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§ L'affiche |
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Karl sah an einer Straßenecke ein Plakat mit folgender Aufschrift: »Auf dem Rennplatz in Clayton wird heute von sechs Uhr früh bis Mitternacht Personal für das Theater in Oklahoma aufgenommen! Das große Theater von Oklahoma ruft euch! Es ruft nur heute, nur einmal! Wer jetzt die Gelegenheit versäumt, versäumt sie für immer! Wer an seine Zukunft denkt, gehört zu uns! Jeder ist willkommen! Wer Künstler werden will, melde sich! Wir sind das Theater, das jeden brauchen kann, jeden an seinem Ort! Wer sich für uns entschieden hat, den beglückwünschen wir gleich hier! Aber beeilt euch, damit ihr bis Mitternacht vorgelassen werdet! Um zwölf Uhr wird alles geschlossen und nicht mehr geöffnet! Verflucht sei, wer uns nicht glaubt! Auf nach Clayton!«
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Karl aperçut au coin d'une rue une affiche ainsi libellée : « On embauche du personnel pour le Théâtre d'Oklahoma ! Sur le champ de courses de Clayton, aujourd'hui, de six heures à minuit. Le Grand Théâtre d'Oklahoma vous appelle ! Et il ne vous appellera qu'une seule fois, aujourd'hui seulement ! Qui ratera cette occasion l'aura ratée pour toujours ! Qui pense à son avenir, qu'il vienne vers nous ! Tout le monde est le bienvenu ! Qui veut devenir artiste qu'il se hâte ! Nous sommes le Théâtre dans lequel tout le monde peut jouer, chacun y a sa place ! Qui s'est décidé à venir chez nous recevra aussitôt toutes nos félicitations ! Mais dépêchez-vous : il ne vous reste que jusqu'à minuit ! À partir de minuit, tout sera fermé, et ne sera jamais plus ouvert. Malheur à qui ne nous aura pas cru ! Et en avant pour Clayton ! »
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Es standen zwar viele Leute vor dem Plakat, aber es schien nicht viel Beifall zu finden. Es gab so viele Plakate, Plakaten glaubte niemand mehr. Und dieses Plakat war noch unwahrscheinlicher, als Plakate sonst zu sein pflegen. Vor allem aber hatte es einen großen Fehler, es stand kein Wörtchen von der Bezahlung darin. Wäre sie auch nur ein wenig erwähnenswert gewesen, das Plakat hätte sie gewiß genannt; es hätte das Verlockendste nicht vergessen. Künstler werden wollte niemand, wohl aber wollte jeder für seine Arbeit bezahlt werden.
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Il y avait beaucoup de gens arrêtés devant l'affiche, mais elle n'avait pas l'air de provoquer un grand enthousiasme. Il y avait tellement d'affiches que personne ne croyait plus à ce qu'elles disaient. Et celle-ci était encore plus invraisemblable que les autres. Mais elle présentait surtout une grave lacune : elle ne disait pas un mot de la rétribution. Si celle-ci avait mérité d'être mentionnée, l'affiche l'aurait certainement mentionnée ! Elle n'aurait pas oublié ce principal appât. Personne ne voulait devenir artiste, mais tout le monde, bien sûr, aurait voulu être payé pour son travail !
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Für Karl stand aber doch in dem Plakat eine große Verlockung. »Jeder war willkommen«, hieß es. Jeder, also auch Karl. Alles, was er bisher getan hatte, war vergessen, niemand wollte ihm daraus einen Vorwurf machen. Er durfte sich zu einer Arbeit melden, die keine Schande war, zu der man vielmehr öffentlich einladen konnte! Und ebenso öffentlich wurde das Versprechen gegeben, daß man auch ihn annehmen würde. Er verlangte nichts Besseres, er wollte endlich den Anfang einer anständigen Laufbahn finden, und hier zeigte er sich vielleicht. Mochte alles Großsprecherische, das auf dem Plakate stand, eine Lüge sein, mochte das große Theater von Oklahoma ein kleiner Wanderzirkus sein, es wollte Leute aufnehmen, das war genügend. Karl las das Plakat nicht zum zweiten Male, suchte aber noch einmal den Satz: »Jeder ist willkommen« hervor.
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Mais pour Karl, cependant, l'affiche avait quelque chose de très attirant. Elle disait : « Tout le monde est le bienvenu ! ». Tout le monde... et donc lui aussi. Tout ce qu'il avait pu faire jusqu'ici était oublié, personne ne lui ferait de reproches pour cela... Il pouvait se porter candidat pour un travail qui n'était pas honteux, et auquel on pouvait même vous convier publiquement ! Et c'était aussi publiquement qu'on vous promettait de vous engager ! Il n'attendait rien de mieux, il désirait trouver enfin comment débuter une carrière honorable, et c'était peut-être là ce qui s'offrait à lui. Les promesses mirifiques de l'affiche étaient peut-être mensongères, peut-être le “Grand Théâtre d'Oklahoma” n'était-il qu'un petit cirque ambulant, mais on y embauchait des gens, et cela suffisait. Karl ne relut pas une deuxième fois l'affiche, mais il y rechercha tout de même la phrase : « Tout le monde est le bienvenu ! ».
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Zuerst dachte er daran, zu Fuß nach Clayton zu gehen, aber das wären drei Stunden angestrengten Marsches gewesen, und er wäre dann möglicherweise gerade zurecht gekommen, um zu erfahren, daß man schon alle verfügbaren Stellen besetzt hätte. Nach dem Plakat war allerdings die Zahl der Aufzunehmenden unbegrenzt, aber so waren immer alle derartigen Stellenangebote abgefaßt. Karl sah ein, daß er entweder auf die Stelle verzichten oder fahren mußte. Er überrechnete sein Geld, es hätte ohne diese Fahrt für acht Tage gereicht, er schob die kleinen Münzen auf der flachen Hand hin und her. Ein Herr, der ihn beobachtet hatte, klopfte ihm auf die Schulter und sagte: »Viel Glück zur Fahrt nach Clayton.« Karl nickte stumm und rechnete weiter. Aber er entschloß sich bald, teilte das für die Fahrt notwendige Geld ab und lief zur Untergrundbahn.
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Karl pensa tout d'abord aller à pied jusqu'à Clayton ; mais il aurait eu trois bonnes heures d'une marche fatigante, et tout ça pour apprendre en arrivant, très probablement, que tous les postes libres étaient déjà pris ! D'après l'affiche, le nombre des embauches n'était pas limité, mais c'était toujours ainsi qu'on présentait les offres d'emploi. Karl se dit que ou bien il renonçait, ou bien il lui fallait trouver un moyen de transport. Il recompta son argent : il avait de quoi vivre huit jours s'il ne faisait pas ce voyage ; il faisait sauter ces petites pièces d'une paume dans l'autre. Un Monsieur qui l'observait depuis un moment lui tapa sur l'épaule et lui dit : — Bonne chance pour le voyage à Clayton ! Karl hocha la tête et recompta encore. Mais bientôt il fut décidé, il mit de côté l'argent nécessaire au voyage, et se précipita vers le métro.
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§ À Clayton |
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Als er in Clayton ausstieg, hörte er gleich den Lärm vieler Trompeten. Es war ein wirrer Lärm, die Trompeten waren nicht gegeneinander abgestimmt, es wurde rücksichtslos geblasen. Aber das störte Karl nicht, es bestätigte ihm vielmehr, daß das Theater von Oklahoma ein großes Unternehmen war. Aber als er aus dem Stationsgebäude trat und die ganze Anlage vor sich überblickte, sah er, daß alles noch größer war, als er nur irgendwie hatte denken können, und er begriff nicht, wie ein Unternehmen nur zu dem Zweck, um Personal zu erhalten, derartige Aufwendungen machten konnte. Vor dem Eingang zum Rennplatz war ein langes, niedriges Podium aufgebaut, auf dem Hunderte von Frauen, als Engel gekleidet, in weißen Tüchern mit großen Flügeln am Rücken, auf langen, goldglänzenden Trompeten bliesen. Sie waren aber nicht unmittelbar auf dem Podium, sondern jede stand auf einem Postament, das aber nicht zu sehen war, denn die langen wehenden Tücher der Engelkleidung hüllten es vollständig ein.
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Quand il descendit à Clayton, il entendit aussitôt un tintamarre de trompettes. C'était un tintamarre confus, les trompettes ne jouaient pas à l'unisson, on soufflait dedans sans se soucier de rien. Cela ne gênait pas Karl : il y voyait au contraire la preuve que le Théâtre d'Oklahoma était quelque chose d'important. Mais quand il sortit de la station et put voir toute cette étendue devant lui, alors il vit que que tout était encore plus grand que ce qu'il aurait pu imaginer, et il ne parvenait pas à comprendre que l'on puisse faire un tel étalage de dépenses rien que pour embaucher du personnel. Devant l'entrée du champ de courses, on avait édifié un long podium bas, sur lequel des centaines de femmes, habillées à la façon des anges, drapées dans des étoffes blanches, avec de grandes ailes dans le dos, soufflaient dans de longues trompettes dorées, étincelantes. Elles ne se tenaient pas directement sur le podium : chacune était juchée sur un piédestal que l'on ne pouvait pas voir, dissimulé complètement par le drapé de leur vêtement d'ange.
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Da nun die Postamente sehr hoch, wohl bis zwei Meter hoch waren, sahen die Gestalten der Frauen riesenhaft aus, nur ihre kleinen Köpfe störten ein wenig den Eindruck der Größe, auch ihr gelöstes Haar hing zu kurz und fast lächerlich zwischen den großen Flügeln und an den Seiten hinab. Damit keine Einförmigkeit entstehe, hatte man Postamente in der verschiedensten Größe verwendet; es gab ganz niedrige Frauen, nicht weit über Lebensgröße, aber neben ihnen schwangen sich andere Frauen in solche Höhe hinauf, daß man sie beim leichtesten Windstoß in Gefahr glaubte. Und nun bliesen alle diese Frauen.
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Et comme leur piédestal était très élevé, qu'il faisait au moins deux mètres, la stature de ces femmes paraissait gigantesque ; seule leur petite tête nuisait un peu à cette impression, de même que leurs cheveux dénoués, mais coupés trop courts, qui pendaient de façon presque ridicule entre leurs ailes immenses. Pour rompre l'uniformité, les socles étaient de hauteurs très différentes ; et si parmi ces femmes certaines étaient très basses, à peine plus hautes que leur taille normale, à côté d'elles d'autres étaient placées à une telle hauteur qu'on pouvait craindre pour elle au moindre coup de vent. Et toutes soufflaient dans leurs trompettes.
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Es gab nicht viele Zuhörer. Klein, im Vergleich zu den großen Gestalten, gingen etwa zehn Burschen vor dem Podium hin und her und blickten zu den Frauen hinauf. Sie zeigten einander diese oder jene, sie schienen aber nicht die Absicht zu haben, einzutreten und sich aufnehmen zu lassen. Nur ein einziger älterer Mann war zu sehen, er stand ein wenig abseits. Er hatte gleich auch seine Frau und ein Kind im Kinderwagen mitgebracht. Die Frau hielt mit der einen Hand den Wagen, mit der anderen stützte sie sich auf die Schulter des Mannes. Sie bewunderten zwar das Schauspiel, aber man erkannte doch, daß sie enttäuscht waren. Sie hatten wohl auch erwartet, eine Arbeitsgelegenheit zu finden, dieses Trompetenblasen aber beirrte sie.
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Il y avait peu de monde pour les écouter. Petits par rapport à ces immenses sihouettes, une dizaine de jeunes gens déambulaient au pied du podium, en levant les yeux vers ces femmes. Ils se montraient l'un à l'autre telle ou telle d'entre elles, mais ils ne semblaient pas vouloir entrer ni se faire engager. On ne voyait qu'un seul homme plus âgé, qui se tenait un peu à l'écart. Il avait amené avec lui sa femme et son enfant dans sa poussette. La femme tenait d'une main la poussette, et de l'autre s'accrochait à l'épaule de l'homme. Ils admiraient certes le spectacle, mais on voyait bien qu'ils étaient un peu déçus. Ils avaient dû s'attendre, eux aussi, à trouver là l'occasion d'avoir un emploi, et ces sonneries de trompettes les laissait pantois.
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Karl war in der gleichen Lage. Er trat in die Nähe des Mannes, hörte ein wenig den Trompeten zu und sagte dann: »Hier ist doch die Aufnahmestelle für das Theater von Oklahoma?« »Ich glaubte es auch«, sagte der Mann, »aber wir warten hier schon seit einer Stunde und hören nichts als die Trompeten. Nirgends ist ein Plakat zu sehen, nirgends ein Ausrufer, nirgends jemand, der Auskunft geben könnte.« Karl sagte: »Vielleicht wartet man, bis mehr Leute zusammenkommen. Es sind wirklich noch sehr wenig hier.« »Möglich«, sagte der Mann, und sie schwiegen wieder. Es war auch schwer, im Lärm der Trompeten etwas zu verstehen.
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Karl se trouvait dans la même situation qu'eux. Il s'approcha de l'homme, écouta un instant les trompettes, puis il dit : — C'est bien ici l'embauche pour le Théâtre d'Oklahoma ? — C'est ce que je croyais, moi aussi, dit l'homme. Mais nous attendons ici depuis une heure et nous n'entendons rien d'autre que des trompettes. On ne voit d'affiche nulle part, il n'y a personne pour nous appeler, personne qui puisse nous renseigner. Karl dit alors : — On attend peut-être qu'il y ait plus de monde ? Car nous ne sommes vraiment pas très nombreux encore. — C'est possible, dit l'homme. Et ils se turent tous les deux. Il était d'ailleurs bien difficile de compendre quoi que ce soit dans le tintamarre que faisaient les trompettes.
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Aber dann flüsterte die Frau etwas ihrem Manne zu, er nickte, und sie rief gleich Karl an: »Könnten Sie nicht in die Rennbahn hinübergehen und fragen, wo die Aufnahme stattfindet?« »Ja«, sagte Karl, »aber ich müßte über das Podium gehen, zwischen den Engeln durch.« »Ist das so schwierig?« fragte die Frau. Für Karl erschien ihr der Weg leicht, ihren Mann aber wollte sie nicht ausschicken. »Nun ja«, sagte Karl, »ich werde gehen.« »Sie sind sehr gefällig«, sagte die Frau, und sie wie auch ihr Mann drückten Karl die Hand.
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Mais soudain la femme chuchota quelque chose à l'oreille de son mari, qui fit « oui » de la tête, et demanda aussitôt à Karl : — Ne pourriez-vous pas aller du côté du champ de courses, et demander où se fait l'embauche ? — Oui, dit Karl. Mais alors, il va falloir que je monte sur le podium et que je passe entre les anges... — Est-ce donc si difficile que ça ? demanda la femme. Pour Karl, elle trouvait que c'était une chose facile, mais elle ne voulait pourtant pas y envoyer son mari ! — Bon, alors je vais y aller, dit Karl. — Vous êtes vraiment très aimable, dit la femme, en serrant la main de Karl, imitée par son mari.
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Die Burschen liefen zusammen, um aus der Nähe zu sehen, wie Karl auf das Podium stieg. Es war, als bliesen die Frauen stärker, um den ersten Stellensuchenden zu begrüßen. Diejenigen aber, an deren Postament Karl gerade vorüberging, gaben sogar die Trompeten vom Munde und beugten sich zur Seite, um seinen Weg zu verfolgen. Karl sah auf dem anderen Ende des Podiums einen unruhig auf und ab gehenden Mann, der offenbar nur auf Leute wartete, um ihnen alle Auskunft zu geben, die man nur wünschen konnte. Karl wollte schon auf ihn zugehen, da hörte er über sich seinen Namen rufen.
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Les jeunes gens qui étaient là accoururent pour mieux voir comment Karl se hisserait sur le podium. Il sembla que les femmes se mettaient à jouer plus fort, comme pour saluer le premier candidat à l'embauche. Et pourtant, celles qui se trouvaient sur les socles directement placés sur le chemin de Karl cessaient d'emboucher leur trompette, et se penchaient sur le côté pour le suivre des yeux. Karl aperçut alors, à l'autre bout du podium, un homme qui faisait nerveusement les cent pas, et qui, de toute évidence attendait les gens, pour leur donner tous les renseignements qu'ils pourraient souhaiter. Il s'apprêtait donc à se diriger vers lui, quand il entendit qu'on l'appelait d'en haut par son nom.
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§ Karl retrouve Fanny |
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»Karl!« rief der Engel. Karl sah auf und fing vor freudiger Überraschung zu lachen an. Es war Fanny. »Fanny!« rief er und grüßte mit der Hand hinauf. »Komm doch her!« rief Fanny. »Du wirst doch nicht an mir vorüberlaufen!« Und sie schlug die Tücher auseinander, so daß das Postament und eine schmale Treppe, die hinaufführte, freigelegt wurde. »Ist es erlaubt, hinaufzugehen?« fragte Karl. »Wer will uns verbieten, daß wir einander die Hand drücken!« rief Fanny und blickte sich erzürnt um, ob nicht etwa schon jemand mit dem Verbote käme. Karl lief aber schon die Treppe hinauf. »Langsamer!« rief Fanny. »Das Postament und wir beide stürzen um!« Aber es geschah nichts, Karl kam glücklich bis zur letzten Stufe. »Sieh nur«, sagte Fanny, nachdem sie einander begrüßt hatten, »sieh nur, was für eine Arbeit ich bekommen habe.«
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— Karl ! criait un ange. Karl leva les yeux et se mit à rire, étonné mais ravi : c'était Fanny ! — Fanny ! cria-t-il. Et il lui adressa là-haut un signe de la main. — Viens donc par là, dit Fanny. Tu ne vas tout de même pas passer devant moi comme ça ! Et elle écarta un peu ses voiles, pour laisser voir son piédestal, mais aussi un petit escalier qui conduisait vers elle. — On a le droit de monter ? demanda Karl. — Qui donc pourrait nous interdire de nous serrer la main ? s'écria Fanny, en regardant autour d'elle d'un regard courroucé, comme pour s'assurer qu'il n'arrivait pas déjà quelqu'un porteur d'une telle interdiction. Mais Karl grimpait déjà l'ecalier. — Doucement ! cria Fanny. On risque de basculer tous les deux avec le piédestal ! Mais cela ne se produisit pas. Karl parvint sans encombre à la dernière marche. — Regarde donc, dit Fanny, quand ils se furent salués, regarde un peu le travail que j'ai trouvé !
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»Es ist ja schön«, sagte Karl und sah sich um. Alle Frauen in der Nähe hatten schon Karl bemerkt und kicherten. »Du bist fast die Höchste«, sagte Karl und streckte die Hand aus, um die Höhe der anderen abzumessen. »Ich habe dich gleich gesehen«, sagte Fanny, »als du aus der Station kamst, aber ich bin leider hier in der letzten Reihe, man sieht mich nicht, und rufen konnte ich auch nicht. Ich habe zwar besonders laut geblasen, aber du hast mich nicht erkannt.« »Ihr blast ja alle schlecht«, sagte Karl, »laß mich einmal blasen.« »Aber gewiß«, sagte Fanny und reichte ihm die Trompete, »aber verdirb den Chor nicht, sonst entläßt man mich.«
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— C'est vraiment bien, dit Karl. Et il regardait autour de lui. Toutes les femmes proches de lui l'avaient remarqué et étouffaient de petits rires. — Tu es presque celle qui est le plus haut, dit-il encore. Et il leva la main pour évaluer la hauteur des autres. — Je t'ai reconnu tout de suite, dit Fanny, quand tu es sorti de la gare.Mais je suis malheureusement au dernier rang, ici, et on ne me voit pas, et je ne pouvais pas non plus t'appeler. J'ai pourtant soufflé de toutes mes forces, mais tu n'as pas fait attention à moi. — Vous jouez toutes bien mal ! dit Karl. Laisse-moi essayer un peu... — Bien sûr, dit Fanny, en lui tendant la trompette. Mais ne gâche pas le concert, sinon on pourrait me renvoyer.
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Karl fing zu blasen an; er hatte gedacht, es sei eine grob gearbeitete Trompete, nur zum Lärmmachen bestimmt, aber nun zeigte es sich, daß es ein Instrument war, das fast jede Feinheit ausführen konnte. Waren alle Instrumente von gleicher Beschaffenheit, so wurde ein großer Mißbrauch mit ihnen getrieben. Karl blies, ohne sich vom Lärm der anderen stören zu lassen, aus voller Brust ein Lied, das er irgendwo in einer Kneipe einmal gehört hatte. Er war froh, eine alte Freundin getroffen zu haben und hier, vor allen bevorzugt, die Trompete blasen zu dürfen und möglicherweise bald eine gute Stellung bekommen zu können. Viele Frauen stellten das Blasen ein und hörten zu; als er plötzlich abbrach, war kaum die Hälfte der Trompeten in Tätigkeit, erst allmählich kam wieder der vollständige Lärm zustande.
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Karl commença à souffler dans la trompette. Il avait cru qu'il s'agissait d'un instrument grossier, conçu seulement pour faire du bruit, mais maintenant il s'apercevait que c'était un véritable instrument, qui pouvait rendre à peu près toutes les nuances voulues. Si vraiment toutes les autres étaient de cette qualité, alors on en faisait un bien mauvais usage ! Sans se laisser troubler par le vacarme que faisaient les autres, karl joua à pleins poumons une chanson qu'il avait entendue un jour dans quelque auberge. Il était heureux d'avoir retrouvé une vieille amie et d'être le seul ici à bénéficier du privilège de jouer de la trompette, avec la perspective d'une belle situation. Plusieurs de ces femmes cessèrent de jouer et l'écoutèrent. Quand brusquement il s'arrêta, il n'y avait plus guère que la moitié des trompettes qui jouaient, et ce n'est qu'alors que le vacarme reprit.
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»Du bist ja ein Künstler«, sagte Fanny, als Karl ihr die Trompete wieder reichte. »Laß dich als Trompeter aufnehmen.« »Werden denn auch Männer aufgenommen?« fragte Karl. »Ja«, sagte Fanny, »wir blasen zwei Stunden lang. Dann werden wir von Männern, die als Teufel angezogen sind, abgelöst. Die Hälfte bläst, die Hälfte trommelt. Es ist sehr schön, wie überhaupt die ganze Ausstattung sehr kostbar ist. Ist nicht auch unser Kleid sehr schön? Und die Flügel?« Sie sah an sich hinab. »Glaubst du«, fragte Karl, »daß auch ich noch eine Stelle bekommen werde?« »Ganz bestimmt«, sagte Fanny, »es ist ja das größte Theater der Welt. Wie gut es sich trifft, daß wir wieder beisammen sein werden! Allerdings kommt es darauf an, welche Stelle du bekommst. Es wäre auch möglich, daß wir, auch wenn wir beide hier angestellt sind, uns doch gar nicht sähen.«
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— Tu es vraiment un artiste, dit Fanny, quand Karl lui rendit sa trompette. Fais toi embaucher comme trompettiste ! — On prend aussi des hommes pour ça ? dit Karl. — Oui, dit Fanny. Nous jouons aini pendant deux heures. Puis nous sommes remplacées par des hommes déguisés en diables. La moitié d'entre eux joue de la trompette, l'autre du tambour. C'est très joli, comme d'ailleurs toute la mise en scène, qui est somptueuse. Est-ce que notre costume n'est pas beau, lui aussi ? Et nos ailes ? Et elle baissa les yeux sur ses voiles. — Crois-tu que je pourrais obtenir encore une place, moi aussi ? demanda Karl. — Bien sûr, dit Fanny, c'est vraiment le plus grand théâtre du monde. Et ça tombe vraiment bien que nous nous retrouvions de nouveau ensemble ! Mais en fait cela va dépendre de la place que tu obtiendras. Car il se pourrait tout aussi bien que même si nous travaillons ici tous les deux, nous ne puissions même pas nous voir du tout.
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»Ist denn das Ganze wirklich so groß?« fragte Karl. »Es ist das größte Theater der Welt«, sagte Fanny nochmals, »ich habe es allerdings selbst noch nicht gesehen, aber manche meiner Kolleginnen, die schon in Oklahoma waren, sagen, es sei fast grenzenlos.« »Es melden sich aber wenig Leute«, sagte Karl und zeigte hinunter auf die Burschen und die kleine Familie. »Das ist wahr«, sagte Fanny. »Bedenke aber, daß wir in allen Städten Leute aufnehmen, daß unsere Werbetruppe immerfort reist und daß es noch viele solcher Truppen gibt.« »Ist denn das Theater noch nicht eröffnet?" fragte Karl. »O ja«, sagte Fanny, »es ist ein altes Theater, aber es wird immerfort vergrößert.« »Ich wundere mich«, sagte Karl, »daß sich nicht mehr Leute dazu drängen.« »Ja«, sagte Fanny, »es ist merkwürdig.«
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— C'est donc vraiment si grand que ça ? demanda Karl. — C'est le plus grand théâtre du monde ! répéta Fanny. D'ailleurs, moi-même je ne l'ai pas encore vu. Mais j'ai plusieurs collègues qui sont déjà allées à Oklahoma, et d'après elles, il est quasiment sans limites ! — Il y a pourtant peu de gens qui se présentent, dit Karl ; et il montrait en bas les jeunes gens et la petite famille. — C'est vrai, dit Fanny. Mais songe un peu que nous accueillons des gens dans toutes les villes, que notre groupe de recrutement se déplace sans cesse, et qu'il y a beaucoup d'autres groupes comme ça. — Le théâtre n'est donc pas encore ouvert ? demanda Karl. — Oh, si, dit Fanny ; c'est un théâtre qui est déjà ancien, mais il est en continuelle extension. — Je suis étonné, dit Karl, de ne pas voir plus de gens se bousculer. — Oui, dit Fanny, c'est curieux en effet.
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»Vielleicht«, sagte Karl, »schreckt dieser Aufwand an Engeln und Teufeln mehr ab, als er anzieht.« »Wie du das herausfinden kannst!« sagte Fanny. »Es ist aber möglich. Sag es unserem Führer, vielleicht kannst du ihm dadurch nützen.« »Wo ist er?« fragte Karl. »In der Rennbahn«, sagte Fanny, »auf der Schiedsrichtertribüne.« »Auch das wundert mich«, sagte Karl, »warum geschieht denn die Aufnahme auf der Rennbahn?« »Ja«, sagte Fanny, »wir machen überall die größten Vorbereitungen für den größten Andrang. Auf der Rennbahn ist eben viel Platz. Und in allen Ständen, wo sonst die Wetten abgeschlossen werden, sind die Aufnahmekanzleien eingerichtet. Es sollen zweihundert verschiedene Kanzleien sein.« »Aber«, rief Karl, »hat denn das Theater von Oklahoma so große Einkünfte, um derartige Werbetruppen erhalten zu können?« »Was kümmert uns denn das?« sagte Fanny. »Aber nun geh, Karl, damit du nichts versäumst, ich muß auch wieder blasen. Versuche, auf jeden Fall einen Posten bei dieser Truppe zu bekommen, und komm gleich zu mir, es melden. Denke daran, daß ich in großer Unruhe auf die Nachricht warte.«
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— Peut-être, dit Karl, que cette profusion d'anges et de démons effraie un peu les gens, plutôt qu'elle ne les attire ? — Qu'est-ce que tu vas chercher là ? dit Fanny. Mais après tout, c'est possible. Dis-le à notre chef, peut-être que tu lui seras utile ainsi. — Où est-il ? demanda Karl. — Sur le champ de courses, dit Fanny. Dans la tribune des juges d'arrivée. — Cela aussi m'étonne, dit Karl. Pourquoi l'embauche se fait-elle sur un champ de courses ? — C'est que, dit Fanny, nous prenons les plus larges dispositions partout, pour l'affluence la plus grande. Et sur un champ de courses, nous avons justement beaucoup de place ! Et derrière les guichets où d'habitude se prennent les paris, nous avons installé les bureaux d'embauche. Il doit y en avoir au moins deux cents. — Mais alors, s'écria Karl, le Théâtre d'Oklahoma doit avoir d'énormes recettes pour pouvoir entretenir tant de personnel ? — Qu'est-ce que ça peut bien nous faire ? dit Fanny. Mais maintenant, vas-y, Karl, sinon tu vas rater l'occasion ; et il faut que je me remette à jouer. Il faut que tu essaies de décrocher une place dans la troupe, de toutes façons. Et viens ensuite me raconter ça. Dis-toi bien que j'attendrai de tes nouvelles avec beaucoup d'impatience !
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Sie drückte ihm die Hand, ermahnte ihn zur Vorsicht beim Hinabsteigen, setzte wieder die Trompete an die Lippen, blies aber nicht, ehe sie Karl unten auf dem Boden in Sicherheit sah. Karl legte wieder die Tücher über die Treppe, so wie sie früher gewesen waren. Fanny dankte durch Kopfnicken, und Karl ging, das eben Gehörte nach verschiedenen Richtungen hin überlegend, auf den Mann zu, der schon Karl oben bei Fanny gesehen und sich dem Postament genähert hatte, um ihn zu erwarten.
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Elle lui serra la main, en lui recommandant de faire bien attention en descendant, remit la trompette à sa bouche, mais ne recommença pas à jouer avant que Karl ne soit parvenu sans encombre jusqu'au sol. Karl remit les voiles à leur place pour cacher l'escalier, comme ils étaient auparavant ; Fanny le remercia d'un petit mouvement de tête, et Karl s'en alla. En repensant à tout ce qu'il venait d'apprendre là, il se dirigea vers un homme qui l'avait aperçu perché sur le piédestal de Fanny, et qui s'était approché du podium pour l'attendre.
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§ Karl se porte candidat |
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»Sie wollen bei uns eintreten?« fragte der Mann. »Ich bin der Personalchef dieser Truppe und heiße Sie willkommen.« Er war ständig wie aus Höflichkeit ein wenig vorgebeugt, tänzelte, obwohl er sich nicht von der Stelle rührte, und spielte mit seiner Uhrkette. »Ich danke«, sagte Karl, »ich habe das Plakat Ihrer Gesellschaft gelesen und melde mich, wie es dort verlangt wird.« »Sehr richtig«, sagte der Mann anerkennend, »leider verhält sich hier nicht jeder so richtig.« Karl dachte daran, daß er jetzt den Mann darauf aufmerksam machen könnte, daß möglicherweise die Lockmittel der Werbetruppe gerade wegen ihrer Großartigkeit versagten. Aber er sagte es nicht, denn dieser Mann war gar nicht der Führer der Truppe, und außerdem wäre es wenig empfehlend gewesen, wenn er, der noch gar nicht aufgenommen war, gleich Verbesserungsvorschläge gemacht hätte. Darum sagte er nur: »Es wartet draußen noch einer, der sich auch anmelden will und der mich nur vorausgeschickt hat. Darf ich ihn jetzt holen?« »Natürlich«, sagte der Mann, »je mehr kommen, desto besser.« »Er hat auch eine Frau bei sich und ein kleines Kind im Kinderwagen. Sollen die auch kommen?« »Natürlich«, sagte der Mann und schien über Karls Zweifel zu lächeln. »Wir können alle brauchen.« »Ich bin gleich wieder zurück«, sagte Karl und lief wieder zurück an den Rand des Podiums.
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— Vous voulez entrer chez nous ? demanda l'homme. Je suis le chef du personnel de cette troupe, et je vous souhaite la bienvenue. Il se tenait un peu incliné, comme par politesse, sautillait sur place, et jouait avec sa chaîne de montre. — Je vous remercie, dit Karl ; j'ai vu l'affiche de votre société, et je suis venu me présenter, comme il était demandé. — C'est très bien, dit l'homme, d'un air approbateur ; il est dommage qu'ici tout le monde ne se conduise pas aussi correctement. Karl se dit alors qu'il pourrait faire remarquer à cet homme que les moyens dispendieux utilisés par l'équipe de recrutement ne semblaient pas atteindre le but recherché. Mais il ne dit rien, pourtant, car cet homme-là n'était pas vraiment le chef de la troupe, et d'autre part, cela n'aurait peut-être pas été bien perçu que de faire déjà des suggestions d'améliorations, alors qu'il n'était même pas encore embauché. Il dit donc simplement : — Il y a là-bas quelqu'un d'autre qui voudrait aussi se faire embaucher, et qui m'a envoyé pour me renseigner. Est-ce que je peux aller le chercher tout de suite ? — Naturellement, dit l'homme. Plus on est nombreux, mieux ça vaut. — Il est avec une femme et un enfant dans une poussette. Doivent-ils venir aussi ? — Naturellement, dit l'homme, qui sembla sourire de l'inquitétude de Karl. Nous sommes capables d'utiliser tout le monde. — Je reviens tout de suite, dit Karl.
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Er winkte dem Ehepaar zu und rief, daß alle kommen dürften. Er half, den Kinderwagen auf das Podium heben, und sie gingen nun gemeinsam. Die Burschen, die das sahen, berieten sich miteinander, stiegen dann langsam, bis zum letzten Augenblick noch zögernd, die Hände in den Taschen, auf das Podium hinauf und folgten schließlich Karl und der Familie. Eben kamen aus dem Stationsgebäude der Untergrundbahn neue Passagiere hervor, die, angesichts des Podiums mit den Engeln, staunend die Arme erhoben. Immerhin schien es, als ob die Bewerbung um Stellen nun doch lebhafter werden sollte. Karl war sehr froh, so früh, vielleicht als erster, gekommen zu sein, das Ehepaar war ängstlich und stellte verschiedene Fragen darüber, ob große Anforderungen gestellt würden. Karl sagte, er wisse noch nichts Bestimmtes, er hätte aber wirklich den Eindruck erhalten, daß jeder ohne Ausnahme genommen würde. Er glaube, man dürfe getrost sein.
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Il retourna en courant vers l'extrémité du podium, fit signe au couple, et leur cria qu'ils pouvaient venir tous. Il les aida à hisser la poussette et il s'approchèrent tous ensemble. Les jeunes gens, voyant cela, se concertèrent, puis montèrent aussi, les mains dans les poches, mais lentement, et après avoir attendu jusqu'au dernier moment, ils se décidèrent finalement à suivre Karl et la petite famille. C'est alors que se présentèrent à leur tour de nouveaux arrivants qui venaient de la station de métro, et qui, en voyant le podium et les anges, levèrent les bras, très étonnés. Il semblait donc bien, malgré tout, que la demande d'embauche allait être plus conséquente, finalement. Karl était tout content d'être arrivé si tôt, et peut-être même le premier ; le couple, lui, était anxieux, et posait diverses questions, pour savoir si l'on était très exigeant. Karl répondit qu'il n'en savait rien encore précisément, mais qu'il avait le sentiment qu'on prendrait tout le monde sans exception, et qu'il pensait qu'on n'avait aucun souci à se faire.
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Der Personalchef kam ihnen schon entgegen, war sehr zufrieden, daß so viele kamen, rieb sich die Hände, grüßte jeden einzelnen durch eine kleine Verbeugung und stellte sie alle in eine Reihe. Karl war der erste, dann kam das Ehepaar und dann erst die anderen. Als sie sich alle aufgestellt hatten - die Burschen drängten sich zuerst durcheinander, und es dauerte ein Weilchen, ehe bei ihnen Ruhe eintrat -, sagte der Personalchef, während die Trompeten verstummten: »Im Namen des Theaters von Oklahoma begrüße ich Sie. Sie sind früh gekommen« (es war aber schon bald Mittag), »das Gedränge ist noch nicht groß, die Formalitäten Ihrer Aufnahme werden daher bald erledigt sein. Sie haben natürlich alle Ihre Legitimationspapiere bei sich.«
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Le Chef du Personnel, qui venait déjà vers eux, était très satisfait de voir arriver tant de monde. Il se frottait les mains, et les salua les uns après les autres en s'inclinant légèrement, et les fit se mettre en une seule file. Karl était le premier, puis venait le couple, et ensuite seulement, les autres. Quand ils furent tous en place - les jeunes commençaient à se bousculer, et il fallut attendre un peu qu'ils se calment - le Chef du Personnel prit la parole, pendant que les trompettes se faisaient silencieuses : — Au nom du Théâtre de l'Oklahoma, je vous salue. Comme vous êtes venus de bonne heure (et il était pourtant presque midi), l'affluence n'est pas encore très grande, et vos formalités d'embauche seront de ce fait vite réglées. Bien entendu, vous devez avoir sur vous vos papiers d'identité.
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Die Burschen holten gleich irgendwelche Papiere aus den Taschen und schwenkten sie gegen den Personalchef hin, der Ehemann stieß seine Frau an, die unter dem Federbett des Kinderwagens ein ganzes Bündel Papiere hervorzog. Karl allerdings hatte keine. Sollte das ein Hindernis für seine Aufnahme werden? Immerhin wußte Karl aus Erfahrung, daß sich derartige Vorschriften, wenn man nur ein wenig entschlossen ist, leicht umgehen lassen. Es war nicht unwahrscheinlich. Der Personalchef überblickte die Reihe, vergewisserte sich, daß alle Papiere hatten, und da auch Karl die Hand, allerdings die leere Hand erhob, nahm er an, auch bei ihm sei alles in Ordnung.
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Les jeunes gens sortirent aussitôt de leurs poches quelques papiers et les exhibèrent devant le Chef du Personnel. Le mari poussa sa femme du coude et celle-ci, plongeant la main sous le lit du bébé dans la poussette, en tira une liasse de papiers. Mais Karl, lui, n'avait rien. Cela allait-il constituer un obstacle à son embauche ? D'après son expérience, Karl savait que les réglements de ce genre-là pouvaient être contournés si l'on savait faire preuve d'un peu de détermination. Le Chef du Personnel parcourut des yeux toute la rangée pour s'assurer que tout le monde avait ses papiers, et puisque Karl levait la main, lui aussi, même sans rien, il pensa que lui aussi était en règle.
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»Es ist gut«, sagte dann der Personalchef und winkte den Burschen ab, die ihre Papiere gleich untersucht haben wollten, »die Papiere werden jetzt in den Aufnahmekanzleien überprüft werden. Wie Sie schon aus unserem Plakat gesehen haben, können wir jeden brauchen. Wir müssen aber natürlich wissen, welchen Beruf er bisher ausgeübt hat, damit wir ihn an den richtigen Ort stellen können, wo er seine Kenntnisse verwerten kann.« ›Es ist ja ein Theater‹, dachte Karl zweifelnd und hörte sehr aufmerksam zu.
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— C'est bon, dit le Chef du Personnel en écartant les jeunes qui voulaient faire voir leurs papiers tout de suite. Les papiers vont être contrôlés dans les bureaux d'embauche. Comme vous avez pu le voir sur notre affiche, nous pouvons embaucher tout le monde. Mais nous devons savoir, bien entendu, quelle profession chacun de vous a exercé jusqu'ici, afin de l'affecter à un poste dans lequel il pourra exercer ses talents. Mais tout de même, c'est un théâtre...se disait Karl, dubitatif. Mais il n'en écoutait pas moins attentivement.
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§ Tracasseries bureaucratiques |
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»Wir haben daher«, fuhr der Personalchef fort, »in den Buchmacherbuden Aufnahmekanzleien eingerichtet, je eine Kanzlei für eine Berufsgruppe. Jeder von Ihnen wird mir also jetzt seinen Beruf angeben, die Familie gehört im allgemeinen zur Aufnahmekanzlei des Mannes. Ich werde Sie dann zu den Kanzleien führen, wo zuerst Ihre Papiere und dann Ihre Kenntnisse von Fachmännern überprüft werden sollen, es wird nur eine ganz kurze Prüfung sein, niemand muß sich fürchten. Dort werden Sie dann auch gleich aufgenommen werden und die weiteren Weisungen erhalten. Fangen wir also an. Hier, die erste Kanzlei, ist, wie schon die Aufschrift sagt, für Ingenieure bestimmt. Ist vielleicht ein Ingenieur unter Ihnen?«
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— Nous avons donc installé, poursuivait le Chef du Personnel, derrière les guichets où se prennent les paris, des bureaux d'embauche, un par guichet. Chacun d'entre vous va donc maintenant m'indiquer quelle était sa profession : celle du chef de famille déterminera le bureau vers lequel tous les siens devront se rendre. je vous conduirai ensuite vers ces bureaux, où l'on contrôlera vos papiers ensuite vos compétences dans votre spécialité. Ce ne sera qu'un examen très bref, vous n'avez aucune crainte à avoir. C'est d'ailleurs là que vous serez tout de suite embauchés, et que l'on vous donnera les instructions pour la suite. Alors, commençons ! Le premier bureau, celui-ci, comme l'indique l'écriteau, concerne les ingénieurs. Y a-t-il un ingénieur parmi vous ?
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Karl meldete sich. Er glaubte, gerade weil er keine Papiere hatte, müsse er bestrebt sein, alle Formalitäten möglichst rasch durchzujagen, eine kleine Berechtigung, sich zu melden, hatte er auch, denn er hatte ja Ingenieur werden wollen. Aber als die Burschen sahen, daß Karl sich meldete, wurden sie neidisch und meldeten sich auch alle; alle meldeten sich. Der Personalchef streckte sich in die Höhe und sagte zu den Burschen: »Sie sind Ingenieure?« Da senkten sie alle langsam die Hände, Karl dagegen bestand auf seiner ersten Meldung. Der Personalchef sah ihn zwar ungläubig an, denn Karl schien ihm zu kläglich angezogen und auch zu jung, um Ingenieur sein zu können, aber er sagte doch nichts weiter, vielleicht aus Dankbarkeit, weil Karl ihm, wenigstens seiner Meinung nach, die Bewerber hereingeführt hatte. Er zeigte bloß einladend nach der Kanzlei, und Karl ging hin, während sich der Personalchef den anderen zuwandte.
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Karl leva le doigt. Il pensait que, précisément parce qu'il n'avait pas de papiers, il avait intérêt à accélérer le plus possible les formalités. Et d'ailleurs, il avait quelque raison de se présenter ainsi, puisque c'était la profession qu'il aurait voulu exercer autrefois. Mais quand les jeunes virent que Karl avait levé le doigt, ils furent jaloux, et firent tous de même : tous levèrent le doigt. Le Chef du Personnel se redressa de toute sa hauteur et leur dit : — Vous êtes ingénieurs ? Du coup, ils laissèrent tous lentement retomber la main, tandis que Karl, lui, persistait. Le Chef du Personnel lui jeta un regard incrédule : Karl lui semblait trop mal vêtu et trop jeune pour être un ingénieur,mais il ne dit pas un mot de plus, peut-être par gratitude, en se souvenant que c'était Karl qui lui avait amené ces candidats - du moins le pensait-il. Il fit simplement un geste de la main vers le bureau, et Karl se dirigea par là, tandis que lui-même se retournait vers les autres.
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In der Kanzlei für Ingenieure saßen an den zwei Seiten eines rechtwinkeligen Pultes zwei Herren und verglichen zwei große Verzeichnisse, die vor ihnen lagen. Der eine las vor, der andere strich in seinem Verzeichnis die vorgelesenen Namen an. Als Karl grüßend vor sie hintrat, legten sie sofort die Verzeichnisse fort und nahmen andere große Bücher vor, die sie aufschlugen. Der eine, offenbar nur ein Schreiber, sagte: »Ich bitte um Ihre Legitimationspapiere.« »Ich habe sie leider nicht bei mir«, sagte Karl. »Er hat sie nicht bei sich«, sagte der Schreiber zu dem anderen Herrn und schrieb die Antwort gleich in sein Buch ein. »Sie sind Ingenieur?« fragte dann der andere, der der Leiter der Kanzlei zu sein schien. »Ich bin es noch nicht«, sagte Karl schnell, »aber -« »Genug«, sagte der Herr noch viel schneller, »dann gehören Sie nicht zu uns. Ich bitte, die Aufschrift zu beachten.« Karl biß die Zähne zusammen, der Herr mußte es bemerkt haben, denn er sagte: »Es ist kein Grund zur Unruhe. Wir können alle brauchen.« Und er winkte einem der Diener, die beschäftigungslos zwischen den Barrieren umhergingen: »Führen Sie diesen Herrn zu der Kanzlei für Leute mit technischen Kenntnissen.«
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Dans le bureau des “ingénieurs”, deux Messieurs étaient assis de part et d'autre d'un pupitre rectangulaire, et comparaient deux gros registres ouverts devant eux. Le premier lisait un nom, et le second biffait ce nom dans le registre devant lui. Quand Karl entra en les saluant, ils abandonnèrent aussitôt leurs registres et se saisirent d'autres gros livres, qu'ils ouvrirent devant eux. Le premier, qui n'était manifestement qu'un simple secrétaire, dit alors : — Donnez-moi vos papiers d'identité, je vous prie. — Je ne les ai malheureusement pas sur moi, dit Karl. — Il ne les a pas sur lui, fit le secrétaire, en direction de l'autre Monsieur, tout en écrivant déjà la réponse dans son registre. — Vous êtes ingénieur ? demanda l'autre, qui semblait être le chef de bureau. — Je ne le suis pas encore, dit Karl rapidement, mais... — Suffit, dit le Monsieur, encore plus vite. Alors vous n'êtes pas dans le bon bureau : regardez l'écriteau, s'il vous plaît ! — Karl se mordit les lèvres, et le Monsieur dut s'en appercevoir, car il dit : — Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter : nous pouvons employer tout le monde. Et il fit signe à l'un des employés qui baguenaudait entre les barrières, ajoutant : — Emmenez ce Monsieur au bureau des gens qui ont des connaissances techniques.
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Der Diener faßte den Befehl wörtlich auf und faßte Karl bei der Hand. Sie gingen zwischen vielen Buden durch, in einer sah Karl schon einen der Burschen, der schon aufgenommen war und den Herren dort dankend die Hand drückte. In der Kanzlei, in die Karl jetzt gebracht wurde, war, wie Karl vorausgesehen hatte, der Vorgang ähnlich wie in der ersten Kanzlei. Nur schickte man ihn von hier, da man hörte, daß er eine Mittelschule besucht hatte, in die Kanzlei für gewesene Mittelschüler. Als Karl dort aber sagte, er hätte eine europäische Mittelschule besucht, erklärte man sich auch dort für unzuständig und ließ ihn in die Kanzlei für europäische Mittelschüler führen. Es war eine Bude am äußeren Rand, nicht nur kleiner, sondern sogar niedriger als alle anderen. Der Diener, der ihn hierhergebracht hatte, war wütend über die lange Führung und die vielen Abweisungen, an denen seiner Meinung nach Karl allein die Schuld tragen müßte. Er wartete nicht mehr die Fragen ab, sondern lief gleich fort. Diese Kanzlei war wohl auch die letzte Zuflucht.
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L'employé prit l'ordre à la lettre et prit Karl par la main ; il le fit passer entre de nombreuses baraques, et dans l'une d'elles, Karl aperçut un des jeunes gens qui était déjà embauché, et qui serrait les mains des messieurs de ce bureau pour les remercier. Dans celui où Karl fut conduit les choses se passèrent, comme il le prévoyait, de la même façon que dans le premier. Pourtant, quand on apprit qu'il avait fréquenté un établissement d'enseignement secondaire, on l'envoya au bureau prévu pour les anciens élèves d'établissements secondaires. Mais quand, dans ce bureau-là, Karl déclara que l'établissement qu'il avait fréquenté était un établissement secondaire européen, on se déclara encore une fois incompétent, et on le fit se rendre au bureau des anciens élèves des établissement secondaires européens. C'était une baraque en dehors des autres, et non seulement plus petite, mais la plus basse de toutes. L'employé, qui l'avait conduit jusque-là était en colère d'avoir fait tout ce long parcours, et de tous ces détours, dont Karl, dans son esprit, était le seul responsable. Cette fois, il n'attendit plus qu'on interroge Karl, mais disparut aussitôt. D'ailleurs, ce bureau était certainement celui de la dernière chance.
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Als Karl den Kanzleileiter erblickte, erschrak er fast über die Ähnlichkeit, die dieser mit einem Professor hatte, der wahrscheinlich noch jetzt an der Realschule zu Hause unterrichtete. Die Ähnlichkeit bestand allerdings, wie sich gleich herausstellte, nur in Einzelheiten; aber die auf der breiten Nase ruhende Brille, der blonde, wie ein Schaustück gepflegte Vollbart, der sanft gebeugte Rücken und die immer unerwartet hervorbrechende laute Stimme hielten Karl noch einige Zeit in Staunen. Glücklicherweise mußte er auch nicht sehr aufmerken, denn es ging hier einfacher zu als in den anderen Kanzleien. Es wurde zwar auch hier eingetragen, daß seine Legitimationspapiere fehlten, und der Kanzleileiter nannte es eine unbegreifliche Nachlässigkeit, aber der Schreiber, der hier die Oberhand hatte, ging schnell darüber hinweg und erklärte nach einigen kurzen Fragen des Leiters, während sich dieser gerade zu einer größeren Frage anschickte, Karl für aufgenommen. Der Leiter wandte sich mit offenem Mund gegen den Schreiber, dieser aber machte eine abschließende Handbewegung, sagte »Aufgenommen« und trug auch gleich die Entscheidung ins Buch ein.
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Quand Karl aperçut celui qui était le chef de ce bureau, il fut presque effrayé de la ressemblance qu'il lui trouva avec un de ceux qui, probablement enseignaient encore à l'école professionnelle de chez lui. Cette ressemblance, pourtant - il s'en aperçut assez vite - tenait uniquement à des détails. Mais ces lunettes surplombant un large nez, cette barbe blonde et bien fournie, soignée comme un objet d'exposition, ce dos légèrement voûté, et cette voix forte et cassante qui éclatait quand on ne s'y attendait pas, plongèrent Karl dans une stupéfaction qui se prolongea un moment. Heureusement, il n'avait pas besoin d'être très attentif, car les choses se passaient ici plus simplement que dans les autres bureaux. Bien entendu, on consigna encore ici que ses papiers manquaient, et le chef de bureau déclara que c'était là une négligence incompréhensible, mais le secrétaire, qui ici avait les choses en main, glissa sur ces détails, et après quelques questions posées par son chef, et alors que ce dernier se préparait à en poser une plus longue, déclara que Karl était embauché. Le Chef, bouche bée, se tourna vers le Secrétaire, mais celui-ci coupa court d'un geste de la main, prononça : « embauché » et sans attendre, inscrivit cette mention dans son registre.
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Offenbar war der Schreiber der Meinung, ein europäischer Mittelschüler zu sein, sei schon etwas so Schmähliches, daß man es jedem, der es von sich behauptete, ohne weiteres glauben könnte. Karl für seinen Teil hatte nichts dagegen einzuwenden, er ging zu ihm hin und wollte ihm danken. Es gab aber noch eine kleine Verzögerung, als man ihn jetzt nach seinem Namen fragte. Er antwortete nicht gleich, er hatte eine Scheu, seinen wirklichen Namen zu nennen und aufschreiben zu lassen. Sobald er hier auch nur die kleinste Stelle erhalten und zur Zufriedenheit ausfüllen würde, dann mochte man seinen Namen erfahren, jetzt aber nicht; allzulange hatte er ihn verschwiegen, als daß er ihn jetzt hätte verraten sollen. Er nannte daher, da ihm im Augenblick kein anderer Name einfiel, den Rufnamen aus seinen letzten Stellungen: »Negro«.
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Il était évident que pour le Secrétaire, être élève d'une école européenne, était quelque chose de si infamant qu'on pouvait croire celui qui s'en réclamait, sans aller chercher plus loin. Karl, de son côté, n'avait rien contre : il s'avança vers l'homme pour le remercier. Mais il en fut un instant détourné car maintenant on lui demandait son nom. Il ne répondait pas tout de suite, il avait un peu peur de donner son vrai nom, et de le laisser inscrire. Une fois qu'il aurait obtenu le moindre emploi, et qu'il aurait donné entière satisfaction, alors on pourrait connaître son nom - mais pas maintenant ! Il l'avait trop longtemps dissimulé pour qu'on le lui fasse dire maintenant. Et comme sur le moment il ne trouvait pas autre chose à dire, il donna celui de “Négro”, comme on l'appelait dans son dernier emploi.
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»Negro?« fragte der Leiter, drehte den Kopf und machte eine Grimasse, als hätte Karl jetzt den Höhepunkt der Unglaubwürdigkeit erreicht. Auch der Schreiber sah Karl eine Weile lang prüfend an, dann aber wiederholte er »Negro« und schrieb den Namen ein. »Sie haben doch nicht Negro aufgeschrieben?« fuhr ihn der Leiter an. »Ja, Negro«, sagte der Schreiber ruhig und machte eine Handbewegung, als habe nun der Leiter das Weitere zu veranlassen. Der Leiter bezwang sich auch, stand auf und sagte: »Sie sind also für das Theater von Oklahoma -«, aber weiter kam er nicht, er konnte nichts gegen sein Gewissen tun, setzte sich und sagte: »Er heißt nicht Negro.«
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— Negro ? demanda le Chef de bureau en détournant la tête avec une grimace qui signifiait que Karl avait atteint là le summum de l'incrédibilité. Même le Secrétaire regarda un instant Karl avec un air soupçonneux, mais finalement répéta « Négro » et inscrivit ce nom. — Vous n'avez tout de même pas inscrit « Négro » ? s'enquit le Chef. — Si, « Négro », dit le Secrétaire tranquillement ; et il fit un geste, comme pour dire que maintenant, il laissait le Chef s'occuper du reste. Le Chef se maîtrisa, se leva, et dit : — Alors le Théâtre d'Oklahoma vous... Mais il ne parvint pas à continuer, il ne pouvait aller contre sa conscience ; il se rassit et dit : — Il ne s'appelle pas « Négro ».
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§ Karl est embauché |
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Der Schreiber zog die Augenbrauen in die Höhe, stand nun selbst auf und sagte: »Dann teile also ich Ihnen mit, daß Sie für das Theater in Oklahoma aufgenommen sind und daß man Sie jetzt unserem Führer vorstellen wird.« Wieder wurde ein Diener gerufen, der Karl zur Schiedsrichtertribüne führte. Unten an der Treppe sah Karl den Kinderwagen, und gerade kam auch das Ehepaar herunter, die Frau mit dem Kind auf dem Arm. »Sind Sie aufgenommen?« fragte der Mann, er war viel lebhafter als früher, auch die Frau sah ihm lachend über die Schulter. Als Karl antwortete, eben sei er aufgenommen worden und gehe zur Vorstellung, sagte der Mann: »Dann gratuliere ich. Auch wir sind aufgenommen worden. Es scheint ein gutes Unternehmen zu sein, allerdings kann man sich nicht gleich in alles einfinden, so ist es aber überall.« Sie sagten einander noch »Auf Wiedersehen«, und Karl stieg zur Tribüne hinauf.
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Le Secrétaire haussa les sourcils, se leva à sont tour, et dit : — Alors c'est moi qui vous l'apprendrai : vous êtes engagé par le Théâtre d'Oklahoma, et vous allez maintenant être présenté à notre directeur. Et de nouveau on appela un employé, qui conduisit Karl vers la tribune des juges de l'arrivée. En bas de l'escalier, Karl aperçut la poussette , et le couple qui redescendait, la femme tenant son enfant dans les bras. — Vous êtes embauché ? demanda l'homme. Il était beaucoup plus à l'aise qu'avant, et la femme, de son côté, le regardait par-dessus son épaule en souriant. Et comme Karl répondait qu'il venait d'être embauché et qu'il venait pour être présenté, l'homme dit : — Alors je vous félicite. Nous aussi, nous avons été embauchés. Il semble que ce soit une bonne entreprise. Bien entendu, on ne s'y retrouve pas très bien tout de suite dans tout ça, mais c'est la même chose partout. Ils se dirent « Au revoir », et Karl monta à la tribune.
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Er ging langsam, denn der kleine Raum oben schien von Leuten überfüllt zu sein, und er wollte sich nicht eindrängen. Er blieb sogar stehen und überblickte das große Rennfeld, das auf allen Seiten bis an ferne Wälder reichte. Ihn erfaßte die Lust, einmal ein Pferderennen zu sehen, er hatte in Amerika noch keine Gelegenheit dazu gefunden. In Europa war er einmal als kleines Kind zu einem Rennen mitgenommen worden, konnte sich aber an nichts anderes erinnern, als daß er von der Mutter zwischen vielen Menschen, die nicht auseinanderweichen wollten, durchgezogen worden war. Er hatte also eigentlich überhaupt noch kein Rennen gesehen. Hinter ihm fing eine Maschinerie zu schnurren an, er drehte sich um und sah auf dem Apparat, auf dem beim Rennen die Namen der Sieger veröffentlicht werden, jetzt folgende Aufschrift in die Höhe ziehen: »Kaufmann Kalla mit Frau und Kind.« Hier wurden also die Namen der Aufgenommenen den Kanzleien mitgeteilt.
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Il allait lentement, car là-haut, l'espace était réduit, et semblait rempli de monde, et il ne voulait bousculer personne. Il s'arrêta même un moment, et parcourut du regard le grand hippodrome qui s'étendait au loin de tous les côtés jusqu'à la forêt. Il eut soudain envie de voir une course de chevaux : il n'avait jamais eu l'occasion de voir cela en Amérique ! En Europe, un jour, quand il était petit, on l'y avait emmené, mais il ne pouvait se souvenir de rien d'autre que d'avoir été traîné par sa mère au milieu d'une foule de gens qui ne voulaient pas s'écarter pour les laisser passer. En fait, il n'avait donc jamais vu de course de chevaux. Derrière lui, une machinerie se mit à bourdonner ; il se retourna, et sur l'appareil qui servait d'ordinaire pendant les courses, servait à afficher le nom du vainqueur, on pouvait lire maintenant l'inscription : « Kalla, commerçant, avec sa femme et son enfant ». C'était donc ainsi que les noms des nouveaux embauchés étaient communiqués aux secrétariats des bureaux.
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Gerade liefen einige Herren, lebhaft miteinander sprechend, Bleistifte und Notizblätter in den Händen, die Treppe hinunter, Karl drückte sich ans Geländer, um sie vorbeizulassen, und stieg, da nun oben Platz geworden war, hinauf. In einer Ecke der mit Holzgeländern versehenen Plattform - das Ganze sah wie das flache Dach eines schmalen Turmes aus - saß, die Arme entlang des Holzgeländers ausgestreckt, ein Herr, dem ein breites weißes Seidenband mit der Aufschrift: »Führer der zehnten Werbetruppe des Theaters von Oklahoma« quer über die Brust hing. Neben ihm stand auf einem Tischchen ein gewiß auch bei den Rennen verwendeter telephonischer Apparat, durch den der Führer offenbar alle notwendigen Angaben über die einzelnen Bewerber noch vor der Vorstellung erfuhr, denn er stellte Karl zunächst gar keine Fragen, sondern sagte zu einem Herrn, der mit gekreuzten Beinen, die Hand am Kinn, neben ihm lehnte: »Negro, ein europäischer Mittelschüler.« Und als sei damit der sich tief verneigende Karl für ihn erledigt, sah er die Treppe hinunter, ob nicht wieder jemand käme. Aber da niemand kam, hörte er manchmal dem Gespräch, das der andere Herr mit Karl führte, zu, blickte aber meistens über das Rennfeld hin und klopfte mit den Fingern auf das Geländer. Diese zarten und doch kräftigen, langen und schnell bewegten Finger lenkten zeitweilig Karls Aufmerksamkeit auf sich, obwohl ihn der andere Herr genügend in Anspruch nahm.
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Au même instant, plusieurs Messieurs en grande conversation, crayon et carnet à la main, dévalèrent les escaliers, et Karl dut se serrer contre la rampe pour les laisser passer ; mais puisque de la place venait ainsi de se faire là-haut, il monta. Une balustrade de bois entourait la plateforme et l'ensemble faisait penser au toit plat d'une sorte de tour étroite. Dans un des coins était assis, les bras étendus sur la balustrade, un Monsieur dont la poitrine était barrée par une écharpe blanche portant ces mots : « Chef de la Troupe de Recrutement n° 10 du Théâtre d'Oklahoma ». Près de lui, sur une petite table, se trouvait un appareil téléphonique qui devait servir pour les courses, et par lequel le Chef apprenait manifestement tout ce qu'il fallait savoir sur chacun des candidats, avant même qu'il ne se présente. Et en effet, sans poser aucune question à Karl, il dit à un Monsieur qui se penchait vers lui, les jambes croisées et la main sous le menton : — Négro, collégien européen. Et comme si, de ce fait, le cas du garçon qui s'inclinait bien bas devant lui se trouvait réglé, le Monsieur jeta un coup d'œil vers l'escalier, pour voir si quelqu'un ne venait pas encore. Et comme personne ne semblait arriver, il écouta distraitement l'entretien que Karl avait alors avec l'autre, tout en parcourant la plupart du temps le champ de courses des yeux en tapotant des doigs sur la balustrade. Ses doigts longs et fins, mais vigoureux et agiles, attirèrent par moments l'attention de Karl, bien que l'autre Monsieur l'accaparât tout à fait.
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»Sie sind stellungslos gewesen?« fragte dieser Herr zunächst. Diese Frage, sowie fast alle anderen Fragen, die er stellte, waren sehr einfach, ganz unverfänglich, und die Antworten wurden überdies nicht durch Zwischenfragen nachgeprüft; trotzdem aber wußte ihnen der Herr durch die Art, wie er sie mit großen Augen aussprach, wie er ihre Wirkung mit vorgebeugtem Oberkörper beobachtete, wie er die Antworten mit auf die Brust gesenktem Kopfe aufnahm und hie und da laut wiederholte, eine besondere Bedeutung zu geben, die man zwar nicht verstand, deren Ahnung aber vorsichtig und befangen machte. Es kam öfters vor, daß es Karl drängte, die gegebene Antwort zu widerrufen und durch eine andere, die vielleicht mehr Beifall finden würde, zu ersetzen, aber er hielt sich doch immer noch zurück, denn er wußte, welch schlechten Eindruck ein derartiges Schwanken machen mußte und wie unberechenbar überdies die Wirkung der Antworten meist war. Überdies aber schien ja seine Aufnahme schon entschieden zu sein, dieses Bewußtsein gab ihm Rückhalt.
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— Vous étiez sans emploi ? lui demanda d'abord ce Monsieur. Cette question, comme presque toutes les autres qu'il lui posa, était très directe, sans mauvaise intention, et les réponses n'étaient pas corroborées par des questions subsidiaires ; mais par sa façon d'interroger en écarquillant les yeux et en s'inclinant un peu, comme pour observer l'effet produit par ses questions, et de poser le menton sur sa poitrine quand il enregistrait les réponses, qu'il répétait parfois à haute voix, cet homme s'y entendait à donner à ses questions un sens particulier, qu'on ne comprenait pas forcément, mais que l'on pressentait pourtant, et qui vous rendait circonspect et gêné. Karl ressentit souvent le besoin de revenir sur une réponse qu'il avait faite, et d'en donner une autre, qui serait peut-être mieux acceptée ; mais il parvint quand même à chaque fois à éviter de le faire, car il savait quelle mauvaise impression pouvaient produire de tels flottements, et de plus il savait pertinemment que l'effet produit par ses réponses était largement imprévisible. Et après tout : son engagement semblait déjà décidé, et cette idée lui était d'un grand réconfort.
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Die Frage, ob er stellungslos gewesen sei, beantwortete er mit einem einfachen »Ja«. »Wo waren Sie zuletzt angestellt?« fragte dann der Herr. Karl wollte schon antworten, da hob der Herr den Zeigefinger und sagte noch einmal: »Zuletzt!« Karl hatte auch schon die erste Frage richtig verstanden, unwillkürlich schüttelte er die letzte Bemerkung als beirrend mit dem Kopfe ab und antwortete: »In einem Büro.« Das war noch die Wahrheit, würde aber der Herr eine nähere Auskunft über die Art des Büros verlangen, so mußte er lügen. Aber das tat der Herr nicht, sondern stellte die überaus leicht ganz wahrheitsgemäß zu beantwortende Frage: »Waren Sie dort zufrieden?« »Nein!« rief Karl, ihm fast in die Rede fallend.
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À la question : « Étiez-vous sans emploi auparavant », Karl répondit donc simplement par « Oui ». — Où étiez-vous employé en dernier ? demanda alors le Monsieur. Karl s'apprêtait déjà à répondre, mais l'autre leva le doigt et répéta : « en dernier ! ». Karl avait bien compris la première fois, et secoua machinalement la tête comme pour écarter la répétition superflue, et répondit : — Dans un bureau. C'était bien la vérité ; mais si ce Monsieur désirait maintenant avoir des précisions sur la nature de ce bureau, alors il serait obligé de mentir. Mais le Monsieur n'en fit rien, il posa au contraire une question à laquelle il était très facile de répondre en toute honnêteté : — Y étiez-vous satisfait ? — Non ! s'écria Karl, en lui coupant presque la parole.
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Bei einem Seitenblick bemerkte Karl, daß der Führer ein wenig lächelte. Karl bereute die unbedachte Art seiner letzten Antwort, aber es war zu verlockend gewesen, das Nein hinauszuschreien, denn während seiner ganzen letzten Dienstzeit hatte er nur den größten Wunsch gehabt, irgendein fremder Dienstgeber möge einmal eintreten und diese Frage an ihn richten. Seine Antwort konnte aber noch einen anderen Nachteil bringen, denn der Herr konnte nun fragen, warum er nicht zufrieden gewesen sei. Statt dessen fragte er jedoch: »Zu welchem Posten fühlen Sie sich geeignet?«
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Jetant un regard de côté, Karl remarqua que le Chef souriait légèrement. Il commença à regretter la façon dont il avait répondu sans réfléchir, mais il avait été trop tentant de jeter ce “Non !”, car durant tout le temps qu'avait duré son dernier emploi, il n'avait qu'un seul désir : celui de trouver un jour un autre employeur qui lui aurait posé cette question. Et sa réponse pouvait présenter encore un autre inconvénient, car le Monsieur pouvait maintenant chercher à savoir pourquoi il n'avait pas été heureux dans cet emploi. Mais au lieu de cela, il lui demanda : — Pour quel emploi vous sentez-vous fait ?
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Diese Frage enthielt möglicherweise wirklich eine Falle, denn wozu wurde sie gestellt, da Karl doch schon als Schauspieler aufgenommen war? Obwohl er das aber erkannte, konnte er sich dennoch nicht zu der Erklärung überwinden, er fühle sich für den Schauspielerberuf besonders geeignet. Er wich daher der Frage aus und sagte, auf die Gefahr hin, trotzig zu erscheinen: »Ich habe das Plakat in der Stadt gelesen, und da dort stand, daß man jeden brauchen kann, habe ich mich gemeldet.« »Das wissen wir«, sagte der Herr, schwieg und zeigte dadurch, daß er auf seiner früheren Frage beharrte. »Ich bin als Schauspieler aufgenommen«, sagte Karl zögernd, um dem Herrn die Schwierigkeit, in die ihn die letzte Frage gebracht hatte, begreiflich zu machen. »Das ist richtig«, sagte der Herr und verstummte wieder. »Nein«, sagte Karl, und die ganze Hoffnung, einen Posten gefunden zu haben, kam ins Wanken, »ich weiß nicht, ob ich zum Theaterspielen geeignet bin. Ich will mich aber anstrengen und alle Aufträge auszuführen suchen.«
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Cette question pouvait fort bien cacher un piège car sinon, à quoi eût-il servi de la poser, puisque Karl était déjà embauché comme acteur ? Mais tout en étant bien conscient de cela, il n'eut pas le courage d'expliquer qu'il se sentait tout à fait prédestiné au métier d'acteur. Il esquiva donc la question et déclara, au risque de paraître impertinent : — J'ai lu l'affiche en ville, et puisqu'elle disait qu'on pouvait embaucher tout le monde, je me suis présenté. — Nous le savons, dit le Monsieur, sans rien ajouter, et montrant par là qu'il attendait la réponse à la question qu'il avait posée auparavant. — J'ai été embauché comme acteur, dit Karl en hésitant un peu, pour faire comprendre au Monsieur la difficulté dans laquelle sa question l'avait plongé. — C'est exact, dit le Monsieur qui, une fois encore, n'ajouta rien de plus. — Eh bien, dit Karl, qui sentait s'envoler tout espoir d'avoir trouvé un emploi, je ne sais pas si je suis vraiment fait pour être un acteur de théâtre... Mais je ferai de mon mieux pour exécuter tout ce qu'on me demandera.
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Der Herr wandte sich dem Leiter zu, beide nickten, Karl schien richtig geantwortet zu haben, er faßte wieder Mut und erwartete aufgerichtet die nächste Frage. Die lautete: »Was wollten Sie denn ursprünglich studieren?« Um die Frage genauer zu bestimmen - an der genauen Bestimmung lag dem Herrn immer sehr viel -, fügte er hinzu: »In Europa, meine ich.« Hierbei nahm er die Hand vom Kinn und machte eine schwache Bewegung, als wolle er damit gleichzeitig andeuten, wie ferne Europa und wie bedeutungslos die dort einmal gefaßten Pläne seien.
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Le Monsieur se tourna vers le Chef, tous deux approuvèrent d'un signe de tête : il semblait à Karl qu'il avait répondu comme il fallait, et il reprit courage, attendant de pied ferme maintenant la question suivante. Ce fut : — Que vouliez vous donc faire comme études, à l'origine ? Et pour que sa question ait toute la précision voulue, ce à quoi le Monsieur semblait tenir beaucoup, il ajouta : — En Europe, bien entendu. En disant cela, il avait lâché son menton, et sa main avait décrit un geste vague, comme pour signifier du même coup combien l'Europe était lointaine, et combien les projets que l'on avait pu y former étaient insignifiants.
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Karl sagte: »Ich wollte Ingenieur werden.« Diese Antwort widerstrebte ihm zwar, es war lächerlich, im vollen Bewußtsein seiner bisherigen Laufbahn in Amerika die alte Erinnerung, daß er einmal habe Ingenieur werden wollen, hier aufzufrischen - wäre er es denn selbst in Europa jemals geworden? -, aber er wußte gerade keine andere Antwort und sagte deshalb diese. Aber der Herr nahm es ernst, wie er alles ernst nahm. »Nun, Ingenieur«, sagte er, »können Sie wohl nicht gleich werden, vielleicht würde es Ihnen aber vorläufig entsprechen, irgendwelche niedrigere technische Arbeiten auszuführen.« »Gewiß«, sagte Karl, er war sehr zufrieden, er wurde zwar, wenn er das Angebot annahm, aus dem Schauspielerstand unter die technischen Arbeiter geschoben, aber er glaubte tatsächlich, sich bei dieser Arbeit besser bewähren zu können. Übrigens, dies wiederholte er sich immer wieder, es kam nicht so sehr auf die Art der Arbeit an, als vielmehr darauf, sich überhaupt irgendwo dauernd festzuhalten.
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Karl dit : — Je voulais devenir ingénieur. Il était un peu gêné de répondre ainsi, car il était plutôt dérisoire, ayant pleinement conscience de ce que sa carrière avait été jusque-là en Amérique, de raviver le souvenir de l'ingénieur qu'il avait voulu être à une certaine époque - et même en Europe, le serait-il jamais devenu ? Mais il n'avait pas trouvé d'autre réponse, et pourquoi pas celle-la ? Mais le Monsieur la prit très au sérieux : il prenait d'ailleurs tout très au sérieux. — Eh bien ! Vous ne pouvez certainement pas devenir tout de suite ingénieur ; mais peut-être que temporairement, cela pourrait vous convenir d'avoir à exécuter quelque tâche technique subalterne ? — Bien sûr, dit Karl. Et il était bien content : s'il acceptait, il passerait certainement de l'état de comédien à celui d'agent technique, et il pensait qu'effectivement, il réussirait mieux dans cet emploi. Et d'ailleurs, il se le répétait sans cesse, ce qui importait, ce n'était pas tant le type de travail, mais plutôt le fait de s'accrocher durablement à quelque chose.
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»Sind Sie denn kräftig genug für schwerere Arbeit?« fragte der Herr. »O ja«, sagte Karl, Hierauf ließ der Herr Karl näher zu sich herankommen und befühlte seinen Arm. »Es ist ein kräftiger Junge«, sagte er dann, indem er Karl am Arm zum Führer hinzog. Der Führer nickte lächelnd, reichte, ohne sich übrigens aus seiner Ruhelage aufzurichten, Karl die Hand und sagte: »Dann sind wir also fertig. In Oklahoma wird alles noch überprüft werden. Machen Sie unserer Werbetruppe Ehre!«
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- Mais est-ce que vous êtes assez solide pour les gros travaux ? demanda le Monsieur. — Oh oui ! dit Karl. Le Monsieur le fit s'approcher et lui palpa le bras. — C'est un garçon robuste, dit-il alors, en amenant Karl par le bras devant son chef. Celui-ci opina en souriant, et sans changer de position, tendit la main à Karl, en disant : — Nous en avons terminé avec vous. Nous reverrons cela plus tard, à Oklahoma. Montrez-vous digne de notre groupe de recrutement !
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§ Karl “Agent technique” |
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Karl verbeugte sich zum Abschied, er wollte sich dann auch von dem anderen Herrn verabschieden, dieser aber spazierte schon, als sei er mit seiner Arbeit vollständig fertig, das Gesicht in die Höhe gerichtet, auf der Plattform auf und ab. Während Karl hinunterstieg, wurde zur Seite der Treppe auf der Anzeigetafel die Aufschrift hochgezogen: »Negro, technischer Arbeiter.« Da alles hier seinen ordentlichen Gang nahm, hätte es Karl nicht mehr so sehr bedauert, wenn auf der Tafel sein wirklicher Name zu lesen gewesen wäre. Es war alles sogar überaus sorgfältig eingerichtet, denn am Fuß der Treppe wurde Karl schon von einem Diener erwartet, der ihm eine Binde um den Arm festmachte. Als Karl dann den Arm hob, um zu sehen, was auf der Binde stand, war dort der ganz richtige Aufdruck »Technischer Arbeiter«.
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Karl s'inclina pour prendre congé de lui, et il voulut aussi saluer l'autre Monsieur ; mais ce dernier se promenait déjà sur la plateforme le nez en l'air, comme quelqu'un qui a terminé son travail. Pendant que Karl descendait, on était en train de hisser sur le tableau d'affichage, sur le côté de l'escalier, la pancarte : “ Négro, agent technique” . Comme tout cela se déroulait normalement, Karl n'aurait plus vraiment regretté que ce soit son véritable nom qui figurât sur ce tableau. Tout était d'ailleurs organisé avec un grand soin, car en arrivant au pied de l'escalier, Karl était déjà attendu par un employé, qui lui fixa un brassard autour du bras. Et quand il leva le bras pour lire ce qui était écrit dessus, il vit qu'il y était effectivement inscrit : “Agent technique”.
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Wohin Karl nun aber geführt werden mochte, zuerst wollte er doch Fanny melden, wie glücklich alles abgelaufen war. Aber zu seinem Bedauern erfuhr er vom Diener, daß die Engel ebenso wie auch die Teufel schon nach dem nächsten Bestimmungsort der Werbetruppe abgereist seien, um dort die Ankunft der Truppe für den nächsten Tag bekanntzumachen. »Schade«, sagte Karl, es war die erste Enttäuschung, die er in diesem Unternehmen erlebte, »ich hatte eine Bekannte unter den Engeln.« »Sie werden sie in Oklahoma wiedersehen«, sagte der Diener, »nun aber kommen Sie, Sie sind der Letzte.«
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Où que ce soit qu'on l'emmenât maintenant, Karl voulait d'abord annoncer à Fanny comme tout s'était si bien passé. Mais à son grand regret, il apprit de l'employé que les “anges”, de même que les “diables”, avaient déjà été envoyés à l'endroit où se trouvait la prochaine étape de la troupe de recrutement, pour y annoncer la prochaine arrivée de cette troupe, le lendemain. — C'est dommage, dit Karl - et c'était la première déception qu'il éprouvait dans cette affaire - j'avais une amie parmi les “Anges”. — Vous la retrouverez à Oklahoma, dit l'employé. Mais maintenant, venez, car vous êtes le dernier.
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Er führte Karl an der hinteren Seite des Podiums entlang, auf dem früher die Engel gestanden waren; jetzt waren dort nur mehr die leeren Postamente. Karls Annahme aber, daß ohne die Musik der Engel mehr Stellensuchende kommen würden, erwies sich nicht als richtig, denn vor dem Podium standen jetzt überhaupt keine Erwachsenen mehr, nur ein paar Kinder kämpften um eine lange weiße Feder, die wahrscheinlich aus einem Engelsflügel gefallen war. Ein Junge hielt sie in die Höhe, während die anderen Kinder mit einer Hand seinen Kopf niederdrücken wollten und mit der anderen Hand nach der Feder langten.
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Il conduisit Karl en lui faisant longer l'arrière du podium sur lequel se tenaient auparavant les “anges” - mais seuls les socles vides s'y trouvaient encore. Karl se dit qu'il s'était trompé en pensant que sans la musique faite par les “anges” les candidats à l'embauche eussent été plus nombreux, car maintenant on ne voyait plus un seul adulte en bas du podium. Il n'y avait que quelques enfants qui se battaient pour une longue plume blanche, probablement tombée de l'aile d'un “ange”. Un des garçons la brandissait en l'air, tandis que les autres, essayaient de lui faire baisser la tête d'une main et levaient l'autre vers la plume.
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Karl zeigte auf die Kinder, der Diener aber sagte, ohne hinzusehen: »Kommen Sie rascher, es hat sehr lange gedauert, ehe Sie aufgenommen wurden. Man hatte wohl Zweifel?« »Ich weiß nicht«, sagte Karl erstaunt, er glaubte es aber nicht. Immer, selbst bei den klarsten Verhältnissen, fand sich doch irgend jemand, der seinem Mitmenschen Sorgen machen wollte. Aber vor dem freundlichen Anblick der großen Zuschauertribüne, zu der sie jetzt kamen, vergaß Karl bald die Bemerkung des Dieners. Auf dieser Tribüne war nämlich eine große, lange Bank, mit einem weißen Tuch gedeckt, alle Aufgenommenen saßen, mit dem Rücken zur Rennbahn, auf der nächst tieferen Bank und wurden bewirtet. Alle waren fröhlich und aufgeregt, gerade als sich Karl unbemerkt als letzter auf die Bank setzte, standen viele mit erhobenen Gläsern auf, und einer hielt einen Trinkspruch auf den Führer der zehnten Werbetruppe, den er den »Vater der Stellensuchenden« nannte. Jemand machte darauf aufmerksam, daß man ihn auch von hier aus sehen könne, und tatsächlich war die Schiedsrichtertribüne mit den zwei Herren in nicht allzu großer Entfernung sichtbar.
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Karl désigna les enfants à l'employé, mais celui-ci, sans même regarder, lui dit : — Dépêchez-vous ! Cela a pris du temps pour que vous soyez embauché... On avait des doutes ? — Je ne sais pas, dit Karl, étonné. Il n'en croyait rien, et dans les situations les plus simples, il y a toujours quelqu'un pour vous donner des soucis. Mais le spectacle agréable de la grande tribune des spectateurs devant laquelle ils arrivaient maintenant fit bientôt oublier à Karl la remarque de l'employé. Sur cette tribune, un long banc était presque entièrement recouvert d'une nappe blanche, et tous ceux qui venaient d'être embauchés étaient assis, tournant le dos au champ de courses, sur l'autre banc, qui était un peu plus bas, et on leur servait à boire et à manger. Tous étaient joyeux et pleins d'entrain. Juste au moment où Karl s'asseyait discrètement au bout du banc, plusieurs convives levaient leurs verres et l'un d'eux porta un toast au Chef de la Troupe de recrutement numéro dix, qu'il appela le “Père des sans-emploi”. Quelqu'un fit même remarquer qu'on pouvait le voir d'ici, et effectivement, la tribune des juges d'arrivée était visible, avec les deux Messieurs, non loin de là.
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§ Le banquet |
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Nun schwenkten alle ihre Gläser in diese Richtung, auch Karl faßte das vor ihm stehende Glas, aber so laut man auch rief und so sehr man sich bemerkbar zu machen suchte, auf der Schiedsrichtertribüne deutete nichts darauf hin, daß man die Ovation bemerkte oder wenigstens bemerken wolle. Der Führer lehnte in der Ecke wie früher, und der andere Herr stand neben ihm, die Hand am Kinn. Ein wenig enttäuscht setzte man sich wieder, hie und da drehte sich noch einer nach der Schiedsrichtertribüne um, aber bald beschäftigte man sich nur mit dem reichlichen Essen; großes Geflügel, wie es Karl noch nie gesehen hatte, mit vielen Gabeln in dem knusprig gebratenen Fleisch, wurde herumgetragen, Wein wurde immer wieder von den Dienern eingeschenkt - man merkte es kaum, man war über seinen Teller gebückt, und in den Becher fiel der Strahl des roten Weines -, und wer sich an der allgemeinen Unterhaltung nicht beteiligen wollte, konnte Bilder von Ansichten des Theaters von Oklahoma besichtigen, die an einem Ende der Tafel aufgestapelt waren und von Hand zu Hand gehen sollten.
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Tout le monde, alors, brandit son verre dans cette direction, et Karl se saisit de celui qui était devant lui ; mais on avait beau crier aussi fort qu'on le pouvait, on avait beau faire tout pour attirer l'attention, rien ne montrait, sur la tribune des juges d'arrivée, qu'on avait remarqué l'ovation, ou même que l'on ait voulu la remarquer. Le Chef était tassé dans son coin comme avant, et l'autre Monsieur se tenait à côté de lui,et se tenait le menton. Un peu déçus, tous s'étaient rassis ; de temps en temps, quelqu'un se retournait encore vers la tribune des juges, mais bientôt on ne s'occupa plus que du copieux repas. On faisait circuler une volaille énorme, telle que Karl n'en avait encore jamais vu, avec des fourchettes plantées dans la chair croustillante ; les employés vous versaient sans cesse du vin sans même que l'on s'en aperçoive : penché sur son assiette, on ne voyait même pas le filet de vin rouge qui tombait dans votre verre. Si on ne voulait pas se mêler à la conversation générale, on pouvait regarder des vues du Théâtre d'Oklahoma, empilées à l'un des bouts de la table, et qu'on pouvait se passer de main en main.
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Doch kümmerte man sich nicht viel um die Bilder, und so geschah es, daß bei Karl, der der Letzte war, nur ein Bild ankam. Nach diesem Bild zu schließen, mußten aber alle sehr sehenswert sein. Dieses Bild stellte die Loge des Präsidenten der Vereinigten Staaten dar. Beim ersten Anblick konnte man denken, es sei nicht eine Loge, sondern die Bühne, so weit geschwungen ragte die Brüstung in den freien Raum. Diese Brüstung war ganz aus Gold in allen ihren Teilen. Zwischen den wie mit der feinsten Schere ausgeschnittenen Säulchen waren nebeneinander Medaillons früherer Präsidenten angebracht, einer hatte eine auffallend gerade Nase, aufgeworfene Lippen und unter gewölbten Lidern starr gesenkte Augen. Rings um die Loge, von den Seiten und von der Höhe, kamen Strahlen von Licht; weißes und doch mildes Licht enthüllte den Vordergrund der Loge, während ihre Tiefe hinter rotem, unter vielen Tönungen sich faltendem Samt, der an der ganzen Umrandung niederfiel und durch Schnüre gelenkt wurde, als eine dunkle, rötlich schimmernde Leere erschien. Man konnte sich in dieser Loge kaum Menschen vorstellen, so selbstherrlich sah alles aus. Karl vergaß das Essen nicht, sah aber doch oft die Abbildung an, die er neben seinen Teller gelegt hatte.
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Mais on ne se souciait pas beaucoup de ces vues, et en fait, comme Karl était le dernier, une seule parvint jusqu'à lui. À en juger par celle-là, toutes les autres devaient pourtant valoir la peine d'être regardées. Elle montrait la loge du Président des États-Unis. Au premier regard, on pouvait croire qu'il ne s'agissait pas d'une loge mais de la scène elle-même, tant la balustrade de son balcon s'avançait loin en avant en une vaste courbe. Tous les éléments de cette balustrade étaient entièrement en or. Entre ses colonnettes, qu'on eût dit avoir été découpées avec les ciseaux les plus fins, étaient disposés les médaillons représentant les précédents Présidents ; l'un d'eux avait un nez tout à fait rectiligne, des lèvres charnues, et sous ses paupières arquées ses yeux restaient comme obstinément baissés. Autour de la loge, de tous côtés et aussi d'en haut, tombaient des rayons de lumière : une lumière blanche mais douce, qui mettait en valeur le premier plan de la loge, tandis que les profondeurs de l'arrière-plan faisaient comme un grand vide rougeoyant, encadré de velours pourpre et chatoyant, maintenu et commandé par des cordons. On ne pouvait guère imaginer des gens dans une telle loge, tellement tout ce décor était à soi-même suffisant. Karl n'en oublia pas pour autant de manger, mais il contemplait tout de même souvent cette image qu'il avait posée à côté de son assiette.
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§ Karl retrouve Giacomo |
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Schließlich hätte er doch noch sehr gerne wenigstens eines der übrigen Bilder angesehen, selbst holen wollte er es sich aber nicht, denn ein Diener hatte die Hand auf den Bildern liegen und die Reihenfolge mußte wohl gewahrt werden; er suchte also nur die Tafel zu überblicken und festzustellen, ob sich nicht doch noch ein Bild nähere. Da bemerkte er staunend - zuerst glaubte er es gar nicht unter den am tiefsten zum Essen gebeugten Gesichtern ein gut bekanntes: Giacomo. Gleich lief er zu ihm hin. »Giacomo!« rief er.
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Au fond, il aurait tout de même bien voulu regarder au moins une autre de ces images, mais il ne voulut pas aller la chercher lui-même, car un employé avait posé la main sur la pile, et sans doute fallait-il respecter l'ordre dans lequel elles étaient. Il chercha donc seulement à voir la table en entier, pour savoir s'il n'y en avait pas une qui venait vers lui. Il remarqua alors avec étonnement - et tout d'abord il n'en crut pas ses yeux - que parmi les visages penchés sur leurs assiettes, il en était un qu'il connaissait bien : celui de Giacomo. Il courut aussitôt jusqu'à lui : — Giacomo ! S'écria-t-il.
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Dieser, schüchtern wie immer, wenn er überrascht wurde, erhob sich vom Essen, drehte sich in dem schmalen Raum zwischen den Bänken, wischte mit der Hand den Mund, war dann aber sehr froh, Karl zu sehen, bat ihn, sich neben ihn zu setzen, oder bot sich an, zu Karls Platz hinüberzukommen; sie wollten einander alles erzählen und immer beisammenbleiben. Karl wollte die anderen nicht stören, jeder sollte deshalb vorläufig seinen Platz behalten, das Essen werde bald zu Ende sein, und dann wollten sie natürlich immer zueinander halten. Aber Karl blieb doch noch bei Giacomo, nur um ihn anzusehen. Was für Erinnerungen an vergangene Zeiten! Wo war die Oberköchin? Was machte Therese? Giacomo selbst hatte sich in seinem Äußeren fast gar nicht verändert, die Voraussage der Oberköchin, daß er in einem halben Jahr ein knochiger Amerikaner werden müsse, war nicht eingetroffen, er war zart wie früher, die Wangen eingefallen wie früher, augenblicklich allerdings waren sie gerundet, denn er hatte im Mund einen übergroßen Bissen Fleisch, aus dem er die überflüssigen Knochen langsam herauszog, um sie dann auf den Teller zu werfen. Wie Karl an seiner Armbinde ablesen konnte, war auch Giacomo nicht als Schauspieler, sondern als Liftjunge aufgenommen, das Theater von Oklahoma schien wirklich jeden brauchen zu können!
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Timide comme toujours quand il était surpris, Giacomo se leva de table, se retourna dans l'étroit espace entre les deux bancs et, s'essuyant la bouche de la main, se montra très content de voir Karl ; il lui proposa de venir s'asseoir auprès de lui, ou bien d'aller lui même s'asseoir à ses côtés. Ils allaient tout se raconter et ne plus jamais se quitter ! Mais Karl ne voulait pas déranger les autres ; pour le moment, chacun resterait à sa place : le repas serait bientôt terminé, et alors, bien sûr, ils ne se quitteraient plus jamais. Karl resta tout de même auprès de Giacomo, juste pour le regarder : c'était le passé qui lui revenait ! Ou était la cuisinière en chef ? Que devenait Thérèse ? Giacomo, lui, n'avait quasiment pas changé : la prédiction de la cuisinière en chef, selon laquelle il allait devenir en six mois un robuste Américain ne s'était pas réalisée ; il était toujours aussi grêle qu'avant, ses joues étaient toujours aussi creuses - même si, en ce moment, elles étaient plutôt rebondies, car il avait dans la bouche un gros morceau de viande dont il extirpait les débris d'os qu'il jetait ensuite dans son assiette. Karl lut sur son brassard qu'il n'avait pas non plus été engagé comme acteur, mais comme garçon d'ascenseur : le Théâtre d'Oklahoma semblait vraiment pouvoir embaucher tout le monde !
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In den Anblick Giacomos verloren, blieb auch Karl allzulange von seinem Platz fort. Eben wollte er zurückkehren, da kam der Personalchef, stellte sich auf eine der höher gelegenen Bänke, klatschte in die Hände und hielt eine kleine Ansprache, während die meisten aufstanden, und die Sitzengebliebenen, die sich nicht vom Essen trennen konnten, durch Stöße der anderen schließlich auch zum Aufstehen gezwungen wurden. »Ich will hoffen«, sagte er, Karl war inzwischen schon auf den Fußspitzen zu seinem Platz zurückgelaufen, »daß Sie mit unserem Empfangsessen zufrieden waren. Im allgemeinen lobt man das Essen unserer Werbetruppe. Leider muß ich die Tafel schon aufheben, denn der Zug, der Sie nach Oklahoma bringen soll, fährt in fünf Minuten. Es ist zwar eine lange Reise, Sie werden aber sehen, daß für Sie gut gesorgt ist. Hier stelle ich Ihnen den Herrn vor, der Ihren Reisetransport führen wird und dem Sie Gehorsam schulden.«
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Perdu dans la contemplation de Giacomo, Karl était resté trop longtemps éloigné de sa place. Et comme il s'apprêtait à la regagner, le Chef du Personnel survint, qui se jucha sur l'un des bancs du haut, frappa dans ses mains et fit un petit discours ; la plupart de ceux qui étaient là se levèrent, et ceux qui étaient restés assis, ne pouvant se retenir de manger furent bientôt contraints de se lever aussi, car les autres leur flanquaient des coups de coude. — J'espère bien - disait-il, tandis que Karl rejoignait sa place en courant sur la pointe des pieds - j'espère bien que vous êtes satisfaits de notre repas de réception. En général, on fait l'éloge de la qualité des repas offerts par notre groupe de recrutement. Mais je suis mallheureusement contraint de vous prier de vous lever de table sans plus attendre, car le train qui doit nous emmener jusqu'à Oklahoma part dans cinq minutes. C'est un voyage plutôt long, mais vous verrez qu'on sera aux petits soins pour vous... Et je vous présente le Monsieur que voici, qui dirigera votre transport, et à qui vous devrez obéir.
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Ein magerer, kleiner Herr erkletterte die Bank, auf welcher der Personalchef stand, nahm sich kaum Zeit, eine flüchtige Verbeugung zu machen, sondern begann sofort mit ausgestreckten nervösen Händen zu zeigen, wie sie sich alle sammeln, ordnen und in Bewegung setzen sollten. Aber zunächst folgte man ihm nicht, denn derjenige aus der Gesellschaft, der schon früher eine Rede gehalten hatte, schlug mit der Hand auf den Tisch und begann eine längere Dankrede, obwohl - Karl wurde ganz unruhig - eben gesagt worden war, daß der Zug bald abfahre. Aber der Redner achtete nicht einmal darauf, daß auch der Personalchef nicht zuhörte, sondern dem Transportleiter verschiedene Anweisungen gab, er legte seine Rede groß an, zählte alle Gerichte auf, die aufgetragen worden waren, gab über jedes sein Urteil ab, und schloß dann zusammenfassend mit dem Ausruf: »Geehrte Herren, so gewinnt man uns!« Alle außer den Angesprochenen lachten, aber es war doch mehr Wahrheit als Scherz.
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Alors un petit monsieur maigrichon escalada le banc sur lequel se tenait le Chef du Personnel, et prenant à peine le temps de faire un signe de tête, se mit aussitôt, en agitant nerveusement les mains, à montrer comment on devait se grouper, se ranger, et se mettre en route. Au début, on ne l'écouta même pas, car celui qui, tout à l'heure avait déjà porté un toast, frappa du poing sur la table et commença une longue allocution de remerciement - et Karl se sentait très inquiet, car on venait pourtant de dire que le train partait dans un instant ! Mais l'orateur ne se souciait même pas de savoir si le Chef du Personnel l'écoutait (ce dernier était en fait occupé à donner diverses instructions au responsable du transport), il était lancé dans un grand discours, énumérant tous les plats qui leur avaient été servis, donnait son opinion sur chacun d'eux, et pour finir, résuma le tout par cette exclamation : — Voilà, messieurs, comment on gagne nos cœurs ! Tous ceux qui n'étaient pas visés par cette remarque s'esclaffèrent. Mais il y avait plus de vérité là-dedans que de plaisanterie.
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§ En route vers Oklahoma |
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Diese Rede büßte man überdies damit, daß jetzt der Weg zur Bahn im Laufschritt gemacht werden mußte. Das war aber auch nicht sehr schwer, denn - Karl bemerkte es erst jetzt - niemand trug ein Gepäckstück; das einzige Gepäckstück war eigentlich der Kinderwagen, der jetzt an der Spitze der Truppe, vom Vater gelenkt, wie haltlos auf und nieder sprang. Was für besitzlose, verdächtige Leute waren hier zusammengekommen und wurden doch so gut empfangen und behütet! Und dem Transportleiter mußten sie geradezu ans Herz gelegt worden sein. Bald faßte er selbst mit einer Hand die Lenkstange des Kinderwagens und erhob die andere, um die Truppe aufzumuntern, bald war er hinter der letzten Reihe, die er antrieb, bald lief er an den Seiten entlang, faßte einzelne Langsamere aus der Mitte ins Auge und suchte ihnen mit schwingenden Armen darzustellen, wie sie laufen müßten.
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Et ce discours fut chèrement payé, car il fallut faire au pas de course le trajet jusqu'à la gare. Ce ne fut pourtant pas très dur, car - Karl le remarqua seulement à ce moment-là - personne ne portait de bagage. En fait le seul bagage était la poussette, que conduisait le père de l'enfant, et qui tressautait d'un côté et de l'autre en tête du cortège. Tant de gens miséreux et suspects rassemblés, et que pourtant on recevait et traitait si bien ! On avait dû les recommander tout particulièrement au responsable du transport, car tantôt il prêtait la main à la conduite de la poussette, et levait la main pour encourager le reste de la troupe, tantôt il se tenait derrière ceux du dernier rang pour les faire se presser, tantôt encore il courait sur le côté, pour repérer dans la foule ceux qui traînaient, et leur montrer, en faisant de grands moulinets avec les bras, comment ils auraient dû courir.
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Als sie auf dem Bahnhof ankamen, stand der Zug schon bereit. Die Leute auf dem Bahnhof zeigten einander die Truppe, man hörte Ausrufe wie: »Alle diese gehören zum Theater von Oklahoma!«, das Theater schien viel bekannter zu sein, als Karl angenommen hatte, allerdings hatte er sich um Theaterdinge niemals gekümmert. Ein ganzer Waggon war eigens für die Truppe bestimmt, der Transportleiter drängte zum Einsteigen mehr als der Schaffner. Er sah zuerst in jede einzelne Abteilung, ordnete hie und da etwas, und erst dann stieg er selbst ein. Karl hatte zufällig einen Fensterplatz bekommen und Giacomo neben sich gezogen. So saßen sie aneinandergedrängt und freuten sich im Grunde beide auf die Fahrt. So sorgenlos hatten sie in Amerika noch keine Reise gemacht. Als der Zug zu fahren begann, winkten sie mit den Händen aus dem Fenster, während die Burschen ihnen gegenüber einander anstießen und es lächerlich fanden.
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Quand ils arrivèrent à la gare, le train était déjà sur le point de partir. Les gens, dans la gare, se montraient cette troupe les uns aux autres, et on les entendait s'écrier quelque chose comme : — Tous ces gens-là font partie du Théâtre d'Oklahoma ! Ce théâtre était donc beaucoup plus connu que Karl ne l'avait imaginé - mais il faut dire qu'il ne s'était guère occupé de théâtre jusqu'alors. Un wagon tout entier était réservé à leur troupe. Le responsable du transport les pressa d'embarquer plus encore que ne le faisait le chef de train. Ce dernier passa d'abord en revue chaque compartiment, régla tel ou tel problème ici ou là, et seulement alors monta lui-même à bord du train. Par chance, Karl avait trouvé un coin de fenêtre, et avait fait venir Giacomo à côté de lui. Ils étaient donc serrés l'un contre l'autre, et se réjouissaient tous les deux de ce voyage : jamais encore il n'avaient fait en Amérique un voyage aussi exempt de soucis. Quand le train se mit en marche, ils agitèrent les mains par la portière, mais les jeunes qui leur faisaient face se poussèrent du coude : ils trouvaient cette attitude ridicule.
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Sie fuhren zwei Tage und zwei Nächte. Jetzt erst begriff Karl die Größe Amerikas. Unermüdlich sah er aus dem Fenster, und Giacomo drängte sich so lange mit heran, bis die Burschen gegenüber, die sich viel mit Kartenspiel beschäftigten, dessen überdrüssig wurden und ihm freiwillig den Fensterplatz einräumten. Karl dankte ihnen - Giacomos Englisch war nicht jedem verständlich -, und sie wurden im Laufe der Zeit, wie es unter Coupégenossen nicht anders sein kann, viel freundlicher, doch war auch ihre Freundlichkeit oft lästig, da sie zum Beispiel immer, wenn ihnen eine Karte auf den Boden fiel und sie den Boden nach ihr absuchten, Karl oder Giacomo mit aller Kraft ins Bein zwickten. Giacomo schrie dann, immer von neuem überrascht, und zog das Bein in die Höhe, Karl versuchte einmal, mit einem Fußtritt zu antworten, duldete aber im übrigen alles schweigend. Alles, was sich in dem kleinen, selbst bei offenem Fenster von Rauch überfüllten Coupé ereignete, verging vor dem, was draußen zu sehen war.
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Ils roulèrent pendant deux jours et deux nuits. Pour la première fois, Karl prenait conscience de la dimension de l'Amérique. Il ne se lassait pas de regarder par la fenêtre, et Giacomo essayait d'en faire autant en se pressant contre lui, jusqu'au moment où les jeunes d'en face, jusque-là absorbés par leur jeux de cartes, en eurent assez de son manège, et lui abandonnèrent l'autre place près de la fenêtre. Karl les remercia - l'anglais de Giacomo n'était pas très compréhensible pour tout le monde - et le temps passant, ils devinrent plus aimables, ainsi qu'il ne peut guère en être autrement quand on est dans le même compartiment. Mais leur gentillesse elle-même était parfois pénible : ainsi à chaque fois qu'ils laissaient tomber une carte et qu'ils la cherchaient par terre, ils pinçaient aussi fort qu'ils le pouvaient les mollets de Karl ou de Giacomo. Giacomo se mettait alors à crier, surpris qu'il était à chaque fois, et levait alors sa jambe en l'air. Karl, de son côté, tenta une fois de répliquer par un coup de pied, mais la plupart du temps, il supportait cela en silence. Tout ce qui se passait dans l'étroit compartiment, toujours plein de fumée même quand on ouvrait la fenêtre, n'avait pour lui aucune importance par rapport à ce que l'on voyait à l'extérieur.
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Am ersten Tag fuhren sie durch ein hohes Gebirge. Bläulich schwarze Steinmassen gingen in spitzen Keilen bis an den Zug heran, man beugte sich aus dem Fenster und suchte vergebens ihre Gipfel, dunkle, schmale, zerrissene Täler öffneten sich, man beschrieb mit dem Finger die Richtung, in der sie sich verloren, breite Bergströme kamen, als große Wellen auf dem hügeligen Untergrund eilend und in sich tausend kleine Schaumwellen treibend, sie stürzten sich unter die Brücken, über die der Zug fuhr, und sie waren so nahe, daß der Hauch der Kühle das Gesicht erschauern machte.
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Le premier jour, ils roulèrent en traversant de hautes montagnes. D'énormes masses de pierre d'un noir bleuâtre semblaient se précipiter vers le train comme des coins, et c'est en vain que l'on se penchait par la portière pour essayer d'en apercevoir le sommet. On voyait s'ouvrir d'étranges gorges sombres et déchiquetées, dont on pouvait suivre du doigt la direction dans laquelle elles finissaient par se perdre. Puis c'étaient de larges torrents de montagne qui déferlaient en flots tumultueux sur un fond de colline, entraînant avec eux des milliers de petites vagues d'écume, et se précipitaient sous les ponts que le train franchissait, si proches que leur souffle glacé fouettait le visage et le faisait frissonner.
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