‍samedi 18 octobre 2025


‍Gazette de Balitrand

‍Il fait encore plus froid ce matin : à neuf heures et demie,  il fait 7° seulement sur la terrasse ! Je vois ça sans devoir y aller, grâce à mon petit thermomètre, dont le “capteur” est sur la table, dehors. Mais le chauffage fonctionne, et même mieux, quand il fait vraiment froid. On voit qu’il fait en ce moment 21° à mon bureau, où j’ai posé ce petit thermomètre. 

‍Tocqueville : les Assemblées, les Juges

‍Je lis le chapitre V du tome premier de mon édition Gallimard, 1961, et je trouve beaucoup de choses amusantes, souvent justes, même pour nous, ici…

‍Il s’intitule «  Du gouvernement et de la démocratie en Amérique ». Vaste programme !

‍Tocqueville  fait la louange du Sénat, dont les membres lui paraissent des gens de qualité, par opposition à l’Assemblée, où l’on ne trouve que des gens obscurs et vulgaire. Et pour lui cette disparité est due tout simplement au fait que, même si le vote est universel pour les deux,  l’élection au  Sénat se fait à deux degrés. Comme chez nous. Le résultat est bien évidemment de promouvoir les gens issus des classes aisées… C’est d’ailleurs le but du jeu, depuis que le Sénat existe ! L’Assemblée pour le peuple bas de gamme, le Sénat pour les bourgeois !

‍la législature, qui nomme les sénateurs, n’est point un corps aristocratique ou privilégié qui tire son droit électoral de lui-même; elle dépend essentiellement de l’universalité des citoyens; […] Mais il suffit que la volonté populaire passe à travers cette assemblée choisie pour s’y élaborer en quelque sorte, et en sortir revêtue de formes plus nobles et plus belles.

‍(de Tocqueville, Alexis. De la démocratie en Amérique (Intégrale, tous les volumes) (p. 351). Kindle Edition.)

‍On peut bien prétendre, comme de nos jours, que le Sénat émane du suffrage universel… mais le concept même de “Grands Électeurs” s’inscrit en faux contre cela.

‍Un peu plus loin, je trouve ceci, qui n’est pas sans me faire penser à la situation politique d’aujourd'hui :

‍L'instabilité législative est la plus grande tache qu'on puisse signaler dans nos institutions.» (ibid.)

‍Quant aux “fonctionnaires publics”, qui correspondent à notre pléthorique corps de fonctionnairess gouvernementaux rattachés au Sénat, à l’assemblée, à l’Élysée ou à Matignon, on aimerait qu’ils soient traités avec la même simplicité que celle décrite par Tocqueville…

‍Les fonctionnaires publics, aux États-Unis, restent confondus au milieu de la foule des citoyens; ils n'ont ni palais, ni gardes, ni costumes d'apparat. Cette simplicité des gouvernants ne tient pas seulement à un tour particulier de l'esprit américain, mais aux principes fondamentaux de la société. (ibid.)

‍Note pour moi :

‍J’ai utilisé pour cette lecture la possibilité, maintenant vraiment commode, d’associer l’écran du “MacBookAir”et celui de l’“iPad”, placés côte à côte. Le pointeur de la souris va sans aucune difficulté de l’un à l’autre, et répond de la même manière sur l’un et sur l’autre en ce qui concerne les double-clics, et autres “Ctrl-clic”. C’est ainsi que j’ai pu sans difficulté copier mes citations sur l’“iPad” et les introduire dans ce texte. C’est quand même bien pratique, le numérique… Mais cela ne fonctionne pas en “split view”, c'est-à-dire avec deux logiciels ouverts en même temps sur l’écran… et pas non plus avec l’écran de l'“iPhone”.

‍Sur la vêture des Juges 

‍Assez curieusement pour un aristocrate comme lui, Tocqueville critique l’accoutrement des Juges, qui semble leur donner le droit de se comporter de façon supérieure et méprisante à l’égard des plaignants :

‍Quand je vois, parmi nous, certains magistrats brusquer les parties ou leur adresser des bons mots, lever les épaules aux moyens de la défense et sourire avec complaisance à l’énumération des charges, je voudrais qu’on essayât de leur ôter leur robe, afin de découvrir si, se trouvant vêtus comme les simples citoyens, cela ne les rappellerait pas à la dignité naturelle de l’espèce humaine. (ibid.

‍Et voilà une réflexion qui ne semble guère s’appliquer aux dirigeants d’aujourd'hui aux États-Unis !…

‍Les grands talents et les grandes passions s’écartent en général du pouvoir, afin de poursuivre la richesse; et il arrive souvent qu’on ne se charge de diriger la fortune de l’État que quand on se sent peu capable de conduire ses propres affaires. (ibid.

‍Encore quelque chose de notable, de nos jours où la magistrature fait de plus en plus l’objet de critiques quant à son impartialité !

‍On découvre même, en y regardant de près, que sous l’empire de la démocratie, l’arbitraire du magistrat doit être plus grand encore que dans les États despotiques. (ibid.

‍Dans un État despotique, le juge est lui-même soumis au despote, et sa liberté d’appréciation est de ce fait limitée. En régime démocratique, ce n’est pas le cas… «  Qui jugera les juges » ?

‍Je me rends compte que je devrais peut-être rassembler toutes ces notes dans un texte à part… Dois-je les faire figurer dans ce “Journal” ? Mais après tout, un “Journal”est un “Journal” : il reflète mes occupations quotidiennes, et c’est justement ce qui les distingue d’un véritable “blog”.

‍Jardin

‍Mireille a poursuivi ses travaux en passant la tondeuse. Je l’ai seulement aidée à défaire la batterie quand elle a eu fini : si mes jambes flanchent, par contre, j’ai encore de la force dans les bras et les mains !

‍Le jardin est maintenant très propre… Heureusement qu’il n’est pas très grand ! Car c’est toujours du travail à l’entretenir. 

‍Mais c’est bien agréable de pouvoir taper tout ceci avec une jolie vue sur les arbres jaunissants et le Causse, que le soleil illumine un instant au couchant.