bei der bekannten Nachlässigkeit der Gäste, den überall offenstehenden Schränken, den auf den Tischen herumliegenden Kostbarkeiten, den aufgerissenen Kassetten, den gedankenlos hingeworfenen Schlüsseln wirklich unzählige waren?

Et s'il le faisait, Robinson, par sottise et désespoir, au lieu de trouver des excuses, n'allait-il pas justement se raccrocher à lui ? Et alors Karl serait immédiatement chassé, de toute évidence, dès que l'on saurait cette chose inouïe : un garçon d'ascenseur, employé le plus négligeable et du plus bas niveau dans l'immense hiérarchie du personnel, avait sali la réputation de l'hôtel à cause d'un de ses amis, et choqué les clients au point de les faire fuir ? Pouvait-on tolérer plus longtemps un garçon d'ascenseur qui avait de telles fréquentations, et qui se permettait en plus de recevoir ses amis pendant les heures de service ? Un tel individu n'avait-il pas toutes les chances d'être lui-même un ivrogne, ou même quelque chose de pire ? Il était bien naturel de supposer qu'il nourrissait depuis longtemps ses comparses sur les réserves de l'hôtel, jusqu'au moment où avait pu se produire, dans un endroit quelconque d'un hôtel pourtant si bien tenu, une chose comme celle qui venait d'arriver à Robinson. Et pourquoi un garçon comme cela s'en tiendrait-il à puiser dans les réserves de l'intendance, alors qu'il lui était si facile de voler à cause de la grande négligence des clients, qui laissaient ouvertes les portes de leurs armoires, des objets de valeur traîner sur les tables, des coffres-forts béants, et des clés jetées n'importe où ?

Gerade sah Karl in der Ferne Gäste aus einem Kellerlokal heraufsteigen, in dem eben eine Varietévorstellung beendet worden war. Karl stellte sich zu seinem Aufzug und wagte sich gar nicht nach Robinson umzudrehen, aus Furcht vor dem, was er zu sehen bekommen könnte. Es beruhigte ihn wenig, daß er keinen Laut, nicht einmal einen Seufzer, von dort hörte. Er bediente zwar seine Gäste und fuhr mit ihnen auf und ab, aber seine Zerstreutheit konnte er doch nicht ganz verbergen, und bei jeder Abwärtsfahrt war er darauf gefaßt, unten eine peinliche Überraschung vorzufinden. Endlich hatte er wieder Zeit, nach Robinson zu sehen, der in seinem Winkel ganz klein kauerte und das Gesicht gegen die Knie drückte. Seinen runden, harten Hut hatte er weit aus der Stirne geschoben.

Karl, justement, voyait de loin des clients qui remontaient d'un sous-sol où venait de se terminer un spectacle de variétés. Il se plaça près de son ascenseur, sans même oser regarder dans la direction de Robinson, de peur de ce qu'il pourrait y voir. Le fait qu'aucun bruit ne lui parvenait, même pas un gémissement, le rassura un peu. Il s'occupa de ses clients, monta et descendit avec eux, mais il ne put complètement dissimuler son inquiétude ; à chaque fois qu'il redescendait, il s'attendait à découvrir quelque chose de pénible. Enfin il disposa d'un peu plus de temps pour s'occuper de Robinson, qui se faisait tout petit dans son coin, les jambes repliées, le visage posé sur ses genoux, et le chapeau rejeté sur la nuque.

»Also jetzt gehen Sie schon«, sagte Karl leise und bestimmt. »Hier ist das Geld. Wenn Sie sich beeilen, kann ich Ihnen noch den kürzesten Weg zeigen.«
»Ich werde nicht weggehen können«, sagte Robinson und wischte sich mit einem winzigen Taschentuche die Stirn, »ich werde hier sterben. Sie können sich nicht vorstellen, wie schlecht mir ist. Delamarche nimmt mich überall in die feinen Lokale mit, aber ich vertrage dieses zimperliche Zeug nicht, ich sage es Delamarche täglich.«
»Hier können Sie nun einmal nicht bleiben«, sagte Karl, »bedenken Sie doch, wo Sie sind. Wenn man Sie hier findet, werden Sie bestraft, und ich verliere meinen Posten. Wollen Sie das?«
»Ich kann nicht weggehen«, sagte Robinson, »lieber springe ich da hinunter«, und er zeigte zwischen den Geländerstangen in den Lichtschacht. »Wenn ich hier so sitze, so kann ich es noch ertragen, aber aufstehen kann ich nicht, ich habe es ja schon versucht, während Sie weg waren.«

Maintenant, allez vous-en ! dit Karl doucement, mais fermement. Voici l'argent. Si vous vous dépêchez, je vais vous montrer le chemin le plus court.
— Je ne vais pas pouvoir m'en aller, dit Robinson, en s'épongeant le front avec un minuscule mouchoir. Je vais mourir ici... Vous ne pouvez pas savoir comme je me sens mal. Delamarche me traîne partout dans les endroits chics, mais je ne supporte pas ces machins-là, je le lui dis tous les jours.
— Vous ne pouvez pas rester ici, de toutes façons, dit Karl. Vous vous rendez compte ? Si quelqu'un vous trouve là où vous êtes, vous aurez une amende, et moi je perdrai mon travail ! C'est ça que vous voulez ?
— Je ne peux pas m'en aller, dit Robinson.J'aimerais mieux sauter là, en bas. Et il désignait la cour intérieure, à travers les barreaux de la balustrade. Quand je suis assis ici, je peux encore tenir, mais je ne peux pas me lever ; j'ai déjà essayé, pendant que vous étiez parti.

»Dann hole ich also einen Wagen, und Sie fahren ins Krankenhaus«, sagte Karl und schüttelte ein wenig Robinsons Beine, der jeden Augenblick in völlige Teilnahmslosigkeit zu verfallen drohte. Aber kaum hatte Robinson das Wort Krankenhaus gehört, das ihm schreckliche Vorstellungen zu erwecken schien, als er laut zu weinen anfing und die Hände, um Gnade bittend, nach Karl ausstreckte.

Alors je vais aller chercher une voiture, et vous irez à l'hôpital, dit Karl ; et il secoua un peu les jambes de Robinson, qui semblait sur le point de perdre connaissance à tout instant. Mais à peine Robinson eut-il entendu prononcer le mot « hôpital » qu'il sembla se dresser devant lui des images épouvantables, au point qu'il se mit à pleurer bruyamment, et tendit les mains vers Karl comme pour implorer sa grâce.

»Still«, sagte Karl, schlug ihm mit einem Klaps die Hände nieder, lief zu dem Liftjungen, den er in der Nacht vertreten hatte, bat ihn für ein kleines Weilchen um die gleiche Gefälligkeit, eilte zu Robinson zurück, zog den noch immer Schluchzenden mit aller Kraft in die Höhe und flüsterte ihm zu: »Robinson, wenn Sie wollen, daß ich mich Ihrer annehme, dann strengen Sie sich aber an, jetzt eine ganz kleine Strecke Wegs aufrecht zu gehen. Ich führe Sie nämlich in mein Bett, in dem Sie so lange bleiben können, bis Ihnen gut ist. Sie werden staunen, wie bald Sie sich erholen werden. Aber jetzt benehmen Sie sich nur vernünftig, denn auf den Gängen sind überall Leute, und auch mein Bett ist in einem allgemeinen Schlafsaal. Wenn man auf Sie auch nur ein wenig aufmerksam wird, kann ich nichts mehr für Sie tun. Und die Augen müssen Sie offenhalten, ich kann Sie da nicht wie einen Todkranken herumführen.«

— Du calme ! dit Karl, en lui tapant sur les doigts.
Il courut vers le garçon d'ascenseur qu'il avait remplacé cette nuit, lui demanda de bien vouloir lui rendre la pareille un petit instant, revint aussitôt vers Robinson qui sanglotait toujours, le souleva de force et lui chuchota :
— Robinson, si vous voulez que je vous vienne en aide, alors faites au moins l'effort de rester debout et de marcher un peu. Je vais vous conduire jusqu'à mon lit, dans lequel vous pourrez demeurer aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'à ce que ça aille mieux. Vous serez étonné de voir comme vous vous rétablirez vite. Mais je vous en prie, soyez raisonnable, car il y a des gens partout dans les couloirs, et mon lit lui-même se trouve dans un dortoir ouvert à tout le monde. Si quelqu'un s'aperçoit de votre présence, si peu que ce soit, je ne pourrai plus rien faire pour vous. Et ouvrez donc un peu les yeux : je ne peux pas vous emmener si vous avez l'air d'un moribond !

»Ich will ja alles tun, was Sie für recht halten«, sagte Robinson, »aber Sie allein werden mich nicht führen können. Könnten Sie nicht noch Renell holen?«
»Renell ist nicht hier«, sagte Karl.
»Ach ja«, sagte Robinson, »Renell ist mit Delamarche beisammen. Die beiden haben mich ja nach Ihnen ausgeschickt. Ich verwechsle schon alles.«
— Karl benützte diese und noch andere unverständliche Selbstgespräche Robinsons, um ihn vorwärts zu schieben, und kam mit ihm auch glücklich bis zu einer Ecke, von der aus ein etwas schwächer beleuchteter Gang zum Schlafsaal der Liftjungen führte. Gerade jagte in vollem Lauf ein Liftjunge auf sie zu und an ihnen vorüber. Im übrigen hatten sie bis jetzt nur ungefährliche Begegnungen gehabt; zwischen vier und fünf Uhr war nämlich die stillste Zeit, und Karl hatte wohl gewußt, daß, wenn ihm das Wegschaffen Robinsons jetzt nicht gelänge, in der Morgendämmerung und im beginnenden Tagesverkehr überhaupt nicht mehr daran zu denken wäre.

— Je ferai tout ce que vous jugerez bon que je fasse, dit Robinson. Mais vous ne pourrez pas m'emmener comme ça, tout seul. Pourquoi n'appelez-vous pas Renell en plus ?
— Renell n'est pas là, dit Karl.
— Ah ! Oui... Renell est avec Delamarche. Ce sont eux qui m'ont envoyé vous chercher. J'embrouille déjà tout.
Karl profita de ce discours de Robinson et d'autres moins compréhensibles encore pour le pousser un peu en avant, et il parvint heureusement à l'amener jusqu'à un coin d'où on pouvait prendre un couloir un peu moins éclairé qui menait vers le dortoir. Justement, un garçon d'ascenseur arrivait en courant vers eux, et les croisa. Mais en somme, ils n'avaient jusqu'ici fait que des rencontres sans importance : entre quatre et cinq heures de l'après-midi, c'était le moment le plus calme ; et Karl avait bien pensé qu'il lui fallait faire disparaître Robinson maintenant, car il ne fallait sûrement pas penser pouvoir le faire à l'aube ou au début de la journée de travail.

Im Schlafsaal war am anderen Ende des Saales gerade eine große Rauferei oder sonstige Veranstaltung im Gange, man hörte rhythmisches Händeklatschen, aufgeregtes Füßetrappeln und sportliche Zurufe. In der bei der Tür gelegenen Saalhälfte sah man in den Betten nur wenige unbeirrte Schläfer, die meisten lagen auf dem Rücken und starrten in die Luft, während hie und da einer, bekleidet oder unbekleidet, wie er gerade war, aus dem Bett sprang, um nachzusehen, wie die Dinge am anderen Saalende standen. So brachte Karl Robinson, der sich an das Gehen inzwischen ein wenig gewöhnt hatte, ziemlich unbeachtet in Renells Bett, da es der Türe sehr nahe lag und glücklicherweise nicht besetzt war, während in seinem eigenen Bett, wie er aus der Ferne sah, ein fremder Junge, den er gar nicht kannte, ruhig schlief. Kaum fühlte Robinson das Bett unter sich, als er sofort - ein Bein baumelte noch aus dem Bett heraus - einschlief.

Dans le dortoir, à l'autre bout, il y avait une grande bagarre ou quelque chose de ce genre, car on entendait des battements de mains en cadence, des piétinements, et des exclamations comme au stade. Dans la moitié de la salle du côté de la porte, on ne voyait que quelques dormeurs acharnés, la plupart des autres étaient étendus sur le dos et regardaient en l'air, tandis que, ici ou là, un autre, habillé ou non, comme ça se trouvait, sautait de son lit pour aller voir ce qui se passait à l'autre bout.
Karl put ainsi amener Robinson, qui s'était un peu remis à marcher entre temps, sans se faire trop remarquer, jusqu'au lit de Renell, car celui-ci était tout près de la porte, et par chance n'était pas occupé, alors que dans le sien, qu'il apercevait de loin, un nouveau, qu'il ne connaissait pas, dormait tranquillement.
À peine Robinson eut-il senti qu'il était sur un lit qu'il s'endormit, une de ses jambes pendant encore sur le côté.

Karl zog ihm die Decke weit über das Gesicht und glaubte, sich wenigstens für die nächste Zeit keine Sorgen machen zu müssen, da Robinson gewiß nicht vor sechs Uhr früh erwachen würde, und bis dahin würde er wieder hier sein und dann, vielleicht schon mit Renell, ein Mittel finden, um Robinson wegzubringen. Eine Inspektion des Schlafsaales durch irgendwelche höheren Organe gab es nur in außerordentlichen Fällen, die Abschaffung der früher üblichen allgemeinen Inspektion hatten die Liftjungen schon vor Jahren durchgesetzt, es war also auch von dieser Seite nichts zu fürchten.

Karl lui rabattit largement la couverture sur le visage, et se dit qu'au moins pour l'instant, il n'avait plus de souci à se faire : Robinson ne se réveillerait sürement pas avant six heures, d'ici là il serait de retour, et alors, peut-être avec l'aide de Renell, il trouverait un moyen de faire sortir Robinson. Il n'y avait guère à craindre une inspection du dortoir par quelque autorité supérieure, car cela ne se faisait que dans les cas exceptionnels. Par ailleurs, les garçons d'ascenseur avaient obtenu, depuis plusieurs années déjà la suppression de l'inspection générale, autrefois réglementaire : il n'y avait donc rien à craindre de ce côté-là non plus.

§ La faute de Karl

Als Karl wieder bei seinem Aufzug angelangt war, sah er, daß sowohl sein Aufzug als auch jener seines Nachbarn gerade in die Höhe fuhren. Unruhig wartete er darauf, wie sich das aufklären würde. Sein Aufzug kam früher herunter, und es entstieg ihm jener Junge, der vor einem Weilchen durch den Gang gelaufen war.
»Ja, wo bist du denn gewesen, Roßmann?« fragte dieser. »Warum bist du weggegangen? Warum hast du es nicht gemeldet?«
»Aber ich habe ihm doch gesagt, daß er mich ein Weilchen vertreten soll«, antwortete Karl und zeigte auf den Jungen vom Nachbarlift, der gerade herankam. »Ich habe ihn doch auch zwei Stunden lang während des größten Verkehrs vertreten.«

Quand Karl s'en fut allé reprendre son service, il vit que son ascenseur repartait dans les étages, en même temps que celui de son voisin. Il attendit donc avec inquiétude d'avoir des explications là-dessus. C'est son ascenseur qui redescendit le premier, et il en sortit le jeune homme qu'il avait vu tout à l'heure courir dans le couloir.
— Où donc étais-tu passé, Rossmann, lui demanda celui-ci. Pourquoi es-tu parti ? Pourquoi ne l'as-tu pas signalé ?
— Mais je lui avais pourtant bien dit qu'il me remplace un instant ! répondit Karl en montrant du doigt le garçon de l'ascenseur d'à côté, qui arrivait tout juste. Je l'avais bien remplacé, moi, pendant deux heures, au moment où il y avait le plus de monde !

»Das ist alles sehr gut«, sagte der Angesprochene, »aber das genügt doch nicht. Weißt du denn nicht, daß man auch die kürzeste Abwesenheit während des Dienstes im Büro des Oberkellners melden muß? Dazu hast du ja das Telephon da. Ich hätte dich schon gerne vertreten, aber du weißt ja, daß das nicht so leicht ist. Gerade waren vor beiden Lifts neue Gäste vom Vier-Uhr-dreißig-Expreßzug. Ich konnte doch nicht zuerst mit deinem Lift laufen und meine Gäste warten lassen, so bin ich also zuerst mit meinem Lift hinaufgefahren!«
»Nun?« fragte Karl gespannt, da beide Jungen schwiegen.
»Nun«, sagte der Junge vom Nachbarlift, »da geht gerade der Oberkellner vorüber, sieht die Leute vor deinem Lift ohne Bedienung, bekommt Galle, fragt mich, der ich gleich hergerannt bin, wo du steckst, ich habe keine Ahnung davon, denn du hast mir ja gar nicht gesagt, wohin du gehst, und so telephoniert er gleich in den Schlafsaal, daß sofort ein anderer Junge herkommen soll.«

— Tout ça c'est bien beau, mais ça ne suffit quand même pas, lui dit l'autre. Est-ce que tu ne sais pas qu'il faut obligatoirement déclarer la moindre absence pendant le service au bureau du Chef du personnel ? C'est pour cela que tu disposes d'un téléphone. Je t'aurais volontiers remplacé, mais tu le sais, ce n'est pas toujours facile. Il y avait justement des clients devant les deux ascenseurs, arrivés par l'express de quatre heures trente. Je ne pouvais tout de même pas m'occuper de ton ascenseur et laisser attendre les clients du mien ! Alors je suis monté d'abord avec le mien.
— Et alors ? demanda Karl, avec anxiété aux deux autres qui se taisaient.
— Eh bien, dit le garçon de l'ascenseur voisin, le Chef du personnel est arrivé juste à ce moment-là ; il a vu les gens qui attendaient devant ton ascenseur sans personne pour le servir, il s'est mis en rogne, il m'a demandé, et j'ai rappliqué en vitesse, il voulait savoir ce que tu fichais, je ne savais pas quoi lui répondre puisque tu ne m'avais pas dit où tu allais... Alors il a téléphoné aussitôt au dortoir, pour faire venir un autre garçon.

»Ich habe dich ja noch im Gang getroffen«, sagte Karls Ersatzmann. Karl nickte.
»Natürlich«, beteuerte der andere Junge, »habe ich gleich gesagt, daß du mich um deine Vertretung gebeten hast, aber hört denn der auf solche Entschuldigungen? Du kennst ihn wahrscheinlich noch nicht. Und wir sollten dir ausrichten, daß du sofort ins Büro kommen sollst. Also halte dich lieber nicht auf und lauf hin. Vielleicht verzeiht er es dir noch, du warst ja wirklich nur zwei Minuten weg. Berufe dich nur ruhig darauf, daß du mich um Vertretung gebeten hast. Davon, daß du mich vertreten hast, rede lieber nicht, laß dir raten, mir kann nichts geschehen, ich hatte Erlaubnis, aber es ist nicht gut, von einer solchen Sache zu reden und sie noch in diese Angelegenheit zu mischen, mit der sie nichts zu tun hat.«

— Je t'ai même croisé dans le couloir, dit le remplaçant de Karl.
— Bien sûr, confirma l'autre, j'ai tout de suite dit que tu m'avais demandé de te remplacer ; mais est-ce que tu crois qu'il écoute ce genre d'excuse ? Tu ne le connais certainement pas encore. Et maintenant nous sommes chargés de te dire d'aller tout de suite à son bureau. Alors tu ferais mieux de te dépêcher, et d'y courir. Comme tu n'as vraiment été absent que deux minutes, peut-être qu'il te pardonnera encore. N'aie pas peur de parler de moi, et de dire que tu m'as demandé de te remplacer. Mais j'aimerais mieux que tu ne dises pas que je t'ai remplacé, c'est un conseil ; je n'ai rien à craindre, j'en avais le droit, mais il n'est pas bon de parler de ça, et de mélanger des choses qui n'ont rien à voir ensemble.

»Es ist das erstemal gewesen, daß ich meinen Posten verlassen habe«, sagte Karl.
»Das ist immer so, nur glaubt man es nicht«, sagte der Junge und lief zu seinem Lift, da sich Leute näherten.
— Karls Vertreter, ein etwa vierzehnjähriger Junge, der offenbar mit Karl Mitleid hatte, sagte: »Es sind schon viele Fälle vorgekommen, in denen man solche Sachen verziehen hat. Gewöhnlich wird man zu anderen Arbeiten versetzt. Entlassen wurde, soviel ich weiß, wegen einer solchen Sache nur einer. Du mußt dir eine gute Entschuldigung ausdenken. Auf keinen Fall sage, daß dir plötzlich schlecht geworden ist, da lacht er dich aus. Da ist es schon besser, du sagst, ein Gast hat dir irgendeine eilige Bestellung an einen anderen Gast aufgegeben und du weißt nicht mehr, wer der erste Gast war, und den zweiten hast du nicht finden können.«

— C'était bien la première fois que j'abandonnais mon poste, dit Karl.
— C'est toujours comme ça, mais on n'y croit jamais, dit le garçon en courant vers son ascenseur, car des gens arrivaient.
Le remplaçant de Karl, qui pouvait avoir dans les quatorze ans, et qui manifestement avait pitié de Karl, lui dit :
— Il y a déjà eu bien des cas où des choses comme ça on été pardonnées. En général, on est affecté à une autre tâche. Pour autant que je le sache, il n'y a eu qu'un seul cas de licenciement pour une affaire comme celle-là. Il faut que tu te trouves une bonne excuse. Pas question de dire que tu t'es soudain trouvé mal — il te rierait au nez ! le mieux, ce serait que tu dises qu'un client t'a chargé d'une commission urgente pour un autre, que tu ne sais plus qui était le premier, et que tu n'as pas réussi à trouver le second.

»Na«, sagte Karl, »es wird nicht so schlimm werden«, nach allem, was er gehört hatte, glaubte er an keinen guten Ausgang mehr. Und wenn selbst dieses Dienstversäumnis verziehen werden sollte, so lag doch drinnen im Schlafsaal noch Robinson als lebendige Schuld, und es war bei dem galligen Charakter des Oberkellners nur zu wahrscheinlich, daß man sich mit keiner oberflächlichen Untersuchung begnügen und Robinson schließlich doch noch aufstöbern würde. Es bestand wohl kein ausdrückliches Verbot, nach dem fremde Leute in den Schlafsaal nicht mitgenommen werden durften, aber dies bestand nur deshalb nicht, weil eben unausdenkbare Dinge nicht verboten werden.

— Bah... Dit Karl. Cela n'ira pas si loin ! Mais après tout ce qu'il avait entendu, il ne croyait plus que cela puisse se finir bien. Et même si on lui pardonnait cette négligence dans son service, Robinson était encore en train de dormir dans le dortoir, et cela constituait une preuve manifeste de sa culpabilité. Étant donné le caractère irascible du Chef du Personnel, il était peu vraisemblable qu'on s'en tienne à une enquête superficielle, et Robinson finirait bien par être découvert. Certes, il n'était pas expressément interdit de faire entrer au dortoir des personnes étrangères au service ; mais si cette interdiction n'était pas formulée, c'est tout simplement parce qu'on n'interdit pas ce qui est absolument impensable.

§ Dans le bureau du Chef du Personnel

Als Karl in das Büro des Oberkellners eintrat, saß dieser gerade bei seinem Morgenkaffee, machte einmal einen Schluck und sah dann wieder in ein Verzeichnis, das ihm offenbar der gleichfalls anwesende oberste Hotelportier überbracht hatte. Es war dies ein großer Mann, den seine üppige, reichgeschmückte Uniform - noch auf den Achseln und die Arme hinunter schlängelten sich goldene Ketten und Bänder - noch breitschultriger machte, als er von Natur aus war. Ein glänzender schwarzer Schnurrbart, weit in Spitzen ausgezogen, so wie ihn Ungarn tragen, rührte sich auch bei der schnellsten Kopfbewegung nicht. Im übrigen konnte sich der Mann infolge seiner Kleiderlast überhaupt nur schwer bewegen und stellte sich nicht anders als mit seitwärts eingestemmten Beinen auf, um sein Gewicht richtig zu verteilen.

Quand Karl entra dans le bureau du Chef du Personnel, celui-ci était justement en train de prendre son café du matin, buvant une petite gorgée et se remettant à examiner une liste que lui avait certainement apportée le Portier en Chef, qui se trouvait justement là lui aussi. Ce dernier était un homme de grande taille, et son uniforme somptueux, chamarré, avec des chaînes et des rubans dorés qui couraient le long de ses manches et sur ses épaulettes, lui faisait une largeur d'épaules encore plus imposante qu'elle ne l'était en réalité. Une moustache noire et brillante, taillée en longues pointes, comme on le fait en Hongrie, demeurait immobile malgré les mouvements de rotation rapides de sa tête. Mais ce fardeau vestimentaire ne lui permettait pourtant pas de se mouvoir facilement, et il se tenait toujours soigneusement sur ses deux jambes écartées pour pouvoir y répartir judicieusement son poids.

Karl war frei und eilig eingetreten, wie er es sich hier im Hotel angewöhnt hatte, denn die Langsamkeit und Vorsicht, die bei Privatpersonen Höflichkeit bedeutet, hält man bei Liftjungen für Faulheit. Außerdem mußte man ihm auch nicht gleich beim Eintreten sein Schuldbewußtsein ansehen. Der Oberkellner hatte zwar flüchtig auf die sich öffnende Tür hingeblickt, war dann aber sofort zu seinem Kaffee und zu seiner Lektüre zurückgekehrt, ohne sich weiter um Karl zu kümmern. Der Portier aber fühlte sich vielleicht durch Karls Anwesenheit gestört, vielleicht hatte er irgendeine geheime Nachricht oder Bitte vorzutragen, jedenfalls sah er alle Augenblicke bös und mit steif geneigtem Kopf nach Karl hin, um sich dann, wenn er, offenbar seiner Absicht entsprechend, mit Karls Blicken zusammengetroffen war, wieder dem Oberkellner zuzuwenden. Karl aber glaubte, es würde sich nicht gut ausnehmen, wenn er jetzt, da er nun schon einmal hier war, das Büro wieder verließe, ohne vom Oberkellner den Befehl hierzu erhalten zu haben. Dieser aber studierte weiter das Verzeichnis und aß zwischendurch von einem Stück Kuchen, von dem er hie und da, ohne im Lesen innezuhalten, den Zucker abschüttelte. Einmal fiel ein Blatt des Verzeichnisses zu Boden, der Portier machte nicht einmal den Versuch, es aufzuheben, er wußte, daß er es nicht zustande brächte, es war auch nicht nötig, denn Karl war schon zur Stelle und reichte das Blatt dem Oberkellner, der es ihm mit einer Handbewegung abnahm, als sei es von selbst vom Boden aufgeflogen. Die ganze kleine Dienstleistung hatte nichts genützt, denn der Portier hörte auch weiterhin mit seinen bösen Blicken nicht auf.

Karl était entré vite et à l'aise dans ce bureau comme il en avait pris l'habitude dans cet hôtel, car la lenteur et la retenue, qui sont un signe de politesse chez les gens, sont interprétées comme de la paresse chez les garçons d'ascenseur. Et d'ailleurs, il fallait aussi éviter de montrer dès l'entrée qu'on se sentait coupable. Le Chef du personnel n'avait d'ailleurs prêté qu'une attention fugitive au fait qu'on ouvrait la porte, et s'était remis aussitôt à boire son café et à sa lecture, sans se soucier autrement de Karl. Le Portier, lui se sentait peut-être un peu gêné par la présence de Karl, peut-être parce qu'il avait quelque information ou demande confidentielle à présenter. En tout cas, il regardait Karl d'un oeil mauvais, en penchant la tête avec raideur, et en se retournant vers le Chef du Personnel à chaque fois qu'il rencontrait le regard de Karl que pourtant il semblait chercher. Mais Karl pensait que cela ne ferait pas bonne impression si, maintenant qu'il était entré, il quittait le bureau sans que le Chef du Personnel lui en eût donné l'ordre. Et celui-ci continuait à examiner sa liste, en avalant de temps en temps un morceau de gâteau, qu'il agitait pour en faire tomber le sucre, sans même interrompre sa lecture. Quand une feuille de cette liste tomba par terre, le portier n'essaya même pas de la ramasser : il savait bien qu'il ne le pourrait pas, et d'ailleurs ce n'était même pas nécessaire, puisque Karl la tenait déjà et la tendait au Chef, qui la saisit négligemment, comme si elle s'était d'elle-même soulevée du sol. Ce petit service rendu fut donc sans aucun effet, et le portier n'en continua pas moins à lui décocher des regards noirs.

Trotzdem war Karl gefaßter als früher. Schon daß seine Sache für den Oberkellner so wenig Wichtigkeit zu haben schien, konnte man für ein gutes Zeichen halten. Es war schließlich auch nur begreiflich. Natürlich bedeutet ein Liftjunge gar nichts und darf sich deshalb nichts erlauben, aber eben deshalb, weil er nichts bedeutet, kann er auch nichts Außergewöhnliches anstellen. Schließlich war der Oberkellner in seiner Jugend selbst Liftjunge gewesen - was noch der Stolz dieser Generation von Liftjungen war -, er war es gewesen, der die Liftjungen zum erstenmal organisiert hatte, und gewiß hat auch er einmal ohne Erlaubnis seinen Posten verlassen, wenn ihn auch jetzt allerdings niemand zwingen konnte, sich daran zu erinnern, und wenn man auch nicht außer acht lassen durfte, daß er, gerade als gewesener Liftjunge, darin seine Pflicht sah, diesen Stand durch zeitweilig unnachsichtliche Strenge in Ordnung zu halten. Nun setzte aber Karl außerdem seine Hoffnung auf das Vorrücken der Zeit. Nach der Bürouhr war es schon viertel sechs, jeden Augenblick konnte Renell zurückkehren, vielleicht war er sogar schon da, denn es mußte ihm doch aufgefallen sein, daß Robinson nicht zurückgekommen war, übrigens konnten sich Delamarche und Renell gar nicht weit vom Hotel Occidental aufgehalten haben, wie Karl jetzt einfiel, denn sonst hätte auch Robinson in seinem elenden Zustand den Weg hierher nicht gefunden.

Karl était quand même un peu rassuré. D'abord parce que son affaire semblait avoir bien peu d'importance pour le Chef du personnel, et que cela pouvait être considéré comme un bon signe. C'était d'ailleurs bien compréhensible, finalement : un garçon d'ascenseur n'est rien, il ne peut donc rien se permettre ; mais puisqu'il n'est rien, il ne peut pas non plus faire rien de grave. Et après tout, dans sa jeunesse, le Chef du personnel avait lui-même été garçon d'ascenseur — ce qui faisait encore la gloire de cette génération de liftiers. C'était même lui qui les avait organisés ainsi pour la première fois, et qui sait s'il n'avait pas un jour quitté son poste sans permission, même si maintenant personne ne pouvait exiger de lui qu'il s'en souvienne ? Bien sûr, on ne pouvait négliger le fait que justement, en tant qu'ancien garçon d'ascenseur, il mettait maintenant un point d'honneur à faire régner l'ordre dans cette corporation avec la plus grande sévérité. Mais Karl faisait néanmoins reposer tous ses espoirs dans le fait que le temps passait. À la pendule du bureau, il était déjà plus de cinq heures et quart, Renell pouvait revenir d'un instant à l'autre, et il était peut-être même déjà là, car il avait bien dû s'apercevoir que Robinson ne rentrait pas, et Karl se rendait compte maintenant que Delamarche et Renell ne pouvaient pas s'être rencontrés très loin de l'Hôtel Occidental, car sinon, dans l'état lamentable où il était, Robinson n'aurait pas pu trouver le chemin jusqu'ici.

Wenn nun Renell Robinson in seinem Bett antraf, was doch geschehen mußte, dann war alles gut. Denn praktisch, wie Renell war, besonders wenn es sich um seine Interessen handelte, würde er schon Robinson irgendwie gleich aus dem Hotel entfernen, was ja um so leichter geschehen konnte, als Robinson sich inzwischen ein wenig gestärkt hatte und überdies wahrscheinlich Delamarche vor dem Hotel wartete, um ihn in Empfang zu nehmen. Wenn aber Robinson einmal entfernt war, dann konnte Karl dem Oberkellner viel ruhiger entgegentreten und für diesmal vielleicht noch mit einer, wenn auch schweren, Rüge davonkommen. Dann würde er sich mit Therese beraten, ob er der Oberköchin die Wahrheit sagen dürfe - er für seinen Teil sah kein Hindernis -, und wenn das möglich war, würde die Sache ohne besonderen Schaden aus der Welt geschafft sein.

Si Renell trouvait maintenant Robinson dans son lit, ce qui ne pouvait manquer de se produire, tout serait pour le mieux, car Renell, avec son sens pratique, surtout quand son intérêt était en jeu, emmènerait aussitôt Robinson loin de l'hôtel ; cela serait d'autant plus facile que Robinson, dans l'intervalle, aurait pu reprendre un peu des forces, et que vraisemblablement Delamarche devait attendre devant l'hôtel pour le prendre en charge. Robinson une fois éloigné, Karl pourrait affronter bien plus tranquillement le Chef du Personnel, et pour cette fois, s'en tirerait peut-être avec une simple réprimande, même sévère. Alors il se concerterait avec Thérèse pour savoir s'il pouvait dire la vérité à la cuisinière en chef : de son côté, il n'y voyait pas d'inconvénient — et si c'était le cas, alors cette affaire se trouverait réglée sans trop de dégâts.

Gerade hatte sich Karl durch solche Überlegungen ein wenig beruhigt und machte sich daran, das in dieser Nacht eingenommene Trinkgeld unauffällig zu überzählen, denn es schien ihm dem Gefühl nach besonders reichlich gewesen zu sein, als der Oberkellner das Verzeichnis mit den Worten »Warten Sie noch, bitte, einen Augenblick, Feodor«, auf den Tisch legte, elastisch aufsprang und Karl so laut anschrie, daß dieser erschrocken vorerst nur in das große, schwarze Mundloch starrte.

Karl s'était tout juste un peu calmé en se faisant ces réflexions, et il s'apprêtait même à recompter en secret les pourboires qu'il avait reçus pendant la nuit, et qui lui semblaient particulièrement généreux, lorsque le Chef du Personnel reposa sa liste sur la table, avec ces mots :
— Restez encore un peu s'il vous plaît, Féodor.
Puis il se leva d'un bond, comme un ressort, et se mit à crier si fort à l'adresse de Karl que ce dernier, ahuri, ne sut rien faire d'autre que de fixer le trou noir de cette bouche vociférante.

»Du hast deinen Posten ohne Erlaubnis verlassen. Weißt du, was das bedeutet? Das bedeutet Entlassung. Ich will keine Entschuldigung hören, deine erlogenen Ausreden kannst du für dich behalten, mir genügt vollständig die Tatsache, daß du nicht da warst. Wenn ich das einmal dulde und verzeihe, werden nächstens alle vierzig Liftjungen während des Dienstes davonlaufen, und ich kann meine fünftausend Gäste allein die Treppe hinauftragen.«

— Tu as quitté ton poste sans autorisation. Sais-tu ce que cela signifie ? Cela signifie que tu es renvoyé. Je ne veux pas entendre tes excuses, tu peux garder pour toi tes explications mensongères. Pour moi, la seule chose qui compte, c'est que tu n'étais pas là. Si je passais l'éponge là-dessus, si je te pardonnais, alors ce serait aussitôt les quarante garçons d'ascenseur qui s'éclipseraient pendant leur service, et je n'aurais plus qu'à porter moi-même dans les escaliers mes cinq mille clients !

Karl schwieg. Der Portier war näher gekommen und zog das Röckchen Karls, das einige Falten warf, ein wenig tiefer, zweifellos um den Oberkellner auf diese kleine Unordentlichkeit im Anzug Karls besonders aufmerksam zu machen.
»Ist dir vielleicht plötzlich schlecht geworden?« fragte der Oberkellner listig.
— Karl sah ihn prüfend an und antwortete: »Nein.«
»Also nicht einmal schlecht ist dir geworden?« schrie der Oberkellner desto stärker. »Also dann mußt du ja irgendeine großartige Lüge erfunden haben. Welche Entschuldigung hast du? Heraus damit.«
»Ich habe nicht gewußt, daß man telephonisch um Erlaubnis bitten muß«, sagte Karl.
»Das ist allerdings köstlich«, sagte der Oberkellner, faßte Karl beim Rockkragen und brachte ihn fast in der Schwebe vor eine Dienstordnung der Lifts, die an der Wand aufgenagelt war. Auch der Portier ging hinter ihnen zur Wand hin. »Da, lies!« sagte der Oberkellner und zeigte auf einen Paragraphen. Karl glaubte, er solle es für sich lesen. »Laut!« kommandierte aber der Oberkellner.

Karl se tenait coi. Le portier s'était rapproché, et tirait un peu sur la tunique de Karl, qui avait quelques plis, probablement pour attirer l'attention du Chef du Personnel sur ce petit défaut dans la tenue de Karl.
— Tu t'es soudain senti mal, peut-être ? demanda le Chef du Personnel d'un air sournois.
Karl le regarda avec méfiance et répondit : « Non. »
— Alors tu ne t'es même pas senti mal ? cria le Chef du Personnel encore plus fort. C'est donc que tu as inventé un mensonge encore pire. C'est quoi, ton excuse ? Allez, vas-y !
— Je ne savais pas que l'on devait téléphoner pour demander la permission, dit Karl.
— Ça alors, c'est la meilleure ! dit le Chef du Personnel. Et il saisit Karl par le col de sa tunique, et le porta sans même lui laisser toucher le sol jusque devant le réglement des garçons d'ascenseur qui était affiché sur le mur. Le portier avait suivi le mouvement jusque devant l'affiche.
— Eh bien, lis ! dit le chef, en lui désignant un paragraphe.
Karl pensa qu'il devait le lire pour lui-même.
— Tout haut ! ordonna le Chef du Personnel.

Statt laut zu lesen, sagte Karl, in der Hoffnung, damit den Oberkellner besser zu beruhigen: »Ich kenne den Paragraphen, ich habe ja die Dienstordnung auch bekommen und genau gelesen. Aber gerade eine solche Bestimmung, die man niemals braucht, vergißt man. Ich diene schon zwei Monate und habe niemals meinen Posten verlassen.«
— »Dafür wirst du ihn jetzt verlassen«, sagte der Oberkellner, ging zum Tisch hin, nahm das Verzeichnis wieder zur Hand, als wolle er darin weiterlesen, schlug damit aber auf den Tisch, als sei es ein nutzloser Fetzen, und ging, starke Röte auf Stirn und Wangen, kreuz und quer im Zimmer herum. »Wegen eines solchen Bengels hat man das nötig! Solche Aufregungen beim Nachtdienst!« stieß er einigemal hervor. »Wissen Sie, wer gerade hinauffahren wollte, als dieser Kerl hier vom Lift weggelaufen war?« wandte er sich zum Portier. Und er nannte einen Namen, bei dem es dem Portier, der gewiß alle Gäste kannte und bewerten konnte, so schauderte, daß er schnell auf Karl hinsah, als sei nur dessen Existenz eine Bestätigung dessen, daß der Träger jenes Namens eine Zeitlang bei einem Lift, dessen Junge weggelaufen war, nutzlos hatte warten müssen.

Mais au lieu de lire, et dans l'espoir de calmer plus facilement son chef, Karl dit :
— Je connais ce paragraphe ! On m'a remis le réglement, et je l'ai bien lu. Mais quand une règle ne vous concerne pas, on a tendance à l'oublier : en deux mois de service ici, et je n'ai jamais quitté mon poste.
— Eh bien, maintenant, tu vas le quitter ! dit le Chef du Personnel. Il alla vers la table, reprit sa liste en mains, comme s'il voulait la lire plus avant, mais la lança sur la table comme une paperasse sans aucun intérêt, et se mit à arpenter la pièce, le rouge au front et les joues en feu.
— Et tout cela à cause d'un vaurien de cet acabit ! Des ennuis comme ça dans le service de nuit ! Il répéta cela plusieurs fois. Savez-vous qui voulait justement monter, quand ce vaurien venait de quitter son ascenseur ? dit-il en s'adressant au portier. Et il prononça un nom, qui fit une telle impression sur lui, qui connaissait certainement tout le monde et savait juger de leur importance, qu'il jeta un bref regard sur Karl, comme si seule la présence du jeune homme pouvait constituer la preuve de ce qu'un personnage portant un tel nom ait pu attendre en vain après un ascenseur dont le garçon avait soudainement disparu.

»Das ist schrecklich!« sagte der Portier und schüttelte langsam in grenzenloser Beunruhigung den Kopf gegen Karl hin, welcher ihn traurig ansah und dachte, daß er nun auch für die Begriffsstutzigkeit dieses Mannes werde büßen müssen.
»Ich kenne dich übrigens auch schon«, sagte der Portier und streckte seinen dicken, großen, steifgespannten Zeigefinger aus. »Du bist der einzige Junge, welcher mich grundsätzlich nicht grüßt. Was bildest du dir eigentlich ein! Jeder, der an der Portierloge vorübergeht, muß mich grüßen. Mit den übrigen Portiers kannst du es halten, wie du willst, ich aber verlange gegrüßt zu werden. Ich tue zwar manchmal so, als ob ich nicht aufpaßte, aber du kannst ganz ruhig sein, ich weiß sehr genau, wer mich grüßt oder nicht, du Lümmel!« Und er wandte sich von Karl ab und schritt hochaufgerichtet auf den Oberkellner zu, der aber, statt sich zu des Portiers Sache zu äußern, sein Frühstück beendete und eine Morgenzeitung überflog, die ein Diener eben ins Zimmer hereingebracht hatte.

— C'est épouvantable ! dit le portier. Et avec un air d'inquiétude sans borne, il hocha lentement la tête en direction de Karl, qui le regardait tristement, en se disant que maintenant il allait aussi payer pour la sottise de cet homme-là.
— D'ailleurs, je te connais bien, dit le portier, en désignant Karl de son index gros et raide. Tu es le seul des garçons qui évite systématiquement de me saluer. Pour qui est-ce que tu te prends ? Tout employé qui passe devant la loge a l'obligation de me saluer. Avec tous les autres portiers, tu peux agir comme ça te chante, mais moi, j'exige que l'on me salue. Je fais souvent comme si je ne voyais rien, mais tu peux être sûr que je sais exactement qui me salue ou pas, petit vaurien !
Et il se détourna de Karl pour se diriger, d'un pas très raide, vers le Chef du Personnel. Mais ce dernier, au lieu de donner son avis sur ce que le portier venait de dire, s'occupait de terminer son petit déjeuner, et dépliait le journal du matin qu'un employé venait de lui apporter.

»Herr Oberportier«, sagte Karl, der während der Unachtsamkeit des Oberkellners wenigstens die Sache mit dem Portier ins reine bringen wollte, denn er begriff, daß ihm vielleicht der Vorwurf des Portiers nicht schaden konnte, wohl aber dessen Feindschaft, »ich grüße Sie ganz gewiß. Ich bin doch noch nicht lange in Amerika und stamme aus Europa, wo man bekanntlich viel mehr grüßt, als nötig ist. Das habe ich mir natürlich noch nicht ganz abgewöhnen können, und noch vor zwei Monaten hat man mir in New York, wo ich zufällig in höheren Kreisen verkehrte, bei jeder Gelegenheit zugeredet, mit meiner übertriebenen Höflichkeit aufzuhören. Und da sollte ich gerade Sie nicht gegrüßt haben! Ich habe Sie jeden Tag einigemal gegrüßt. Aber natürlich nicht jedesmal, wenn ich Sie gesehen habe, da ich doch täglich hundertmal an Ihnen vorüberkomme.«

— Monsieur le portier en Chef, dit Karl, qui voulait au moins profiter de l'inattention du Chef du Personnel pour régler la question du portier, car il savait bien que si ses reproches ne pouvaient guère lui nuire, son hostilité, elle, pouvait lui être très défavorable, - Monsieur le portier en Chef, je puis vous assurer que je vous salue ! Il n'y a pas longtemps que je suis en Amérique, je suis originaire d'Europe où l'on se salue, tout le monde le sait, plus qu'il n'est nécessaire... Et bien sûr, je n'ai pas pu perdre tout à fait cette habitude ; il y a deux mois encore, à New-York, quand je fréquentais les milieux les plus chics, on m'a conseillé, en mainte occasion, de modérer mes marques de politesse exagérées. Et je ne vous aurais pas salué, vous même ? Je vous ai salué plusieurs fois par jour. Mais bien entendu, pas à chaque fois que je vous ai vu, car je vous rencontre bien une centaine de fois par jour !

»Du hast mich jedesmal zu grüßen, jedesmal, ohne Ausnahme, du hast die ganze Zeit, während du mit mir sprichst, die Kappe in der Hand zu halten, du hast mich immer mit ›Oberportier‹ anzureden und nicht mit ›Sie‹. Und alles das jedesmal und jedesmal.«
»Jedesmal?« wiederholte Karl leise und fragend, er erinnerte sich jetzt, wie er vom Portier während der ganzen Zeit seines hiesigen Aufenthaltes immer streng und vorwurfsvoll angeschaut worden war, schon von jenem ersten Morgen an, an dem er, seiner dienenden Stellung noch nicht recht angepaßt, etwas zu kühn, diesen Portier ohne weiteres umständlich und dringlich ausgefragt hatte, ob nicht zwei Männer vielleicht nach ihm gefragt und etwa eine Photographie für ihn zurückgelassen hätten.

— Tu dois me saluer à chaque fois, à chaque fois sans exception ; quand tu me parles, tu dois toujours tenir ton calot à la main, tu dois toujours me dire « Monsieur le portier en Chef », et non pas « vous ». Et cela à chaque fois, à chaque fois.
— À chaque fois ? se répéta Karl, à voix basse, sur un ton dubitatif. Et il se rappelait maintenant comment il n'avait cessé, depuis qu'il était ici, d'être observé sévèrement, et même avec un air de reproche, par le portier. Et cela depuis le premier matin où, n'ayant pas encore bien pris conscience de son statut subalterne, il avait interrogé le portier de façon un peu trop désinvolte, sans plus de façons mais avec insistance, pour savoir si deux individus n'avaient pas demandé après lui, et n'avaient pas laissé une photographie à son intention. [Com6-32

»Jetzt siehst du, wohin ein solches Benehmen führt«, sagte der Portier, der wieder ganz nahe zu Karl zurückgekehrt war, und zeigte auf den noch lesenden Oberkellner, als sei dieser der Vertreter seiner Rache. »In deiner nächsten Stellung wirst du es schon verstehen, den Portier zu grüßen, und wenn es auch nur vielleicht in einer elenden Spelunke sein wird.«

— Tu vois maintenant à quoi peut conduire une telle attitude, dit le portier, qui s'était de nouveau rapproché de Karl, et désignait le Chef du Personnel toujours en train de lire, comme s'il était l'instrument de sa vengeance. Dans ton prochain emploi, tu sauras vite qu'il te faut saluer le portier, même si, peut-être, il ne s'agit que d'un bouge minable.

Karl sah ein, daß er eigentlich seinen Posten schon verloren hatte, denn der Oberkellner hatte es bereits ausgesprochen, der Oberportier als fertige Tatsache wiederholt, und wegen eines Liftjungen dürfte wohl die Bestätigung der Entlassung seitens der Hoteldirektion nicht nötig sein. Es war allerdings schneller gegangen, als er gedacht hatte, denn schließlich hatte er doch zwei Monate gedient, so gut er konnte, und gewiß besser als mancher andere Junge. Aber auf solche Dinge wird eben im entscheidenden Augenblick offenbar in keinem Weltteil, weder in Europa noch in Amerika, Rücksicht genommen, sondern es wird so entschieden, wie einem in der ersten Wut das Urteil aus dem Munde fährt. Vielleicht wäre es jetzt am besten gewesen, wenn er sich gleich verabschiedet hätte und weggegangen wäre, die Oberköchin und Therese schliefen vielleicht noch, er hätte sich, um ihnen die Enttäuschung und Trauer über sein Benehmen wenigstens beim persönlichen Abschied zu ersparen, brieflich verabschieden, hätte rasch seinen Koffer packen und in der Stille fortgehen können.

Karl voyait bien maintenant qu'il avait déjà perdu sa place : le Chef du Personnel l'avait déjà dit, le portier en Chef venait de le répéter comme si c'était une affaire réglée, et il n'était certainement pas nécessaire que le renvoi d'un simple garçon d'ascenseur fût confirmé par la direction de l'hôtel. Tout cela était allé beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait cru, car il n'y avait que deux mois, après tout, qu'il exerçait ses fonctions, et de son mieux, certainement beaucoup mieux que la plupart des autres. Mais il est évident que ces choses-là n'entrent jamais en ligne de compte au moment crucial, dans aucune partie du monde, que ce soit en Europe ou en Amérique ; on tranche, au contraire, en fonction du verdict que la fureur vous met en premier sur les lèvres. Il eût peut-être mieux valu prendre congé et s'en aller tout de suite ? La cuisinière en chef et Thérèse dormaient peut-être encore. Pour leur éviter la peine et la déception que sa conduite allait sûrement leur causer s'il leur faisait personnellement ses adieux, il pourrait leur laisser une lettre, faire sa valise en toute hâte, et disparaître discrètement.

Blieb er aber auch nur einen Tag noch, und er hätte allerdings ein wenig Schlaf gebraucht, so erwartete ihn nichts anderes als Aufbauschung seiner Sache zum Skandal, Vorwürfe von allen Seiten, der unerträgliche Anblick der Tränen Theresens und vielleicht gar der Oberköchin und möglicherweise zuguterletzt auch noch eine Bestrafung. Andererseits aber beirrte es ihn, daß er hier zwei Feinden gegenüberstand und daß an jedem Wort, das er aussprechen würde, wenn nicht der eine, so der andere etwas aussetzen und zum Schlechten deuten würde. Deshalb schwieg er und genoß vorläufig die Ruhe, die im Zimmer herrschte, denn der Oberkellner las noch immer die Zeitung, und der Oberportier ordnete sein über den Tisch hin verstreutes Verzeichnis nach den Seitenzahlen, was ihm bei seiner offenbaren Kurzsichtigkeit große Schwierigkeiten machte.

Mais qu'il reste là seulement un jour de plus — et pourtant il aurait bien eu besoin d'un peu de sommeil — il ne pouvait alors rien espérer d'autre que de voir son affaire s'amplifier et tourner au scandale, subir des reproches de tous les côtés, avoir à affronter le spectacle insupportable des larmes de Thérèse et peut-être même de la cuisinière en chef, et pour finir, s'attendre éventuellement à se voir infliger une punition. D'un autre côté, pourtant, il ne savait que faire ici, en face de ces deux ennemis, et il sentait bien que le moindre mot qu'il prononcerait serait dénigré, et tourné à son désavantage, que ce soit par l'un ou par l'autre. Aussi demeurait-il silencieux, profitant provisoirement du calme qui régnait dans la pièce, car le Chef du Personnel continuait à lire son journal, et le portier en Chef était occupé à remettre en ordre les feuillets de sa liste, ce que, de toute évidence, sa myopie rendait bien difficile.

Endlich legte der Oberkellner die Zeitung gähnend hin, vergewisserte sich durch einen Blick auf Karl, daß dieser noch anwesend sei, und drehte die Glocke des Tischtelephons an. Er rief mehrere Male »Hallo!«, aber niemand meldete sich. »Es meldet sich niemand«, sagte er zum Oberportier. Dieser, der das Telephonieren, wie es Karl schien, mit besonderem Interesse beobachtete, sagte: »Es ist ja schon dreiviertel sechs. Sie ist gewiß schon wach. Läuten Sie nur stärker.« In diesem Augenblick kam, ohne weitere Aufforderung, das telephonische Gegenzeichen. »Hier Oberkellner Isbary«, sagte der Oberkellner. »Guten Morgen, Frau Oberköchin. Ich habe Sie doch nicht am Ende geweckt? Das tut mir sehr leid. Ja, ja, dreiviertel sechs ist es schon. Aber es tut mir aufrichtig leid, daß ich Sie erschreckt habe. Sie wollten während des Schlafens das Telephon abstellen. Nein, nein, tatsächlich, es gibt für mich keine Entschuldigung, besonders bei der Geringfügigkeit der Sache, wegen der ich Sie sprechen will. Aber natürlich habe ich Zeit, bitte sehr, ich bleibe beim Telephon, wenn es Ihnen recht ist.«

Finalement, Le Chef du Personnel reposa son journal avec un bâillement, jeta un coup d'œil pour s'assurer que Karl était toujours là, et tourna la manivelle du téléphone posé sur la table. Il cria plusieurs fois « Allo ! » mais personne ne répondit.
— Personne ne répond, dit-il au portier en Chef. Ce dernier, qui semblait à Karl tout particulièrement intéressé par ce coup de téléphone, insista :
— Il est déjà six heures moins le quart. Elle est sûrement déjà réveillée... Sonnez donc plus fort ! À cet instant, le téléphone retentit, sans qu'il soit besoin d'appeler de nouveau.
— Ici Isbary, Chef du Personnel. Bonjour madame la cuisinière en chef. Je ne vous ai pas réveillée, au moins ? J'en serais navré. Oui, oui... Il est déjà six heures moins le quart, mais cela m'ennuierait de vous avoir effrayée... Vous devriez débrancher le téléphone quand vous dormez. Non, non, je n'ai vraiment aucune excuse, étant donné le peu d'importance de la chose dont je veux vous parler. Et bien entendu, j'ai tout le temps, je vous en prie... je reste en ligne, si vous le voulez bien.

»Sie muß im Nachthemd zum Telephon gelaufen sein«, sagte der Oberkellner lächelnd zum Oberportier, der die ganze Zeit über mit gespanntem Gesichtsausdruck zum Telephonkasten sich gebückt gehalten hatte. »Ich habe sie wirklich geweckt, sie wird nämlich sonst von dem kleinen Mädel, das bei ihr auf der Schreibmaschine schreibt, geweckt, und die muß es heute ausnahmsweise versäumt haben. Es tut mir leid, daß ich sie aufgeschreckt habe, sie ist sowieso nervös.«

— Elle a dû courir au téléphone en chemise de nuit, dit le Chef du Personnel en souriant à l'adresse du portier qui pendant tout ce temps s'était tenu penché sur le téléphone, manifestement très intéressé. Je l'ai certainement réveillée, car d'habitude, c'est la petite jeune fille qui tape à la machine qui la réveille, et elle doit avoir oublié aujourd'hui, pour une fois. Cela m'ennuie de l'avoir effrayée, elle qui est si nerveuse.

»Warum spricht sie nicht weiter?«
»Sie ist nachschauen gegangen, was mit dem Mädel los ist«, antwortete der Oberkellner schon mit der Muschel am Ohr, denn es läutete wieder. »Sie wird sich schon finden«, redete er weiter ins Telephon hinein. »Sie dürfen sich nicht von allem so erschrecken lassen. Sie brauchen wirklich eine gründliche Erholung. Ja also, meine kleine Anfrage. Es ist da ein Liftjunge namens« - er drehte sich fragend nach Karl um, der, da er genau aufpaßte, gleich mit seinem Namen aushelfen konnte -, »also namens Karl Roßmann. Wenn ich mich recht erinnere, so haben Sie sich für ihn ein wenig interessiert; leider hat er Ihre Freundlichkeit schlecht belohnt, er hat ohne Erlaubnis seinen Posten verlassen, hat mir dadurch schwere, jetzt noch gar nicht übersehbare Unannehmlichkeiten verursacht, und ich habe ihn daher soeben entlassen. Ich hoffe, Sie nehmen die Sache nicht tragisch.

— Pourquoi ne dit-elle plus rien ?
— Elle a dû aller voir ce que faisait la petite, répondit le Chef du Personnel, en mettant de nouveau le combiné à son oreille, car l'appareil grésillait de nouveau. « On va bien la trouver », dit-il au téléphone. « Il ne faut surtout pas que vous preniez peur comme cela ! Vous avez vraiment besoin de repos. Bon, maintenant, ma petite question : j'ai près de moi un garçon d'ascenseur qui s'appelle... (et il se tourna d'un air interrogateur vers Karl qui, très attentif, lui fournit aussitôt le nom qu'il attendait) ... qui s'appelle Karl Rossmann. Si j'ai bonne mémoire, il me semble que vous vous êtes intéressée un peu à lui. Malheureusement, il a bien mal récompensé votre sollicitude... Il a abandonné son poste sans autorisation, me causant ainsi de graves ennuis, dont je ne peux encore maintenant évaluer toute l'importance, et en conséquence, je viens de le congédier à l'instant même. J'espère que vous ne prendrez pas cet affaire au tragique »

»Wie meinen Sie? Entlassen, ja, entlassen. Aber ich sagte Ihnen doch, daß er seinen Posten verlassen hat. Nein, da kann ich Ihnen wirklich nicht nachgeben, liebe Frau Oberköchin. Es handelt sich um meine Autorität, da steht viel auf dem Spiel, so ein Junge verdirbt mir die ganze Bande. Gerade bei den Liftjungen muß man teuflisch aufpassen. Nein, nein, in diesem Falle kann ich Ihnen den Gefallen nicht tun, so sehr ich es mir immer angelegen sein lasse, Ihnen gefällig zu sein. Und wenn ich ihn schon trotz allem hier ließe, zu keinem anderen Zweck, als um meine Galle in Tätigkeit zu erhalten, Ihretwegen, ja, Ihretwegen, Frau Oberköchin, kann er nicht hierbleiben. Sie nehmen einen Anteil an ihm, den er durchaus nicht verdient, und da ich nicht nur ihn kenne, sondern auch Sie, weiß ich, daß das zu den schwersten Enttäuschungen für Sie führen müßte, die ich Ihnen um jeden Preis ersparen will. Ich sage das ganz offen, obwohl der verstockte Junge ein paar Schritte vor mir steht. Er wird entlassen, nein, nein, Frau Oberköchin, er wird vollständig entlassen, nein, nein, er wird zu keiner anderen Arbeit versetzt, er ist vollständig unbrauchbar. Übrigens laufen ja auch sonst Beschwerden gegen ihn ein. Der Oberportier zum Beispiel, ja also, was denn, Feodor, ja, Feodor beklagt sich über die Unhöflichkeit und Frechheit dieses Jungen. Wie, das soll nicht genügen? Ja, liebe Frau Oberköchin, Sie verleugnen wegen dieses Jungen Ihren Charakter. Nein, so dürfen Sie mir nicht zusetzen.«

« Pardon ?... Oui, congédié, congédié. Je vous le répète : il a abandonné son poste. Non, je ne puis vraiment pas vous suivre sur ce point, chère madame la cuisinière en chef. Il y va de mon autorité, c'est beaucoup trop important : un garçon comme lui me pourrirait tous les autres ! Ce sont justement les garçons d'ascenseur qu'il faut tenir à l'oeil. Non, non, dans ce cas précis je ne puis absolument rien faire pour vous, quelle que soit l'envie que j'aie de vous être agréable... Et même si malgré tout je lui permettais de rester, avec comme seule conséquence de m'échauffer la bile, ce serait à cause de vous, oui, à cause de vous, madame la cuisinière en chef, que je ne le pourrais pas. Vous lui portez un intérêt qu'il ne mérite nullement. Et comme je vous connais tout autant que lui, je sais qu'il vous causerait les plus grandes déceptions, et c'est ce que je veux vous éviter à tout prix. Je vous le dis tout net, et bien que cette tête de mule ne soit qu'à deux pas de moi. Il est congédié. Non, non, madame la cuisinière en chef, il est définitivement congédié. Non, non, il ne sera pas affecté à un autre emploi, il est totalement inutilisable. Et de plus, des plaintes ont été formulées contre lui par ailleurs. Le portier en Chef, par exemple — hein, Feodor ? — oui, Feodor se plaint de l'incivilité et l'insolence de ce jeune homme. Quoi ? ce n'est pas suffisant ?Allons, chère madame la cuisinière en chef, ce garçon vous fait perdre la tête. Non, inutile de me harceler davantage. »

In diesem Augenblick beugte sich der Portier zum Ohr des Oberkellners und flüsterte etwas. Der Oberkellner sah ihn zuerst erstaunt an und redete dann so rasch in das Telephon, daß Karl ihn anfangs nicht ganz genau verstand und auf den Fußspitzen zwei Schritte näher trat.
»Liebe Frau Oberköchin«, hieß es, »aufrichtig gesagt, ich hätte nicht geglaubt, daß Sie eine so schlechte Menschenkennerin sind. Eben erfahre ich etwas über Ihren Engelsjungen, was Ihre Meinung über ihn gründlich ändern wird, und es tut mir fast leid, daß gerade ich es Ihnen sagen muß. Dieser feine Junge also, den Sie ein Muster von Anstand nennen, läßt keine dienstfreie Nacht vergehen, ohne in die Stadt zu laufen, aus der er erst am Morgen wiederkommt. Ja, ja, Frau Oberköchin, das ist durch Zeugen bewiesen, durch einwandfreie Zeugen, ja. Können Sie mir nun vielleicht sagen, wo er das Geld zu diesen Lustbarkeiten hernimmt? Wie er die Aufmerksamkeit für seinen Dienst behalten soll? Und wollen Sie vielleicht auch noch, daß ich Ihnen beschreiben soll, was er in der Stadt treibt? Diesen Jungen loszuwerden will ich mich aber ganz besonders beeilen. Und Sie, bitte, nehmen das als Mahnung, wie vorsichtig man gegen hergelaufene Burschen sein soll.«

À ce moment-là, le Portier se pencha vers le Chef du Personnel et lui souffla quelque chose à l'oreille. Le Chef du Personnel le regarda d'abord avec étonnement, et dit alors au téléphone quelque chose si rapidement que Karl ne put pas en saisir le début et dut se rapprocher de deux pas.
— Chère madame la cuisinière en chef, disait l'autre, en toute sincérité, je n'aurais pas cru que vous fussiez une si mauvaise psychologue ! Je viens d'apprendre à l'instant quelque chose sur le compte de votre petit ange, qui devrait modifier complètement l'idée que vous avez de lui, et je suis un peu gêné que ce soit à moi de vous le dire... Ce charmant garçon-là,que vous tenez pour un modèle de bonne conduite, ne manque pas de passer toutes ses nuits de liberté en ville, et n'en revient qu'au petit matin. Oui, Oui, madame la cuisinière en chef, ceci est attesté, et par des témoins irrévocables. Absolument. Et pouvez-vous me dire d'où il tire l'argent pour de telles distractions ? Et comment il pourrait, dans ces conditions, faire preuve d'attention durant son service ? Voulez-vous donc que je vous décrive ce à quoi il passe son temps, quand il est en ville ? Je vous assure que je vais tout faire pour me débarrasser au plus vite de ce garçon-là. Et de votre côté, je vous en prie, prenez cela comme un avertissement : il faut vraiment être prudent avec des vagabonds de cet accabit.

»Aber, Herr Oberkellner«, rief nun Karl, förmlich erleichtert durch den großen Irrtum, der hier unterlaufen schien und der vielleicht am ehesten dazu führen konnte, daß sich alles noch unerwartet besserte, »da liegt bestimmt eine Verwechslung vor. Ich glaube, der Herr Oberportier hat Ihnen gesagt, daß ich jede Nacht weggehe. Das ist aber durchaus nicht richtig, ich bin vielmehr jede Nacht im Schlafsaal, das können alle Jungens bestätigen. Wenn ich nicht schlafe, lerne ich kaufmännische Korrespondenz, aber aus dem Schlafsaal rühre ich mich keine Nacht. Das ist ja leicht zu beweisen. Der Herr Oberportier verwechselt mich offenbar mit jemand anderem, und jetzt verstehe ich auch, warum er glaubt, daß ich ihn nicht grüße.«

Karl se sentit grandement soulagé du fait de la grossière erreur qui venait d'être commise, et qui pouvait peut-être, de façon inattendue, provoquer un retournement de situation à son avantage ; alors il s'écria :
— Mais Monsieur le Chef du Personnel, il y a là une grave confusion sur la personne ! Je crois que le portier en Chef vous a dit que je sortais chaque nuit. Mais cela n'est pas vrai ! Au contraire, je passe toutes mes nuits dans le dortoir, tous les autres peuvent en témoigner ! Quand je ne dors pas, j'étudie la correspondance commerciale, et je ne quitte jamais le dortoir. Il est très facile de vérifier cela. De toute évidence, le portier en chef me confond avec un autre, et du coup, je comprends maintenant pourquoi il pense que je ne le salue pas.

»Wirst du sofort schweigen«, schrie der Oberportier und schüttelte die Faust, wo andere einen Finger bewegt hätten. »Ich soll dich mit jemand anderem verwechseln! Ja, dann kann ich nicht mehr Oberportier sein, wenn ich die Leute verwechsle. Hören Sie nur, Herr Isbary, dann kann ich nicht mehr Oberportier sein, nun ja, wenn ich die Leute verwechsle. In meinen dreißig Dienstjahren ist mir allerdings noch keine Verwechslung passiert, wie mir Hunderte von Herren Oberkellnern, die wir seit jener Zeit hatten, bestätigen müssen, aber bei dir, miserabler Junge, soll ich mit den Verwechslungen angefangen haben. Bei dir, mit deiner auffallenden, glatten Fratze. Was gibt es da zu verwechseln! Du könntest jede Nacht hinter meinem Rücken in die Stadt gelaufen sein, und ich bestätige bloß nach deinem Gesicht, daß du ein ausgegorener Lump bist.«

— Tu vas te taire, oui ! s'écria le portier en Chef, en agitant son poing sous le nez de Karl, au lieu de le faire simplement du doigt. Pas de danger que je te confonde avec qui que ce soit ! Que je ne sois plus portier en Chef, si jamais je confonds les gens ! Écoutez donc, Monsieur Isbary ! Comment serais-je encore portier en Chef si je confondais les gens ? dans les trente années de service, cela ne s'est encore jamais produit, comme les centaines de Chefs du Personnel que nous avons eus entre-temps pourraient en témoigner ! Mais toi, misérable garnement, tu prétendrais que je viens de commencer en me trompant sur toi ! Toi, avec ta tête spéciale, ta sale tête plate ! Comment pourrait-on s'y tromper ? Tu pourrais bien avoir filé en douce toutes les nuits derrière mon dos, rien qu'à voir ta tête, je peux garantir que tu es une sacrée fripouille !

»Laß, Feodor!« sagte der Oberkellner, dessen telephonisches Gespräch mit der Oberköchin plötzlich abgebrochen worden zu sein schien. »Die Sache ist ja ganz einfach. Auf seine Unterhaltungen in der Nacht kommt es in erster Reihe gar nicht an. Er möchte ja vielleicht vor seinem Abschied noch irgendeine große Untersuchung über seine Nachtbeschäftigung verursachen wollen. Ich kann mir schon vorstellen, daß ihm das gefallen würde. Es würden womöglich alle vierzig Liftjungen heraufzitiert und als Zeugen einvernommen, die würden ihn natürlich auch alle verwechselt haben, es müßte also zur Zeugenschaft allmählich das ganze Personal heran, der Hotelbetrieb würde natürlich auf ein Weilchen eingestellt, und wenn er dann schließlich doch hinausgeworfen würde, so hätte er doch wenigstens seinen Spaß gehabt. Also das machen wir lieber nicht. Die Oberköchin, diese gute Frau, hat er schon zum Narren gehalten, und damit soll es genug sein. Ich will nichts weiter hören; du bist wegen Dienstversäumnis auf der Stelle aus dem Dienst entlassen. Da gebe ich dir eine Anweisung an die Kasse, daß dir dein Lohn bis zum heutigen Tage ausgezahlt werde. Das ist übrigens bei deinem Verhalten - unter uns gesagt - einfach ein Geschenk, das ich dir nur aus Rücksicht auf die Frau Oberköchin mache.«

— Laisse donc, Féodor ! dit le Chef du Personnel, dont la conversation téléphonique avec la cuisinière en Chef semblait soudain avoir pris fin. L'affaire est simple comme bonjour. Ses allées et venues nocturnes ne sont pas ce qui est le plus important. Il se pourrait bien qu'avant de nous quitter il ait voulu nous entraîner encore dans une grande enquête sur la façon dont il occupe ses nuits. J'imagine très bien que cela lui plairait beaucoup. Il nous faudrait alors convoquer ici comme témoins, l'un après l'autre quarante garçons d'ascenseur, qui déclareraient tous naturellement l'avoir pris pour un autre ; inévitablement, ce serait peu à peu tout le personnel qui devrait être cité à la barre ; tout le fonctionnement de l'hôtel serait en un clin d'oeil détraqué, et quand finalement il serait mis à la porte, il se serait tout de même bien amusé ! Non, il ne faut pas tomber là-dedans. Il a déjà roulé la cuisinière en Chef, cette brave femme, alors ça suffit ! Je ne veux pas en entendre plus : tu es renvoyé immédiatement, pour cause de négligence durant ton service. Je vais te donner un papier pour la comptabilité, pour que ton salaire jusqu'à aujourd'hui te soit versé. C'est d'ailleurs, étant donné ta conduite, entre nous soit dit, un véritable cadeau que je te fais, et simplement par égard pour Madame la cuisinière en Chef.

Ein telephonischer Anruf hielt den Oberkellner ab, die Anweisung sofort zu unterschreiben. »Die Liftjungen geben mir aber heute zu schaffen!« rief er schon nach Anhören der ersten Worte. »Das ist ja unerhört!« rief er nach einem Weilchen. Und vom Telephon weg wandte er sich zum Hotelportier und sagte: »Bitte, Feodor, halt mal diesen Burschen ein wenig, wir werden noch mit ihm zu reden haben.« Und ins Telephon gab er den Befehl: »Komm sofort herauf.«

Un appel téléphonique empêcha le Chef du Personnel de signer tout de suite le papier en question. « Les garçons d'ascenseur me donnent bien du souci aujourd'hui ! » s'écria-t-il, dès qu'il eut entendu le premier mot. « C'est inouï ! » s'exclama-t-il encore un peu après, et s'éloignant du téléphone, il se tourna vers le portier en Chef, en lui disant : « S'il te plaît, Féodor, retiens donc un peu ce gars-là, nous allons encore avoir à causer avec lui ». Et revenu au téléphone, il ordonna : « Monte immédiatement ! »

§ Un interrogatoire “musclé”

Nun konnte sich der Oberportier wenigstens austoben, was ihm beim Reden nicht hatte gelingen wollen. Er hielt Karl oben am Arm fest, aber nicht etwa mit ruhigem Griff, der schließlich auszuhalten gewesen wäre, sondern er lockerte hie und da den Griff und machte ihn dann mit Steigerung fester und fester, was bei seinen großen Körperkräften gar nicht aufzuhören schien und ein Dunkel vor Karls Augen verursachte. Aber er hielt Karl nicht nur, sondern als hätte er auch den Befehl bekommen, ihn gleichzeitig zu strecken, zog er ihn auch hie und da in die Höhe und schüttelte ihn, wobei er immer wieder halb fragend zum Oberkellner sagte: »Ob ich ihn jetzt nur nicht verwechsle, ob ich ihn jetzt nur nicht verwechsle.«

Alors le portier en Chef put donner libre cours à sa fureur, ce qu'il n'était pas parvenu à faire verbalement. Il saisit Karl par le haut du bras, et ne se contenta pas de le tenir fermement, ce qui eût été supportable, mais en le serrant de plus en plus fort, par degrés, en relâchant un instant sa prise pour mieux serrer ensuite, ce qui, étant donné sa force, semblait ne pas devoir cesser d'empirer — au point qu'un voile noir commença à s'étendre devant les yeux de Karl. Il ne se contentait pas non plus de le tenir serré ainsi mais, comme s'il avait reçu l'ordre de l'étirer en même temps, il le soulevait en l'air et le secouait de-ci, de-là, en répétant toujours à l'adresse du Chef du Personnel : « Ainsi je le prendrais pour un autre ? Ainsi je le prendrais pour un autre »

Es war eine Erlösung für Karl, als der oberste der Liftjungen, ein gewisser Beß, ein ewig fauchender, dicker Junge, eintrat, und die Aufmerksamkeit des Oberportiers ein wenig auf sich lenkte. Karl war so ermattet, daß er kaum grüßte, als er zu seinem Erstaunen hinter dem Jungen Therese, leichenblaß, unordentlich angezogen, mit lose aufgesteckten Haaren, hereinschlüpfen sah. Im Augenblick war sie bei ihm und flüsterte: »Weiß es schon die Oberköchin?«
»Der Oberkellner hat es ihr telephoniert«, antwortete Karl.
»Dann ist es schon gut, dann ist es schon gut«, sagte sie rasch, mit lebhaften Augen.
»Nein«, sagte Karl. »Du weißt ja nicht, was sie gegen mich haben. Ich muß weg, die Oberköchin ist davon auch schon überzeugt. Bitte, bleib nicht hier, geh hinauf, ich werde mich dann von dir verabschieden kommen.«

Ce fut pour Karl un soulagement quand survint le garçon d'ascenseur en Chef, appelé Bess, un gros garçon dont la respiration sifflait toujours, et que l'attention du portier en Chef en fut un instant détournée. Karl était tellement épuisé qu'il salua à peine, quand il vit se faufiler derrière lui, à son grand étonnement, Thérèse, livide, vêtue à la hâte, les cheveux défaits. En un instant elle fut auprès de lui, et lui chuchota :
— La cuisinière en Chef est-elle déjà au courant ?
— le Chef du Personnel le lui a dit au téléphone, répondit Karl.
— Alors ça va, ça va, dit-elle précipitamment, en lançant pourtant des regards inquiets.
— Non, dit Karl. Tu ne sais même pas ce qu'ils me reprochent. Je suis obligé de partir, et la cuisinière en Chef a dû l'admettre aussi. S'il te plaît, ne reste pas là. Remonte, je viendrai te dire au revoir.

»Aber, Roßmann, was fällt dir denn ein, du wirst schön bei uns bleiben, solange es dir gefällt. Der Oberkellner macht ja alles, was die Oberköchin will, er liebt sie ja, ich habe es letzthin erfahren. Da sei nur ruhig.«
»Bitte, Therese, geh jetzt weg. Ich kann mich nicht so gut verteidigen, wenn du hier bist. Und ich muß mich genau verteidigen, weil Lügen gegen mich vorgebracht werden. Je besser ich aber aufpassen und mich verteidigen kann, desto mehr Hoffnung ist, daß ich bleibe. Also, Therese -« Leider konnte er in einem plötzlichen Schmerz nicht unterlassen, leise hinzuzufügen: »Wenn mich nur dieser Oberportier losließe! Ich wußte gar nicht, daß er mein Feind ist. Aber wie er mich immerfort drückt und zieht!« ›Warum sage ich das nur!‹ dachte er gleichzeitig, ›kein Frauenzimmer kann das ruhig anhören‹, und tatsächlich wandte sich Therese, ohne daß er sie noch mit der freien Hand hätte davon abhalten können, an den Oberportier:

— Mais voyons Rossmann, qu'est-ce qui te prend ? Tu vas rester avec nous aussi longtemps que tu le voudras... Le portier en Chef fait tout ce que veut la cuisinière en Chef, il est amoureux d'elle, j'ai découvert ça par hasard. Alors ne te fais pas de souci.
— S'il te plaît, Thérèse, va-t-en, maintenant. Je ne peux pas me défendre tant que tu es là. Et il faut bien que je me défende car ce sont des mensonges qui ont été proférés contre moi. Et mieux je pourrai me défendre, plus j'aurai d'espoir de pouvoir rester. Alors, Thérèse...
Mais sous le coup d'une douleur soudaine, il ne put s'empêcher d'ajouter :
— Si seulement ce portier voulait me lâcher ! Je ne savais même pas qu'il était mon ennemi. Mais comme il me malmène, sans arrêt !
Et en même temps, il se disait : Pourquoi est-ce que je lui dis ça ? Aucune femme ne peut supporter tranquillement d'entendre ça ! Et en effet, Thérèse venait de se détourner, avant qu'il ait pu la retenir de sa main libre, et disait au portier, en s'avançant vers lui :

»Herr Oberportier, bitte, lassen Sie doch sofort den Roßmann frei, Sie machen ihm ja Schmerzen. Die Frau Oberköchin wird gleich persönlich kommen, und dann wird man schon sehen, daß ihm in allem Unrecht geschieht. Lassen Sie ihn los; was kann es Ihnen denn für ein Vergnügen machen, ihn zu quälen!« Und sie griff sogar nach des Oberportiers Hand. »Befehl, kleines Fräulein, Befehl«, sagte der Oberportier und zog mit der freien Hand Therese freundlich an sich, während er mit der anderen Karl nun sogar angestrengt drückte, als wolle er ihm nicht nur Schmerzen machen, sondern als habe er mit diesem in seinem Besitz befindlichen Arm ein besonderes Ziel, das noch lange nicht erreicht sei.

— Monsieur le portier en Chef, je vous en prie, laissez Rossmann tranquille ! Vous lui faites mal ! La cuisinière en Chef sera bientôt là en personne, et elle verra bien qu'on le maltraite sans la moindre raison. Lâchez-le ! Quel plaisir pouvez-vous donc trouver à le tourmenter ?
Et elle agrippa même la main du portier en Chef.
— C'est un ordre ma petite demoiselle, dit celui-ci. Un ordre ! Et de sa main libre il attira gentiment Thérèse vers lui, pendant que de l'autre il secouait toujours Karl, comme s'il ne voulait pas seulement lui faire du mal, mais comme s'il éprouvait à l'égard de ce bras en sa possession une sorte de besoin qui était encore loin d'être assouvi. [Com6-48

§ Intervention de la cuisinière en Chef

Therese brauchte einige Zeit, um sich der Umarmung des Oberportiers zu entwinden, und wollte sich gerade beim Oberkellner, der sich noch immer von dem sehr umständlichen Beß erzählen ließ, für Karl einsetzen, als die Oberköchin mit raschem Schritte eintrat.
»Gott sei Dank!« rief Therese und man hörte einen Augenblick lang im Zimmer nichts als diese lauten Worte. Gleich sprang der Oberkellner auf und schob Beß zur Seite.
»Sie kommen also selbst, Frau Oberköchin? Wegen dieser Kleinigkeit? Nach unserem Telephongespräch konnte ich es ja ahnen, aber geglaubt habe ich es eigentlich doch nicht. Und dabei wird die Sache Ihres Schützlings immerfort ärger. Ich fürchte, ich werde ihn tatsächlich nicht entlassen, aber dafür einsperren lassen müssen. Hören Sie selbst.« Und er winkte Beß herbei.

Il fallut un peu de temps à Thérèse pour pouvoir se libérer de l'emprise du portier en Chef, et juste au moment où elle allait se tourner vers le Chef du Personnel qui écoutait toujours le récit très détaillé de Bess, la cuisinière en Chef entra en coup de vent.
— Dieu soit loué ! s'écria Thérèse, et pendant un instant, on n'entendit plus rien d'autre dans la pièce que cette exclamation. En même temps, le Chef du Personnel sauta sur ses pieds, et poussa Bess de côté.
— Vous venez donc en personne, Madame la cuisinière en Chef ? Pour cette broutille ? Mais il est vrai qu'après notre conversation au téléphone, je pouvais m'en douter ; mais je n'ai pas voulu le croire. Et pourtant le cas de votre protégé ne cesse d'empirer à chaque instant... Je crains fort de ne pas pouvoir le congédier, mais de devoir le mettre aux arrêts. Écoutez donc ! Et il fit signe à Bess de s'approcher.

»Ich möchte zuerst ein paar Worte mit dem Roßmann reden«, sagte die Oberköchin und setzte sich auf einen Sessel, da sie der Oberkellner hierzu nötigte.
»Karl, bitte, komm näher«, sagte sie dann. Karl folgte oder wurde vielmehr vom Oberportier näher geschleppt. »Lassen Sie ihn doch los«, sagte die Oberköchin ärgerlich, »er ist doch kein Raubmörder!« Der Oberportier ließ ihn tatsächlich los, drückte aber vorher noch einmal so stark, daß ihm selbst vor Anstrengung die Tränen in die Augen traten.

— Il faut d'abord que je dise quelques mots à Rossmann, dit la cuisinière en Chef  ; et elle s'assit sur une chaise que le Chef du Personnel lui désignait.
— Karl, s'il te plaît, approche, dit-elle alors. Karl obéit, ou plutôt fut traîné là par le portier en Chef. Lâchez-le donc ! dit la cuisinière en Chef d'un air agacé. Il n'est tout de même pas l'auteur d'un crime crapuleux ! Alors le portier en Chef lâcha prise, effectivement, mais non sans avoir serré encore plus fort auparavant, tellement même que les larmes lui en venaient aux yeux.

»Karl«, sagte die Oberköchin, legte die Hände ruhig in den Schoß und sah Karl mit geneigtem Kopfe an - es war gar nicht wie ein Verhör -, »vor allem will ich dir sagen, daß ich noch vollständiges Vertrauen zu dir habe. Auch der Herr Oberkellner ist ein gerechter Mann, dafür bürge ich. Wir beide wollen dich im Grunde gerne hier behalten« - sie sah hierbei flüchtig zum Oberkellner hinüber, als wolle sie bitten, ihr nicht ins Wort zu fallen. Es geschah auch nicht. »Vergiß also, was man dir bis jetzt vielleicht hier gesagt hat. Vor allem, was dir vielleicht der Herr Oberportier gesagt hat, mußt du nicht besonders schwer nehmen. Er ist zwar ein aufgeregter Mann, was bei seinem Dienst kein Wunder ist, aber hat auch Frau und Kinder und weiß, daß man einen Jungen, der nur auf sich angewiesen ist, nicht unnötig plagen muß, sondern daß das schon die übrige Welt genügend besorgt.«

— Karl, dit la cuisinière en Chef, en posant tranquillement les mains sur ses genoux, et en penchant un peu la tête pour regarder Karl - cela n'avait rien à voir avec un interrogatoire - je veux te dire avant tout que j'ai encore entièrement confiance en toi. Monsieur le Chef du Personnel est également un homme droit, je m'en porte garante. Tous les deux, nous désirons vraiment te garder ici.
Elle lança un regard furtif vers le Chef du Personnel, comme pour le prier de ne pas intervenir - ce qu'il ne fit pas, d'ailleurs.
— Oublie ce qu'on a pu te dire ici même jusqu'à présent. Et surtout, comme a dû te le dire le Chef du Personnel, tu ne dois pas prendre cela au tragique. Certes, il est un peu vif, ce qui n'est pas très étonnant avec les fonctions qu'il occcupe, mais il a aussi une femme et des enfants, et il sait qu'un jeune garçon livré à lui-même ne doit pas être tourmenté inutilement : le reste du monde s'en charge bien assez.

Es war ganz still im Zimmer. Der Oberportier sah, Erklärungen fordernd, auf den Oberkellner, dieser sah auf die Oberköchin und schüttelte den Kopf. Der Liftjunge Beß grinste recht sinnlos hinter dem Rücken des Oberkellners. Therese schluchzte vor Freude und Leid in sich hinein und hatte alle Mühe, es niemanden hören zu lassen.

Un grand silence se fit alors dans le bureau. Le portier en Chef regardait le Chef du Personnel d'un air interrogateur et celui-ci regardait la cuisinière en Chef en hochan la tête. Le jeune Bess ricanait bêtement dans le dos du Chef du Personnel ; Thérèse de son côté sanglotait de joie et de peine à la fois, et faisait de gros efforts pour que personne ne l'entende.

Karl aber blickte, obwohl das nur als schlechtes Zeichen aufgefaßt werden konnte, nicht auf die Oberköchin, die gewiß nach seinem Blick verlangte, sondern vor sich auf den Fußboden. In seinem Arm zuckte der Schmerz nach allen Richtungen, das Hemd klebte an den Striemen fest, und er hätte eigentlich den Rock ausziehen und die Sache besehen sollen. Was die Oberköchin sagte, war natürlich sehr freundlich gemeint, aber unglücklicherweise schien es ihm, als müsse es gerade durch das Verhalten der Oberköchin zutage treten, daß er keine Freundlichkeit verdiene, daß er die Wohltaten der Oberköchin zwei Monate unverdient genossen habe, ja, daß er nichts anderes verdiene, als unter die Hände des Oberportiers zu kommen.

Mais Karl, bien que cela pût être interprété fâcheusement contre lui, regardait seulement le bout de ses pieds, au lieu de regarder du côté de la cuisinière en Chef qui recherchait pourtant son regard. Dans son bras, il ressentait des douleurs dans tous les sens, sa chemise collait à sa chair meutrie, et il aurait bien voulu quitter sa veste pour examiner ce qu'il en était. Ce que disait la cuisinière en Chef partait certainement d'une bonne intention, mais cela lui semblait, à lui, déplaisant, car on pouvait de ce fait penser qu'il ne méritait pas tout l'intérêt qu'elle lui portait, qu'il avait deux mois durant bénéficié indûment de ses largesses, et qu'il ne méritait en fait rien d'autre que de retomber entre les mains du portier en Chef.

»Ich sage das«, fuhr die Oberköchin fort, »damit du jetzt unbeirrt antwortest, was du übrigens wahrscheinlich auch sonst getan hättest, wie ich dich zu kennen glaube.«
»Darf ich, bitte, inzwischen den Arzt holen, der Mann könnte nämlich inzwischen verbluten«, mischte sich plötzlich der Liftjunge Beß sehr höflich, aber sehr störend ein.
»Geh«, sagte der Oberkellner zu Beß, der gleich davonlief. Und dann zur Oberköchin:

— Je dis cela, poursuivit la cuisinière en Chef, pour que tu répondes maintenant sans te laisser troubler, ce que d'ailleurs tu aurais certainement fait de toutes façons, tel que je te connais.
— S'il vous plaît, puis-je aller chercher le médecin ? dit soudain Bess. Ce garçon pourrait bien perdre tout son sang ! Il dit cela très poliment, mais sa demande tombait bien mal.
— Vas-y, dit le Chef du Personnel. Bess fila aussitôt. Puis il s'adressa à la cuisinière en Chef. [Com6-54

»Die Sache ist die. Der Oberportier hat den Jungen da nicht zum Spaß festgehalten. Unten, im Schlafsaal der Liftjungen, ist nämlich in einem Bett sorgfältig zugedeckt ein wildfremder, schwer betrunkener Mann aufgefunden worden. Man hat ihn natürlich geweckt und wollte ihn wegschaffen. Da hat dieser Mann aber einen großen Radau zu machen angefangen, immer wieder herumgeschrien, der Schlafsaal gehöre dem Karl Roßmann, dessen Gast er sei, der ihn hergebracht habe und der jeden bestrafen werde, der ihn anzurühren wagen würde. Im übrigen müsse er auch deshalb auf den Karl Roßmann warten, weil ihm dieser Geld versprochen habe und es nur holen gegangen sei. Achten Sie, bitte, darauf, Frau Oberköchin: Geld versprochen habe und es holen gegangen sei. Du kannst auch achtgeben, Roßmann«, sagte der Oberkellner nebenbei zu Karl, der sich gerade nach Therese umgedreht hatte, die wie gebannt den Oberkellner anstarrte und immer wieder entweder irgendwelche Haare aus der Stirn strich oder diese Handbewegung um ihrer selbst willen machte. »Aber vielleicht erinnere ich dich an irgendwelche Verpflichtungen. Der Mann unten hat nämlich weiterhin gesagt, daß ihr beide nach deiner Rückkunft irgendeiner Sängerin einen Nachtbesuch machen werdet, deren Namen allerdings niemand verstanden hat, da ihn der Mann immer nur unter Gesang aussprechen konnte.«

— Voici les faits : si le portier en Chef s'est emparé de ce garçon, ce n'est pas une lubie de sa part. Au dessous, dans le dortoir des garçons d'ascenseur, on a trouvé un étranger soigneusement caché dans un lit, un ivrogne complètement saoul. Naturellement, on l'a réveillé, et on a tenté de le faire partir de là. Alors cet homme a commencé à vouloir faire un grand scandale, criant sans arrêt que le dortoir était celui de Rossmann, dont il était l'invité, qu'il l'avait installé là, et qu'il punirait tous ceux qui voudraient mettre la main sur lui. Et d'ailleurs, il était obligé d'attendre Karl Rossmann, car ce dernier lui avait promis de l'argent, et qu'il était seulement parti pour aller le chercher. Notez bien cela, s'il vous plaît, Madame la cuisinière en Chef : il lui a promis de l'argent et il est allé le chercher. Tu peux noter ça, toi aussi, Rossmann, dit le Chef du Personnel en s'approchant de Karl.
Celui-ci venait juste de se tourner vers Thérèse, qui fixait des yeux le Chef du Personnel, comme fascinée, et sans cesse écartait de son front quelque cheveu, dans un geste qui était peut-être purement machinal. — Mais peut-être que cela te rappelle quelque obligation ? continua le Chef du Personnel. Car le type d'en dessous disait aussi que quand tu serais de retour, vous iriez rendre visite à une chanteuse dont personne d'ailleurs n'a compris le nom, car cet individu n'a jamais pu le prononcer qu'en chantant.

Hier unterbrach sich der Oberkellner, denn die sichtlich bleich gewordene Oberköchin erhob sich vom Sessel, den sie ein wenig zurückstieß.
»Ich verschone Sie mit dem Weiteren«, sagte der Oberkellner.
»Nein, bitte, nein«, sagte die Oberköchin und ergriff seine Hand, »erzählen Sie nur weiter, ich will alles hören, darum bin ich ja hier.«
— Der Oberportier, der vortrat und sich zum Zeichen dessen, daß er von Anfang an alles durchschaut hatte, laut auf die Brust schlug, wurde vom Oberkellner mit den Worten: »Ja, Sie hatten ganz recht, Feodor!« gleichzeitig beruhigt und zurückgewiesen.
»Es ist nicht mehr viel zu erzählen«, sagte der Oberkellner. »Wie die Jungen eben schon sind, haben sie den Mann zuerst ausgelacht, haben dann mit ihm Streit bekommen, und er ist, da dort immer gute Boxer zur Verfügung stehen, einfach niedergeboxt worden; und ich habe gar nicht zu fragen gewagt, an welchen und an wie vielen Stellen er blutet, denn diese Jungen sind fürchterliche Boxer, und ein Betrunkener macht es ihnen natürlich leicht!«
»So«, sagte die Oberköchin, hielt den Sessel an der Lehne und sah auf den Platz, den sie eben verlassen hatte. »Also sprich doch, bitte, ein Wort, Roßmann!« sagte sie dann.

Ici le Chef du Personnel s'interrompit, car la cuisinière en Chef, qui était devenue pâle, se levait de sa chaise, en la repoussant un peu.
— Je vous épargnerai la suite, dit le Chef du Personnel.
— Non, non, je vous en prie, dit la cuisinière en Chef en saisissant sa main, dites-nous tout, je veux tout savoir, et c'est bien pour cela que je suis ici.
Le portier en Chef s'était avancé, et se frappait bruyamment la poitrine, pour montrer qu'il avait tout compris depuis le début ; mais le Chef du Personnel le calma aussitôt en disant : « Oui, vous aviez raison, Féodor ! » pour qu'il restât à sa place.
— Il n'y a plus grand-chose à ajouter, dit le Chef du Personnel. On sait comment sont les garçons : ils ont commencé par se moquer de cette homme-là, puis se sont querellés avec lui, et comme chez eux les bons boxeurs ne manquent pas, il a été mis hors de combat. Je n'ai même pas cherché à savoir quelles étaient ses plaies et combien il en avait, car ces garçons sont de redoutables boxeurs, et devant eux, un ivrogne ne pèse pas lourd !
— Ah ! Bon... dit la cuisinière en Chef qui se cramponnait au dossier de la chaise et regardait la place qu'elle venait tout juste de quitter. Mais dis donc quelque chose, Rossmann, je t'en prie ! fit-elle alors.

Therese war von ihrem bisherigen Platz zur Oberköchin hinübergelaufen und hatte sich, was sie Karl sonst niemals hatte tun sehen, in die Oberköchin eingehängt. Der Oberkellner stand knapp hinter der Oberköchin und glättete langsam einen kleinen, bescheidenen Spitzenkragen der Oberköchin, der sich ein wenig umgeschlungen hatte. Der Oberportier neben Karl sagte: »Also wird's?«, wollte damit aber nur einen Stoß markieren, den er unterdessen Karl in den Rücken gab.
»Es ist wahr«, sagte Karl, infolge des Stoßes unsicherer, als er wollte, »daß ich den Mann in den Schlafsaal gebracht habe.«
»Mehr wollen wir nicht wissen«, sagte der Portier im Namen aller. Die Oberköchin wandte sich stumm zum Oberkellner und dann zu Therese.
»Ich konnte mir nicht anders helfen«, sagte Karl weiter. »Der Mann ist mein Kamerad von früher her, er kam, nachdem wir uns zwei Monate lang nicht gesehen hatten, hierher, um mir einen Besuch zu machen, war aber so betrunken, daß er nicht wieder allein fortgehen konnte.«

Thérèse avait quitté sa place et était accourue vers elle, elle l'avait prise par le bras — quelque chose que Karl ne l'avait encore jamais vu faire auparavant. Le Chef du Personnel se tenait debout juste derrière la cuisinière en Chef, et lissait tranquillement un petit col de dentelle qu'elle portait et qui avait un faux-pli. Près de Karl, le portier en Chef lui dit :
— Alors, ça vient ? pour mieux masquer le coup qu'il venait de lui flanquer dans le dos.
— C'est vrai, dit Karl, d'une voix moins assurée qu'il n'eût voulu, à cause du coup qu'il venait de recevoir ; c'est vrai que j'ai introduit cet homme-là dans le dortoir.
— On ne veut rien savoir de plus, dit le portier en Chef, comme s'il parlait pour tout le monde.
Sans dire un mot, la cuisinière en Chef se tourna vers le Chef du Personnel, puis vers Thérèse.
— Je n'ai pas pu faire autrement, dit Karl. Cet homme a été autrefois mon ami ; alors que nous ne nous étions plus vus depuis deux mois, il est venu me rendre visite, et il était tellement ivre qu'il n'a pas pu repartir par ses propres moyens.

Der Oberkellner sagte neben der Oberköchin halblaut vor sich hin: »Er kam also zu Besuch und war nachher so betrunken, daß er nicht fortgehen konnte. - Die Oberköchin flüsterte über die Schulter dem Oberkellner etwas zu, der mit einem offenbar nicht zu dieser Sache gehörigen Lächeln Einwände zu machen schien. Therese - Karl sah nur zu ihr hin - drückte ihr Gesicht in völliger Hilflosigkeit an die Oberköchin und wollte nichts mehr sehen. Der einzige, der mit Karls Erklärung vollständig zufrieden war, war der Oberportier, welcher einigemal wiederholte: »Es ist ja ganz recht, seinem Saufbruder muß man helfen«, und diese Erklärung jedem der Anwesenden durch Blicke und Handbewegungen einzuprägen suchte.

S'approchant de la cuisinière en Chef, le Chef du Personnel dit à mi-voix, comme pour lui-même :
— Il est venu en visite, et il était tellement ivre qu'il n'a pu repartir...
La cuisinière en Chef chuchota quelque chose par dessus l'épaule du Chef du Personnel, qui parut faire des objections avec un sourire qui ne semblait avoir aucun rapport avec la question. Karl ne regardait plus que Thérèse, qui pressait son visage désemparé contre la cuisinière en Chef pour ne plus rien voir. Le seul qui semblait pleinement satisfait de l'explication que Karl venait de donner était le portier en Chef, qui répéta plusieurs fois :
— C'est bien vrai, on ne peut pas laisser tomber son compagnon de beuverie ! et du regard et du geste, il s'efforçait d'en convaincre ceux qui étaient là.

§ Karl passe aux aveux

»Schuld also bin ich«, sagte Karl und machte eine Pause, als warte er auf ein freundliches Wort seiner Richter, das ihm Mut zur weiteren Verteidigung geben könnte, aber es kam nicht, »schuld bin ich nur daran, daß ich den Mann - er heißt Robinson, ist ein Irländer - in den Schlafsaal gebracht habe. Alles andere, was er gesagt hat, hat er aus Betrunkenheit gesagt und ist nicht richtig.«
»Du hast ihm also kein Geld versprochen?" fragte der Oberkellner.
»Ja«, sagte Karl, und es tat ihm leid, daß er das vergessen hatte, er hatte sich aus Unüberlegtheit oder Zerstreutheit in allzu bestimmten Ausdrücken als schuldlos bezeichnet. »Geld habe ich ihm versprochen, weil er mich darum gebeten hat. Aber ich wollte es nicht holen, sondern ihm das Trinkgeld geben, das ich heute nacht verdient hatte« Und er zog zum Beweise das Geld aus der Tasche und zeigte auf der flachen Hand die paar kleinen Münzen.

— Je suis donc coupable, dit Karl - et il fit une pause, comme s'il attendait un mot gentil de la part de ses juges qui lui donnerait la force de poursuivre sa défense, mais ce mot ne vint pas. Mais je ne suis coupable que d'avoir introduit cet homme - un Irlandais, il s'appelle Robinson - dans le dortoir. Tout ce qu'il a dit d'autre, il l'a dit sous l'effet de la boisson, et ce n'est pas vrai.
— Tu ne lui as donc pas promis d'argent ? demanda le Chef du Personnel.
— Si, dit Karl, peiné d'avoir oublié ça : il avait été trop catégorique dans ses déclarations, par inadvertance ou par distraction, dans son souci de se disculper. « Je lui ai promis de l'argent, parce qu'il m'en avait demandé. Mais je ne voulais pas aller en chercher, je voulais seulement lui donner les pourboires qu'on m'avait donnés cette nuit. » Et pour le prouver, il sortit l'argent de sa poche, et montra sur la paume de sa main quelques petites pièces.

»Du verrennst dich immer mehr«, sagte der Oberkellner. »Wenn man dir glauben sollte, müßte man immer das, was du früher gesagt hast, vergessen. Zuerst hast du also den Mann - nicht einmal den Namen Robinson glaube ich dir, so hat, seit es Irland gibt, kein Irländer geheißen -, zuerst also hast du ihn nur in den Schlafsaal gebracht, wofür allein du übrigens schon im Schwung hinausfliegen könntest, Geld aber hast du ihm zuerst nicht versprochen, dann wieder, wenn man dich überraschend fragt, hast du ihm Geld versprochen. Aber wir haben hier kein Antwort- und Fragespiel, sondern wollen deine Rechtfertigung hören. Zuerst aber wolltest du das Geld nicht holen, sondern ihm dein heutiges Trinkgeld geben, dann aber zeigt sich, daß du dieses Geld noch bei dir hast, also offenbar doch noch anderes holen wolltest, wofür auch dein langes Ausbleiben spricht. Schließlich wäre es ja nichts Besonderes, wenn du für ihn aus deinem Koffer hättest Geld holen wollen; daß du es aber mit aller Kraft leugnest, das ist allerdings etwas Besonderes, ebenso wie du auch immerfort verschweigen willst, daß du den Mann erst hier im Hotel betrunken gemacht hast, woran ja nicht der geringste Zweifel ist, denn du selbst hast zugegeben, daß er allein gekommen ist, aber nicht allein weggehen konnte, und er selbst hat ja im Schlafsaal herumgeschrien, daß er dein Gast ist. Fraglich also bleiben jetzt nur noch zwei Dinge, die du, wenn du die Sache vereinfachen willst, selbst beantworten kannst, die man aber schließlich auch ohne deine Mithilfe wird feststellen können: Erstens, wie hast du dir den Zutritt zu den Vorratskammern verschafft, und zweitens, wie hast du verschenkbares Geld angesammelt?«

— Tu t'enfonces de plus en plus, dit le Chef du Personnel. Si on devait te croire, il faudrait alors oublier tout ce que tu as dit auparavant ! Premièrement cet homme - dont j'ai bien de la peine à croire d'ailleurs qu'il s'appelle Robinson comme tu le prétends, car depuis que l'Irlande existe, aucun Irlandais ne s'est appelé ainsi - cet homme, donc, tu prétends que tu n'as fait que l'emmener dans le dortoir : cela suffirait déjà pour qu'on te flanque à la porte. Puis tu dis d'abord que tu ne lui as pas promis de l'argent, et ensuite, quand on t'interroge à l'improviste, tu dis que si. Mais nous ne voulons pas ici jouer aux devinettes ! Nous voulons savoir comment tu te justifies. Tout d'abord tu prétends que tu n'as pas eu l'intention d'aller chercher de l'argent, mais de lui donner tes pourboires de la nuit ; mais ensuite on découvre que tu as encore cet argent sur toi : tu avais donc bien l'intention d'aller en chercher en plus, ce que ton absence prolongée prouve d'ailleurs assez ! Et finalement, cela n'aurait rien eu d'extraordinaire que tu veuilles aller chercher de l'argent dans ta mallette. Mais ce qui est tout de même étrange, c'est que tu le nies avec la dernière énergie ; de même que tu nies absolument avoir saoûlé cet homme ici, dans l'hôtel, alors que cela ne fait pas le moindre doute, puisque tu as toi-même indiqué qu'il y était venu tout seul et qu'il ne pouvait plus en partir par ses propres moyens, et que de plus il s'est écrié dans le dortoir qu'il était ton invité. Mais il reste pourtant deux points encore à éclaircir, et tu le peux si tu te décides à nous révéler toute l'histoire, même si nous pouvons finalement y parvenir sans ton aide. D'abord : comment as-tu fait pour trouver le chemin des réserves ? Et deuxièmement : comment as-tu fait pour réunir la somme à lui donner ?

›Es ist unmöglich, sich zu verteidigen, wenn nicht guter Wille da ist‹, sagte sich Karl und antwortete dem Oberkellner nicht mehr, so sehr Therese wahrscheinlich darunter litt. Er wußte, daß alles, was er sagen konnte, hinterher ganz anders aussehen würde, als es gemeint gewesen war, und daß es nur der Art der Beurteilung überlassen bleibe, Gutes oder Böses vorzufinden.
»Er antwortet nicht«, sagte die Oberköchin.
»Es ist das Vernünftigste, was er tun kann«, sagte der Oberkellner.
»Er wird sich schon noch etwas ausdenken«, sagte der Oberportier und strich mit der früher grausamen Hand behutsam seinen Bart.
»Sei still«, sagte die Oberköchin zu Therese, die an ihrer Seite zu schluchzen begann, »du siehst, er antwortet nicht, wie kann ich denn da etwas für ihn tun? Schließlich bin ich es, die vor dem Herrn Oberkellner unrecht behält. Sag doch, Therese, habe ich deiner Meinung nach etwas für ihn zu tun versäumt?« Wie konnte das Therese wissen, und was nützte es, daß sich die Oberköchin durch diese öffentlich an das kleine Mädchen gerichtete Frage und Bitte vor diesen beiden Herren vielleicht viel vergab?

Impossible de se justifier quand la bonne volonté n'y est pas, se dit Karl. Et il ne répondit rien de plus au Chef du Personnel, ce qui certainement devait être très pénible pour Thérèse. Il savait bien que tout ce qu'il dirait serait interprété ensuite d'une toute autre façon que celle qu'il avait voulu, et que le Bien et le Mal dépendaient uniquement de l'angle sous lequel les choses seraient examinées.
— Il ne répond pas, dit la cuisinière en Chef.
— C'est ce qu'il a de mieux à faire, dit le Chef du Personnel.
— Qu'est-ce qu'il va bien pouvoir encore inventer ? dit le portier en Chef, en lissant soigneusement sa moustache de ces mêmes doigts si cruels un peu avant.
— Arrête ! dit la cuisinière en Chef à Thérèse, qui commençait à sangloter à côté d'elle. Tu vois, il ne répond rien, alors comment veux-tu que je fasse quelque chose pour lui ? En fin de compte, c'est moi qui ai tort, face au Chef du Personnel. Dis-moi, Thérèse, à ton avis, ai-je raté quelque chose que j'aurais pu faire pour lui ?
Mais comment Thérèse aurait-elle pu le savoir ? Et de quelle utilité pouvait bien être le fait qu'elle pose cette question, qu'elle adresse cette prière publiquement à la petite, au risque de perdre la face devant ces deux messieurs ?

»Frau Oberköchin«, sagte Karl, der sich noch einmal aufraffte, aber nur um Therese die Antwort zu ersparen, zu keinem anderen Zweck, »ich glaube nicht, daß ich Ihnen irgendwie Schande gemacht habe, und nach genauer Untersuchung müßte das auch jeder andere finden.«
»Jeder andere«, sagte der Oberportier und zeigte mit dem Finger auf den Oberkellner, »das ist eine Spitze gegen Sie, Herr Isbary.«
»Nun, Frau Oberköchin«, sagte dieser, »es ist halb sieben, hohe und höchste Zeit. Ich denke, Sie lassen mir am besten das Schlußwort in dieser schon allzu duldsam behandelten Sache.«
— Der kleine Giacomo war hereingekommen, wollte zu Karl treten, ließ aber, durch die allgemein herrschende Stille erschreckt, davon ab und wartete.

— Madame la Cuisinière en Chef, dit Karl, qui se ressaisissait une fois encore, mais dans la seule et unique intention d'éviter à Thérèse d'avoir à répondre, je ne crois pas vous avoir fait honte en quoi que ce soit ; et en prenant la peine d'y regarder de plus près, n'importe qui s'en convaincrait.
— N'importe qui ! dit le portier en Chef. Et il désignait du doigt le Chef du Personnel : c'est une pique à votre égard, Monsieur Isbary !
— Eh bien, dit ce dernier, il est maintenant six heures et demie, Madame la Cuisinière en Chef ; il est grand temps... Je pense que vous devez me laisser le dernier mot dans cette affaire pour laquelle nous avons déjà été bien trop patients.
Le petit Giacomo, qui était revenu, voulut s'approcher de Karl, mais effrayé par le silence qui régnait dans la pièce, se retint et attendit.

Die Oberköchin hatte seit Karls letzten Worten den Blick nicht von ihm gewendet, und es deutete auch nichts daraufhin, daß sie die Bemerkung des Oberkellners gehört hatte. Ihre Augen sahen voll auf Karl hin, sie waren groß und blau, aber ein wenig getrübt durch das Alter und die viele Mühe. Wie sie so dastand und den Sessel vor sich schwach schaukelte, hätte man ganz gut erwarten können, sie werde im nächsten Augenblick sagen: ›Nun, Karl, die Sache ist, wenn ich es überlege, noch nicht recht klargestellt und braucht, wie du richtig gesagt hast, noch eine genaue Untersuchung. Und die wollen wir jetzt veranstalten, ob man sonst damit einverstanden ist oder nicht, denn Gerechtigkeit muß sein.‹

La cuisinière en Chef n'avait pas quitté Karl des yeux depuis les derniers mots qu'il avait prononcés, et elle ne semblait même pas avoir entendu ce qu'avait dit le Chef du Personnel. Elle fixait Karl de ses grands yeux bleus, un peu ternis par l'âge et les multiples soucis. En la voyant ainsi debout derrière sa chaise qu'elle balançait lentement, on eût pu croire qu'elle allait dire : « Eh bien, Karl, cette affaire ne me semble pas encore vraiment tirée au clair, et a besoin d'être examinée attentivement, comme tu l'as si bien dit toi-même. Et nous allons maintenant nous y employer, que quelqu'un s'y oppose ou non, il faut que justice soit faite. »

Statt dessen aber sagte die Oberköchin nach einer kleinen Pause, die niemand zu unterbrechen gewagt hatte - nur die Uhr schlug in Bestätigung der Worte des Oberkellners halb sieben und mit ihr, wie jeder wußte, gleichzeitig alle Uhren im ganzen Hotel, es klang im Ohr und in der Ahnung wie das zweimalige Zucken einer einzigen großen Ungeduld -: »Nein, Karl, nein, nein! Das wollen wir uns nicht einreden. Gerechte Dinge haben auch ein besonderes Aussehen, und das hat, ich muß es gestehen, deine Sache nicht. Ich darf das sagen und muß es auch sagen; ich muß es gestehen, denn ich bin es, die mit dem besten Vorurteil für dich hergekommen ist. Du siehst, auch Therese schweigt.« (Aber sie schwieg doch nicht, sie weinte.)

Mais au lieu de cela, elle fit une courte pause que personne n'osa interrompre, si ce n'est la sonnerie de la pendule, confirmant le propos du Chef du Personnel en sonnant la demie, ainsi que toutes les pendules de l'hôtel en même temps, comme chacun le savait - et cela retentissait aux oreilles et à l'esprit comme la double expression d'une même et extrême impatience. Puis elle dit :
— Non, Karl, non ! Non ! On ne peut pas accepter ça. Les causes justes ont un air bien à elles, et ce n'est pas le cas de ton affaire, je le vois bien. J'ai le droit de le dire et je dois le dire, j'y suis contrainte car c'est bien moi qui suis venue ici avec les meilleures dispositions à ton égard. Et d'ailleurs tu vois bien que Thérèse ne dit rien. (Mais en réalité, celle-ci ne se taisait pas, elle pleurait).

Die Oberköchin stockte in einem plötzlich sie überkommenden Entschluß und sagte: »Karl, komm einmal her«, und als er zu ihr gekommen war - gleich vereinigten sich hinter seinem Rücken der Oberkellner und der Oberportier zu lebhaftem Gespräch -, umfaßte sie ihn mit der linken Hand, ging mit ihm und der willenlos folgenden Therese in die Tiefe des Zimmers und dort mit beiden einigemal auf und ab, wobei sie sagte: »Es ist möglich, Karl, und darauf scheinst du zu vertrauen, sonst würde ich dich überhaupt nicht verstehen, daß eine Untersuchung dir in einzelnen Kleinigkeiten recht geben wird. Warum denn nicht? Du hast vielleicht tatsächlich den Oberportier gegrüßt. Ich glaube es sogar bestimmt, ich weiß auch, was ich von dem Oberportier zu halten habe, du siehst, ich rede selbst jetzt offen zu dir. Aber solche kleine Rechtfertigungen helfen dir gar nichts. Der Oberkellner, dessen Menschenkenntnis ich im Laufe vieler Jahre zu schätzen gelernt habe, und welcher der verläßlichste Mensch ist, den ich überhaupt kenne, hat deine Schuld klar ausgesprochen, und die scheint mir allerdings unwiderleglich. Vielleicht hast du bloß unüberlegt gehandelt, vielleicht aber bist du nicht der, für den ich dich gehalten habe. Und doch«, damit unterbrach sie sich gewissermaßen selbst und sah flüchtig nach den beiden Herren zurück, »kann ich es mir noch nicht abgewöhnen, dich für einen im Grunde anständigen Jungen zu halten.«

La cuisinière en Chef s'arrêta net, ayant pris une soudaine résolution, et dit :
— Karl, viens un peu ici.
Et quand il fut près d'elle - alors que le Chef du Personnel et le portier en Chef entamaient derrière son dos à voix basse une conversation animée - elle l'enlaça de son bras gauche, et l'attira vers le fond du bureau avec Thérèse qui se laissait faire, marcha de long en large avec eux deux en disant :
— Il est bien possible, Karl, et tu sembles le croire vraiment, sinon je ne pourrai plus te faire confiance, il est bien possible qu'une enquête puisse te donner raison sur de petits détails. Pourquoi pas ? Peut-être as-tu vraiment salué le portier en Chef. J'en suis même certaine ; je sais aussi ce qu'il faut penser de lui, je peux maintenant te le dire franchement. Mais la justesse de ces petits détails ne te servira en rien. Le Chef du Personnel dont au cours de tant d'années j'ai appris à apprécier la connaissance qu'il a des hommes, et qui est celui de tous ceux que je connais à qui je fais le plus confiance, a clairement exposé ta culpabilité, et celle-ci me semble tout à fait irréfutable. Peut-être que tu as seulement agi à la légère, mais peut-être que tu n'es pas celui que je croyais. Et pourtant - en disant cela elle s'interromit d'elle-même et lança un bref regard en arrière vers les deux autres - et pourtant je ne peux pas encore me résoudre à ne plus te considérer au fond comme quelqu'un de bien.

»Frau Oberköchin! Frau Oberköchin!« mahnte der Oberkellner, der ihren Blick aufgefangen hatte.
»Wir sind gleich fertig«, sagte die Oberköchin und redete nun schneller auf Karl ein: »Höre, Karl, so wie ich die Sache übersehe, bin ich noch froh, daß der Oberkellner keine Untersuchung einleiten will; denn, wollte er sie einleiten, ich müßte es in deinem Interesse verhindern. Niemand soll erfahren, wie und womit du den Mann bewirtet hast, der übrigens nicht einer deiner früheren Kameraden gewesen sein kann, wie du vorgibst, denn mit denen hast du ja zum Abschied großen Streit gehabt, so daß du nicht jetzt einen von ihnen traktieren wirst. Es kann also nur ein Bekannter sein, mit dem du dich leichtsinnigerweise in der Nacht in irgendeiner städtischen Kneipe verbrüdert hast.

— Madame la Cuisinière en Chef, Madame la Cuisinière en Chef ! dit sur le ton du reproche le Chef du Personnel qui avait croisé son regard.
— Nous en avons bientôt fini, dit la cuisinière en Chef, et elle dit seulement encore à Karl, rapidement :
— Écoute, Karl, quand je considère toute cette affaire, je suis plutôt contente que le Chef du Personnel ne veuille pas lancer une enquête, car s'il le faisait, je devrais l'en empêcher, dans ton intérêt. Personne ne doit savoir comment ni avec quoi tu as pu nourrir cet homme-là, qui d'ailleurs, ne peut pas être un de tes anciens camarades comme tu l'as prétendu, car tu as eu avec eux une grande dispute quand vous vous êtes quittés, et il n'est donc pas possible que ce soit l'un d'eux que tu entretiennes ainsi maintenant. C'est plutôt quelqu'un dont tu as fait la connaissance un peu à la légère, la nuit, dans quelque taverne de la ville.

Wie konntest du mir, Karl, alle diese Dinge verbergen? Wenn es dir im Schlafsaal vielleicht unerträglich war und du zuerst aus diesem unschuldigen Grunde mit deinem Nachtschwärmen angefangen hast, warum hast du denn kein Wort gesagt, du weißt, ich wollte dir ein eigenes Zimmer verschaffen und habe darauf geradezu erst über deine Bitten verzichtet. Es scheint jetzt, als hättest du den allgemeinen Schlafsaal vorgezogen, weil du dich dort ungebundener fühltest. Und dein Geld hattest du doch in meiner Kassa aufgehoben, und die Trinkgelder brachtest du mir jede Woche; woher, um Gottes willen, Junge, hast du das Geld für deine Vergnügungen genommen und woher wolltest du jetzt das Geld für deinen Freund holen? Das sind natürlich lauter Dinge, die ich wenigstens jetzt dem Oberkellner gar nicht andeuten darf, denn dann wäre vielleicht eine Untersuchung unausweichlich. Du mußt also unbedingt aus dem Hotel, und zwar so schnell als möglich. Geh direkt in die Pension Brenner - du warst doch schon mehrmals mit Therese dort - sie werden dich auf diese Empfehlung hin umsonst aufnehmen -«

Comment est-il possible, Karl, que tu m'aies caché tout cela ? Si le dortoir t'était insupportable, et que ton errance nocturne ait été causée par cette raison bien innocente, pourquoi ne pas m'en avoir soufflé mot ? Tu sais que je voulais que tu aies une chambre à toi, et c'est seulement sur ta demande que j'y ai renoncé. Il semblerait maintenant que tu as préféré le dortoir parce que tu t'y sentais plus libre. Quant à ton argent, tu l'avais mis dans ma caisse, et tu m'apportais chaque semaine tes pourboires. Où donc, grands dieux, as-tu pu prendre l'argent dont tu avais besoin pour tes plaisirs, et où pensais-tu aller prendre l'argent que tu destinais à ton ami ? Voilà les choses que je ne voulais pas évoquer, maintenant du moins, devant le Chef du Personnel, car sinon une enquête eût peut-être été inévitable. Il te faut donc absolument quitter l'hôtel, et aussi vite que possible. Va directement à la Pension Brenner (celle où tu es déjà allé plusieurs fois avec Thérèse) : ils te logeront pour rien avec cette recommandation...

und die Oberköchin schrieb mit einem goldenen Crayon, den sie aus der Bluse zog, einige Zeilen auf eine Visitenkarte, wobei sie aber die Rede nicht unterbrach - »deinen Koffer werde ich dir gleich nachschicken. Therese, lauf doch in die Garderobe der Liftjungen und pack seinen Koffer!« (Aber Therese rührte sich noch nicht, sondern wollte, wie sie alles Leid ausgehalten hatte, nun auch die Wendung zum Besseren, welche die Sache Karls dank der Güte der Oberköchin nahm, ganz miterleben.)
— Jemand öffnete, ohne sich zu zeigen, ein wenig die Tür und schloß sie gleich wieder. Es mußte offenbar Giacomo gegolten haben, denn dieser trat vor und sagte: »Roßmann, ich habe dir etwas auszurichten.«

Là dessus la cuisinière en Chef tira de son corsage un porte-mine en or et écrivit quelques lignes sur une carte de visite, sans cesser de parler :
— J'y ferai porter ta valise tout de suite.Thérèse, file au vestiaire des garçons d'ascenseur et prépare sa valise ! (Mais Thérèse ne bougeait pas encore ; elle voulait, maintenant qu'elle avait surmonté toute son affliction, profiter au mieux de la tournure favorable que prenait l'affaire de Karl, grâce à la bonté de la cuisinière en Chef.)
Quelqu'un entrebailla la porte, sans se montrer, et la referma aussitôt. Ce devait être Giacomo, car celui-ci entra et dit :
— Rossmann, j'ai une commission à te faire.

»Gleich«, sagte die Oberköchin und steckte Karl, der mit gesenktem Kopf ihr zugehört hatte, die Visitenkarte in die Tasche, »dein Geld behalte ich vorläufig, du weißt, du kannst es mir anvertrauen. Heute bleib zu Hause und überlege deine Angelegenheit, morgen - heute habe ich keine Zeit, auch habe ich mich schon viel zu lange hier aufgehalten - komme ich zu Brenner, und wir werden zusehen, was wir weiter für dich machen können. Verlassen werde ich dich nicht, das sollst du jedenfalls schon heute wissen. Über deine Zukunft mußt du dir keine Sorgen machen, eher über die letztvergangene Zeit.« Darauf klopfte sie ihm leicht auf die Schulter und ging zum Oberkellner hinüber. Karl hob den Kopf und sah der großen, stattlichen Frau nach, die sich in ruhigem Schritt und freier Haltung von ihm entfernte.

— Tout de suite, dit la cuisinière en Chef. Et elle mit la carte de visite dans la poche de Karl qui l'avait écoutée la tête basse. Je garde provisoirement ton argent, tu sais que tu peux me le confier. Aujourd'hui reste chez toi, et réfléchis à tout ça. Demain, - car aujourd'hui je n'ai pas le temps, je me suis déjà trop attardée ici - demain, j'irai chez Brenner, et nous verrons ce que nous pourrons faire de plus pour toi. Mais dès maintenant, sache que je ne t'abandonnerai pas. Ne t'inquiète pas pour ton avenir, mais réfléchis plutôt sur ce qui vient de t'arriver.
Et elle lui tapa légèrement sur l'épaule, et retourna voir le Chef du Personnel.

»Bist du denn gar nicht froh«, sagte Therese, die bei ihm zurückgeblieben war, »daß alles so gut ausgefallen ist?«
»O ja«, sagte Karl und lächelte ihr zu, wußte aber nicht, warum er darüber froh sein sollte, daß man ihn als einen Dieb wegschickte. Aus Theresens Augen strahlte die reinste Freude, als sei es ihr ganz gleichgültig, ob Karl etwas verbrochen hatte oder nicht, ob er gerecht beurteilt worden war oder nicht, wenn man ihn nur gerade entwischen ließ, in Schande oder in Ehren. Und so verhielt sich gerade Therese, die doch in ihren eigenen Angelegenheiten so peinlich war und ein nicht ganz eindeutiges Wort der Oberköchin wochenlang in ihren Gedanken drehte und untersuchte. Mit Absicht fragte er: »Wirst du meinen Koffer gleich packen und wegschicken?« Er mußte gegen seinen Willen vor Staunen den Kopf schütteln, so schnell fand sich Therese in die Frage hinein, und die Überzeugung, daß in dem Koffer Dinge waren, die man vor allen Leuten geheimhalten mußte, ließ sie gar nicht nach Karl hinübersehen, gar nicht ihm die Hand reichen, sondern nur flüstern: »Natürlich, Karl, gleich, gleich werde ich den Koffer packen.« Und schon war sie davongelaufen.

— N'es-tu pas content de voir que tout se termine aussi bien ? dit Thérèse, qui était restée auprès de lui.
— Oh ! Oui... dit Karl en lui adressant un sourire. Mais il ne voyait pas bien pourquoi il devait être content d'être renvoyé comme un voleur.
Les yeux de Thérèse brillaient de la joie la plus pure, comme s'il lui était parfaitement égal que Karl ait ou non commis un délit, qu'il ait été ou non jugé en toute équité, du moment qu'on le laisse filer, en toute honte ou tout honneur. Et c'était elle, Thérèse, qui se comportait ainsi, elle qui en ce qui la concernait était si pointilleuse, et qui se tracassait pendant des semaines pour un mot quelque peu ambigu prononcé par la cuisinière en Chef ! Non sans intention, il lui demanda :
— Est-ce que tu vas faire tout de suite ma valise et me l'expédier ?
Il ne put s'empêcher de hocher la tête avec surprise devant la façon dont Thérèse réagit aussitôt à la question : convaincue qu'elle était de trouver dans cette valise des choses qu'elle ne devait pas révéler à tout le monde, elle ne laissa même pas couler un regard vers Karl, ne lui tendit même pas la main, mais ne fit que murmurer :
— Bien sûr, Karl, tout de suite, je vais aller faire ta valise tout de suite.
Et elle était déjà partie.

Nun ließ sich aber Giacomo nicht mehr halten, und aufgeregt durch das lange Warten, rief er laut: »Roßmann, der Mann wälzt sich unten im Gang und will sich nicht wegschaffen lassen. Sie wollten ihn ins Krankenhaus bringen lassen, aber er wehrt sich und behauptet, du würdest niemals dulden, daß er ins Krankenhaus kommt. Man solle ein Automobil nehmen und ihn nach Hause schicken, du würdest das Automobil bezahlen. Willst du?«
»Der Mann hat Vertrauen zu dir«, sagte der Oberkellner.
— Karl zuckte mit den Schultern und zählte Giacomo sein Geld in die Hand. »Mehr habe ich nicht«, sagte er dann.
»Ich soll dich auch fragen, ob du mitfahren willst«, fragte noch Giacomo, mit dem Gelde klimpernd.
»Er wird nicht mitfahren«, sagte die Oberköchin.
»Also, Roßmann«, sagte der Oberkellner schnell und wartete gar nicht, bis Giacomo draußen war, »du bist auf der Stelle entlassen.«

Mais Giacomo n'en pouvait plus, et agacé par sa longue attente, il s'écria :
— Rossmann, un homme se débat dans le couloir, et ne veut pas se laisser expulser. On voulait l'emmener à l'hôpital, mais il se débat. Il prétend que tu n'admettrais pas qu'on le fasse, qu'il faut qu'on appelle un taxi pour le remmener chez lui, et que tu paieras. Es-tu d'accord ?
— Ce type là a confiance en toi ! dit le Chef du Personnel.
Karl haussa les épaules, et compta l'argent qu'il avait en le mettant dans la main de Giacomo. Puis il dit :
— Je n'en ai pas plus !
— Je suis encore chargé de te demander si tu veux bien l'accompagner, ajouta Giacomo, en faisant tinter les pièces.
— Il ne l'accompagnera pas ! dit la cuisinière en Chef.
— Eh bien, Rossmann, dit le Chef du Personnel très vite, et sans même attendre que Giacomo soit sorti, tu es congédié immédiatement.

Der Oberportier nickte mehrere Male, als wären es seine eigenen Worte, die der Oberkellner nur nachspreche.
»Die Gründe deiner Entlassung kann ich nicht laut aussprechen, denn sonst müßte ich dich einsperren lassen.«
— Der Oberportier sah auffallend streng zur Oberköchin hinüber, denn er hatte wohl erkannt, daß sie die Ursache dieser allzu milden Behandlung war.
»Jetzt geh zu Beß, zieh dich um, übergib Beß deine Livree und verlasse sofort, aber sofort das Haus.«

Le portier en Chef hocha plusieurs fois la tête, comme si ces mots étaient les siens, et que le Chef du Personnel n'avait fait que les répéter.
— Je ne peux même pas prononcer à haute voix les motifs de ton renvoi, car sinon je devrais te faire arrêter [poursuivit le Chef du Personnel].
Le portier en Chef jeta un regard sévère et appuyé sur la cuisinière en Chef, car il avait fort bien compris qu'elle était à l'origine de ce traitement particulièrement indulgent.
— Et maintenant, va trouver Bess, change-toi, confie lui ta livrée, et disparais, disparais immédiatement de cette maison.

Die Oberköchin schloß die Augen, sie wollte damit Karl beruhigen. Während er sich zum Abschied verbeugte, sah er flüchtig, wie der Oberkellner die Hand der Oberköchin wie im geheimen umfaßte und mit ihr spielte. Der Oberportier begleitete Karl mit schweren Schritten bis zur Tür, die er ihn nicht schließen ließ, sondern selbst noch offen hielt, um Karl nachschreien zu können: »In einer Viertelminute will ich dich beim Haupttor an mir vorübergehen sehen! Merk dir das!«

La cuisinière en Chef ferma les yeux, pensant ainsi rassurer Karl. Comme celui-ci s'inclinait devant elle pour prendre congé, il aperçut vaguement le Chef du Personnel lui prendre la main à la dérobée, et la tapoter. Le portier en Chef accompagna Karl d'un pas pesant jusqu'à la porte, qu'il l'empêcha de refermer ; il la maintint ouverte, au contraire, pour pouvoir encore lancer à Karl :
— Dans quinze secondes, je veux te voir passer la grande porte devant moi. Tu as compris ?

Karl beeilte sich, wie er nur konnte, um nur beim Haupttor eine Belästigung zu vermeiden, aber es ging alles viel langsamer, als er wollte. Zuerst war Beß nicht gleich zu finden und jetzt, in der Frühstückszeit, war alles voll Menschen, dann zeigte sich, daß ein Junge sich Karls alte Hosen ausgeborgt hatte, und Karl mußte die Kleiderständer bei fast allen Betten absuchen, ehe er diese Hosen fand, so daß wohl fünf Minuten vergangen waren, ehe Karl zum Haupttor kam. Gerade vor ihm ging eine Dame mitten zwischen vier Herren. Sie gingen alle auf ein großes Automobil zu, das sie erwartete und dessen Schlag bereits ein Lakai geöffnet hielt, während er den freien linken Arm seitwärts waagrecht und steif ausstreckte, was höchst feierlich aussah. Aber Karl hatte umsonst gehofft, hinter dieser vornehmen Gesellschaft unbemerkt hinauszukommen. Schon faßte ihn der Oberportier bei der Hand und zog ihn zwischen zwei Herren hindurch, die er um Verzeihung bat, zu sich hin.

Karl se hâta du mieux qu'il put, surtout pour éviter des ennuis en passant la grande porte, mais cela ne se fit pas aussi vite qu'il l'aurait voulu.Tout d'abord, Bess était introuvable, et maintenant, comme c'était le moment du petit déjeuner, il y avait du monde partout ; de plus, il se trouva qu'un des garçons avait emprunté son vieux pantalon à Karl, et Karl dut passer en revue à toute vitesse presque tous les porte-manteaux des lits avant de le retrouver. Cinq minutes au moins s'étaient donc écoulées avant que Karl puisse atteindre la grande porte. Juste devant lui, une Dame marchait au milieu de quatre messieurs. Ils se dirigeaient vers une grande voiture qui les attendait, et dont un laquai maintenait pour eux la porte ouverte, tout en tendant bien raide et à l'horizontale son bras gauche, dans un geste extrêmement solennel.
Karl avait eu tort d'espérer passer en catimini derrière ce groupe de gens distingués. Le portier en Chef le tenait déjà par la main et il l'extirpa entre deux de ces messieurs qu'il pria de bien vouloir l'excuser.

»Das soll eine Viertelminute gewesen sein«, sagte er und sah Karl von der Seite an, als beobachte er eine schlecht gehende Uhr. »Komm einmal her«, sagte er dann und führte ihn in die große Portierloge, die Karl zwar schon längst einmal anzusehen Lust gehabt hatte, in die er aber jetzt, von dem Portier geschoben, nur mit Mißtrauen eintrat. Er war schon in der Tür, als er sich umwandte und den Versuch machte, den Oberportier wegzuschieben und wegzukommen.
»Nein, nein, hier geht man hinein«, sagte der Oberportier und drehte Karl um.
»Ich bin doch schon entlassen«, sagte Karl und meinte damit, daß ihm im Hotel niemand mehr etwas zu befehlen habe.
»Solange ich dich halte, bist du nicht entlassen«, sagte der Portier, was allerdings auch richtig war.

— C'est ce que tu appelles quinze secondes ! dit-il, en regardant Karl de travers, comme s'il observait une pendule détraquée. Viens un peu ici, dit-il, et il l'entraîna dans la grande loge, celle que Karl avait eu envie de voir depuis longtemps, mais dans laquelle, maintenant, il n'entrait qu'avec méfiance, bousculé par le portier en Chef. Il était déjà dans la porte, quand il se retourna et fit une tentative pour repousser le portier et s'enfuir.
— Non, non, c'est là qu'on va, dit le portier en y traînant Karl.
— Mais je suis déjà mis à la porte ! dit Karl, voulant dire par là que personne, dans l'hôtel, n'avait plus maintenant à lui donner des ordres.
— Aussi longtemps que je te tiens, tu ne seras pas dehors, dit le portier. Ce qui, d'ailleurs, était tout à fait exact.

§ Karl aux mains du portier

Karl fand schließlich auch keine Ursache, warum er sich gegen den Portier wehren sollte. Was konnte ihm denn auch im Grunde noch geschehen? Überdies bestanden die Wände der Portierloge ausschließlich aus ungeheueren Glasscheiben, durch die man die im Vestibül gegeneinanderströmende Menschenmenge deutlich sah, als wäre man mitten unter ihnen. Ja, es schien in der ganzen Portierloge keinen Winkel zu geben, in dem man sich vor den Augen der Leute verbergen konnte. So eilig es dort draußen die Leute zu haben schienen, denn mit ausgestrecktem Arm und gesenktem Kopf, mit spähenden Augen, mit hochgehaltenen Gepäckstücken suchten sie ihren Weg, so versäumte doch kaum einer, einen Blick in die Portierloge zu werfen, denn hinter deren Scheiben waren immer Ankündigungen und Nachrichten ausgehängt, die sowohl für die Gäste als für das Hotelpersonal Wichtigkeit hatten.

En fin de compte, Karl ne trouva aucune raison de résister au portier. Que pouvait-il bien lui arriver d'autre, au fond ? Et après tout, les murs de la loge n'étaient faits que de très grandes vitres, à travers lesquelles on pouvait voir les deux flots opposés de gens qui se pressaient dans le hall tout comme si on se trouvait au milieu d'eux. Il n'y avait même pas un coin, semblait-il, dans toute cette loge, où l'on pût se dissimuler aux yeux de tous. Si pressés qu'ils semblaient être, au dehors, ces gens se frayant un passage le bras tendu, la tête baissée, l'oeil aux aguets, et tenant bien haut leurs paquets, il n'en était pourtant pratiquement aucun qui ne jette un coup d'œil dans la loge du portier ; c'est qu'en effet, derrière ses vitres se trouvaient toujours affichés des informations ou des avertissements, qui avaient de l'importance pour les clients aussi bien que pour le personnel de l'hôtel.

Außerdem aber bestand noch ein unmittelbarer Verkehr der Portierloge mit dem Vestibül, denn an zwei großen Schiebefenstern saßen zwei Unterportiers und waren unaufhörlich damit beschäftigt, Auskünfte in den verschiedensten Angelegenheiten zu erteilen. Das waren geradezu überbürdete Leute, und Karl hätte behaupten wollen, daß der Oberportier, wie er ihn kannte, sich in seiner Laufbahn um diese Posten herumgewunden hatte. Diese zwei Auskunftserteiler hatten - von außen konnte man sich das nicht richtig vorstellen - in der Öffnung des Fensters immer zumindest zehn fragende Gesichter vor sich. Unter diesen zehn Fragern, die immerfort wechselten, war oft ein Durcheinander von Sprachen, als sei jeder einzelne von einem anderen Lande abgesandt. Immer fragten einige gleichzeitig, immer redeten außerdem einzelne durcheinander. Die meisten wollten etwas aus der Portierloge holen oder etwas dort abgeben, so sah man immer auch ungeduldig fuchtelnde Hände aus dem Gedränge ragen. Einmal hatte einer ein Begehren wegen irgendeiner Zeitung, die sich unversehens von der Höhe aus entfaltete und für einen Augenblick alle Gesichter verhüllte.

Et de plus, il y avait encore une communication directe entre la loge et le vestibule, car deux sous-portiers se trouvaient en permanence assis derrière deux grandes baies vitrées, pour donner des renseignements de toutes sortes. Ces gens-là étaient vraiment surchargés de travail, et Karl aurait volontiers affirmé que le Chef du Personnel, tel qu'il le connaissait, avait dû esquiver ce poste-là au cours de sa carrière. Ces deux préposés aux renseignements, bien qu'on ne puisse s'en faire une idée précise de l'extérieur, avaient devant eux en permanence au moins une dizaine de visages qui les questionnaient par l'ouverture du guichet. Et parmi ces dix questionneurs, qui d'ailleurs changeaient constamment, il y avait souvent un méli-mélo de langues, comme si chacun d'entre eux venait d'un pays différent. Il y en avait toujours qui parlaient en même temps, et d'autres qui parlaient aussi entre eux. La plupart voulaient déposer ou bien retirer quelque chose à la loge, et dans cette cohue, on voyait toujours quelque main s'agiter avec impatience. Mais c'était parfois une question à propos de quelque journal qu'on dépliait alors soudain de haut en bas et qui dissimulait un instant tous les visages.

All diesem mußten nun die zwei Unterportiers standhalten. Bloßes Reden hätte für ihre Aufgabe nicht genügt, sie plapperten, besonders der eine, ein düsterer Mann mit einem das ganze Gesicht umgebenden dunklen Bart, gab die Auskunft ohne die geringste Unterbrechung. Er sah weder auf die Tischplatte, wo er fortwährend Handreichungen auszuführen hatte, noch auf das Gesicht dieses oder jenes Fragers, sondern ausschließlich starr vor sich, offenbar um seine Kräfte zu sparen und zu sammeln. Übrigens störte wohl sein Bart ein wenig die Verständlichkeit seiner Rede, und Karl konnte in dem Weilchen, während dessen er bei ihm stehenblieb, sehr wenig von dem Gesagten auffassen, wenn es auch möglicherweise trotz dem englischen Beiklang gerade fremde Sprachen waren, die er gebrauchen mußte. Außerdem beirrte es, daß sich eine Auskunft so knapp an die andere anschloß und in sie überging, so daß oft noch ein Frager mit gespanntem Gesicht zuhorchte, da er glaubte, es gehe noch um seine Sache, um erst nach einem Weilchen zu merken, daß er schon erledigt war. Gewöhnen mußte man sich auch daran, daß der Unterportier niemals bat, eine Frage zu wiederholen, selbst wenn sie im ganzen verständlich und nur ein wenig undeutlich gestellt war, ein kaum merkliches Kopfschütteln verriet dann, daß er nicht die Absicht habe, diese Frage zu beantworten, und es war Sache des Fragestellers, seinen eigenen Fehler zu erkennen und die Frage besser zu formulieren.

Et les deux sous-portiers devaient pourtant faire face à tout cela. En parlant normalement, ils n'auraient pu venir à bout de leur tâche, et ils débitaient cela à toute vitesse, notamment l'un des deux, un homme sinistre, avec une barbe noire qui lui mangeait la figure, et qui donnait des renseignements à jet continu, sans la moindre interruption. Il ne regardait ni le comptoir sur lequel il devait sans cesse faire passer quelque chose, ni le visage de tel ou tel questionneur : il regardait toujours droit devant lui, de toute évidence pour économiser ses forces et les concentrer. Et d'ailleurs, sa barbe devait nuire quelque peu à la compréhension de ce qu'il disait : Karl, durant le peu de temps qu'il se trouva derrière lui, ne put pas saisir grand-chose de son discours ; mais c'était peut-être tout bonnement des choses dites dans des langues étrangères, même si cela sonnait un peu comme de l'anglais. Et de plus, on était surpris de voir comment il enchaînait si bien un renseignement à un autre, les faisant comme se chevaucher, à tel point que souvent un questionneur restait à l'écouter, le visage tendu, pensant qu'il s'agissait encore de son affaire, jusqu'au moment où il se rendait compte qu'elle avait déjà été expédiée. On devait aussi s'habituer à ce que le sous-portier ne demande jamais de répéter les questions, même lorsqu'elles étaient posée d'une façon grossièrement compréhensible, mais pas vraiment claires dans le détail ; un hochement de tête quasi imperceptible signalait alors qu'il n'avait pas l'intention de répondre à une telle question, et que c'était au questionneur de reconnaître sa faute et de mieux formuler sa requête.

Besonders damit verbrachten manche Leute sehr lange Zeit vor dem Schalter. Zur Unterstützung der Unterportiers war jedem ein Laufbursche beigegeben, der in gestrecktem Lauf von einem Bücherregal und aus verschiedenen Kasten alles herbeizubringen hatte, was der Unterportier gerade benötigte. Das waren die bestbezahlten, wenn auch anstrengendsten Posten, die es im Hotel für ganz junge Leute gab, in gewissem Sinne waren sie auch noch ärger daran als die Unterportiers, denn diese hatten bloß nachzudenken und zu reden, während die jungen Leute gleichzeitig nachdenken und laufen mußten. Brachten sie einmal etwas Unrichtiges herbei, so konnte sich natürlich der Unterportier in der Eile nicht damit aufhalten, ihnen lange Belehrungen zu geben, er warf vielmehr einfach das, was sie ihm auf den Tisch legten, mit einem Ruck vom Tisch hinunter. Sehr interessant war die Ablösung der Unterportiers, die gerade kurz nach dem Eintritt Karls stattfand. Eine solche Ablösung mußte natürlich, wenigstens während des Tages, öfters stattfinden, denn es gab wohl kaum einen Menschen, der es länger als eine Stunde hinter dem Schalter ausgehalten hätte. Zur Ablösungszeit ertönte nun eine Glocke, und gleichzeitig traten aus einer Seitentür die zwei Unterportiers, die jetzt an die Reihe kommen sollten, jeder von seinem Laufburschen gefolgt. Sie stellten sich vorläufig untätig beim Schalter auf und betrachteten ein Weilchen die Leute draußen, um festzustellen, in welchem Stadium sich gerade die augenblickliche Fragebeantwortung befand. Schien ihnen der Augenblick passend, um einzugreifen, klopften sie dem abzulösenden Unterportier auf die Schulter, der, obwohl er sich bisher um nichts, was hinter seinem Rücken vorging, gekümmert hatte, sofort verstand und seinen Platz frei machte. Das Ganze ging so rasch, daß es oft die Leute draußen überraschte und sie aus Schrecken über das so plötzlich vor ihnen auftauchende neue Gesicht fast zurückwichen. Die abgelösten zwei Männer streckten sich und begossen dann über zwei bereitstehenden Waschbecken ihre heißen Köpfe. Die abgelösten Laufburschen durften sich aber noch nicht strecken, sondern hatten noch ein Weilchen damit zu tun, die während ihrer Dienststunden auf den Boden geworfenen Gegenstände aufzuheben und an ihren Platz zu legen.

C'était justement cela qui faisait que bien des gens passaient autant de temps devant le guichet. Chacun des sous-portiers avait à sa disposition un chasseur qui devait galoper pour chercher dans des rayonnages ou toutes sortes de caisses ce dont le sous-portier avait besoin. C'étaient là les postes les mieux payés, mais aussi les plus pénibles, que puissent trouver des jeunes gens dans cet hôtel ; d'une certaine façon, ils étaient même plus pénibles que ceux des sous-portiers, car ceux-ci devaient seulement réfléchir et parler, alors que ces jeunes gens devaient en même temps réfléchir et courir. Si jamais ils ne rapportaient pas ce qu'il fallait, la hâte dans laquelle se démenait le sous-portier ne lui permettait pas de leur faire de longues remontrances : il balayait plutôt d'un revers de main ce qu'ils avaient posé sur le comptoir.
La relève des sous-portiers, qui se produisit peu après l'arrivée de Karl, était très intéressante à voir. Cette relève devait se faire fréquemment, au moins durant la journée, car personne n'aurait certainement pu demeurer derrière le guichet pendant plus d'une heure. À l'heure de la relève, donc, une cloche retentissait, et en même temps, deux sous-portiers dont c'était maintenant le tour, entraient par une porte latérale, chacun suivi de son chasseur. Ils se postaient provisoirement sans rien faire près du guichet, et observaient un moment les gens au dehors, pour savoir à quel stade en étaient à ce moment les demandes et les réponses. Quand le bon moment leur semblait venu, ils tapaient sur l'épaule du sous-portier qu'ils devaient remplacer, et celui-ci, bien qu'il n'ait rien perçu jusqu'alors de ce qui se passait derrière lui, comprenait aussitôt et abandonnait sa place. Tout cela se faisait si vite que souvent les gens, à l'extérieur, en étaient surpris, et comme effrayés par ce visage nouveau surgi devant eux, avaient un mouvement de recul. Les deux hommes qui venaient d'être relevés s'étiraient, et aspergeaient d'eau leur visage en feu au-dessus de deux cuvettes préparées à cete effet. Les deux chasseurs, eux, n'avaient pas le droit de s'étirer, car ils avaient encore du travail  : ils devaient ramasser et ranger à leur place les objets qui avaient été jetés à terre durant leur heure de service

Alles dieses hatte Karl mit der angespanntesten Aufmerksamkeit in wenigen Augenblicken in sich aufgenommen, und mit leichten Kopfschmerzen folgte er still dem Oberportier, der ihn weiterführte. Offenbar hatte auch der Oberportier den großen Eindruck beachtet, den diese Art der Auskunftserteilung auf Karl gemacht hatte, und er riß plötzlich an Karls Hand und sagte: »Siehst du, so wird hier gearbeitet.« Karl hatte ja allerdings hier im Hotel nicht gefaulenzt, aber von solcher Arbeit hatte er doch keine Ahnung gehabt, und fast völlig vergessend, daß der Oberportier sein großer Feind war, sah er zu ihm auf und nickte stumm und anerkennend mit dem Kopf. Das schien dem Oberportier aber wieder eine Überschätzung des Unterportiers und vielleicht eine Unhöflichkeit gegenüber seiner Person zu sein, denn als hätte er Karl zum Narren gehalten, rief er, ohne Besorgnis, daß man ihn hören könnte: »Natürlich ist dieses hier die dümmste Arbeit im ganzen Hotel; wenn man eine Stunde zugehört hat, kennt man so ziemlich alle Fragen, die gestellt werden, und den Rest braucht man ja nicht zu beantworten. Wenn du nicht frech und ungezogen gewesen wärest, gelogen, gelumpt, gesoffen und gestohlen hättest, hätte ich dich vielleicht bei so einem Fenster anstellen können, denn dazu kann ich ausschließlich nur vernagelte Köpfe brauchen.«

Karl avait observé tout cela en un instant, avec la plus grande attention, et cela s'était gravé en lui ; il suivait maintenant en silence, et avec un léger mal de tête, le portier en Chef qui le conduisait plus loin. Manifestement, celui-ci avait observé la forte impression faite sur Karl par la façon dont étaient donnés les renseignements, et il le tira soudain par la main, en disant :
— Tu vois ! C'est comme ça qu'on travaille, ici !
Karl n'avait pourtant pas flemmardé dans cet hôtel ; mais il n'avait encore jamais imaginé un pareil travail et, oubliant presque complètement que le portier en Chef était son pire ennemi, il leva les yeux vers lui et approuva sans mot dire, en hochant la tête. Mais le portier en Chef prit cela pour le signe d'une estime exagérée envers les sous-portiers, et peut-être même une incivilité à l'égard de sa personne, car faisant comme s'il s'était moqué de Karl, il s'écria, sans s'inquiéter de savoir si on pouvait l'entendre :
— Et bien sûr, c'est le travail le plus stupide de tout l'hôtel. Quand on a écouté pendant une heure, on connaît à peu près toutes les questions qui peuvent être posées, et pour le reste, on n'a pas besoin d'y répondre. Si tu n'avais pas été aussi insolent et si mal élevé, si tu n'avais pas menti, traînassé, fait l'ivrogne et même volé, j'aurais peut-être pu te mettre derrière un guichet comme ça, car je ne peux y mettre que des têtes de mule.

Karl überhörte gänzlich die Beschimpfung, soweit sie ihn betraf, so sehr war er darüber empört, daß die ehrliche und schwere Arbeit der Unterportiers, statt anerkannt zu werden, verhöhnt wurde, und überdies verhöhnt von einem Mann, der, wenn er es gewagt hätte, sich einmal zu einem solchen Schalter zu setzen, gewiß nach ein paar Minuten unter dem Gelächter aller Frager hätte abziehen müssen.
»Lassen Sie mich«, sagte Karl, seine Neugierde in betreff der Portierloge war bis zum Übermaß gestillt, »ich will mit Ihnen nichts mehr zu tun haben.«
»Das genügt nicht, um fortzukommen«, sagte der Oberportier, drückte Karls Arme, daß dieser sie gar nicht rühren konnte, und trug ihn förmlich an das andere Ende der Portierloge. Sahen die Leute draußen diese Gewalttätigkeit des Oberportiers nicht? Oder, wenn sie es sahen, wie faßten sie sie denn auf, daß keiner sich darüber aufhielt, daß niemand wenigstens an die Scheibe klopfte, um dem Oberportier zu zeigen, daß er beobachtet werde und nicht nach seinem Gutdünken mit Karl verfahren dürfe?

Karl n'entendit même pas l'insulte, pour autant qu'elle le visait, tant il était indigné que le travail honorable et si dur des sous-portiers soit à ce point méprisé au lieu d'être reconnu, et cela justement de la part d'un homme qui, s'il lui était incombé de s'asseoir derrière un de ces guichets, se serait certainement enfui sous les quolibets des clients au bout de quelques minutes !
— Laissez-moi, dit Karl, dont la curiosité pour la loge de portier était maintenant plus que satisfaite, je ne veux plus avoir affaire à vous.
— Ça ne suffit pas pour s'en aller  ! dit le portier en Chef. Et il saisit le bras de Karl si bien que celui-ci ne pouvait presque plus bouger, et le porta carrément jusqu'à l'autre bout de la loge. Comment les gens, à l'extérieur, ne voyaient-ils pas la violence exercée par le portier en Chef ? Et s'ils la voyaient, comment se faisait-il que personne n'intervienne, que personne ne frappe au carreau, au moins, pour montrer au portier en Chef qu'on voyait ce qu'il faisait, et qu'il n'avait pas le droit de se comporter ainsi avec Karl ?

Aber bald hatte Karl auch keine Hoffnung mehr, vom Vestibül aus Hilfe zu bekommen, denn der Oberportier griff an eine Schnur und über den Scheiben der halben Portierloge zogen sich im Fluge bis an die letzte Höhe schwarze Vorhänge zusammen. Auch in diesem Teil der Portierloge waren ja Menschen, aber alle in voller Arbeit und ohne Ohr und Auge für alles, was nicht mit ihrer Arbeit zusammenhing. Außerdem waren sie ganz vom Oberportier abhängig und hätten, statt Karl zu helfen, lieber geholfen, alles zu verbergen, was auch immer dem Oberportier eingefallen wäre. Da waren zum Beispiel sechs Unterportiers bei sechs Telephonen. Die Anordnung war, wie man gleich bemerkte, so getroffen, daß immer einer bloß Gespräche aufnahm, während sein Nachbar nach den vom ersten empfangenen Notizen die Aufträge telephonisch weiterleitete. Es waren dies jene neuesten Telephone, für die keine Telephonzelle nötig war, denn das Glockenläuten war nicht lauter als ein Zirpen, man konnte in das Telephon mit Flüstern hineinsprechen und doch kamen die Worte dank besonderer elektrischer Verstärkungen mit Donnerstimmen an ihrem Ziele an. Deshalb hörte man die drei Sprecher an ihren Telephonen kaum und hätte glauben können, sie beobachteten murmelnd irgendeinen Vorgang in der Telephonmuschel, während die drei anderen, wie betäubt von dem auf sie herandringenden, für die Umgebung im übrigen unhörbaren Lärm, die Köpfe auf das Papier sinken ließen, das zu beschreiben ihre Aufgabe war. Wieder stand auch hier neben jedem der drei Sprecher ein Junge zur Hilfeleistung; diese drei Jungen taten nichts anderes, als abwechselnd den Kopf horchend zu ihrem Herrn zu strecken und dann eilig, als würden sie gestochen, in riesigen, gelben Büchern - die umschlagenden Blättermassen überrauschten bei weitem jedes Geräusch der Telephone - die Telephonnummern herauszusuchen.

Mais Karl perdit bientôt tout espoir d'obtenir du secours du côté du hall, car le portier en Chef tira sur un cordon et sur les vitres de la moitié de la loge, des rideaux noirs descendirent instantanément, jusqu'en bas. Dans cette partie de la loge, il y avait bien des gens, mais ils étaient tous en plein travail et n'avaient d'yeux ni d'oreilles pour rien d'autre que ce qui concernait leur tâche. Et de toutes façons, ils dépendaient tous du portier en Chef, et plutôt que de venir au secours de Karl, ils auraient préféré dissimuler tout ce que le Portier en Chef était en train de faire. Il y avait là, par exemple, six sous-portiers, auprès de six téléphones. L'organisation était telle, on le voyait tout de suite, qu'il ne pouvait jamais y avoir qu'un homme sur deux qui prenait la communication : son voisin retransmettait par téléphone les informations que le premier avait notées. C'était là des téléphones d'un modèle très récent, pour lesquels il n'y avait pas besoin de cabine car leur sonnerie ne faisait pas plus de bruit que le cri-cri d'un grillon, et avec lesquels on pouvait se contenter de chuchoter dans l'appareil, les mots parvenant cependant de façon tonitruante à leur destinataire, grâce à une amplification électrique sophistiquée. De ce fait, on entendait à peine les trois hommes qui étaient au téléphone, et on aurait pu croire qu'ils chuchotaient seulement en examinant ce qui se passait au fond du cornet de leur combiné, tandis que les trois autres, comme assommés par le bruit assourdissant qui leur parvenait dans l'écouteur - alors que personne autour d'eux n'entendait rien - laissaient retomber leur tête vers les feuillets sur lesquels ils avaient pour mission d'écrire. Chacun des trois qui parlaient au téléphone avaient aussi un jeune garçon pour leur prêter main-forte. Mais ils ne faisaient rien d'autre que de tendre l'oreille tour à tour pour écouter ce que disait leur chef, et se précipiter ensuite, comme si on les avait piqués, pour chercher des numéros de téléphone dans de gigantesques livres jaunes - et le bruissement des pages qu'ils feuilletaient couvrait largement celui des appareils. [Com6-82

Karl konnte sich tatsächlich nicht enthalten, das alles genau zu verfolgen, obwohl der Oberportier, der sich gesetzt hatte, ihn in einer Art Umklammerung vor sich hinhielt.
»Es ist meine Pflicht«, sagte der Oberportier und schüttelte Karl, als wolle er nur erreichen, daß dieser ihm sein Gesicht zuwende, »das, was der Oberkellner aus welchen Gründen immer versäumt hat, im Namen der Hoteldirektion wenigstens ein wenig nachzuholen. So tritt hier immer jeder für den anderen ein. Ohne das wäre ein so großer Betrieb undenkbar. Du willst vielleicht sagen, daß ich nicht dein unmittelbarer Vorgesetzter bin; nun, desto schöner ist es von mir, daß ich mich dieser sonst verlassenen Sache annehme. Im übrigen bin ich in gewissem Sinne als Oberportier über alle gesetzt, denn mir unterstehen doch alle Tore des Hotels, also dieses Haupttor, die drei Mittel- und die zehn Nebentore, von den unzähligen Türchen und türlosen Ausgängen gar nicht zu reden. Natürlich haben mir alle in Betracht kommenden Bedienungsmannschaften unbedingt zu gehorchen. Gegenüber diesen großen Ehren habe ich natürlich andererseits vor der Hoteldirektion die Verpflichtung, niemanden hinauszulassen, der nur im geringsten verdächtig ist. Gerade du aber kommst mir, weil es mir so beliebt, sogar stark verdächtig vor.«

Karl ne pouvait pas s'empêcher d'examiner tout cela, même si le Portier en Chef, qui s'était assis, le maintenait prisonnier devant lui.
— Il est de mon devoir, dit-il, en secouant Karl comme pour l'obliger à le regarder, de corriger au moins un peu, au nom de la Direction de l'Hôtel, ce que le Chef du personnel a négligé, pour quelque raison que ce soit. Ici, chacun vient en aide à l'autre. Sans cela, une aussi grosse entreprise ne serait pas pensable. Tu veux peut-être dire que je ne suis pas ton supérieur immédiat ? Eh bien ! Cela n'en est que mieux de ma part, de m'occuper d'une affaire qui sans cela resterait en plan... Et de toutes façons, en tant que Portier en Chef, je suis en quelqe sorte au dessus de tout le monde, car de moi dépendent toutes les portes de cet hôtel, l'entrée principale que voici, les trois portes ordinaires et la dizaine de petites portes secondaires, sans parler des innombrables portillons et des autres issues sans porte. Et bien entendu, toutes les équipes qui en sont chargées me doivent obéissance. Et bien entendu aussi, ces grands honneurs impliquent de ma part, en retour, des responsabilités vis à vis de la direction de l'hôtel : je ne dois laisser sortir personne qui puisse avoir l'air tant soit peu suspect. Et toi, justement, car tel est mon bon plaisir, tu me parais fortement suspect.

Und vor Freude darüber hob er die Hände und ließ sie wieder stark zurückschlagen, daß es klatschte und wehtat.
»Es ist möglich«, fügte er hinzu und unterhielt sich dabei königlich, »daß du bei einem anderen Ausgang unbemerkt hinausgekommen wärest, denn du standest mir natürlich nicht dafür, besondere Anweisungen deinetwegen ergehen zu lassen. Aber da du nun einmal hier bist, will ich dich genießen. Im übrigen habe ich nicht daran gezweifelt, daß du das Rendezvous, das wir uns beim Haupttor gegeben hatten, auch einhalten wirst, denn das ist eine Regel, daß der Freche und der Unfolgsame gerade dort und dann mit seinen Lastern aufhört, wo es ihm schadet. Du wirst das an dir selbst gewiß noch oft beobachten können.«
»Glauben Sie nicht«, sagte Karl und atmete den eigentümlich dumpfen Geruch ein, der vom Oberportier ausging, und den er erst hier, wo er so lange in seiner nächsten Nähe stand, bemerkte, »glauben Sie nicht«, sagte er, »daß ich vollständig in Ihrer Gewalt bin, ich kann ja schreien.«
»Und ich kann dir den Mund stopfen«, sagte der Oberportier ebenso ruhig und schnell, wie er es wohl nötigenfalls auszuführen gedachte. »Und meinst du denn wirklich, wenn man deinetwegen hereinkommen sollte, es würde sich jemand finden, der dir recht geben würde, mir, dem Oberportier, gegenüber? Du siehst also wohl den Unsinn deiner Hoffnungen ein. Weißt du, wie du noch in der Uniform warst, da hast du tatsächlich noch ein wenig beachtenswert ausgesehen, aber in diesem Anzug, der tatsächlich nur in Europa möglich ist! «

Il était si content de lui qu'il en éleva les deux mains, pour les laisser retomber brutalement sur Karl, lui donnant une grande claque qui lui fit mal.
— Il est possible, continua-t-il, en prenant une contenance royale, qu'en empruntant une autre issue, tu aies pu parvenir à sortir sans être remarqué, car il n'y a aucune raison que je donne des ordres spécialement en ton honneur. Mais puisque justement tu es là, je vais profiter de toi jusqu'au bout. Et d'ailleurs, je n'ai pas douté un instant que tu viendrais au rendez-vous que nous nous étions fixés à la porte principale : c'est une règle chez les insolents et les récalcitants de renoncer à leur vice précisément au moment où cela va leur causer du tort. Tu pourras certainement en faire l'expérience par toi-même bien souvent.
— Ne croyez pas, dit Karl, tout en reniflant l'étrange odeur de renfermé qui émanait du Portier en Chef, et qu'il remarquait pour la première fois parce qu'il ne s'était jamais trouvé si près de lui aussi longtemps, - ne croyez pas que je sois entièrement à votre merci : je peux encore crier !
— Et moi je peux te la faire boucler, dit le Portier en Chef aussi rapidement et calmement qu'il pensait faire ce qu'il disait, si c'était nécessaire. Et penses-tu vraiment que si quelqu'un venait ici pour toi, on pourrait te donner raison contre moi, le Portier en Chef ? Tu vois bien à quel point tes espérances sont vaines. Tu sais, quand tu étais encore en uniforme, tu avais au moins une certaine allure ; mais dans cette tenue, qui n'est vraiment possible qu'en Europe...

Und er zerrte an den verschiedensten Stellen des Anzuges, der jetzt allerdings, obwohl er vor fünf Monaten noch fast neu gewesen war, abgenutzt, faltig, vor allem aber fleckig war, was hauptsächlich auf die Rücksichtslosigkeit der Liftjungen zurückzuführen war, die jeden Tag, um den Saalboden dem allgemeinen Befehl gemäß glatt und staubfrei zu erhalten, aus Faulheit keine eigentliche Reinigung vornahmen, sondern mit irgendeinem Öl den Boden besprengten und damit gleichzeitig alle Kleider auf den Kleiderständern schändlich bespritzten. Nun konnte man seine Kleider aufheben, wo man wollte, immer fand sich einer, der gerade seine Kleider nicht bei der Hand hatte, dagegen die versteckten fremden Kleider mit Leichtigkeit fand und sich ausborgte. Und womöglich war dieser eine gerade derjenige, der an diesem Tage die Saalreinigung vorzunehmen hatte und der dann die Kleider nicht nur mit dem Öl bespritzte, sondern vollständig von oben bis unten begoß. Nur Renell hatte seine kostbaren Kleider an irgendeinem geheimen Orte versteckt, von wo sie kaum jemals einer hervorgezogen hatte, zumal sich ja auch niemand vielleicht aus Bosheit oder Geiz fremde Kleider ausborgte, sondern aus bloßer Eile und Nachlässigkeit dort nahm, wo er sie fand. Aber selbst auf Renells Kleid war mitten auf dem Rücken ein kreisrunder, rötlicher Ölfleck, und in der Stadt hätte ein Kenner an diesem Fleck selbst in diesem eleganten jungen Mann den Liftjungen feststellen können.

Et il se mit à tirer à divers endroits du costume de Karl. Ce costume, qui était presque neuf il y a cinq mois, était à présent élimé, froissé, et même taché, à cause de la négligence des garçons d'ascenseur : chaque jour en effet, pour maintenir propre et sans poussière le sol du dortoir comme le voulait le réglement, et au lieu de procéder à un véritable nettoyage, ils se contentaient, par paresse, de répandre sur le sol une espèce d'huile, en éclaboussant du même coup affreusement les vêtements suspendus aux porte-manteaux. On pouvait bien suspendre ses vêtements où on voulait, il s'en trouvait toujours un qui n'avait pas ses propres vêtements sous la main, et qui trouvait facilement ceux qu'un autre avait dissimulés pour les lui emprunter. Et il était bien possible que celui-là soit justement un de ceux qui ce jour-là se trouvaient chargés de nettoyer le dortoir ; alors les vêtements empruntés n'étaient pas seulement éclaboussés d'huile, mais trempés du haut jusqu'en bas. Il n'y avait que Renell qui eût réussi à cacher son précieux costume dans un endroit secret d'où on ne l'avait pratiquement jamais sorti ; car il est vrai que personne ne faisait cela par méchanceté ou avarice : on prenait tout simplement ce qu'on trouvait, sans y penser, et dans la hâte. Le costume de Renell lui-même s'ornait d'une grosse tache d'huile rougeâtre au milieu du dos, et un connaisseur aurait pu, en pleine ville, reconnaître le liftier dans cet élégant jeune homme.

Und Karl sagte sich bei diesen Erinnerungen, daß er auch als Liftjunge genug gelitten hatte und daß doch alles vergebens gewesen war, denn nun war dieser Liftjungendienst nicht, wie er gehofft hatte, eine Vorstufe zu besserer Anstellung gewesen, vielmehr war er jetzt noch tiefer hinabgedrückt worden und sogar sehr nahe an das Gefängnis geraten. Überdies wurde er jetzt noch vom Oberportier festgehalten, der wohl darüber nachdachte, wie er Karl noch weiter beschämen könne. Und völlig vergessend, daß der Oberportier durchaus nicht der Mann war, der sich vielleicht überzeugen ließ, rief Karl, während er sich mit der gerade freien Hand mehrmals gegen die Stirn schlug: »Und wenn ich Sie wirklich nicht gegrüßt haben sollte, wie kann denn ein erwachsener Mensch wegen eines unterlassenen Grußes so rachsüchtig werden!«

Plongé dans ces souvenirs, Karl se disait que lui aussi avait suffisamment souffert comme garçon d'ascenseur, et que tout cela n'avait pourtant servi à rien, car cela ne lui avait pas servi, comme il l'avait espéré, de marchepied pour accéder à une meilleure place. Au contraire, voilà qu'il était maintenant rejeté plus bas encore, et même à deux doigts d'être mis en prison. Et par desus le marché, il était encore retenu contre son gré par le Portier en Chef, qui ne pensait qu'à une chose : comment continuer à le tourmenter. Alors, oubliant complètement que le Portier en Chef n'était certainement pas homme à se laisser convaincre facilement, Karl s'écria, en se frappant plusieurs fois le front de sa main libre :
— Et quand bien même je ne vous aurais pas salué, comment un homme sensé peut-il avoir tant de rancune parce qu'on a négligé de le saluer ?

»Ich bin nicht rachsüchtig«, sagte der Oberportier, »Ich will nur deine Taschen durchsuchen. Ich bin zwar überzeugt, daß ich nichts finden werde, denn du wirst wohl vorsichtig gewesen sein und hast wohl deinen Freund allmählich alles, jeden Tag etwas, wegschleppen lassen. Aber durchsucht worden mußt du sein.« Und schon griff er in die eine von Karls Rocktaschen mit solcher Gewalt, daß die seitlichen Nähte platzten. »Da ist also schon nichts«, sagte er und überklaubte in seiner Hand den Inhalt dieser Tasche, einen Reklamekalender des Hotels, ein Blatt mit einer Aufgabe aus kaufmännischer Korrespondenz, einige Rock- und Hosenknöpfe, die Visitenkarte der Oberköchin, einen Polierstift für die Nägel, den ihm einmal ein Gast beim Kofferpacken zugeworfen hatte, einen alten Taschenspiegel, den ihm Renell einmal zum Dank für vielleicht zehn Vertretungen im Dienste geschenkt hatte, und noch ein paar Kleinigkeiten. »Da ist also nichts«, wiederholte der Oberportier und warf alles unter die Bank, als sei es selbstverständlich, daß das Eigentum Karls, soweit es nicht gestohlen war, unter die Bank gehöre.

— Je ne suis pas rancunier, dit le Portier en Chef. Je veux seulement fouiller tes poches. Je suis à peu près sûr que je n'y trouverai rien, car tu auras été assez malin pour faire passer chaque jour quelque chose à ton ami. Mais il faut quand même que je te fouille complètement.
Et il plongeait déjà la main dans l'une des poches de Karl avec une telle violence qu'il en fit craquer les coutures.
— Il n'y a rien là-dedans, fit-il.
Et il détailla ce que contenait la poche dans le creux de sa main : un calendrier-réclame de l'hôtel, une page d'exercice de correspondance commerciale, quelques boutons de veste et de pantalon, la carte de visite de la cuisinière en chef, une lime à ongles qu'un client, un jour, avait jeté à Karl en faisant ses valises, un vieux miroir de poche que Renell lui avait donné en cadeau pour le remercier de l'avoir remplacé une dizaine de fois au moins, et quelques bricoles encore.
— Rien du tout, répéta le Portier en Chef, et il jeta tout sous la banquette, comme si c'était la place normale de tout ce qui était à Karl et n'avait pas été volé.

§ Karl s'échappe

›Jetzt ist's aber genug‹, sagte sich Karl - sein Gesicht mußte glühend rot sein -, und als der Oberportier, durch die Gier unvorsichtig gemacht, in Karls zweiter Tasche herumgrub, fuhr Karl mit einem Ruck aus den Ärmeln heraus, stieß im ersten, noch unbeherrschten Sprung einen Unterportier ziemlich stark gegen seinen Apparat, lief durch die schwüle Luft, eigentlich langsamer, als er beabsichtigt hatte, zur Tür, war aber glücklich draußen, ehe der Oberportier in seinem schweren Mantel sich auch nur hatte erheben können. Die Organisation des Wachdienstes mußte doch nicht so mustergültig sein, es läutete zwar von einigen Seiten, aber Gott weiß zu welchen Zwecken! Hotelangestellte gingen zwar im Torgang in solcher Anzahl kreuz und quer, daß man fast daran denken konnte, sie wollten in unauffälliger Weise den Ausgang unmöglich machen, denn viel sonstigen Sinn konnte man in diesem Hin- und Hergehen nicht erkennen;

Cette fois, ça suffit, se dit Karl - et son visage était en feu. Et comme le Portier en Chef, aveuglé par sa cupidité, ne se méfiait plus, trop occupé à fouiller dans sa seconde poche, Karl se libéra de ses manches d'une secousse, et d'un saut, bousculant involontairement un des sous-portiers contre son téléphone, fila vers la porte. À vrai dire, il ne l'atteignit pas aussi vite qu'il le pensait, dans cette atmosphère oppressante, mais heureusement il était tout de même dehors maintenant, avant que le Portier en Chef, engoncé dans son manteau, ait même pu se lever. L'organisation du service de sécurité ne devait pas être tellement sérieux, finalement. Il y avait bien des sonneries qui retentissaient ici ou là, mais Dieu sait pourquoi ! Les employés de l'hôtel allaient et venaient de toutes façons en si grand nombre par la porte principale, et tellement dans tous les sens, qu'on aurait presque pu penser qu'ils s'efforçaient discrètement de bloquer la sortie, car on ne pouvait vraiment pas comprendre à quoi pouvait bien rimer cet incessant va-et-vient.

jedenfalls kam Karl bald ins Freie, mußte aber noch das Hoteltrottoir entlanggehen, denn zur Straße konnte man nicht gelangen, da eine ununterbrochene Reihe von Automobilen stockend sich am Haupttor vorbeibewegte. Diese Automobile waren, um nur so bald als möglich zu ihrer Herrschaft zu kommen, geradezu ineinandergefahren, jedes wurde vom nachfolgenden vorwärtsgeschoben. Fußgänger, die es besonders eilig hatten, auf die Straße zu gelangen, stiegen zwar hie und da durch die einzelnen Automobile hindurch, als sei dort ein öffentlicher Durchgang, und es war ihnen ganz gleichgültig, ob im Automobil nur der Chauffeur und die Dienerschaft saß oder auch die vornehmsten Leute. Ein solches Benehmen schien aber Karl doch übertrieben, und man mußte sich wohl in den Verhältnissen schon auskennen, um das zu wagen; wie leicht konnte er an ein Automobil geraten, dessen Insassen das übelnahmen, ihn hinunterwarfen und einen Skandal veranlaßten, und nichts hatte er als ein entlaufener verdächtiger Hotelangestellter in Hemdärmeln mehr zu fürchten. Schließlich konnte ja die Reihe der Automobile nicht in Ewigkeit so fortgehen, und er war auch, solange er sich ans Hotel hielt, eigentlich am wenigsten verdächtig. Tatsächlich gelangte Karl endlich an eine Stelle, wo die Automobilreihe zwar nicht aufhörte, aber zur Straße hin abbog und lockerer wurde.

Mais quoi qu'il en soit, Karl fut bientôt à l'air libre ; il dut longer le trottoir de l'hôtel, car il était impossible d'atteindre la chaussée, tant il y avait de voitures à la queue leu-leu et avançant par à-coups devant la grande porte. Dans l'espoir d'arriver au plus vite vers leurs passagers, elles s'étaient littéralement emboîtées les unes dans les autres, chacune se trouvant comme poussée en avant par la suivante. Des piétons particulièrement pressés de parvenir jusqu'à la chaussée se faufilaient bien de temps en temps en traversant les voitures elles-mêmes, comme si c'était un passage public, et il leur était indifférent qu'il y eût à l'intérieur seulement le chauffeur et les domestiques ou bien les gens les plus chics. Karl trouva tout de même excessif un tel comportement : il fallait tout de même être bien au courant des habitudes pour s'y risquer. Il pouvait très facilement tomber sur une voiture dont les occupants n'apprécieraient pas du tout ça, le ficheraient dehors et provoqueraient un scandale - et il n' y avait rien de pire qui puisse lui arriver, à lui, employé d'hôtel mis à la porte, suspect, en bras de chemise... Le flux des voitures ne pouvait pas se poursuivre comme ça indéfiniment, et d'ailleurs, c'était encore là, près de l'hôtel, qu'il était le moins suspect. Et de fait, Karl finit par trouver un endroit où la file de voitures, sans s'interrompre, s'éloignait un peu du trottoir et se faisait un peu moins compacte.

Gerade wollte er in den Verkehr der Straße schlüpfen, in dem wohl noch viel verdächtiger aussehende Leute, als er war, frei herumliefen, da hörte er in der Nähe seinen Namen rufen. Er wandte sich um und sah, wie zwei ihm wohlbekannte Liftjungen aus einer niedrigen, kleinen Türöffnung, die wie der Eingang einer Gruft aussah, mit äußerster Anstrengung eine Bahre herauszogen, auf der, wie Karl nun erkannte, wahrhaftig Robinson lag, Kopf, Gesicht und Arme mannigfaltig umbunden. Es war häßlich anzusehen, wie er die Arme an die Augen führte, um mit dem Verbande die Tränen abzuwischen, die er vor Schmerzen oder vor sonstigem Leid oder gar vor Freude über das Wiedersehen mit Karl vergoß.

Juste comme il allait se glisser dans le trafic, là où des gens d'apparence encore bien plus suspecte que la sienne se déplaçaient en toute tranquillité, il entendit quelqu'un crier son nom, tout près de lui. Il se retourna, et vit deux jeunes garçons d'ascenseur qu'il connaissait bien sortir d'une petite porte basse comme celle d'un caveau, tirant à grand peine une civière sur laquelle Karl reconnut aussitôt Robinson, étendu, la tête et les bras emmaillottés dans des pansements. C'était affreux de le voir essayer, avec ses bras bandés, de s'essuyer les larmes qui lui coulaient des yeux à cause de ses souffrances ou de quelque autre peine qu'il endurait - ou même peut-être à cause de la joie qu'il avait de retrouver Karl.

»Roßmann«, rief er vorwurfsvoll, »warum läßt du mich denn so lange warten! Schon eine Stunde verbringe ich damit, mich zu wehren, damit ich nicht wegtransportiert werde, ehe du kommst. Diese Kerle« - und er gab dem einen Liftjungen ein Kopfstück, als sei er durch die Verbände vor Schlägen geschützt - »sind ja wahre Teufel. Ach, Roßmann, der Besuch bei dir ist mir teuer zu stehen gekommen.«
»Was hat man dir denn gemacht?« sagte Karl und trat an die Bahre heran, welche die Liftjungen, um sich auszuruhen, lachend niederstellten.

— Rossmann ! cria-t-il sur un ton de reproche, pourquoi donc m'as-tu fait attendre aussi longtemps ? J'ai déjà été obligé de me battre pendant une heure pour qu'on ne me déplace pas de là avant que tu n'arrives. Ces types-là... (et il donna un coup sur la tête de l'un des garçons d'ascenseur, comme si ses pansements devaient le protéger), ces types-là sont de vrais démons. Ah, Rossmann, la visite que je t'ai rendue m'a vraiment coûté cher !
— Mais qu'est-ce qu'on t'a donc fait ? dit Karl, en se rapprochant de la civière, que les deux garçons, en riant, déposèrent pour souffler un peu.

»Du fragst noch«, seufzte Robinson, »und siehst, wie ich ausschaue. Bedenke, ich bin ja höchstwahrscheinlich für mein ganzes Leben zum Krüppel geschlagen. Ich habe fürchterliche Schmerzen von hier bis hierher« - und er zeigte zuerst auf den Kopf und dann auf die Zehen -, »ich möchte dir wünschen, daß du gesehen hättest, wie ich aus der Nase geblutet habe. Meine Weste ist ganz verdorben, die habe ich überhaupt dort gelassen, meine Hosen sind zerfetzt, ich bin in Unterhosen« - und er lüftete die Decke ein wenig und lud Karl ein, unter sie zu schauen. »Was wird nur aus mir werden! Ich werde zumindest einige Monate liegen müssen, und das will ich dir gleich sagen, ich habe niemanden anderen als dich, der mich pflegen könnte, Delamarche ist ja viel zu ungeduldig. Roßmann, Roßmannchen!« Und Robinson streckte die Hand nach dem ein wenig zurücktretenden Karl aus, um ihn durch Streicheln für sich zu gewinnen. »Warum habe ich dich nur besuchen müssen!« wiederholte er mehrere Male, um Karl die Mitschuld nicht vergessen zu lassen, die dieser an seinem Unglück hatte.

— Tu me le demandes ! gémit Robinson. Tu vois de quoi j'ai l'air ? Pense donc ! Je vais certainement demeurer infirme pour le restant de mes jours. J'ai des douleurs affreuses depuis là, jusque là.. (et il montrait sa tête, puis le bout de ses pieds). J'aurais voulu que tu voies à quel point j'ai saigné du nez... Mon gilet en est complètement fichu, je l'ai même abandonné là-bas, mon pantalon est en lambeaux, me voilà en caleçon ! (et il leva un peu la couverture, pour que Karl regarde en dessous). Que vais-je devenir, maintenant ? Je vais être obligé de rester allongé au moins pendant plusieurs mois, et je tiens à te dire tout de suite que je n'ai que toi pour me soigner : Delamarche est bien trop énervé ! Rossmann, mon petit Rossmann...Et Robinson tendait la main pour le caresser et tenter de le convaincre, mais Karl recula un peu.
— Pourquoi donc a-t-il fallu que j'aille te voir ! répéta Robinson plusieurs fois, pour bien rappeler à Karl que les malheurs qui lui étaient arrivés, à lui Robinson, étaient aussi un peu de sa faute.

Nun erkannte zwar Karl sofort, daß das Klagen Robinsons nicht von seinen Wunden, sondern von dem ungeheueren Katzenjammer stammte, in dem er sich befand, da er, in schwerer Trunkenheit kaum eingeschlafen, gleich geweckt und zu seiner Überraschung blutig geboxt worden war und sich in der wachen Welt gar nicht mehr zurechtfinden konnte. Die Bedeutungslosigkeit der Wunden war schon an den unförmlichen, aus alten Fetzen bestehenden Verbänden zu sehen, mit denen ihn die Liftjungen offenbar zum Spaß ganz und gar umwickelt hatten. Und auch die zwei Liftjungen an den Enden der Bahre prusteten vor Lachen von Zeit zu Zeit. Nun war aber hier nicht der Ort, Robinson zur Besinnung zu bringen, denn stürmend eilten hier die Passanten, ohne sich um die Gruppe an der Bahre zu kümmern, vorbei, öfters sprangen Leute mit richtigem Turnerschwung über Robinson hinweg, der mit Karls Geld bezahlte Chauffeur rief: »Vorwärts, vorwärts!« Die Liftjungen hoben mit letzter Kraft die Bahre auf, Robinson erfaßte Karls Hand und sagte schmeichelnd: »Nun komm, so komm doch.«

Maintenant Karl comprenait que les plaintes de Robinson ne venaient pas du fait de ses blessures, mais de la terrible « gueule de bois » qu'il avait après s'être endormi complètement saoûl, puis avoir été réveillé, et sans savoir pourquoi, roué de coups jusqu'au sang : maintenant, il ne savait plus au juste où il en était. Le peu d'importance de ses blessures se voyait facilement à l'aspect informe des pansements que les garçon d'ascenseur, manifestement pour s'amuser, lui avaient fabriqués avec de vieux chiffons, et dont ils l'avaient entortillé de la tête aux pieds. Et d'ailleurs, ces deux-là, chacun à un bout du brancard, pouffait de rire de temps en temps. Mais ce n'était pas le bon endroit pour faire reprendre ses esprits à Robinson, car des gens pressés passaient devant eux sans prêter attention au groupe qu'ils formaient près de la civière, et parfois même sautaient par dessus Robinson, comme de vrais gymnastes, tandis que le chauffeur, payé avec l'argent de Karl s'écriait : « Allons-y ! Allons-y ! » Dans un dernier effort, les deux garçons d'ascenseur soulevèrent la civière, Robinsonsaisit la main de Karl en lui disant : « Viens ! Mais viens donc ! ».

War nicht Karl in dem Aufzug, in dem er sich befand, im Dunkel des Automobils noch am besten aufgehoben? Und so setzte er sich neben Robinson, der den Kopf an ihn lehnte Die zurückbleibenden Liftjungen schüttelten ihm, als ihrem gewesenen Kollegen, durch das Coupéfenster herzlich die Hand, und das Automobil drehte sich mit scharfer Wendung zur Straße hin, als müsse unbedingt ein Unglück geschehen, aber gleich nahm der alles umfassende Verkehr auch die schnurgerade Fahrt dieses Automobils ruhig in sich auf.

Et après tout : est-ce qu'il ne valait pas mieux pour Karl, dans la tenue où il se trouvait, se blottir dans l'obscurité de la voiture ? Il s'assit donc à côté de Robinson, dont la tête s'appuya sur lui. Les deux garçons d'ascenseur restés sur le trottoir, serrèrent chaleureusement, à travers la portière, la main de leur ancien collègue qui s'en allait, et la voiture braqua à fond pour aller sur la chaussée. L'accident semblait inévitable... mais la circulation ambiante absorba aussitôt sans encombre la trajectoire rectiligne de la voiture.