lundi 20 octobre 2025
Gazette de Balitrand
Pas très “en forme” ce matin. En voiture chez Capion, où nous retrouvons le couple âgé que nous avons déjà vu souvent, et qui semble faire comme nous, puisque nous l’avons déjà vu plusieurs fois aussi au “Zeste”. On pourrait peut-être faire plus ample connaissance… Mais Mireille ne le souhaite pas, elle trouve qu’ils sont trop “décatis”, eux !
Retour vite fait ici. Café sur la terrasse, où le soleil, même intermittent a bien amélioré la température.
Rangements sur mon bureau, qui en avait vraiment besoin : je n’avais presque plus de place… Mireille s’est chargée d’aller ranger dans “l’Atelier” les livres qui maintenant m’encombraient. Pour chacun, j’ai dû consulter mon fichier… un peu ennuyeux, mais efficace, mon système de rangement !
Lecture : Heidegger et Parménide.
Dans la page d’hier de son “Journal” de R. Camus, parlait, avec beaucoup d’éloges, du texte de Heidegger sur Parménide, celui du séminaire de 1942-43 à Fribourg. (Heidegger a parlé/écrit plusieurs fois à propos de Parménide). Et comme j’avais acheté il y a quelques années le texte allemand sur papier, et que j’en ai la traduction Gallimard au format “Kindle”… cela m’a incité à relire ce texte, en regardant l’allemand de temps à autre…
Camus se faisait la réflexion, qui est la mienne aussi, qu’il était de prime abord assez surprenant de traiter de Parménide à l’époque même de la bataille de Stalingrad… Mais c’est bien là le travail du philosophe : situer sa réflexion au-dessus, et au delà, des contingences… Camus y voit néanmoins certaines allusions qui peuvent « tenir aussi bien à la question de l’être qu’à celle du remplacisme global davocratique contemporain, », et c’est surtout cela, qui m’a surpris, je dois dire, qui m’a donné envie de me replonger dans ce texte… Je suis curieux de voir si j’y trouve moi-même quelque chose comme cela. (Mais je vais néanmoins continuer, en parallèle, à lire Tocqueville.)
Ce que je remarque, en passant du texte allemand à sa traduction, c’est la difficulté de celle-ci… le texte d’Heidegger est très concis, voir abrupt, par moments, et le traducteur à du se livrer à des circonlocutions qui parfois, m’ont semblé tout de même un peu trop “délayées”, par exemple, ici :
Heidegger
Nach Möglichkeit müssen wir uns loslassen in des Ganze, so befremdlich es zunächst scheinen mag.
(Heidegger, Gesamtausgabe, II, Band 35, éd. Klostermann, p.104)
Traduction de Guillaume Badoual
Il faut, autant que possible, se défaire de tout ce qui empêche de se laisser librement conduire à l’ensemble pris dans son entièreté, aussi dépaysant que cela puisse paraître d’abord.
Heidegger, Martin. Le commencement de la philosophie occidentale. Interprétation d'Anaximandre et de Parménide, traduction de Guillaume Badoual (p. 137). Kindle Edition. )
Mais je m’aperçois qu’il existe une autre traduction, celle du “Séminaire” cité plus haut seulement, publiée elle aussi par Gallimard, mais en papier seulement. Je l’ai commandée aussitôt… mais je ne l’aurai que début décembre !